๛ 𝙲'𝚎𝚜𝚝 𝚎𝚗𝚌𝚘𝚛𝚎 𝚏𝚊𝚖𝚎𝚞𝚡 ! ๛

À  table, personne n'a remarqué la présence de Ruben depuis le début du repas. Je vois ma grand-mère ramener le poulet et le poser sur la table tandis que je ne quitte pas des yeux mon cousin. J'en fais une obsession, ce n'est pas possible ! Tous les invités commencent déjà à manger tandis que moi, je n'y arrive pas. Mon cerveau fuse à toute à l'heure en pensant à ce que pourrait bien faire Liam. J'imagine déjà le pire...

— Arrête de te torturer l'esprit, Roxane..., me rassure autant que peut Ruben en me regardant droit dans les yeux.

Je finis par me retourner et nos regards se croisent.

— Je n'y arrive pas, Ruben, je rétorque en grattant la salade dans mon assiette.

Il essaie de paraitre le plus discret possible, mais je remarque bien qu'il est mal à l'aise, devant tous ces gens. Je sais où est sa place, et moi aussi, par ailleurs.

— Je te promets qu'il ne va rien faire, il ne sait sans doute même pas ce qu'est une baguette de sorcière, ne t'en fais pas pour ça. Ce n'est qu'un gosse après tout, rajoute-t-il en dévisageant les garçons de l'autre côté.

  — Certes... mais tu ne le connais pas assez pour savoir ce qu'il est capable de faire.

Liam est un garçon tourmenté par les événements et je n'aimerai pas qu'il tombe dans une spirale infernale. Il a assez à faire de son avenir, et je ne voudrais pas le découvrir dans un gang de mafieux. Je suis consciente que j'exagère un petit peu trop, mais c'était un ordre d'idées.

Mon foie gras et ma salade -abimée par les grattements de ma fourchette- sont toujours disposés dans mon assiette en porcelaine mais je n'ai pas faim.

— C'est un enfant, Roxane ! répète Ruben, comme si il voulait me le faire graver dans l'esprit.

  — Un enfant qui est quand même parvenu à passer la fenêtre, à 4 mètres de hauteur ! Je m'emporte.

Il semble étonné tout d'un coup.

  — Il a quoi ?

  — Il est passé par la fenêtre, Ruben. Par la fenêtre ! Et je me demande bien comment il a fait d'ailleurs.

J'espère que ce n'est pas ce que je crois.

Il soupire, visiblement dépassé par la situation en se passant la main sur le visage.

— Je suis désolé, mais ce n'est pas ÇA qui va m'empêcher de dormir.

Je secoue la tête, en fermant les yeux.

  — Tu ne comprends pas... C'est mon cousin et même si il m'a fait du mal à moi ou à quelqu'un d'autre, je ne pourrais lui mettre la main dessus.

Un long silence se pose entre nous. Ça en devient presque gênant.

  — Et on fait quoi alors ?

  — Comme si j'avais la réponse accrochée sur mon front ! raillé-je.

Il décroche un sourire.

  — Pourquoi pas...

Je ne peux m'empêcher de lâcher un sourire. Que suis-je bête !

Lorsque je lui lance un regard noir, il dévie la tête, amusé.

On continue de manger ainsi dans cette ambiance festive, et reprends peu à peu l'appétit malgré le fait que suis apeurée et lève toutes les trente secondes les yeux pour vérifier qu'il est toujours là. Qu'ils sont TOUS là.

Une serviette est posée sous mon couteau, propre étant donné que je ne l'utilise pratiquement jamais. Je l'ouvre, et découvre une  belle écriture penchée.

« Il serait plus favorable de converser dans un autre endroit, tu ne trouves pas ? »

Mes joues rosissent et je prends un crayon dans la poche de ma veste pour écrire.

Quand il a lu mon mot, il opine du chef. Il se lève alors, devant tout le monde, et part dehors. Étrangement, personne n'a réagi lorsque Ruben s'est levé. Soit tous les gens présents ici sont bourrés et n'ont donc rien vu de la scène ou tout simplement ils sont mirots. J'opterai pour la première option et me lève rejoindre le chasseur de caribou à l'extérieur.

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