Chapitre 144

PDV extérieur

C'était le matin,il faisait assez frais.Les gens vaquaient à leur occupation en toute quiétude.

Idrissa était dans sa voiture et guettait l'arrivée d'une personne.

Il l'avait longtemps fait surveillée pour comprendre que c'est à cette heure qu'elle sortait.

Il attendit très longtemps et commença à se demander si elle sortirait finalement, peut être qu'elle avait décidé d'envoyer une autre personne ou pire elle était malade.

Sa conscience lui dit d'encore attendre et il le fit.

Il la vit subitement sortir dans un très beau grand boubou en Bazin.Elle était magnifique et maquillée en plus!

Il sentit son cœur battre,il l'aimait toujours malgré toutes ces années passées.

Dès qu'elle fut suffisamment proche,il fit baisser la vitre et klaxonna.

Elle continua d'abord son chemin ne se doutant certainement pas qu'il s'agissait d'elle et à son âge,quel homme s'intéresserait à elle,elle n'avait plus dix huit ans depuis belle lurette.

Le klaxon continua de résonner puis elle fut surprise d'entendre son nom :"Khadija"!

C'était bizarre,de qui pouvait-il s'agir ?

Il semblait la connaître puisqu'il l'avait appelée par son prénom ou alors il avait tâtonné.

Elle décida d'aller voir,toutes façons,elle était en pleine rue et elle pouvait toujours crier en cas de danger.

Elle arriva à la voiture et se stoppa.
Elle dirigea son regard vers l'intérieur de la voiture.

-Bonjour Monsieur, c'est moi que vous appeliez ?


-Oui ma chérie,tu ne m'as pas reconnu, c'est Idrissa.

Elle recula aussitôt puis fronça les sourcils.

-Qu'est ce que tu fais ici et pourquoi m'as tu appelé ?On n'a plus rien à se dire.

-Pourquoi t'es subitement devenue aussi dure mon amour ?Et rapproche toi s'il te plaît.Je serais sorti mais je ne veux pas que des gens malveillants me voient et partent raconter du n'importe quoi à ton mari comme quoi je suis sympa.


-Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu voulais, dépêche toi,je suis pressée.


-Et si tu entrais,on en parlerait plus ?Tu vas au marché n'est ce pas,je peux t'y amener.

Elle soupira,elle ne comprenait pas sa soudaine apparition, surtout à cette heure.

C'était après ses enfants qu'il devait courir,pas après elle.

-Je suis pressée,je m'en vais donc puisque tu n'as rien d'intéressant à me dire.

Il ouvrit la portière et sortit précipitamment.

-Attends Khadija,tu ne peux pas me faire ça, j'ai tellement de choses à te dire si tu savais et tu es très belle dans ce grand boubou machallah,sans parler du make up,waw !

Ses mains étaient posées sur les épaules de la dame,chose qui la gênait beaucoup,elle craignait que quelqu'un qui l'a reconnaisse passe et aille le dire à Badara.


-Lâche moi s'il te plaît,tu disais ne pas vouloir me créer de problèmes et c'est ce que tu fais actuellement.


-Allez,viens avec moi, c'est pas comme si j'allais t'enlever.

Elle hésita,il enleva ses mains.Elle regarda partout et fut soulagée que personne ne semblait la regarder d'un air choqué ou scandalisé.


-Depuis quand as tu peur de moi ?Suis moi enfin j'ai très envie de discuter avec ma magnifique femme et je n'aime pas te voir marcher comme ça dans les rues,je me demande même pourquoi cet homme ne t'a pas acheté de voiture,il est riche non ?


Elle voulait répliquer mais savait d'instinct qu'il ajouterait quelque chose ensuite.

Elle se dirigea donc vers la voiture en priant pour que personne n'ait vu cela.

Il l'arrêta et lui ouvrit la portière.
Elle entra en le remerciant.



-Tu sais, j'ai toujours rêvé de cela, pouvoir te conduire quelque part en voiture.À l'époque,je n'ai jamais pu malheureusement.

Elle se garda de répondre car ce qu'elle allait dire pouvait être vexant et elle ne voulait pas le blesser,"C'est le père de mes enfants",se dit-elle.



-Sinon, comment vont les enfants ? C'est tellement dommage qu'ils ne veuillent pas me voir, j'ai pourtant essayé tant de choses.Tu ne pourrais pas leur parler s'il te plaît ?



-Ils vont bien,tu dois continuer de faire des efforts,leur colère est très justifiée et cesse de croire que tout se règle avec de l'argent, c'est complètement faux.


-Et toi, comment je fais pour te récupérer ma très chère femme ?Je t'aime toujours autant,tu sais, fit-il en la regardant tendrement,ce qui gêna Khadija.



-Concentre toi sur la route et au passage,je vais au marché HLM.




-Je le sais t'inquiéte ma chérie mais réponds moi s'il te plaît.


-Quelle réponse tu voudrais que je te donne ?Je suis mariée je te rappelle et tu m'as fait trop de mal.Je t'ai pardonné mais c'est difficile à oublier sincèrement.


-S'il ne s'agit que de ton mariage,tu peux bien divorcer.Tu ne voudrais pas que la famille soit à nouveau unie ? J'ai commis de très graves erreurs et je m'en excuse encore.Je suis prêt à tout Khadija.Lorsque je t'ai vue sortir de la maison,mon coeur battait comme celui d'un adolescent à la vue de son amoureuse, j'étais en extase.Il m'a peut être fallu du temps pour m'en rendre compte mais tu es ma véritable moitié,celle qui me comble,me comprend et me complète.Tu as su éduquer nos enfants à la perfection,les éloigner du mal ;quand j'ai vu Fatou l'autre fois à la sortie d'une glacerie, j'étais heureux de me dire que c'était ma fille,la seule chose qui me dérangeait, c'est qu'elle soit en compagnie de cet homme,demande lui de s'en éloigner, c'est ma fille et je la protégerai contre n'importe quel pervers qui veut l'approcher.



-Ce discours,tu aurais dû le tenir depuis longtemps,il est à présent trop tard,je suis mariée et heureuse.Tu peux encore retrouver tes enfants en te montrant sincère avec eux.Et je ne veux au plus grand jamais t'entendre tenir un discours pareil sur Badara, c'est un homme respectable qui ne va jamais voir ma fille comme une femme.




-Khadija,"mieux vaut tard que jamais" n'est ce pas ?Je suis là non et je t'en parlais durant l'époque où j'avais aménagé chez toi pour la période de trois semaines mais tu ne voulais rien entendre et tu m'as demandé de quitter ta chambre.Je t'aime réellement,je ne ments pas,tu peux le voir dans mon regard.Pose seulement ta main sur mon cœur,je pense que tu comprendras tout.

Elle se raidit en entendant ce souvenir qu'elle avait effacé de sa mémoire.



-Idrissa, arrête la voiture,je veux descendre,je n'aurais jamais dû monter.J'ai fait une très grosse erreur.


-Mais on arrive bientôt au marché Khadija,ne me gâche pas ce plaisir par pitié, puisque tu ne veux pas recommencer avec moi.



-Je te dis d'arrêter cette voiture ou alors j'ouvre la porte et sors.Si quelque chose m'arrive,tu l'expliqueras aux enfants.Tes tentatives de manipulation ne marchent plus avec moi.


-Enfin chérie, dit-il en essayant de lui toucher les mains.

Mais elle se dégagea rapidement et hurla.

Il arrêta aussitôt le véhicule ne voulant surtout pas qu'elle ait une crise, Abdoul le tuerait c'est sûr.



-Je suis vraiment navré mon amour,je me suis emporté.



-Pour information,Badara m'a payé une voiture depuis un moment, c'est moi qui n'aime pas trop m'en servir.Je préfère marcher parce que ça me procure un bien fou.

Elle tourna les talons aussitôt.

Il l'avait tellement énervée,elle se demanda même si finalement elle irait au marché.

Mais elle se résolut à le faire et fit de son mieux pour parler le plus gentiment aux vendeurs.

Idrissa cria "merde"et donna un coup au volant.Il avait tout gâché,tout était parti en fumée.Il a eu une occasion en or qu'il a laissée filer.C'est sûr qu'elle n'acceptera plus jamais de monter dans son véhicule.


-Merde alors !

Mais il ne devait pas se décourager parce qu'il devait récupérer sa femme peu importe le temps que ça prendra et la difficulté aussi.

Il appela son homme de main pour lui indiquer différents endroits où il devait se rendre pour acheter diverses choses.



-Bien patron,dit celui-ci.J'aurais tout ça dans deux heures au maximum.

Il coupa et fit démarrer la voiture toujours frustré.

Il se rappela du jour du mariage, quand il avait débarqué pour demander à Khadija de ne pas s'unir à cet homme,sauf qu'elle ne l'a pas écouté ;aime-t-elle réellement cet homme ou fait-elle tout ça juste pour le punir ?Non,elle n'est pas aussi sadique que cela.
Mais si elle l'aime vraiment,alors comment va-t-il faire ?

Quelque chose lui vint brusquement à l'esprit :"Elle m'a aimé en premier donc rien n'empêche que ça lui reprenne."

Un immense sourire se dessina sur son visage.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top