Chapitre 58

PDV Madjiguène

On vient de sonner pour la pause.Mes amies et moi nous dirigeons donc vers la cantine pour déjeuner.
Le téléphone de Fatou se mit subitement à sonner.Nous nous arrêterons donc pour qu'elle puisse répondre convenablement.

-............

-Salut Abdoul ça va ?

-...........


-Quoi ?Oh Mon Dieu ! C'est horrible ce que tu me racontes.Comment il va, fait-elle très affligée par ce qu'elle venait d'apprendre.

Oh oh je flippe déjà.

Fatou se tourne brusquement vers moi en me tendant le téléphone les larmes aux yeux.
J'ai encore plus peur.

-Qu'est ce qu'il se passe,demandè-je paniquée.Abdoul va bien ?

-Oui mais lui saura mieux t'expliquer ce qu'il se passe.Prends le téléphone s'il te plaît,il veut te parler, réplique-t-elle.

Je lui obëis avec un gros noeud dans l'estomac.

-Allô mon amour ça va, dis-je.

-Oui ma chérie mais mon oncle s'est fait agresser hier soir et il est actuellement à l'hôpital Abasse Ndao sous sédatif, lance-t-il.

-Oh mon Dieu !Mais c'est horrible !Qui lui a fait ça ?Et pourquoi ?Je ne crois pas qu'il soit le genre à risquer sa vie pour les misérables billets que réclament ces imbéciles.

-On ne sait encore rien.On attend qu'il se réveille.Peut être qu'il pourra nous indiquer.

-Oui inchallah.Je te souhaite beaucoup de courage mon amour et salue moi ta mère.Je viendrai à la descente inchallah,fis-je très peinée pour eux.

Tonton Badara est tellement un homme bien et il ne mérite pas du tout cela.

-Merci mon amour.Je lui transmettrai mais tu n'as pas besoin de venir.Tu seras sûrement épuisée après les cours donc rentre chez toi directement s'il te plaît,dis à Fatou que le chauffeur viendra la chercher une fois les cours terminés.



-Bien sûr que je vais venir Abdoul parce que je le veux.Et t'en fais pas pour ta sœur.On viendra ensemble, dis-je avec détermination.

-D'accord merci beaucoup et à toute.


Il coupa et je me tourne vers Fatou pour la rassurer puis je raconte tout aux filles.Elles étaient très émues et m'ont dit qu'elles iraient avec moi le voir.

Je les remercie très touchée de leur geste.

-Madjiguène,je vais partir sur le champ.Je ne pourrai pas suivre les cours restants parce que tout mon esprit sera là bas.Je dois le voir pour me convaincre qu'il va bien.



-Je comprends et je vais t'accompagner prendre un taxi mais tu dois d'abord manger.Je ne voudrais pas que tu t'évanouisses, dis-je.

Elle hoche la tête.

Nous continuons jusqu'à la cantine où il y'avait une très longue queue et quand je leur raconte brièvement les faits,ils me laissent passer.
Une chose que j'apprécie beaucoup chez mes compatriotes c'est leur sensibilité face aux problèmes des autres même s'ils ne le connaissent pas.

J'explique à la dame de cantine qui compatit puis accepte de prendre ma commande,un grand pain frites avec omelettes et ketchup.



-Merci beaucoup, dis-je en lui donnant l'argent.


-Je t'en prie Madjiguène.


Je retourne voir mes amies et donne à Fatou son pain qu'elle saisit en me remerciant.

Nous allons dehors puis j'arrête un taxi et négocie le prix.
Je demande à la sœur d'Abdoul si elle a de l'argent pour payer et elle m'assure que oui.
Elle monte dans la voiture jaune et je la supplie de manger et de se rassurer.Son beau père allait s'en sortir.
Elle hoche la tête mécaniquement.

Comme je la comprends.
À sa place, j'aurais été dans le même état ou pire.
C'est tellement difficile de voir les gens qu'on aime dans une situation pareille.



PDV Fatou

Je suis en panique totale malgré tous les efforts que je fais pour me calmer.Je sens mon cœur qui bat fort dans ma poitrine.Je me rappelle de comment ma mère s'inquiétait pour mon beau père qui ne revenait pas et ne prenait pas le téléphone.Moi j'étais zen et lui disais inlassablement qu'il était certainement occupé.J'aurais dû m'en préoccuper aussi.
Je suis une mauvaise fille.
Après tout ce qu'il a fait pour nous,son retard ne m'a même pas affectée.
Je pleure à cette pensée.

Le taximan finit par se retourner vers moi préoccupé.

-Mademoiselle ça va, s'enquit-il gentiment.

-Oui oui, dis-je avec empressement en forçant un sourire.


Nous étions enfin à Abasse Ndao.
Je paye au taximan puis me précipite dans l'immense hôpital.
J'interroge la dame assise à l'accueil et dès qu'elle m'indique la chambre de mon beau père,je m'y rends aussitôt en courant.
Je crois que mon prof d'EPS aurait été très fier de moi s'il me voyait présentement.

Je ne me suis arrêtée qu'en y arrivant.
Je ne veux pas perdre une minute de plus.
Abdoul m'avait certifié que tout allait bien mais c'était pas suffisant.Il me fallait le voir pour y croire.

Je pousse la porte puis entre.
Je vois aussitôt mon frère adossé au mur l'air préoccupé et plus loin,ma mère en bordure du lit et enfin mon oncle couché sur ce même lit avec des bandages sur la tête et les bras.
J'ai déjà mal au cœur.

Je les salue puis vais le voir en pleur.


-Fatou s'il te plaît arrête.Je déteste te voir dans cet état et qu'est ce que tu fais ici ?Tu étais censé venir avec Madjiguène à la fin des cours.Où est-elle d'ailleurs, interroge mon frère.

Je l'ignore trop occupée à pleurer et regarder mon oncle.


-Fatou, fait-il vénère.

-Abdoul, laisse la tranquille.Elle est assez angoissée comme ça, fait ma mère.

Je la remercie intérieurement.

-Il dort depuis quand,interrogè-je sans les regarder.

-On l'a trouvé ainsi mais il devrait bientôt se réveiller, répond mon frère.

Tant mieux comme ça je pourrai lui parler et me soulager la conscience.

J'hoche la tête puis m'installe sur la chaise que me donne Abdoul.


-Tu as mangé ma fille,me demande ma mère me sortant de mes nombreuses réflexions.

Je pense à toutes les horribles chose qui auraient pu lui arriver.
On aurait pu ne plus jamais le revoir parce que ces bandits l'auraient tué et abandonné son corps quelque part.

Alhamdoulilah !


-Non j'avais pas faim,retorquè-je.

Elle se lève aussitôt du lit puis m'ordonne de partir me chercher quelque chose à graille.
J'allais protester mais je me rappelle du pain que m'avait acheté Madjiguène.
Je le sors, le montre à ma mère puis m'efforce d'avaler un bout mais le goût m'était tellement affreux que je voulus le recracher mais je ne le fis pas.
Rien ne clochait avec la nourriture, j'avais simplement pas d'appétit.









Deux heures plus tard




Madjiguène et les filles étaient là.
J'étais vraiment heureuse de les voir.C'était si gentil de leur part de se déplacer malgré la fatigue causée par cette longue journée de cours.
Le docteur qui venait d'entrer n'est pas content de nous voir aussi nombreux dans la chambre mais on le supplie de laisser Madjiguène et les autres.Elles n'allaient pas tarder à partir, elles voulaient seulement d'abord parler à mon oncle.

Il acquiesça en disant qu'elles avaient seulement dix minutes.Il ne voulait pas les voir à son retour.


-Il se réveille, fait joyeusement Abdoul en pointant du doigt notre beau père.

On le regarda tous ravis de voir qu'Abdoul disait vrai.

Il regardait autour de lui puis nous demanda perdu et d'une voix faible :

-Qu'est ce que je fais ici ?

-Tu t'es fait agresser, répond ma mère.

-Ah bon par qui?Et qu'est ce qu'ils voulaient pour me tabasser ainsi ? J'ai si mal,se plaint-il.

-On ne le sait pas encore.Attends je vais appeler le docteur,dit ma mère pour ensuite sortir.

-Bonjour monsieur,fit Madjiguène en se rapprochant de lui.Je suis vraiment navrée de ce qui vous est arrivé.J'espère que ces criminels seront vite attrapés et mis sous les verrous.Sachez que vous pouvez compter sur mes avocats.

-Bonjour Madjiguène et merci beaucoup ma fille.

Il l'observa longuement puis ajouta :

-Mais tu es en tenue d'école !Ne me dis pas que tu as quitté ton établissement sans finir juste pour me voir ?

-Non monsieur j'ai d'abord fini avant de venir.

-Cela ne t'empêche pas d'être fatiguée.En tout cas merci beaucoup.Je suis vraiment touché.

Il parle un peu aux autres et j'ose enfin m'avancer.

-Bonjour mon oncle.Je suis vraiment désolée pour toi et excuse moi de ne pas m'être inquiétée quand tu as tardé à rentrer.Dire qu'on aurait pu te tuer et moi je convainquais maman d'aller dormir tranquillement, fis-je très honteuse et gênée.


-Bonjour ma fille.Enfin tu n'as pas à t'excuser pour cela.Tu ne pouvais pas deviner ce qui se passait.

Il tendit ses bras et j'y plonge pour un câlin tout en faisant très gaffe de ne pas le blesser.


-Vos dix minutes sont écoulées,fit la voix du médecin.

Je sais qu'il fait son boulot mais qu'est ce qu'il m'agace.

Madjiguène,Ami et Aby nous disent au revoir et promettent de revenir.
Nous leur rétorquons que c'est pas nécessaire qu'elles ont déjà beaucoup fait mais elles s'obstinent.
Je les remercie de tout mon cœur et Abdoul tient à les accompagner.




PDV Madjiguène

Quel grand soulagement de voir le beau père d'Abdoul déjà un peu mieux. Et quelle chance qu'on soit tombé sur le moment où il se réveillait.
J'ai été si touchée de voir Fatou aussi coupable vis vis de l'incident de son oncle.Elle est tellement mignonne et adorable.



-Vraiment les filles merci beaucoup.Je ne sais même pas quoi vous dire, fait Abdoul les mains dans les poches.


-Ce n'est rien wesh.Tu aurais fait pareil pour nous,lance Aby.

-Elle a raison bébé.Te fais pas de soucis pour cela.On est ensemble.Tiens moi au courant de son état et comme je l'ai dit talleur,je reviendrai le voir, fis-je.

Il me fit un bisou sur le front en disant que j'étais un ange.

J'en ris puis lui fis un très gros câlin puis monte dans ma voiture avec Ami.
Aby rentre dans la sienne.







Coucou mes amours !!

Bonne fête de Tamkharit à tous love you ♥️♥️♥️♥️♥️.

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