III. Cheveux de Vénus

Cheveux de Vénus : liberté, espoir, optimisme

Il fallait rendre à la Tsarine ce qui était à la Tsarine.

Une fois parfaitement réveillée, suffisamment couverte pour ne pas faire une hypothermie et pas trop bouleversée pour observer le paysage, le tout sans être sous une tempête de neige, les paysages enneigés de Snezhnaya étaient magnifiques.

Le blanc laiteux et froid à perte de vue scintillait et réfléchissait les faibles rayons de soleil qui parvenaient à passer la couche nuageuse grise et claire. Les nombreux arbres, principalement des conifères, sortaient de la neige pour se dresser fièrement et majestueusement, obstruant légèrement la lumière. De la poudreuse reposait sur leurs branches, cette dernière chutant par instant, lorsqu'un courant d'air passait entre les épines. Les rares arbres qui n'étaient pas des sapins étaient nus, dépourvus de la moindre feuille. Certains d'entre eux étaient décorés de stalactites givrées, qui luisaient alors que la lumière passait au travers.

L'atmosphère semblait hors du temps, hors du monde, hors de l'espace. Le silence absolu qui régnait, seulement troublé par ces quelques chutes de neige perchée dans les arbres, donnait aux paysages un aspect magique et reposant. Rien ne semblait pouvoir briser cette harmonie enchanteresse et Lumine se sentait si calme et apaisée alors qu'elle avançait sur le chemin entre les arbres, un chemin quasiment dissimulé par la blanche neige. Les lèvres de la jeune femme s'étirèrent dans un sourire. Chacune de ses respirations s'accompagnait d'un petit nuage de buée, phénomène qui l'émerveillait comme l'aurait été une enfant.

Elle se sentait si bien, soudainement. La neige apaisait son cœur, endormait ses peines et ne lui faisait ressentir qu'émerveillement, bonheur et apaisement.

Elle passa sur un pont qui enjambait le lit gelé d'une rivière. Quelques traces d'une végétation morte il y a maintenant des semaines étaient tombées dans l'eau, restant figées et immobilisées. Elle s'arrêta un bref instant, s'appuyant contre le garde-fou de pierre, enfonçant ses coudes dans l'épaisse couche de neige qui le surplombait. Les yeux de la Voyageuse se promenèrent sur les traces de gel, puis suivirent l'horizon. Le soleil illuminait ce dernier, les nuages ayant commencé à s'éloigner pour lui permettre de resplendir de toute sa gloire. Au loin, la forêt s'étendait à perte de vue.

Tout est si reposant, si beau... murmura-t-elle en enfonçant son menton dans la paume de sa main, les yeux mi-clos avec la volonté de garder cette image éternellement en mémoire.

C'est vrai... Mais qu'est-ce qu'il fait froid ! protesta Paimon.

La jeune femme blonde se tourna vers son amie volante, la regardant frotter ses petits bras avec ses mains minuscules dans une vaine tentative de se réchauffer. Un rire s'échappa de ses lèvres roses tandis qu'elle observait son petit manège. D'un geste doux et calme, elle étira l'un des pans de son manteau blanc, attirant l'attention de la petite pixie.

Viens là, l'invita Lumine.

Ravie, la petite créature vint se glisser sous le tissu doublé de fourrure en exprimant un petit bruit de ravivement et de gratitude. Toutefois, avant que la plus grande ne referme son manteau, elle entendit un petit bruit dans son dos. Se tournant prestement, elle découvrit un bien charmant spectacle : un adorable renard tout blanc, sortant de sous les racines d'un arbre non loin. Il secoua sa petite truffe noire et éternua, sûrement à cause de la neige qui avait obstrué l'entrée de son terrier et entreprit par la suite de sautiller dans ladite neige.

Lumine en oublia soudainement tout son environnement, et trop émerveillée par le petit animal, elle se précipita à proximité de lui. Le petit beuglement qu'émit Paimon ne l'interpella pas. En quelques pas rapides, elle était proche du renard. Mais hélas, naturellement effrayé par la Voyageuse, celui-ci prit la fuite. Courant pour disparaître entre les monticules de neiges non loin, la jeune femme blonde ne put voir même le bout de sa queue après quelques instants.

Légèrement déçue, elle fit pourtant le choix de s'aventurer à la suite du petit animal. Abandonnant la route tout juste visible, elle s'enfonça entre les arbres. Un petit bruit dans son dos lui indiqua que Paimon l'avait suivi, pourtant elle ne se retourna pas.

Marchant durant de longues minutes sans lâcher un instant chaque détail apparaissant sous ses yeux, Lumine en avait oublié la raison de son exploration. Tout son environnement était cent fois trop intriguant, cent fois trop hypnotisant pour que son esprit soit occupé par autre chose que chaque nouvelle découverte. A mesure qu'elle s'enfonçait dans l'immense forêt de conifères, elle découvrait de petits fourrés qui résistaient encore au froid meurtrier, de la mousse courant sur les roches bordant les clairières et les collines, ainsi que plusieurs arbres bien plus hauts que les autres. Une envie de les grimper envahit l'esprit de la Voyageuse, et seule la crainte de ne pas savoir comment redescendre l'empêcha de céder à cette pulsion. Elle se voyait mal supplier comme un chaton effrayé jusqu'à ce qu'une bonne âme lui vienne en aide...

Un arbre, c'est ce sur quoi elle avança pour traverser une autre rivière, sûrement un bras de la précédente. Pour une raison que Lumine ignorait, le cours d'eau ici s'écoulait légèrement, n'étant pas entièrement gelé. Elle le suivit sans se poser de questions, marchant un pied devant l'autre, comme sur une ligne imaginaire. Sans s'en rendre compte, elle commença à chantonner les prémices d'une douce mélodie, bien qu'elle soit incapable de dire si cette dernière venait des tréfonds de sa mémoire ou si elle l'inventait sur l'instant.

Comme elle se sentait bien, songea-t-elle. Pourquoi n'avait-elle pas ressenti cet état d'apaisement et de sérénité plus tôt ? Elle aurait voulu être aussi calme plus tôt...

La jeune femme soupira faiblement et s'arrêta un court instant, observant son reflet dans l'eau. Il était calme, lui aussi. Aussi figé que la glace, mais elle le préférait ainsi plutôt que reflétant la tempête de mille tourments qu'elle fut. Alors elle esquissa un léger sourire et repartit, effectuant une petite cabriole à l'image du renard un peu plus tôt. Paimon et elle rirent de son petit geste enfantin, avant de se remettre en marche... Et en vole.

Il fallut encore quelques minutes de marche avant que Lumine n'entende le plus étrange bruit qu'il lui avait été donné d'entendre. Cela ressemblait autant à un grognement qu'à un chant prononcé dans un langage primaire et bestiale. Poussée par la curiosité, comme aimantée et irrémédiablement attirée, la jeune femme s'avança silencieusement et doucement. La rencontre avec le renard était encore fraîche dans son esprit et quoique fut la créature auteure de ces sons, Lumine ne voulait pas l'effrayer.

S'appuyant contre un arbre tout en restant cachée derrière ce dernier, elle observa deux créatures comme elle n'en avait jamais vu avant. De la taille d'un petit homme, étonnamment musclés et maigrichons, la peau entre le marron et le noir, des mains et des pieds – des pieds semblables à des pattes – pourvus de griffes blanches, un pagne et des bracelets étrangement décorés pour seuls habits, une fourrure tout autour de la tête, des oreilles comme celles des lapins et un masque animal cachant leurs visages. Ces deux curieux êtres ne semblaient absolument pas dérangés par le froid ambiant alors qu'ils n'étaient absolument pas couverts. L'un d'eux dansait autour d'un feu qui faiblissait de minute en minute, tandis que l'autre restait assis à ses côtés, un gourdin grossièrement taillé posé contre sa hanche.

Perturbée, Lumine se tourna vers sa compagne minuscule et volante qui avait promis d'être son guide. Paimon allait pouvoir enfin remplir son rôle à la perfection.

Paimon, l'interrogea la jeune femme. Tu sais ce que c'est ?

La petite pixie s'arracha de leur centre d'intérêt, et se mit à voleter avec nervosité autour de son amie.

Ce sont des brutocollinus, des monstres qui peuplent les régions de Teyvat sans distinction. Il en existe une très large variété. Ceux-là sont des brutocollinus "communs", des brutocollinus qui n'utilisent pas d'énergie élémentaire, qui ne sont ni géants comme les brutoviandu, ni... spéciaux comme les brutochaman ou encore destructeurs comme les chef brutocollinus.

Lumine ne demanda rien de plus, mais quelque chose la dérangeait alors qu'elle les regardait. Une sensation envahit sa gorge, serrant et étouffant cette dernière sans que la Voyageuse ne puisse en expliquer la raison. C'était comme ce qu'elle avait ressenti dans la bibliothèque, entre ses nombreuses lectures portant sur les catastrophes datant de 500 ans et l'étrange nom sur la couverture que Pierro lui avait interdit de lire.

– Ils sont assez nuisibles, lâcha à nouveau Paimon, presque à contrecœur.

– Que... Quoi ? Comment ça ? demanda son interlocutrice en ressortant de ses pensées, une pointe d'incompréhension dans la voix.

– Ils sont souvent utilisés par les Mages de l'Abîme, des créatures malfaisantes et insupportables. Et ils attaquent facilement les voyageurs, les cargaisons ou encore les petits villages isolés. D'une certaine manière, dès qu'ils voient un humain, ils le considèrent comme un ennemi et l'attaquent.

L'explication de Paimon laissa Lumine sans voix. Elle observa les deux créatures, qui semblaient si calmes, simplement perdues dans leur monde, les masques attirant surtout son attention et la sensation désagréable dans sa gorge décupla. Mal à l'aise, la jeune femme choisit de faire demi-tour. Comme pour lui confirmer que c'était le bon choix, Paimon rajouta en la fixant avec incertitude.

On devrait retourner en quête du halo rouge, non ?

Le halo. A ses mots, le souvenir de la colonne de lumière qui la tenait tant en haleine revint dans sa mémoire. Elle leva immédiatement les yeux au ciel, cherchant le rouge éclatant qui perçait le ciel avec fierté. Mais les pins et les sapins tout autour d'elle lui bloquaient la vue, cachant le ciel et l'objet de sa quête. Un sifflement de frustration s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle refit un pas dans la direction vers laquelle elle était arrivée, déterminée à refaire tout le chemin inverse jusqu'à pouvoir voir le ciel et reprendre sa marche comme prévu.

Toutefois, à la seconde où elle s'avança, une branche très mal placée craqua sous son pied.

Comme pour ne rien arranger, Paimon poussa un petit cri de surprise et d'effroi. Lumine lui jeta un regard noir d'agacement tout en se tournant vers les deux brutocollinus. La chair de poule se répandit sur son échine lorsqu'elle réalisa que le chant de la première créature avait cessé.

Lumine, attention ! s'affola la petite pixie à ses côtés.

Le brutocollinus au gourdin se précipitait sur elle, agitant son arme dans les airs. La panique envahit le corps de la jeune femme une fraction d'instant, avant que son corps n'agisse de lui-même et se mette en position pour esquiver. A la seconde où le monstre s'abattit sur elle, elle tourna en se jetant sur le côté et le laissa s'effondrer dans la neige. L'afflux d'adrénaline se répandit dans ses veines tandis qu'une vérité absolue et immuable apparut dans son esprit.

"Je sais combattre"

Évidemment qu'elle le savait. Comment aura-t-elle pu affronter la déesse avec son frère si elle ne savait pas combattre ?

Mais jusqu'à présent, ce fait était resté anodin dans son esprit. A mi-chemin entre une vérité trop vieille pour être toujours d'actualité et un doux fantasme longtemps caressé du bout des doigts, jamais mis en pratique. Mais maintenant qu'elle se retrouvait dans une situation appelant ses compétences, elle se rendit compte d'à quel point c'était vrai. Elle savait combattre.

Comme pour confirmer la véracité de ses propos, une épée se matérialisa dans sa main. Elle était grise, émoussée et de très mauvaise qualité. Ce n'était pas son épée, elle en était sûre. Pourtant, avec l'aisance de quelqu'un ayant pratiqué durant des années, des siècles, Lumine frappa son adversaire. D'un geste fluide et rapide, elle le désarma et son coup se termina dans la poitrine du monstre.

En quelque instants, le brutocollinus n'était plus qu'une traînée d'étincelles se désintégrant dans l'air. Le second monstre se précipita alors. Il n'avait pas d'arme, lui, mais ses griffes étaient tranchantes. Et il semblait très bien le savoir vu la façon dont il se jeta sur la jeune femme dans l'objectif de la blesser. L'épée de cette dernière s'enfonça dans sa poitrine avant qu'il ne puisse la toucher et il rejoignit la poussière avec son pair.

Le combat n'avait duré qu'une poignée de minutes. Il figurait sûrement parmi les plus rapides que la Voyageuse avait eu l'occasion de faire. Pourtant, il perturbait cette dernière plus qu'il n'aurait dû.

Elle avait tué. Avec une aisance qui blessait sa moralité et son intégrité. Fixant son épée et la main la tenant comme si elle appartenait à une étrangère, elle peinait à croire qu'elle avait aussi facilement abrégé une vie. Certes, ces monstres l'avaient attaquée en premier, mais ils ne l'auraient que blessée au pire. Tout en serrant les dents, elle fit disparaître l'arme de son crime dans un autre monde, son stockage parallèle, lui murmura une petite voix.

Waouh ! Tu les a eu super vite ! Tu es vraiment très forte ! l'applaudit Paimon avec énergie.

Hmm...

Refusant de s'attarder plus longtemps sur ce qu'il venait de se passer, la Voyageuse se mit en route. Marchant avec calme tout en cherchant à apercevoir le ciel, elle conserva les sourcils froncés. Le peu que les épaisses branches des arbres autour d'elle lui laissaient apercevoir n'était pas très concluant, et elle laissa échapper un gémissement de frustration.

Avançant avec la détermination de trouver ce qu'elle cherchait, elle slalomait entre les troncs, regardant majoritairement en l'air. Quelques rayons de soleil perçaient au travers des branches mais elle ne parvenait pas à voir quoi que ce soit. Continuant de parcourir le sous-bois, changeant régulièrement de direction, elle réalisa à peine à quel point elle pouvait se perdre. Elle avançait sans se poser de questions, scrutant à peine les alentours pour remarquer le moindre détail qui lui permettrait de retrouver son chemin au retour.

Passant par-dessus un amas de racines en commençant à fortement s'agacer, Lumine arriva dans une clairière pleinement dégagée. Enfin, un sourire retrouva sa place sur ses lèvres tandis qu'elle prêta une plus grande attention au ciel pleinement visible. Pour son plus grand bonheur, elle put se rendre compte que le hasard avait bien fait les choses cette fois : Le halo rouge, qui jusque là était un immense trait à l'horizon, était extrêmement proche désormais. En se perdant dans l'immensité de la nature de Sneznhaya, la jeune femme avait tout de même réussi à s'approcher de son objectif. Ravie d'autant toucher au but, elle s'enfonça à nouveau entre les arbres, suivant le chemin invisible qui la guidait jusqu'à l'origine de la lumière qui l'interpellait tant.

Encore quelques minutes et elle déboucha dans une nouvelle clairière, plus grande et plus majestueuse que la précédente. C'était presque un sanctuaire. Des rochers semblaient être disposés de sorte à former une spirale. Tous les arbres se tenaient en cercle, respectueusement, à bonne distance du centre de la clairière où se tenait fièrement une statue abîmée et touchée par ce qui semblait être le temps.

Un imposant piédestal haut comme une petite colonne, qui avait dû être magnifique à une autre époque avec d'anciennes dorures qui n'étaient plus, sur lequel siégeait la statue d'une femme, grande et magnifique. Debout, droite et fière, elle tenait contre elle un étrange objet qui ressemblait à la fois à une sphère et à un flocon de neige. Son autre main était tendue derrière elle, semblant tendre la main à quelqu'un. Son visage était sculpté de sorte à sembler doux et digne en même temps. Sur ses cheveux reposait un voile qui retombait sur ses épaules et le haut de ses bras, surmontée d'une couronne de fleurs délicate. En outre, le sculpteur l'avait représenté avec une robe simple mais très belle qui donnait à la jeune femme des allures de jeune mariée arrivant à l'autel. La main qu'elle tendait était sûrement pour son futur époux.

C'est une statue des sept ! annonça Paimon sans que Lumine ait besoin de lui dire quoi que ce soit.

La Voyageuse lui jeta un regard curieux, attendant plus d'explications.

Elles font le lien entre les Archons et Celestia, l'île des dieux qui se tient au-dessus de nos têtes ! Malheureusement, cela fait bien longtemps qu'elles sont éteintes et que leur pouvoir a disparu... Oh, et il y en a plusieurs dans chaque région de Teyvat, chacune à l'effigie de son Archon !

Tu veux dire que la jeune femme sculptée sur cette statue... C'est la Tsarine ?

Paimon hocha la tête, croisant ses petites mains dans son dos. Lumine s'approcha alors tout doucement de la statue, les yeux rivés sur ce visage si doux, si tendre et en même temps si fier. Elle peinait véritablement à faire le lien entre cette jeune femme, qui avait décidément trop d'une future mariée pour que ce soit un hasard, et la voix froide et mystérieuse qui l'avait accueillit auparavant, qui n'avait exprimé que de la curiosité étrange et un agacement mêlé à de l'ennui durant leur échange.

Inexplicablement attirée par cette statue dévalorisée par le temps et la perte de tout pouvoir, elle s'avança jusqu'à être au pied de cette dernière. Les yeux toujours rivés sur le visage de l'Archon Cryo, la jeune femme leva tout doucement la main. Hésitante pendant quelques instants, elle finit par effleurer le piédestal du bout des doigts, avant de finalement y appuyer complètement la paume... 

"Le monde s'ouvre aux âmes pures."

Et d'être frappée par la plus puissante vague de froid qu'elle pût un jour ressentir.

Ce froid était interne, la traversant toute entière sans pour autant laisser le moindre dégât. Pourtant, Lumine crut sentir durant une microseconde un doux sentiment de chaleur. Du bonheur à l'état brut, un amour pur et complet, puissant, trop puissant. Avant que le froid ne devienne pire encore et que le bonheur et l'amour ne deviennent la pire douleur du monde. La souffrance la plus totale. Pas simplement de la tristesse, mais une souffrance immense et irréparable. La jeune femme pouvait presque sentir le cri effroyable que poussa le cœur blessé, qui un instant plutôt ressentait pourtant la plus délicieuse des chaleurs, le cœur qui appelait désespérément un être qui plus jamais ne pourra lui redonner cette chaleur.

Le froid et les sentiments l'accompagnant ne durèrent que quelques instants, pourtant ce fut suffisant pour que Lumine soit à terre, haletante et en proie aux larmes et aux pires sentiments de souffrance du monde. Elle en avait presque envie de vomir.

Lumine ? s'affola Paimon. Tout va bien ?

Je... Je...

La jeune femme regarda autour d'elle, observant les alentours. Elle était toujours dans la clairière, au pied de la Statue de la Tsarine, l'Archon Cryo qui l'avait accueilli à Snezhnaya. Et elle était toujours Lumine, voyageuse venue de la Mer des Étoiles avec son frère jumeau, qui lui avait été retiré à leur arrivée en Teyvat.

Oui, ça va. Je vais bien, finit-elle par dire en se relevant, passant ses mains sur son manteau et sa robe pour retirer la neige s'y étant accrochée.

Mais qu'est-ce qui s'est passé ?! Tu t'es laissé tomber après avoir touché la statue et j'ai cru te revoir à ton réveil ! Tu avais exactement la même tête effondrée !

Qu'est-ce qui s'est passé ? Bonne question.

Je... Je crois que...

Elle ne parvint pas à finir sa phrase, n'étant pas sûre de réussir à expliquer le tumulte de sentiments qui régnaient dans sa tête. Perturbée, elle réalisa que le froid était toujours là, mais simplement entre ses mains. Comme s'il attendait qu'elle le sollicite. Lumine entreprit alors de défaire ses gants et de regarder ses doigts. Ils avaient toujours l'air aussi normal, juste peut-être un peu plus pâles.

Elle regarda alors la statue et regarda que les cavités qui creusaient le piédestal jusqu'alors étaient désormais emplies d'une somptueuse lumière bleu glacier.

Prise d'une illumination, la jeune femme reporta son attention sur ses doigts et réalisa alors que peut-être, il s'était passé quelque chose qui tenait du divin.

Je crois que...

Sans hésiter, elle mit en application sa théorie folle. Elle tendit sa main droite en avant dans un geste rapide et précipité. Dans la seconde qui suivit son geste, un pic de glace tranchant et menaçant se matérialisa, pointant dans la direction indiquée par sa main. Éberluée, elle fixa sa main, puis le stalagmite, puis à nouveau sa main. Et un sourire impressionnée étira ses lèvres, tandis qu'elle se mit à rire.

Je crois que la statue m'a offert le pouvoir Cryo !

Moi, je ne crois pas, je suis sûre, lui répondit une voix féminine et ferme, à l'exact opposé de la voix fluette et excitée de Paimon.

Toute envie de rire disparut quand Lumine se retourna, découvrant cinq Fatui l'encerclant. Avec eux se tenait une femme que la jeune femme reconnut tout de suite, cette fois. Cheveux et vêtements noirs et blancs, un peu de rouge dans les yeux et sur sa cape, et une expression froide sur les traits du visage, c'était l'une des Exécutrices de la Tsarine.

Cette dernière se tourna vers l'un des Fatui, l'homme le plus proche d'elle.

Retrouvez le marchand de tissu qui nous a aidé en indiquant où elle avait filé et récompensez le généreusement. Et vous deux, continua-t-elle en se tournant vers les deux gros bras qu'elle avait emmené avec elle. Saisissez-vous d'elle.

Abasourdie, la jeune femme se laissa totalement faire quand les deux hommes l'attrapèrent par les épaules. Paimon avait disparu à l'instant où tous les Fatui s'étaient annoncés et Lumine se retrouvait de nouveau toute seule face à eux. Sauf que cette fois, elle était beaucoup moins rassurée que les fois précédentes.

Ravie de te revoir, Voyageuse d'un Autre Monde, déclara sarcastiquement l'Exécutrice. Je te ramène au palais Zapolyarny. Je crois que tu as encore beaucoup de choses à raconter à Notre Souveraine, ma belle. 

 ~3639 mots~

Bon ! Cette fois, j'ai pas fait un trop gros chapitre, je suis assez fier de moi pour le coup ! 

Remercions tous ensemble National Geographic et ses images de reportages sur la Finlande, le nord du Canada, la Suède et la Russie qui m'ont bien inspiré pour décrire les décors enneigés de la glaciale Sneznhaya ! Dans le même registre, la statue des Sept de la Tsarine est très librement inspirée de la statue de la Mère Patrie à Volgograd. Imaginez juste que son visage regarde en face et qu'elle ne brandit pas d'épée, le reste de la position est la même. 

Les bases de l'histoire avec les éléments du jeu sont presque entièrement posées ! Il reste encore deux chapitres d'introduction avant d'attaquer le premier arc de l'histoire, celui de Mondstadt. Et c'est un choix de ma part de ne pas avoir mis les points de téléportation dans l'histoire. De la même manière, les Statues des Sept ne permettent pas à Lumine de se téléporter dans mon histoire. 
Et oui, désolé Lulu, tu vas devoir te taper tous les trajets en marchant. 

Et ça fait encore un mois d'écart entre ce chapitre et le précédent. Décidément ^^" 

Dernier PS : si vous êtes en panne d'inspiration, écoutez Coldplay. Je vous jure, ce génie est hyper inspirant même si Hymn for the weekend ressemble à l'apologie de l'alcoolisme plutôt qu'à celle de la vie-

Il me semble avoir tout dit 

Je suis le seul qui a toujours l'impression d'oublier un tas d'info dans les notes de fin ? 

Sur ce 
A la prochaine !

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