Devoir n°3 : Kiara Williams


Ces dernières semaines étaient tout à fait épuisantes. Entre les tailleurs royaux, les interview de grande chaine télévisé du Panama, les fans hystériques à chaque coin de rue, et mon propre travail personnel, je ne demandais qu'une chose : Des vacances au ski. Sauf que c'était impossible, les deux gardes du corps piqueraient une crise si je disparaissais de leur champs de vision. Même Aaron et Amanda étaient aussi épuisés que moi, les paparazzis ne les lâchaient plus depuis ma " nouvelle " renommée.

Aujourd'hui était le grand jour. J'allais devoir quitter ma chère maison chérie. Aaron et Amanda. Eddy, mon chien adoré. Bon, je ne pense que du négatif, mais comme mon manageur a dit :

-- Vous auriez l'occasion de vous tailler une nouvelle renommée, vous seriez encore plus célèbre qu'avant ! Et puis si le Prince vous plaît autant que dans son physique et son caractère, vous voilà, un bon parti et puis... Ce sera l'occasion de revoir vôtre Père.

Mon manageur savait qu'elle avait touché un point sensible. Mon Père. Aaron et Amanda m'enviaient d'avoir peut-être une chance de revoir Père qui était fort occupé avec son travail de militaire.

Bref, aujourd'hui, j'étais seule devant le miroir. Enfin " seule. " Eddy se tenait fièrement assis à côté de moi tandis que je lâchais mes cheveux que j'avais attaché au préalable en chignon pour pouvoir donner un peu plus de volume à mes cheveux. J'avais mis la tenue imposée ainsi que des sandales à haut talon. On toqua alors à la porte. Mère rentra avec un bouquet de fleur blanche. Je grimaçais en sentant l'odeur.

-- J'ai toujours détesté le jasmin.

-- Monsieur le Maire tient à que tu la portes, c'est la fleur de notre belle province, n'oublie pas, me dit Mère d'un air de reproche.

Je soupirais tandis que Mère s'appliquait à mettre plusieurs jasmins dans mes cheveux. On toqua alors à la porte et la tête d'Aaron apparut. Il entra aussitôt dans la chambre avec un sourire malicieux.

-- Mijn zus is de mooiste van de wereld ! S'exclama-t-il. Ik zou zeker niet begrijpen van de Prins als hij niet van je te nemen voor een vrouw.

Je ris en levant les yeux en l'air. Amanda fit à son tour irruption et nous prîmes en photo. J'avais oublié ça. Amanda avait un talent de photographe caché. Pour une fois, Mère ne nous gronda pas lorsqu'Aaron et moi commencions à tirer la langue à Amanda qui photographiait ces moments en riant. On toqua à la porte et une voix s'éleva derrière.

-- Siento molestar a la señore Williams, pero ya es hora. Le estamos esperando en la entrada de su hogar.

Je soupirais. C'était l'heure. Je regardais Aaron. Il acquiesça d'un signe de tête et me prêta galamment son bras. Amanda après avoir déposé son appareil photo sur mon bureau, prit l'autre bras libre d'Aaron. Eddy me suivit en balançant sa queue joyeusement suivant le cortège. Mère était devant nous, avec un air cérémonieux.

Lorsque nous descendions les escaliers. Je pouvais déjà entendre les hurlements hystériques des fans. Je voyais des fans brandir des pancartes à en mon honneur. Je ne pus m'empêcher d'avoir légèrement le crac. Je ne m'étais jamais habituée à autant de foule. Enfin ici, mais elle était beaucoup plus calme. Je regardais discrètement par la fenêtre et je vis que les vigiles avaient véritablement du mal à contenir les fans en délire. Mère était arrivée devant la porte et me regarda.

-- Are you ready ?

J'acquiesçais d'un signe de tête et aussitôt... Une bouffée de chaleur m'envahit, je fus aveuglée par les flash des appareils photos, mes oreilles souffraient des cris hystériques. Monsieur le Maire réussit à calmer l'ambiance à mon grand soulagement. Il commença alors son discours :

-- Hoy es un gran día para nuestra hermosa provincia de Panama. Kiara Williams, hija d'Alexandre y Kate, conquistará el corazón de nuestro hermoso y joven Principe, Carter Schreave !

À l'évocation du Prince, les hurlements doublèrent. Monsieur le Maire se tourna alors vers moi avec un sourire un peu plus amicale.

-- Señiorita Williams, por favor.

-- Gracias alcalde.

Je pris le micro en prenant une grande inspiration, j'affichais un large sourire réservé aux médias. Et d'un ton solennel, je prononçais mon discours dans la langue de notre région, l'espagnol :

-- Querido y querido residente de Panama. Es un honor para mi representa esta región en la que crecí para ser lo que soy. Agradezco al alcalde por su solicitud para hacer de Panama, une de las más provincias de Illéa, récitais-je tandis que des applaudissements fusèrent. También quería agradecer a las personas en particular. En primer lugar, tú, Madre.

Je tournais ma tête vers Mère. Des larmes perlaient à ses yeux et elle affichait un grand sourire qui émanait de sa fiertée.

-- Sin ti, no me habría convertido en la chico que soy hoy. Yo no tendrí un hermano formidable como Aaron o una hermana fantástica que es Amanda. Todo lo que me pasa en la vida es gracias a ti, Madre. Te quiero.

Une larme coula le long de la joue de Mère. Aaron rayonnait de fierté tandis qu'Amanda semblait aux anges. Enfin, l'heure des adieux sonna. Je serrais fortement Mère dans mes bras et elle ne put se réprimander de ses sanglots. Ce fut au tour d'Aaron, et il m'étouffa littéralement dans ses bras musclés.

-- Kom terug als de toekomstige Koningin van Illea. Mijn fansen zijn allemaal met je mee.

Je lui souriais et me détachais de lui. Il m'embrassa affectueusement le haut du front avant de me laisser avec Amanda. Elle aussi se retenait de pleurer.

-- Du wirst dich so sehr vermissen. Ich verspreche, ich kümmere mich um Eddy während Ilhrer abwesenheit. Hallo Vater von mir.

J'acquiesçais d'un signe de tête et serra ma soeur fortement dans mes bras. Je ne pus m'empêcher une larme que je séchais rapidement. Je saluais une toute dernière fois les habitants du Panama avant de rentrer dans la limousine.

Le trajet fut relativement courte. Je fus conduite à l'aéroport du Paloma, au Terminal 2, un avion en direction d'Angeles. Je n'étais évidemment pas seule. Deux filles de la Sélection étaient présentes également. La première fille était une brune avec une peau blanche, des lèvres légèrement pulpeuses, un nez assez petit, je la reconnus.

Je ne sus si c'était parce qu'elles étaient timides ou autres, mais nous nous n'adressions aucune parole jusqu'à l'embarcation dans l'avion. Alors que celui-ci décollait, je décidais de casser ce silence ambiant qui commençait sérieusement à m'agacer. Je me redressais légèrement et c'est avec un sourire sincère que je tendis ma main à Loïs et Lisa.

-- Enchantée de vous connaître... Tu es Lisa Griffith de cette région du Paloma et toi, tu es Loïs Riggs de Bonita. Y yo soy Kiara Williams... Bueno, supongo que probablemente sabes. Soy de Panama !

Lisa, avec un sourire amusé, fut la première à me serrer la main.

-- C'est cela. S'il te plaît, dis-moi que tu ne connais pas aussi des dossiers compromettants ?

Je fus légèrement étonnée à l'entente de cette question. Ah oui, j'avais oublié un petit détail. C'était une journaliste, non ? N'avait-il pas un don pour fouiner n'importe où ?

-- Des dossiers compromettants ? M'étonnais-je. Il est encore un peu tôt, non ?

Voulait-elle avec un coup d'avance sur les autres en ayant des informations gênantes sur elles ? Je lui retournais alors la question :

-- Et toi de ton côté, tu en as ? Lui demandais-je en m'enfonçant un peu plus dans mon fauteuil.

-- Détends-toi, c'était pour rire ! Me dit-elle en souriant. Même si je ne doute pas que les journaux afflueront bientôt en soi disant " anecdotes croustillantes sur les Sélectionnées. " La pressa à scandale fait vendre.

Vrai.

-- Personnellement, je n'ai rien. Interdiction de me pointer au bureau depuis l'annonce. Si des photos ont circulé, elles l'ont fait dans d'autres mains que les miennes !

Elle s'installa confortablement dans son fauteuil.

-- Ce qui fait qu'on a tout a apprendre les unes sur les autres. C'est plus amusant, non ? Qui commence ?

Loïs réagit alors enfin. Un peu retard, certes.

-- Enchantée Kiara, oui, c'est ça ! Je vois que tu t'es renseignée sur le sujet, lui dit-elle en rigolant.

Je levais les yeux en l'air. Juste une bonne mémorisation. Bref, je me frappais dans mes mains d'un air un peu plus sérieux tout en conservant un sourire malicieux :

-- Alors qu'est-ce qui vous a motivé pour la Sélection ?

-- À vrai dire, j'ai envie de changer d'air. Et puis, comme ça, je m'éloigne de ma soeur - d'ailleurs, ça lui a bien fermé le clapet que je sois prise, rajoute-t-elle avec un sourire satisfait.

L'ambiance de la famille semblait merveilleuse. Notez l'ironie. Loïs fut en revanche prise de court par la question avant de répondre par :

-- Mais le Prince bien sûr !

Je levais les yeux en l'air. Elle ne le connaissait même pas encore ! Bon après tous, chacune avait sa propre motivation pour la Sélection. Elle se tourna alors vers Lisa.

-- J'en déduis que tu ne t'entends donc pas très bien avec elle.

-- On peut dire ça. Depuis que Madame a épousé un Deux, elle se croit trop bien pour sa propre famille, dit-elle en levant les yeux en l'air avant de tourner son attention vers moi. Et toi, Kiara ?

-- Moi, c'est tout le contraire, la mienne veut épouser un cinq, dit Loïs en aparté.

-- Pour être honnête ? Je ne sais pas trop. Ma Mère pour l'honneur de la famille et mon manageur, pour le succès de ma carrière, mais à vrai dire... Je n'ai pas un but précis, mais se lancer dans l'inconnue me plaît. On verra ce que le destin me réservera comme surprise.

Je leur fis un clin d'oeil. Le reste du voyage se passa assez bien. Nous arrivions à l'aéroport et là. Une foule encore plus imposant que celle qui s'était réunie au Panama, était présente. Je ne pus m'empêcher d'accorder quelques autographes, photos aux quelques fans du premier rang. Les vigiles me demandèrent d'un regard de me presser dans la limousine. Ce que je fis immédiatement.

Nôtre accueil au Palais était... Rapide ? J'eus à peine le temps d'emmagasiner le nom de la femme d'origine asiatique, Lemi Sha, qu'on m'envoya au boxe 3. Je m'assis aisément dans les fauteuils. Je reconnus les deux filles au boxe 2 et 4.

" Gabriella Johnson,issue du caste 6 de la région de Carolina et Floriana Evans, issue du caste 5 de la région du Calgary. "

Je m'adressais tous d'abord avec un sourire sincère à la fille du boxe 2 :

-- Definitivamente eres Gabriella Johnson ? Soy Kiara Williams.. Bueno, probalemente ya lo sepas. Es un placer conocerte.

-- En effet, je te connais. Ce qui est étonnent c'est que toi, tu as réussi à reconnaître une simple six telle que moi.

Elle m'avait répondu en anglais au lieu de l'espagnol. Etrange, mais pas grave, je m'y faisais. Le changement de lange ne me perturbait pas. Je lui répondis alors - en anglais bien sûr :

-- Une simple six ? Lâchais-je en levant les yeux en l'air. Je suis sûr que tu es une autre chose qu'une simple six et d'ailleurs, je ne pense pas que le système des castes devraient être collé comme stéréotype sur la tête de nos " futures " amies. Ce serait triste comme même de ne rester qu'entre fille de même caste, non ?

-- J'aurais vraiment aimé bosser chez toi, dit-elle en riant. Mais je suis d'accord avec toi, et si tu le penses vraiment alors...

Elle me sourit en tendant sa main que j'empoignais.

-- Enchanté, Gabriella Johnson. Si c'est possible dans cette société de merde, je te propose une amitié sincère et sans préjugés.

Et bien, ma foi, elle avait un fort caractère. Cela me plaît. Après lui avoir adressé un dernier ot poli, je me tournais vers la fille du boxe 4.

-- Bonjour, enchantée de te rencontrer... Floriana Evans ? C'est ça ? Je trouve que c'est un fort joli prénom, de quelle origine est-il ?

Elle semblait au bord de l'évanouissement lorsque je lui parlais. Je soupirais. Aaron, voilà une fan à toi. Elle me répondit que ça venait de l'italien.

-- Ton prénom est jolie aussi, me complimenta-t-elle. Ca me fait pensée à un bijou !

Je ris amusée.

-- Merci beaucoup, mais dis-moi... Si ma mémoire est bonne, tu joues de la comédie n'est-ce pas ? J'aimerais savoir quel est ton...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'un homme me masqua la vue de Floriana. Il était fort bien maquillé pour un homme. Il était accompagné d'une femme avec une tenue assez masculine.

-- Je suppose que tu es Kiara Williams ? Hmm... Je me présente, Karl et voici ma collègue, Rose. Hmm... Tu es si parfaite que je me demande qu'est-ce qu'on pourrait te faire... Hmm, une idée, Rose ?

-- On pourrait lui faire ressortir la couleur de ses lèvres, Karl. Proposa-t-elle. Donner un style légèrement en bataille à ses cheveux, la rendre légèrement bronzé et lui appliquer un maquillage qui ferait ressortir la couleur de ses yeux ?

-- Hmm... Non ! J'AI UNE IDEE ! On ne va rien changé, Miss ? On va juste polir ta peau, mettre un rouge à lèvre et un maquillage discret quant à tes cheveux, on va les laisser comme ils sont ? Ou non... ROSE ! Viens avec moi !

Karl qui semblait en totale délire de création s'en alla, suivit de Rose. J'entendis alors des chuchotements à côté de moi et c'est avec étonnement que je vis... Les deux jumeaux princiers. À l'évidence, ils parlaient de moi sinon pourquoi ils me regarderaient ainsi ? Je me penchais vers eux avec un sourire amusé :

-- Et bien, quel genre de plan mijotez-vous tous les deux ?

La jumelle chuchota à son jumeau et releva la tête. Mary, telle était son prénom, me répondit d'un air très sérieux :

-- On fait du repérage.

-- Du repérage ? M'étonnais-je avant de baisser ma voix afin que seulement eux m'entendent. Et qu'on donné le repérage jusqu'à maintenant ?

Mary plissa les yeux et tenta un sourire mystérieux, mais son jumeau, ne put s'empêcher d'éclater de rire.

-- C'est top secret !

Ils s'enfuirent en pouffant zigzagant entre les jambes de Karl et Rose qui viennent d'arriver. Ils se mirent rapidement à leur tâche. Je leur donnais de temps en temps quelques indications ayant une connaissance assez développée au niveau de la mode. Une voix s'exclama alors à ma droite.

-- J'ai une question !

C'était avec surprise que je revis, Mary. Elle était revenue vers moi et s'avançait avec un sourire aux lèvres.

-- Bien sûr, pose-là ! Tu peux me poser toutes les questions que tu veux, lui répondis-je en faisant un clin d'oeil.

-- Est-ce que tu aimes mon frère ?

J'hésitais entre la voix de la raison et la voix de plaire à un public.

-- Je ne sais pas, lui répondis-je alors après avoir médité ma réponse un certain temps. Je ne connais pas ton frère comme toi, mais je suis sûr que je vais sans doute l'aimer... Reste à savoir s'il va m'aimer ?

Mary fit un grand sourire qui dévoila toutes ses dents et s'enfuit à nouveau tandis que Karl et Rose en avaient fini avec moi. Ils m'envoyèrent choisir une robe. J'optais pour une robe d'un rouge assez glamour. On m'introduisit dans une autre salle.

Cette fois, c'était bon. La Sélection venait officiellement de commencer. Et j'en étais au première loge.

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