Prologue

Coucou !

Je suis super contente de poster ce premier chapitre de La saveur de demain, histoire sur laquelle je suis depuis un peu plus d'un an ! Ça me fait vraiment plaisir de publier ça. Les personnages me tiennent vraiment à cœur et j'ai essayé de les faire vraiment évoluer au long de l'histoire (en bien, ou en mal) j'ai hâte que vous découvriez tout ça.

Cette histoire contient des passages de violence assez explicites ainsi qu'une scène à caractère sexuel, je préfère prévenir. ⚠️

Les chapitres ne seront en général vraiment pas longs, donc lorsque je publierai (très régulièrement) je posterai beaucoup de chapitres à la fois !

Il ne se passe rien de très passionnant dans ce prologue mais c'est juste histoire de poser un contexte et d'introduire quelques personnages, il reste important. Le réel commencement de l'histoire et les premiers rebondissements arrivent juste après !

Je vous souhaite une bonne lecture en espérant que l'histoire vous plaise !

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Elle arpentait les couloirs de l'immense château qu'elle connaissait sur le bout des doigts. Elle avait l'habitude de faire ça quand elle s'ennuyait. Et c'était plutôt drôle, à chaque fois que les clients la regardaient, ils avaient tous l'air de se dire « la pauvre, elle a l'air vraiment déprimée ».

En réalité, elle avait de quoi, mais ce n'était pas le cas. Dans son immense maison, elle ne se sentait pas malheureuse, mais pas épanouie non plus.

Sa mère gérait seule la chambre d'hôte depuis que son père était parti, et chaque année c'était la même chose : elle tentait de comprendre la cause de la mort de son père, elle échouait lamentablement, et se contentait de mener à bien le fonctionnement du gîte sans poser de questions.  Sa génitrice lui disait qu'il s'était suicidé.

Elle ne lui avait jamais donné de quelconque explication complémentaire, à chaque fois qu'Halse tentait de la faire parler, cela se terminait mal. Alors à un certain moment, elle s'était dit qu'à partir de ce jour, elle arrêterait d'enquêter à travers le peu de paroles qui franchissaient la bouche de sa mère, mais d'elle même.

Elle ne savait plus trop quand est-ce que sa maison s'était transformée en sorte de gîte où des milliers de touristes réservaient chaque année, cela remontait à tellement longtemps qu'elle n'en avait aucun souvenir. Elle devait avoir cinq ou six ans, sûrement.

Halse prolongea sa marche, jusqu'à parvenir au fond du couloir. Elle décida rapidement de faire demi tour, et sans qu'elle ne vit arriver quoi que ce soit, elle percuta une énorme chose dans un fracas.

Bon, une énorme chose... C'était une petite blonde qui ne devait pas faire plus d'un mètre soixante qui la scrutait de ses jolis pupilles bleutées.

Halse ne l'avait jamais aperçue ici. Elle devait être là pour un voyage scolaire, ou une colonie de vacances, sûrement. Les groupes de ce genre étaient très fréquents au gîte, d'ailleurs Halse avait déjà sympathisé avec des jeunes de son âge. Cependant cela n'avait jamais duré, car ils s'en allaient rapidement du gîte, leurs vacances étaient de courte durée.

Halse n'avait donc jamais réellement eut d'amis, seulement des connaissances éphémères. Mais elle n'en ressentait pas le manque, comment manquer d'une chose à laquelle nous n'avons jamais goûté ?

Son regard se reporta sur la petite blonde qui lui faisait face.

Vu son petit air d'ange, on aurait pu supposer qu'elle prévoyait de s'excuser et de repartir tête baissée. Mais soudain, son regard prit une tournure un petit peu plus menaçante.

— Regarde où tu mets les pieds la prochaine fois, grogna t-elle.

— Je suis chez moi, l'informa Halse, posément. Et je sais pas où tu comptais aller, mais le couloir s'arrête ici.

Un groupe d'adolescents se déplaçait dans les couloirs non loin de là, et la blondinette au mauvais caractère les rejoignit. En plissant un petit peu les yeux, Halse put encore discerner le regard noir de la jeune fille, qui la fixait de loin. Apparemment, elle était vraiment énervée.

Elle soupira en regardant sa montre. Il était dix neuf heures, et le service de restauration n'allait pas tarder à ouvrir, alors elle descendit les escaliers et se retrouva vite au rez de chaussée. Une grande femme brune se baladait dans le hall du gîte, tenant un chien ignoble en laisse, à moitié rasé sur le crâne.

Le temps de quelques secondes, Halse se demanda pourquoi les gens dépensaient de l'argent pour des bêtes aussi moches. Elle trouvait cela tellement inutile.

— Halse ! s'écria une voix qui lui était très familière en provenance de l'entrée : celle de sa mère.

Elle se retourna vivement, et l'aperçut en train de papoter avec un couple de personnes âgées qui venaient d'arriver, leurs valises à la main. Sa mère tenait un bon paquet de prospectus dans sa main sur lesquels il était écrit en gras « BIENVENUE AU GÎTE MERLIN ! WELCOME TO THE MERLIN COTTAGE ! ».

Elle distribua poliment deux prospectus au couple, et rejoignit sa fille quelques secondes après, en balançant nonchalamment sa pile de papiers sur le meuble de la réception.

Son visage était tiraillé par l'épuisement, cela faisait réellement de la peine à la jeune fille. Jusqu'à quel point ira t-elle se fatiguer pour mener à bien le développement du gîte ? Secrètement, Halse avait l'impression que sa mère se crevait à cela pour oublier son père. En l'occurrence, son mari, parti trop tôt.

La femme d'une quarantaine d'années lui proposa tendrement d'approcher et prit sa fille dans ses bras, ce qui fit tinter les boucles d'oreilles dorées de l'adolescente. En plantant ses prunelles noires dans les siennes, elle déclara :

— Halse, va dire au chef cuisiner de démarrer le service restauration pour moi, on est en retard et j'ai trop de choses à faire. S'il te plaît.

Sans lui laisser le temps de répondre, elle disparut dans les escaliers en vitesse. Halse se retrouva seule au milieu de tas de gens qui venaient et partaient avec leurs énormes valises.

Sa mère était vraiment débordée.

Quelques instants plus tard, Halse poussa avec difficulté la porte des cuisines, et lança un bref bonjour à l'équipe. La seule personne qu'elle cherchait était le chef cuisiner, et elle ne l'apercevait pas. Elle ne savait même pas à quoi il ressemblait, sa mère l'avait embauché depuis seulement quelques jours.

— Bonjour, Halse ! chantonna un jeune cuistot en pleine cuisson d'omelettes, de bonne humeur.

Elle lui sourit chaleureusement. Élancée dans sa course effrénée, elle extirpa un petit élastique de sa poche et attacha ses longs cheveux violets en une queue de cheval. Enfin, elle aperçut le chef en question et se précipita vers lui.

— On a déjà dix minutes de retard, il faut démarrer le service, l'informa t-elle.

Faisant au moins vingt centimètres de plus qu'elle, il la toisa d'un air hautain.

— T'es qui ? lâcha t-il.

— La fille de la gérante, je suis Halse ! Sans prétention, vous devriez me connaître !

Son regard se refroidit, il ne devait pas être habitué à se faire commander par une adolescente de dix sept ans. Habituellement c'était sa mère qui s'occupait de ça, mais elle était débordée ces derniers temps. Endosser ce rôle de dirigeante faisait doucement rire l'adolescente.

— Ah. C'est toi, maronna t-il finalement.

Puis, sa cage thoracique se souleva tandis qu'il portait ses mains à sa bouche en prenant une grande inspiration. Halse se boucha les oreilles par pure précaution, il avait l'air d'avoir une très grosse voix.

— Démarrez le service ! hurla t-il d'une voix puissante.

Immédiatement, la cuisine se transforma en fourmilière. Tout le monde s'agitait et criait dans tous les sens.

Halse se précipita vers la sortie de la cuisine, fière d'avoir accompli sa mission du jour. En s'accoudant contre le mur, elle se rendit compte qu'elle s'essoufflait réellement pour rien. Elle nota que sa remise au sport devenait urgente, son cardio était clairement catastrophique.

Elle replaçait correctement sa jupe plissée, quand un chuchotement attira son attention. Il parvenait de derrière son dos, c'était clair et net. Elle se retourna brusquement et aperçut deux personnes collées l'une à l'autre comme si l'on risquait de les séparer à tout moment, en train de faire des messes basses.

— Encore toi, articula t-elle d'un air las en aperçevant la petite blonde de tout à l'heure.

Rien qu'en plongeant son regard dans le sien, elle put déceler toute la haine que la petite blonde lui réservait, et ne comprenait absolument pas d'où celle ci provenait.

Certes, elles avaient eu une petite altercation tout à l'heure, mais pourquoi s'y attarder ? À ce moment là, Halse réalisa qu'elles deux étaient parties sur les pires bases possibles et imaginables. Elle ne connaissait même pas son nom, il était encore temps de réparer ça, non ?

À ses côtés se tenait un jeune homme qui devait avoir environ dix huit ans, emmitouflé dans un sweat beaucoup trop large pour lui.

— Excuse moi, tu t'appelles Halse ? engagea la jeune blonde de tout à l'heure.

— Oui, c'est moi. Désolée de t'être rentrée dedans tout à l'heure, je...

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase.

— Halse Vivemont ? voulut t-elle s'assurer.

L'inconnue semblait totalement désintéressée de ce qu'elle pouvait bien raconter, mais focalisée sur les informations qu'elle tenait à récolter.

— Pardon ?

— Oui c'est elle. Ça se voit, fit la blondinette à l'intention du jeune homme qui se tenait à ses côtés, comme si Halse ne pouvait pas les entendre.

— Halse, articula le garçon, dont elle entendit la voix pour la toute première fois.

Celle ci était grave, profonde et très masculine, assez contrastée avec sa morphologie. En effet, son corps était svelte et il était plutôt petit de taille, ce qui donnait l'impression qu'il était d'une fragilité extrême.

Étrangement, à l'entente de son prénom sorti de la bouche de cet inconnu, Halse eut une vague de frissons, qui la transperça de toutes parts.

— C'est moi, affirma t-elle.

Quelque chose dans sa voix la poussait à lui faire confiance, comme si elle le connaissait depuis des années. Pourtant ce n'était qu'un inconnu, trop de questions se bousculaient dans sa tête.

— On a... pas mal de choses en commun. Déjà, je pense que l'on pourrait s'assoir et en discuter calmement, fit-il.

Halse réfléchit à toute vitesse.

— J'ai pas vraiment le temps, là, et sans vouloir vous vexer, je viens juste de vous rencontrer. Je dois aider ma mère à faire un tas de trucs, je suis vraiment...

Le garçon la coupa en levant les mains, souriant.

— Aucun problème ! On peut se parler ce soir ?

— Euh, oui, hésita t-elle en lui offrant tout de même un sourire.

Il lui adressa à son tour un sourire chaleureux qui dévoila une rangée de dents parfaitement. Il avait l'air vraiment gentil.

— À ce soir, du coup. On se retrouve sur les bancs, dans l'entrée ! annonça le jeune homme en exécutant un signe de la main.

Il s'éloigna accompagné de la petite blonde, sans parvenir à quitter son regard.

— À ce soir, répéta t-elle dans un chuchotement, perplexe.

Elle avait ressenti quelque chose de vraiment particulier en lui parlant. Pas de l'attirance, ni même de l'amitié, non, quelque chose de bien différent...

Une sensation indescriptible, le genre de sensation sur lequel il était impossible de placer un mot... mais Halse l'avait sur le bout de la langue.

Oui, voilà... C'était comme si il lui était familier.

Cette rencontre n'était pas anodine, et elle le sentait.

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