Chapitre 14
Le grand jour est arrivé. J'ai du mal à croire qu'on y est enfin. Cette semaine est passée si vite et je crois que je n'ai toujours pas assimilé que la Sélection allait toucher à sa fin. Apparemment, les filles non plus.
Pendant la semaine, nous ne nous sommes pas beaucoup parlé, une ambiance un peu étrange régnait dans le palais. A la fois de l'excitation, et en même temps… Je ne sais pas… Quoi qu'il en soit, alors que c'est le matin du grand jour, il est temps pour moi et les membres de l'Elite de faire une petite mise au point. Sans même nous consulter vraiment, nous nous sommes toutes réunies à l'aube dans le boudoir.
- Les filles, franchement, je ne sais pas, dit Lena. En parlant avec Joshua cette semaine, j'ai parfois eu l'espoir qu'il me choisisse mais d'un autre côté je suis loin d'en être persuadée…
Jusqu'à aujourd'hui, Jojo n'a pas voulu révéler l'identité de son Elue à l'Elite. Il a été très protocolaire et a demandé à chacune d'entre nous si, dans l'hypothèse où il nous choisirait, nous accepterions sa main. Enfin… -du moins il a procédé comme ça avec toutes les autres. Pas avec moi. Moi, il m'a juste prévenu qu'il ferait ça pour faire un peu durer le suspense. Je lui ai demandé s'il ne trouvait pas ça un peu sadique mais il a répliqué en souriant qu'on l'avait soulé pendant un lustre pour qu'il ne révèle pas que j'étais son choix, alors qu'il irait bien jusqu’à bout. Maintenant qu'on l'atteignait enfin.
- Personnellement, je m'entends réellement bien avec lui. Après je n'ai déniché aucun indice dans son regard, sa manière de parler… Tout ça qui me laisserait croire que je puisse être l'Elue alors vraiment je doute.
En écoutant Clémence, je remarque le sourire amusée de Rana. La meilleure Amie de Valentine sait très bien que je serai choisie mais voir les autres essayer de le deviner en décortiquant leur relation avec le prince semble beaucoup l'amuser.
- Moi je vous le laisse !, lâche-t-elle quand c'est son tour. Nous nous entendons bien mais je lui ai dit que ça n'irait pas plus loin.
Emilia sourit. Je vois bien que l'abandon d'une candidate lui fait bien plaisir. Elle doit penser qu'elle aura ainsi plus de chance.
Bientôt, les filles se tournent vers moi pour que je leur donne mes propres impressions.
- Je… Je m'entends très bien avec Joshua. Mais je n'en sais pas plus.
Je feins d'ignorer vraiment ses intentions et cela semble marcher. Malgré tout, deux/trois filles me regardent encore quelques secondes l'air septique. Même si nous nous cachions de notre mieux, notre bonne entende entre Jojo et moi doit bien se remarquer un minimum. De même que notre complicité.
Heureusement, on ne me demande rien de plus.
Nous parlons encore quelques instants, de nos meilleurs moments ensemble. Nous nous sortons finalement le choix de Joshua de la tête et commençons à rire en évoquant des souvenirs. L'ambiance est de plus en plus chaleureuse. Même Emilia toujours un peu froide se détend peu à peu. Alors que l'on évoque, je les regarde une par une. Clémence, Sissi, Mélisandre, celles avec qui je me suis entendue très rapidement. Je me souviens encore du premier jour où nous nous sommes rendues ensemble dans la grande salle. J'avais apprécié leur différence de caractère. Lena, Neena sont des filles super aussi ! Je me délecte encore des récits de voyage que Neena nous a plusieurs fois raconté, et de la joie de vivre de Lena. Je connais un peu moins Lucia. Nous avons peu parlé, mais je sais que, bien que solitaire, c'est une personne bien. Quant à Valentine et Rana… C'est particulier. Dans le bon sens. Valentine a été vraiment quelqu'un de mystérieux pour moi pendant très longtemps. Et puis j'en ai appris plus sur elle, c'est une personne à qui je suis très attachée maintenant. Comme à son amie d'ailleurs. Je jette mon dernier regard sur Emilia. Je ne sais pas trop quoi penser d'elle. Elle a commencé la Sélection accompagné de ses amies insupportables, en étant détestable, puis dès que ces dernières ont été éjectées, elle s'est montrée douce comme un agneau jusqu'au jour où Joshua l'a embrassée –pour le spectacle, j'entends bien–. Là, son côté hautain est un peu revenu…
En me rappelant tous ses détails, je souris. J'ai presque un peu de peine que tout s'arrête maintenant. Un peu de nostalgie. Mais en même temps, quelque chose m'assure que tout n'est vraiment pas terminé : la décision de Joshua. L'Elite complète l'aidera maintenant. Alors les filles ne resteront peut-être pas au palais, mais elles y reviendront certainement assez souvent. Nous ne nous perdrons pas de vue !
- Ecoutez les filles, dit soudain Clémence, coupant court au petit chahut et rires qui résonnent dans le boudoir. Quoi qu'en soit le choix de Joshua, nous resterons et continueront ensemble ! Alors personne ne doit rien regretter, d'accord.
Mon amie vient de résumer ma pensée. Je me lève et regarde les autres filles.
- Elle a raison. Aucun regret. Que du soutien et des bons souvenirs…
Je jette un coup d'œil à travers la vitre de ma fenêtre.
- Le monde commence à s'amasser dans le parc. De grandes familles, des alliés d'Illeà venant des quatre coins de la Terre…
Laurette rit doucement :
- Ça va être un vrai grande fête, n'est-ce pas ?
Je hoche la tête fermement, j'entends ma mère grogner derrière moi. Cela me fait rire.
- Victoria ! Tu ne facilites pas le travail de tes caméristes… Ta coiffure…
J'essaie vainement d'enlever mon expression amusée de mon visage et je remets ma tête droite.
- Pas faux mademoiselle, si je peux me permettre bien évidemment…, rajoute Cassandre juste derrière mon épaule. Déjà que vous n'êtes pas revenue très tôt.
Je hausse les épaules en signe d'excuse –puisque je ne peux pas bouger la tête– et m'explique :
- Nous avions besoin de quelques instants… -à nous. Moi et les autres filles de l'Elite. Nous sommes restées un peu plus longtemps que prévu au boudoir ce matin.
- Je sais bien mademoiselle mais…
Ma femme de chambre n'a absolument pas le temps de terminer sa phrase. Un petit frappement se fait entendre à la porte de ma chambre. Curieuse ma mère prend l'initiative d'aller ouvrir. Quand elle écarte le battant, je tourne la tête d'étonnement.
- Oh non…, se lamente encore une fois Cassandre alors que je m'éloigne d'elle pour m'approcher du nouveau venu.
- Jojo ! Tu n'es pas encore en bas ?
- Toi non plus à ce que je vois, réplique-t-il.
Je fronce les sourcils en voyant qu'il lance un regard insistant à ma mère. Celle-ci coupe alors notre conversation pour annonçant aux caméristes :
- Très bien, très bien ! Mesdames, je crois que nous ne finirons jamais cette coiffure ! Soit… Je suppose qu'un futur souverain à légitimement la priorité sur nous alors… Disons que nous repasserons dans quelques minutes.
Je regarde sans rien dire mes trois caméristes qui se faufilent derrière Joshua pour sortir de la pièce avec un air amusé. Ma mère sort en dernière. Elle s'attarde juste devant le prince et le regarde avec un sourire malicieux avant de nous quitter en lançant :
- A plus tard. Quelques minutes ! Et bonne chance toi.
J'éclate de rire. C'est plus fort que moi.
- Mais ! Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ?, je demande en me reprenant tant bien que mal.
Joshua s'approche de moi et me prend dans ses bras alors que je termine peu à peu de me tortiller.
- La réaction de ta mère n'était pas prévue ! Je te le jure ! Mais…
Il plonge ses yeux dans les miens et dit :
- Mais ça tombe à pic. Te voir seule, là maintenant, c'est pile ce que j'espérais.
Je reprends mon sérieux.
- Pourquoi maintenant précisément.
Pour m'amuser un peu, j'argumente avec un regard joueur :
- Dans quelques heures, je serai l'Elue à ce qu'il parait. Là tu auras plein d'occasion de me voir seule.
Joshua sourit en rougissant un peu. Sa hâte de s'unir officiellement à moi se lit dans ses yeux. Mais il y a apparemment autre chose ; il dit :
- Je veux te voir seule maintenant car après la fête, ça sera un peu tard. Après tout, ce n'est pas après l'avoir annoncé à tout le monde que je devrais… -te demander ta main.
Je perds mon sourire d'un seul coup.
- Jojo ?! Quoi ?!
Sur ce, mon prince me lâche, je le vois presque au ralenti s'agenouiller là, juste devant moi. Un peu gênée, ne sachant pas quoi dire, je l'observe un peu avant de souffler :
- Mais… Joshua… Tu m'as déjà fait cette demande… Enfin… Je savais très bien que…
Il me coupe :
- Non. Pas vraiment. Je sais… Je sais bien qu'on avait conscience, aussi bien l'un que l'autre, que ça arriverait un jour. D'ailleurs, je t'ai fait part de cette volonté, le soir où Maxime et nous, nous nous sommes retrouvés dans la salle de bal, tous allongés par terre. Je t'ai dit que je voulais arrêter la Sélection. Mais je n'ai rien eu besoin de te demander pour que tu comprennes. Ça nous a paru tellement évident que le lendemain, nous sommes allés prévenir mon père sans que je ne t'ai fait la moindre demande !
J'avale ma salive. Ce jour-là, le père de Joshua nous avait fait comprendre que l'imminence de notre union était impossible. Mais mon prince a raison sur ce fait : il n'y a eu aucune question. Nous n'en avions pas besoin pour nous comprendre. Nous savions ce qu'il en serait de la fin de la Sélection alors nous n'avons même pas pensé à… -à se concerter réellement à ce sujet…
- Nous avons finalement attendu, jusqu'au grand jour, mais en sachant au fond de nous ce qui allait arriver. Nous n'avons pas eu besoin de mot. Mais aujourd'hui, tu dois me comprendre Vica, j'ai besoin des tiens. Tes mots. Ces mots que j'aurais dû te faire prononcer bien plus tôt. J'ai besoin de les entendre…
Je l'incite à se relever en le tirant vers moi. Il se met debout mais ne perd en rien de sa noblesse dans son attitude. Et ses yeux sont remplis de désirs.
- Victoria Leger, je vous aime. Depuis longtemps. Et pour toujours. Veux-tu bien devenir ma femme Victoria ?
Un mot. Et une promesse.
- Oui. Je t'aime Joshua Schreave.
J'arbore fièrement la robe gris perle et blanche que j'ai moi-même confectionnée à l'aide de Myriam et de mes trois caméristes, ainsi que la coiffure haute ruisselante de boucle bronze que Cassandre a enfin réussi à terminer. Et surtout, j'arbore un énorme sourire.
- Oui ! Etes heu… wspanialy miss !
Je remercie l'homme qui me complimente. Je crois que c'est Kacper le deuxième enfant du grand intendant de la haute Pologne. J'ai croisé son père tout à l'heure avec les autres filles de l'Elite. Un homme très sympathique qui parle bien mieux anglais que son fils. Cela dit aujourd'hui, Kacper est loin d'être le premier que je croise qui a un peu de mal avec notre langue –vu le nombre d'invités provenant de royaumes ou pays éloignés, ce n'est pas étonnant– et ce n'est pas dérangeant le moins du monde. Au contraire, c'est plutôt amusant !
- Oh… Merci ! Comment… -comment dire "merci" dans votre langue ?
Comme il ne comprend pas sur le coup, je répète :
- "Merci", en polonais ?
- Ohh "Merci" ? Oh c'est : "dziękuje" !
Je ris avec lui en essayant de répéter. Je m'amuse beaucoup.
Décidément, cette fête restera gravée dans les mémoires. J'y ai déjà fait plus de rencontre que pendant tout le reste de la Sélection ! Je m'étais douté qu'une fête de pré-couronnement aurait de la gueule mais à ce point…
Et puis bien sûr, cette fête a une autre raison d'être spéciale… Une raison qui s'appelle "annonce du choix de Joshua". J'ai tellement hâte. J'essaie de ne pas me montrer trop pressée alors que je discute alternativement avec les grandes familles venue de haute Pologne, de Suédie, d'Italie, De France, De nouvelle Asie, mais au fond de moi, je boue d'impatience.
Cela fait maintenant presque deux bonnes heures que la fête a commencé. Les jardins sont remplis de monde et la musique emporte les esprits dans une ambiance de joie et de fête. J'ai déjà dansé deux fois avec Joshua et une fois avec Maxime. J'ai grignoté quelques hors d'œuvre avec Myriam. J'ai bu une coupe avec mes frères. Je me suis baladé devant les stands installés pour l'occasion en compagnie de mes amies de l'Elite. Nous y avons même croisé plusieurs anciennes camarades Sélectionnées qui ont été réinvitées au palais pour l'occasion.
Mais il y a eu encore plus amusant que tout cela ! Vous vous souvenez des pistolets à eau que Maxime avait caché dans le jardin pour l'après-midi pique-nique d'il y a quelques jours ? Personnellement j'avais complètement oublié ! Et le petit diable aussi apparemment. Enfin… Jusqu'à ce qu'une invité italienne en trouve un dans le creux d'un arbre auquel elle s'était adossée. C'est parti en bataille d'eau monumentale !! Maxime s'est alors rappelé de ses cachettes, il est allé les retrouver un peu partout et les a distribués à qui voulait bien se prendre au jeu.
Tout cela explique l'état actuel de ma robe. De magnifiques dessins tracés par l'eau l'ornementent à présent. Peut-on dire que c'est de la haut-couture ? Certainement ! N'empêche que c'était vraiment drôle.
- Nous sommes vraiment "wspanialy" maintenant !, je lâche amusée à Clémence et Mélisandre qui sont à côté de moi et dans le même état.
Maxime qui s'est arrêté aussi près de nous propose :
- C'était cool ! Ça vous dit de faire un cache-cache maintenant ?
Clémence s'esclaffe :
- Tu n'en as jamais assez toi !
Le petit diable réplique fermement :
- Non !
J'accompagne à nouveau mon rire à celui de mes amies.
- Bon, je décide alors. Allez-vous cacher ! Vous avez une minute. Si je croise d'autres personnes quand je vous chercherai je leur proposerai de jouer avec nous.
Et nous voilà reparti.
Je reste sur place le temps d'une minute, attendant que mes amies se dispersent. En comptant, je souris en pensant que certains invités doivent vraiment nous prendre pour des enfants… Il faut dire que Maxime nous influence beaucoup aujourd'hui ! Bref… Il est enfin temps de me mettre à leur recherche.
Je cherche comme je peux dans les jardins, dans la foule, dans des coins plus isolés. Au bout d'un moment, je crois voir des ombres bouger près de l'orée de la petite forêt du parc. La fête se déroulant plus près du palais, il ne doit pas y avoir beaucoup d'invités par là-bas ; il se pourrait bien que je trouve le petit diable, ou une des filles qui s'y cache !
Pour jouer sur la surprise, je ne me dirige pas tout de suite en direction des ombres mais m'enfonce dans le parc pour contourner au mieux le petit bois et les prendre à revers. Je traverse la petite forêt, file discrètement entre les arbres et finis par arriver dans le dos de deux personnes. Mais ce ne sont pas mes camarades de jeu…
Je soupire. Eux… Il faut toujours que je les croise alors que je ne m'y attends pas… Je jette un coup d'œil en direction de Maxon et de ma mère –car c'est bien d'eux qu'il s'agit. Ils sont en train de discuter calmement en observant de loin les invités massés dans le parc. Je lève les yeux au ciel et décide de partir sans me faire voir. Alors que je leur tourne le dos, mon instinct m'arrête. J'ai envie de rester quelques minutes de plus. Je ne sais pas trop pourquoi, mais quelque chose m'interpelle dans l'ambiance de leur discussion. Même sans en avoir écouté un seul mot, je sens qu'elle est un peu tendue. Quand je peux apercevoir légèrement le visage de ma mère, il semble fermé. Maxon a un regard aussi plus froid que d'habitude…
- Ame… Tu…
Ma mère coupe le roi et cette fois, je peux entendre ses paroles :
- Maxon. Tu ne crois pas qu'on devrait parler d'autre chose ?
- Enfin Ame ! Je sais bien qu'on s'est décidé à changer cette histoire, à la réécrire, et à tourner le dos à la vérité. Je sais bien que nous sommes partis chacun de notre côté et que c'est la seule chose qu'il faut retenir de tout ça.
A ce moment, Maxon prend ma mère par les épaules pour la forcer à le regarder, puis il lâche attristé :
- Mais comprends-moi aussi ! Nous l'avons sous les yeux ! Mon fils ! Et tu es sous mes yeux Ame. Vous êtes là, tous les deux réunis… Et moi…
Il s'interrompt. Là, je comprends. C'est clair comme de l'eau de roche : il parle de l'enfant mystérieux ! "Son fils". "Ame et lui, ici réunis". "Une histoire réécrite". C'est de l'histoire de cet enfant qu'il s'agit. "Il" est l'enfant de Maxon et de ma mère, mais ses parents en ont décidé autrement. Il n'en saurait jamais rien et aurait une toute autre histoire. Heureusement, il ne doit pas être très loin, d'après Maxon. "Nous l'avons sous les yeux".
Je me faufile pour me rapprocher davantage de l'orée du bois sans me faire voir. Je me tourne vers la masse d'invité qui semble attirer le regard des deux adultes depuis de bonnes minutes. En effet, pas loin, parmi les autres invités, se tiennent des gens que nous connaissons plutôt bien. Mon père et mes deux premiers frères, Louis et Janvier, qui grignotent des petits sandwiches tout en discutant avec les Woodart. Marlee, Carter et Kile. Il y a donc Louis dans le tas… Pourtant d'après son âge et ce que je sais, ça ne peut pas être lui l'enfant mystérieux !
Mon père, Louis et Janvier. Marlee, Carter et Kile.
Janvier est encore plus jeune… Même plus jeune que moi ! Très improbable…
Mon père, Louis et Janvier. Marlee, Carter et Kile.
Reste Kile.
Mon père, Louis et Janvier. Marlee, Carter et Kile.
Kile a deux ou trois ans de plus que Louis.
Mon père, Louis et Janvier. Marlee, Carter et Kile.
Marlee a revu ma mère après la Sélection et avant le mariage de mes parents.
Mon père, Louis et Janvier. Marlee, Carter et Kile.
Marlee a toute la confiance de ma mère. Confiance qu'elle –je cite– continue d'honorer.
Mon père, Louis et Janvier. Marlee, Carter et Kile.
Kile a des yeux qui brillent comme deux lacs ambré au soleil.
…
Il a tes yeux.
Je m'avance comme si un déclic venait de se produire en moi. Je comprends.
- Kile est votre fils.
Ma mère et le roi se retournent.
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