Chapitre 48
PDV Madjiguène
Ami était là depuis trente minutes et j'ai dû lui raconter le bail plusieurs fois pour qu'elle saisisse enfin tout.
J'oubliais tout le temps des passages où m'arrêtais soudain perdue dans mes pensées et elle me ramenait à chaque fois à la réalité et m'aidait à me calmer en me demandant d'inspirer et expirer.
Bouba m'avait mise dans tous mes états.
J'ai tellement aimé ce garçon et m'étais faite à l'idée que je ne le reverrai plus jamais.
Donc son apparition soudaine ne peut que me perturber.
-Tu as dit que Bouba est de retour et c'est principalement pour te reconquérir,me redemande mon amie pour la n ième.
Entendre cette histoire l'a autant choquée que moi qui l'ai vécue.
J'hoche la tête.
-Oh la la c'est chaud !Et le pire c'est que tu ressens encore des choses pour lui Madjiguène.Je pleins Abdoul.Le pauvre risque de beaucoup souffrir,fit Ami très affligée.
J'hausse les sourcils.
-Je t'arrête tout de suite Ami,je ne ferai jamais de mal à Abdoul.Je l'aime à en mourir,dis-je presque vénère contre elle.
-Je n'en doute pas Madjiguène mais tu aimes encore Bouba,regarde comment tu es.Tu es tétatinisée.Tu as peur que tes sentiments se réveillent et que tu doutes sur ce que tu ressens pour Abdoul,observe-t-elle.
-Je suis seulement surprise, rétorquè-je avec force.
Mais est ce que j'y croyais ?
-Madjiguène, n'oublie pas que je te connais et très bien.Ce qu'il y a de mieux à faire, c'est mettre ta relation avec Abdoul en pause et réfléchir à tout ça calmement,me conseille-t-elle.
-Quoi ?Non jamais ! J'aime Abdoul et Bouba va devoir l'accepter et passer outre,fis-je très sûre de moi.
Elle se contente de soupirer se disant que j'étais têtue.
Ma meilleure amie pour la vie resta dormir bien qu'elle n'avait pas amené ses affaires.
Je lui prête un pyjama et son petit frère Ali a eu la gentillesse de lui ramener son sac et sa tenue d'école le matin de très bonne heure.
Nous ne tardâmes pas nous rendre à notre institution.
J'essayais de mettre off pour l'instant l'affaire Bouba et hésitais à en parler à Abdoul à cause de sa jalousie maladive.
Il serait capable de bien le cogner juste parce que le mec a dit qu'il m'aimait.
Parfois,je me dis que c'est une punition d'être belle.Peut être que si j'étais moche, autant de gars ne me courraient pas après et j'aurais eu une vie plus tranquille.
PDV extérieur
Le restaurant La Pampa était bondé comme à son accoutumé.
Le serveur déposa deux tasses remplis de café fumant devant les deux hommes qui se fixaient puis tourna les talons.
Idrissa était animé par la haine mais il la dissimula en constatant que ce n'était pas le cas de Badara ou alors,il savait la masquer habilement.
Il se demandait bien ce que Khadija pouvait lui trouver,il n'avait rien d'exceptionnel.
Il était quelconque.
Mais bref,ce n'était pas le sujet de leur entrevue.
Il l'avait perdue et devait l'accepter malgré tout le mal que ça impliquait chez lui.
-Monsieur, vous avez demandé à ce qu'on se voit, alors parlez.J'ai du travail qui m'attend,fit le beau père des enfants.
Non mais pour qui il se prend ce guignol ?
"J'ai du travail qui m'attend !"
Comme si ce n'était pas mon cas.
Mais il se devait d'être calme s'il voulait que sa requête se fasse accepter.
Cet homme aussi con qu'il pouvait être pouvait le rapprocher de ses enfants parce qu'il avait de l'influence sur eux.
Il l'avait constaté et compatait en profiter au maximum.
-Je veux retrouver mes enfants Monsieur Sow et vous êtes le seul qui puisse m'aider, lance-t-il d'une voix remplie de pitié.
-Nous avons déjà parlé de ce sujet Monsieur Fall.Je ne vois pas la nécessité d'y revenir, réplique Badara pour ensuite poser délicatement la tasse de café sur ses lèvres.
Il lui brûla la gorge, une sensation qui lui plut et beaucoup.
Il adorait le café, notamment L'Or et Espresso.
-Je le sais mais je ne vois pas d'autres alternatives.Vous êtes le seul qu'ils acceptent d'écouter.Je suis sûr que si vous leur dites de me donner une chance,ils le feront aussitôt, fait-il persuasif.
-Mais Qu'est ce qui m'assure que vous saurez la saisir ? Vous les avez déjà tellement brisés.Je ne voudrais pas que cela recommence.
Son visage se déforma.
Pour qui se prenait cet imbécile pour lui parler de la sorte ?Il lui demandait simplement de l'aide et rien de vraiment compliqué.
-Ils me tiendront pour responsable, même s'ils ne me le disent pas.Je sais que je ne les ai pas engendrés cependant je leur voue tant d'amour que je ne veux que rien de fâcheux ne leur arrive.Je suis désolé de le dire mais vous êtes un danger permanent dans leur vie.Vous changez au jour le jour.Qui sait ce qu'il va se passer cette fois ? Vous face à l'argent, vous êtes capables de n'importe quoi.Et vos rejetons ne peuvent pas rivaliser avec l'amour que vous portez au fric.
Il ne put se contenir cette fois et tapa énergiquement la table,ce qui attira l'attention générale et renversa beaucoup de boisson noire sur la table.
-Assez !Je ne vous permets pas de me parler ainsi.Vous ne me connaissez pas et ignorez mon histoire.Je vous demande seulement de m'aider et rien de véritablement compliqué à ma connaissance,siffla-t-il rageusement.
Cela ne fit rien à Badara qui resta de marbre.
Il prit ses clefs prêt à partir en se disant que cet homme était dingue et qu'il avait bien fait de refuser de l'aider.
Idrissa regretta aussitôt de s'être emporté.Il était en train de perdre l'unique occasion de renouer avec ses gosses.
Il changea de ton en disant :
-Je crois que je me suis mal exprimé et je m'en excuse sincèrement.
Badara fit intrigué et se rassit.
Cela ravit le père d'Abdoul et Fatou qui poursuivit :
-Tout a un prix dans la vie et si vous m'assistez, vous en serez amplement récompensé.
Le beau père fut immédiatement déçu et blessé aussi.Il croyait tout entendre exceptez ce style de discours.
C'était une perte de temps de discuter avec ce mec.Il ne comprenait rien à rien et croit que tout peut se résoudre par le biais du pognon, alors que non.
-Monsieur,je ne manque pas d'argent et même si c'était le cas, j'aurais au grand jamais accepté de faire un truc pareil en échange de billets, nombreux qu'ils soient.J'ai ma dignité et mon honneur et je ne les échangeai pour rien au monde, lâche-t-il.
Il se leva prestement décidé cette fois à partir pour de bon.
-Vous aimez bien jouer à l'homme parfait hein ?Mais considérez vous maintenant comme faisant partie de mes ennemis et croyez moi que vous allez rapidement le regretter et venir me prier de vous pardonner.Profitez bien de votre vie Badara parce que du jour au lendemain, elle va foirer sans que vous vous y attendiez,dit-il en affichant un sourire diabolique.
Cela ne fit rien à l'homme qui lui lança qu'il était malade puis traça.
Du restaurant à sa maison,il se disait qu'il devait tout faire pour éloigner Abdoul et Fatou de leur père.
Cet homme était fou et devait être enfermé à vie.
Idrissa entra dans ses contacts et appela More,son homme à tout faire.
Il lui ordonna d'une voix autoritaire de mener une enquête approfondie sur Badara Sow.Il voulait tout savoir sans aucune exception.Cet homme avait forcément quelque chose à cacher et une fois qu'il le saura,il le révélera à Abdoul et les autres.
Ils seront si déçus et honteux qu'ils viendront lui demander pardon.
Il rit machiavéliquement.Cet homme allait payer cher pour s'être frotté à lui.
Il but le reste de son café puis partit du restaurant de bonne humeur.
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