PDV Madjiguène

J'avais un cours de sport,un de mes préférés,la gym.Par conséquent, j'étais euphorique.
Ce sport est "amazing"(incroyable) et ressemblait beaucoup à la danse classique.

J'avais fait le constat que Mariam était tout le temps absente.
D'ailleurs,il y a deux jours, notre prof de français lui avait posé une question assez simple et elle lui a sorti une drôle de réponse. Ça m'a franchement étonnée.Ce n'est pas son genre.
En outre, elle est très douée en littérature.

Je m'approche d'elle mais avant que je n'aie le temps d'ouvrir la bouche, elle m'agresse.

-Dégage de ma zone Wade.Le terrain est suffisamment vaste.Je veux pas me payer ta tête de sal rat.

Je suis évidemment très en rogne et suis très tentée de la cogner mais je me retiens car ce n'est pas  le but de ma venue.

En plus,je crois que cracher son venin lui permet d'évacuer son mal bien que ce ne soit pas la meilleure solution à adopter.

-Je te trouve très absente ces temps ci,fis-je.

-Comment ne pas l'être avec tout ce que je vis, lâche-t-elle amèrement.Je suis chez Binta en ce moment mais il faudra bien un jour que je retourne auprès des miens et fasse comme si de rien n'était car révéler la vérité serait détruire ma famille,me confesse-t-elle avec rage et tristesse.

-Je suis sincèrement désolée pour toi,dis-je en le pensant réellement.

-Je ne veux pas de ta pitié Wade.Tu n'as pas à te forcer de m'apprécier parce qu'on partage une sœur,me lance-t-elle au visage.

-Tu n'as pas à être aussi chiante.J'essayais juste de t'aider, m'énervè-je.

Ce qui poussa des élèves à nous regarder avec attention.

Bande de curieux ! Tchiiiiiiiiiiiiip.

C'est typique du sénégalais de toujours se mêler de ce qui ne lui regarde pas, quelque chose qui nous retarde tellement dans notre développement.

-Personne ne peut m'aider Madjiguène,et surtout pas toi, déclare Mariam.

Je me tire tout en m'envoulant d'avoir voulu être sympa avec cette peste.

Elle n'a qu'à creuver.

-Qu'est ce qu'il y'a girl ? Pourquoi t'es aussi vénère, m'interroge ma best friend.

Elle descendait juste des tapis.

Le prof observait les garçons de l'autre côté et nous avait demandé de passer une à une afin de travailler nos enchaînements.

-C'est pas Mariam,maugréè-je.Je me suis inquiétée pour elle et suis allée m'enquérir de son état sauf qu'elle m'a envoyée balader d'une telle brutalité.Oh pourquoi j'ai eu pitié d'elle même ? C'est une connasse et elle le sera toute sa life.

-Regrette pas ta bonne action babe.Ce n'est jamais une perte de temps d'en faire une et je suis fière de toi.Mariam est comme elle est et ne changera jamais, c'est ainsi.Tu n'as pas à t'énerver par sa faute.Ce serait lui offrir un plaisir qu'elle ne mérite pas,me console-t-elle.

-Elle a totalement raison, appuie Aby qui jusque là s'était murée dans le silence.

Je souris à ma bestie et tout à coup, elle me pousse vers les tapis.

-Fais nous ton enchaînement chérie,me fait-elle avec un clin d'œil.

Je m'exécute avec un immense plaisir et lorsque je finis, elles m'applaudissent toute bruyamment.

Je les remercie puis vais m'assoir.

Le prof revient à nous cinq minutes after et chacune passe.

Tous les enchaînements sont pratiquement bons à l'exception hélas de celui de Fatou qui ne sait toujours pas faire la roulade arrière,le saut de chat et n'écarte pas bien les jambes pour la deuxième roulade avant.

-Fatou,la roulade arrière et celle avant avec écart sans oublier le saut de chat comptent beaucoup dans la moyenne.Tu dois tout faire pour les maîtriser.Il faut que tu assures en gym.Tu n'est pas une flèche et tu sautes à peine.Je ne veux pas qu'on t'enlève des points inutilement au bac,affirme monsieur Sow.

La principale concernée hoche la tête.

Elle a honte.

La pauvre. À sa place,je ressentirai pareil.

Je pose ma main sur son épaule pour la réconforter.

-T'inquiète soeurette.On va toutes t'aider à te perfectionner,lui soufflé-je.

Ce qui eût le don de la détendre un peu.

Le prof était parti puisqu'il ne restait que deux minutes et nous allions en faire de même.

Sauf que Mariam se plante brusquement devant moi,poings sur les hanches et sourire aux lèvres.

-Au lieu de te soucier de moi,aide plutôt ta copine qui ne sait même pas faire une enchaînement correct.Parmi tout ce qu'on étudie ici, c'est la matière la plus simple.Même les filles de 6e peuvent le faire sans difficulté,se moque-t-elle.

Je suis tellement en colère que j'en tremblais et serrais les poings.

-Sale peste ! Pourquoi tu mêles Fatou à nos conflits ? Ça a toujours été entre toi et moi et ça continuera ainsi.Tu n'as pas à utiliser sa faiblesse comme une arme contre elle.C'est mesquin,m'emportè-je.

-T'as la mémoire courte à ce que je vois.Elle a osé s'en prendre à moi donc tous les coups sont permis chérie.Tant que t'es blessée, c'est parfait pour moi,peste-t-elle en manifestant toutes ses dents.

-C'est pas toi qui as répondu que Victor Hugo appartenait au Panasse quand le prof t'a interrogée ? Même les élèves de 6e n'auraient pas dit une telle absurdité,la nargue Fatou.

Nous explosons de rire.Cependant j'avais très peur pour Fatou.

La peste lui lança un scareface.

-Toi tu oses encore l'ouvrir ?Tu sais cette petite moquerie n'est rien comparée à ce que je te prépare.Prends soin de tes yeux d'ici là parce que t'en auras besoin pour pleurer.Je vais tellement t'humilier que tu n'oserais plus remettre les pieds dans cette école.

-Arrête avec tes menaces Mariam et laisse la fille tranquille,lui ordonnè-je.

Elle me regarde avec surprise puis ajoute:

-La laisser ?Non ce serait trop facile.Surtout qu'elle ne fait que me provoquer.Elle doit payer."Oeil pour oeil,dent pour dent" est mon proverbe préféré.

-Tu ne me fais pas peur.C'est seulement des paroles en l'air, lâche Fatou en regardant Mariam dans le blanc des yeux.

-Tu verras ma p'tite Fatou,tu verras, dit-elle pour ensuite s'éclipser.

Je ne le montre pas aux filles mais j'ai la boule au ventre.

Elle est très énervée cette fois et Fatou risque de beaucoup en patir.

Je lui tins subitement la main et l'ordonne de me suivre.

Heureusement que Mariam n'était pas loin.

Ainsi,on l'attrape facilement.

-Madjiguène, qu'est ce que tu fais,me questionne Fatou perdue.

-Chut Fatou et suis moi seulement,lui dis-je en continuant d'avancer vers mon ennemie.

-Mariam,l'appelè-je.

-Oui, demande-t-elle en se retournant et dès qu'elle nous vit, elle nous regarde méchamment.

-Fatou te demande pardon, lâchè-je.

Fatou me jette des regards perplexes.

-Quoi ? Qu'est ce que tu racontes Madjiguène,me demande mon amie.

-Fatou, excuse toi s'il te plaît,dis-je vraiment fâchée.

-Non et pourquoi je le ferai ? C'est elle qui a commencé, fait celle là déterminée.

-Fatou, hurlè-je de toutes mes forces,ce qui la choqua.

Mariam elle s'amusait de la situation et elle ne put s'empêcher d'ajouter son grain de sel.

-Eh les meufs, j'ai pas votre time moi.Dites ce que vous avez à dire où alors tirez vous.

Je regarde Fatou et elle s'excuse enfin auprès de Mariam.

-C'est des excuses très sincères.Dommage que je ne sois pas du genre à m'en satisfaire.J'ai besoin de me venger.

-What,dis-je énervée en la bousculant.T'es sérieuse là ? Elle vient de te demander pardon merde !La moindre des choses c'est d'oublier tout ça.

-Sauf que je ne veux pas oublier, dit-elle en me bousculant à son tour.Je suis rancunière.C'est nécessaire pour moi de me venger et je le ferai.Puisqu'elle s'est au moins excusée, j'irai en douceur.

J'avais atteint mon summum de colère.

Je comble la distance qui me séparait de cette connasse et lui inflige une gifle monumentale.

-Madjiguène Wade,je vais te tuer,fit-elle en empoignant mon top.

Je ne fis rien attendant de voir la suite.

J'avais pas la moindre envie de me battre avec elle vu sa situation mais si elle m'infligeait ne serait ce qu'une égratignure, c'était une femme morte.

Binta était apparue de nulle part et lui avait brusquement tiré la main,l'obligeant à libérer mon haut.

-Qu'est ce que tu fais Mariam ?Te battre avec Madjiguène ?Tu ne considères pas avoir assez de problèmes,la questionne-t-elle en rage.

-Elle a osé me gifler Binta.C'est la seconde fois qu'elle se le permet.Cen est trop,crie-t-elle.

-Qu'est ce que tu lui as fait,interroge Binta qui ne fit pas cas de ce que venait de lui raconter son amie.

Silence radio !

-Vas y Mariam, explique lui pourquoi je t'ai giflée, l'encouragè-je.

Tiens elle est tout à coup devenue muette.

-Binta,prends ton amie et partez loin d'ici,lui conseillè-je.

J'aurais pu tout poucave mais flemme.J'avais besoin de personne pour me défendre. J'étais assez grande pour m'en charger seule.
Et si elle avait suffisamment de courage, elle le lui dira.

Binta finit par m'obéir et avant de partir avec sa salope de pote,elle me lança :"J'ignore ce qu'elle a fait mais je m'excuse pour elle."

-Tu n'as pas à le faire Binta.Tu as vraiment beaucoup changé et cela me fait très plaisir.Allez y,dis-je.

-NON MAIS ÇA SUFFIT !QUEL EST CE BORDEL ?BINTA,T'ES MA MEILLEURE AMIE, PAS CELLE DE CETTE CHIENNE.CESSE DE SYMPATHISER AVEC ELLE À MON DÉTRIMENT.J'AI L'IMPRESSION DE ME FAIRE TRAHIR PAR MA SŒUR,hurle Mariam super super fort.

Je crois qu'elle a définitivement perdu la tête.

Binta,mes amies, d'autres camarades de classe qui traînaient encore la fixèrent dépassés.

Je le faisais aussi cependant j'ai fini par en avoir mare et je demande à ma team qu'on se barre et nous le fimes.

-Madjiguène,est ce que Mariam n'est pas en train de devenir folle,m'interroge Ami toujours sous le choc.

-J'en ai bien peur sister, dis-je désolée.

-Mais ça n'a pas dû être facile de voir sa meilleure amie te parler aussi gentiment.Elles étaient quand même deux à te détester .Ça sonne plus comme une trahison pour elle,fit Fatou.

-Fatou,je te l'ai déjà dit et je te le répète encore aujourd'hui, cesse de provoquer Mariam,laisse moi régler mes problèmes avec elle seule.Tu vois la rage qu'elle éprouve désormais pour toi ?Je ne vais pas te mentir, j'ai très peur pour toi.

-Madjiguène, elle bleuffe seulement.Je ne vois rien qu'elle puisse faire qui va m'atteindre,dit-elle en baleyant mes mots avec ses mains.

Pourquoi cette fille est aussi têtue merde ???

-C'est pas du bluff.Elle était sérieuse.Mais ne te fais pas de soucis, quoiqu'elle fasse, nous serons là pour te protéger, intervient ma cousine.

-Lahila ! Vous êtes toutes devenues paranos.Je vous dis que Mariam ne me fera rien,insiste Fatou qui n'était pas disposée à nous croire.

-Allons y c'est mieux, déclare Ami.L'avenir nous le dira.

On abdique et se taille.

Nos au revoir étaient très discrets différents de nos habituelles bises et longues discussions animées parce que nous ne voulions jamais nous séparer, comme si on allait pas se revoir le lendemain.

Il n'y a que Fatou qui parlait et nous lui répondions à peine.

-Non mais les filles cessez de vous inquiéter.Je vous dis que rien ne va se passer, finit-elle par dire.

Même durant le trajet jusque chez moi,je repensais tout le temps aux agissements de Mariam, notamment ses cris.

Si j'ai une nouvelle occasion de voir Binta,je lui conseillerai de l'amener chez un spécialiste.Peut être que lui parler lui fera du bien.Je crois qu'elle est rongée par ce secret.J'ai vraiment peur pour elle.

Il y'a le bac et je ne lui souhaite pas d'échouer ou d'aller au second tour bien que je la déteste.

Ce n'est pas la best de la classe puisque ma team et moi occupons cette place mais elle vient juste après deux ou trois personnes.

Je ne veux pas que son avenir se gâche.Même elle ne le mérite pas.