Chapitre 2

PDV Madjiguene

Je quitte le lit à 7 heures toujours fatiguée.
Je prends une rapide douche,porte un tee shirt blanc,des leggings noires et une paire de baskets blanches,fais un saut dans la cuisine pour prendre une pomme et une bouteille d'eau puis vais dans ma salle de sport après avoir pris mon portable et mes écouteurs.
Je mets "Le coach"de Soprano et Vicencho et monte sur le tapis roulant.
Je cours pendant cinq minutes et marche trois minutes après les étirements et les échauffements.
Je monte ensuite sur le vélo et pédale.

"Il est tant d'aller pousser on a des rêves à soulever.
Allez allez allez allez
Montre moi que t'es une machine de guerre en enchaînant les torsiones
Allez allez allez allez

Abdos dips pompes droites
Abdos dips pompes droites
Enchaîne les squats, squats, squats.

Allez allez allez allez"

Cette musique me pousse franchement à me donner davantage.

Après une petite pause,je bois de l'eau puis prends ma corde à sauter.
Je suis aussitôt propulsée à mon enfance.Ce jeu était celui que je préférais le plus après le "hany"et je pouvais y jouer des heures sans m'en rendre compte.
Je ne pourrai dire le nombre exact de fois où je me suis disputée avec des filles de mon école ou mon quartier car refusant d'admettre que j'avais perdu.Ce fut même le cas avec ma "bff"et ma cousine parcequ elles non plus n'aiment pas perdre à ce jeu.

Je commence subitement à sauter à cloche pied.
Je suis toujours aussi douée et c'est cool.
Je finis par des coups sur le "punshingball"et m'affale ensuite sur un tapis de gym de dos et regarde le plafond.

Je me lève plus tard et avale ma pomme.
Mon estomac crie famine.
Je vais donc reprendre une seconde douche et mets une jupe et un haut blancs, des chaussures noires.
Je me passe un trait d'eye liner,du gloss,du far à paupières et vais me régaler.

Quand j'ai fini,je me rends à la bibliothèque et lis "Les bouts de bois de Dieu"de Sembene Ousmane.Ce livre est trop kiffant wallah.

Mon téléphone se mit subitement à sonner.
C'était ma daronne.
Je décroche.

Conversation téléphonique

-Bonjour Madjiguene, comment tu vas,fit-elle.

-Salut maman très bien et toi, questionne-je.

-Moi aussi ma fille mais tu me manques tellement, souffle-t-elle.

-Toi aussi mais vous rentrez demain si j'ai bonne mémoire,dis-je.

-Oui c'est le cas inchallah et nous aimerions te voir à la maison, réplique ma mère.

-J'y serai dans l'aprèm inchallah sinon et les vacs,demande-je.

-D'accord, elles étaient très reposantes et on a fait la connaissance de personnes très gentilles.Tu aurais dû venir, répond-t-elle.Et les tiennes ?

-C'est cool j'suis ravie pour vous et les miennes sont paradisiaques.

-C'est génial.Je vais te laisser ma fille à demain, fait-elle.

-A demain "madre"(mère) et salue moi mon papa,je déclare.

-T'inquiete pas, rétorque ma daronne.

Fin de la conversation

Je reprends ma lecture mais j'ai du mal à me concentrer.
Je vais les revoir demain.
Comment ce sera ?
Bien jusqu'à ce que je commence à parler de ma grande sœur, ça deviendra immédiatement tendu.
Ah pourquoi sont-ils si têtus ? Qu'est ce qui les empêche de tout me dire ?
Je ne suis plus une petite fille bon sang !

Ma conscience me ramène très vite à l'ordre :"Tu te rappelles que tu avais décidé de mettre cette histoire de côté jusqu'à ce que tu obtiennes ton bac ?"

-Je m'en rappelle "kay"(bien sûr)mais c'est beaucoup plus fort que moi.J'ai besoin de savoir.

Je ferme finalement le livre,le remets à sa place et sors de la bibliothèque.
Je mets de la musique pour me changer les idées.

Le lendemain

Je me mets en route aux environs de 15 heures la tête toujours remplie d'interrogations.

Je pénètre dans la villa après avoir salué les employés et discuté un petit instant avec eux.
Mari prévient mes parents de mon arrivée et ils apparaissent promptement.
Les vacances les ont embellis.Tous les deux affichent une mine reposante.

Je me lève pour les serrer très fort.

-Madjiguene,fit affectueusement ma mère.C'est tellement bien d'enfin te revoir.

-Oui maman, comment ça va ?Et le voyage,questionne-je.

-Tout va très bien ma princesse mais depuis que tu es là, c'est beaucoup mieux,fit-elle en me jetant un regard plein de tendresse,ce qui me fit fondre.

Je fis un petit sourire.

-Et toi papa ?

-Ça va à merveille chérie et tu m'as tellement manqué,dit-il.

-C'est pareil pour moi "dad".

On s'assoit tous les trois et parle de leur voyage tout en dégustant les petits fours et les jus qu'on nous a rapporté.
Je leur parle aussi de mes vacs et de ma formation à l'entreprise qui se déroule très bien.

-Monsieur Ndiaye m'a dit à quel point tu étais sérieuse et concentrée.Je suis fier de toi princesse,dit mon papa.

-Merci papa.J'adore le business.C'est très intéressant,dis-je les yeux pétillants.

-Je t'en prie.

Un silence se créa soudain.
J'en profite pour demander :

-Sinon quand allez vous me parler de ma sœur?Je désire plus que tout la connaître et faire partie de sa vie.

Mon père fait une grise mine et ma mère est soudain déprimée.

-Madjiguene,soupire "dad".

-Oui papa je sais cette histoire est très douloureuse mais je ne suis plus un bébé.Je peux parfaitement comprendre,souffle-je un peu agacée.

Je me tais un moment puis reprends :

-Je fais des efforts pour qu on redevienne la famille soudée qu'on était.Mais ça ne marchera pas si des secrets persistent encore entre nous.

Ma maman pleurait cette fois.
J'en étais meurtrie.
Je ne veux pas la faire souffrir ou lui rappeler de mauvais souvenirs mais il faut que je sache.

Elle se lève prestement et court se réfugier à l'étage.

Mon père me lance des regards remplis de colère.

-Tu as vu ce que tu viens de faire,fulmine-t-il.

-Ce n'était pas mon intention.... essaye un peu de me comprendre s'il te plaît.J'ai besoin de savoir,dis-je avec des yeux implorants.

Il ne dit rien et se contente de fixer nos photos de famille.

Je me tins tout à coup debout et pris le chemin de la sortie.

-Ou vas tu ma fille,questionne-t-il sur un ton plus doux et assez proche de l'inquiétude.

-Je rentre, dis-je sèchement.

-Pourquoi faut-il toujours que tu gâches tout en parlant de ce maudit secret ?On est resté des mois sans se voir.C'etait nos retrouvailles.Tu ne pouvais pas oublier cette histoire ne serait ce qu aujourd'hui.

Quoi?Il a dit ça ?
Je me sens scandalisée.

-Non je ne peux pas.Il s'agit de ma sœur et tant que je ne saurai pas qui elle est, où elle vit et si elle va bien,je ne m'arrêterai pas,hurle-je pour ensuite m'éclipser.

J'avais beaucoup de rage en moi et la sentais me consumer.

Je m'arrête devant une ruelle et hurle de toutes mes forces.
Les gens me jetaient des regards choqués se demandant surement si j'avais toute ma tête.
Je les ignore et continue ce je faisais.
Ils n'ont aucune idée de ce que je traverse.
C'est si dur que les personnes les plus importantes pour toi te cachent l'existence de ta sœur et quand tu le découvres,ils refusent de t'avouer le reste de la vérité, t'empêchant ainsi d'en apprendre plus sur elle.

Je me mis à genoux et continue de crier et pleurer mon mal.

-Eh mais c'est Madjiguene Wade,fit soudain une fille en s'approchant de moi.

Elle est très vite suivie par d'autres.
Je suis à présent encerclée.

Putain !

-Pourquoi tu pleures Madjiguene ?Tes parents t'ont mise dehors,demande quelqu un d'un ton moqueur.

Mon sang ne fis qu'un tour et j'ai dû faire un effort surhumain pour ne pas lui en coller une.

-Qu'est ce que tu jactes toi,ses parents ne feront jamais cela, répond la fille qui m'a parlé en premier.

-Alors, comment expliques tu qu'elle soit dans cet état.

-VOS GUEULES !J'EN AI PLUS QU'ASSEZ DE VOS SPÉCULATIONS.VOUS N'AVEZ RIEN DE MIEUX A FAIRE QUE DE FOUINER DANS MA VIE? QUE MES PARENTS M'AIENT MISE DEHORS OU PAS VOUS CONCERNE PAS, explose-je.

Tous étaient bouche bée et me regardaient étonnement.
C'était la première fois que j'agissais de manière aussi violente face à leurs provocations.
J'étais sur les nerfs à cause de ma précédente dispute avec mes parents et ils ont ajouté une nouvelle couche en disant n'importe quoi sur moi.

Je me lève et dis sur un ton très ferme :

-Je vais m'en aller et vous avez intérêt à ne même pas tenter de me suivre sinon vous verrez de quel bois je me chauffe.

Je fais cinq pas mais ne sentis personne derrière moi.

Parfait.

Je cours jusqu'à ma voiture et m'y engouffre.

Lorsque je suis arrivée,je vais dans ma chambre et plonge dans mon lit.

Quelle journée cauchemardesque mon Dieu et dire qu'elle avait bien commencé.

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