La femme du Maire avait la réputation d'avoir un fort caractère alors il ne fut guère étonnant de l'entendre dire : «Je n'ai rien à voir dans cette affaire». Pourtant tous les éléments démontraient le contraire. Le pauvre manant ayant rendu l'âme avait la réputation d'être son amant. Crime passionnel ou coïncidence exceptionnelle ? En se penchant de plus près sur quelques éléments l'incriminant cette dernière s'inventa un alibi pour hier dans la nuit : « Hier, j'étais avec la meunière donc je ne peux pas être la meurtrière». Effectivement cela concordé avec des faits précédemment énoncés, mais quand on lui demanda ce qu'elle faisait en compagnie de cette dame-là, elle répondit : « Ceci est une affaire privée, mais sachez que j'ai aperçu la dépravée rôdant près de la maisonnée. Cette dernière mérite d'être interrogée également vis à vis des faits». Il est vrai et cela sera bientôt fait. En attendant des réponses manquaient. Il fallait donc se retirer et aller questionner la meunière qui s'avérait s'être brouillée dans les affaires. Cette dernière n'ayant jamais été très futée, il n'était pas rare que les villageois profitent de son manque de perspicacité. Néanmoins quand son tour fut venu, cette dernière s'avoua vaincue : «La femme du Maire et feu Monsieur complotèrent contre Monsieur le Maire. Elle est venue me demander des informations concernant certaines potions car mes parents sont apothicaires».

Voilà un mobile suffisamment discutable pour demander à la présumée coupable de de présenter une preuve irréfutable pouvant la disculper car dans les deux situations cette dernière se trouve dans une bien fâcheuse position.