Chapitre 43
Ornélis s'ondulait contre le grand métisse, sans pour autant directement le toucher.
Elle s'amusait à effectuer de minuscules contacts physiques à son égard. Elle frôlait son bassin contre le pantalon de Gaëtan durant quelques secondes, avant de s'éloigner de nouveau. Tout cela dans l'unique but de le provoquer, et honnêtement, c'était tellement amusant.
Sans qu'elle ne s'y attende, la main de Gaëtan empoigna fermement son poignet et l'entraîna hors de la foule, ce qui lui décrocha un hoquet de surprise.
Ornélis se laissait tirer, mais les battements de son cœur s'accélérèrent lorsqu'elle réalisa qu'ils se dirigeaient tout droit vers les toilettes.
Gaëtan n'hésita pas à franchir la porte des toilettes des hommes, et entraîna la petite blonde à l'intérieur de la première cabine venue, d'un pas rapide. Personne ne les avait vus.
Il plaqua Ornélis contre le mur et écrasa ses lèvres contre les siennes, en verrouillant la porte de sa main gauche. Sa bouche descendit vers le cou de l'adolescente, qu'il parsema de suçons. Submergée d'émotions, Ornélis ne put retenir un petit gémissement, sentant ses cuisses se serrer entre elles.
— Shht, murmura Gaëtan en remontant à son oreille, qu'il mordilla férocement.
Ornélis fit glisser sa main dans ses cheveux frisés, et les agrippa sous l'effet du plaisir ressenti. Elle enroula ses deux jambes autour de la taille de Gaëtan, et se retrouva bien vite maintenue en l'air, contre le mur.
— Putain, tu sais que ça me rend fou quand tu fais des trucs comme ça, grogna t-il, tandis qu'elle glissait sa main sous sa chemise.
Ses abdominaux se contractèrent et il l'embrassa à pleine bouche, jouant avec sa lèvre inférieure qu'il mordillait subtilement.
— De quoi ? gémit Ornélis, la respiration haletante.
— Arrête, tu sais très bien ce que t'as fait, souffla t-il en agrippant fermement son fessier de ses deux mains, ce qui la fit souffler bruyamment.
Un bruit de pas retint leur attention, quelqu'un venait d'entrer dans les toilettes. Ils se figèrent, Ornélis toujours maintenue contre le mur, par les mains de Gaëtan contre ses fesses.
Ils avaient cessé de s'embrasser, le temps était en suspens. La personne venait d'entrer dans une cabine de toilettes assez éloignée de la leur. Gaëtan se rapprocha du visage d'Ornélis, juste assez pour frôler ses lèvres contre les siennes. Juste assez pour que leurs deux nez n'entrent en collision, lentement.
— Gaëtan, embrasse moi, j'en peux plus, j'ai envie que tu me...
— Pas trop fort...
Ornélis se pencha légèrement en avant pour atteindre les lèvres du jeune homme, pour enfin entrer en contact avec, mais il la faisait attendre en se reculant. C'était insupportable.
— Je veux être en couple avec toi, lâcha t-elle noir sur blanc, dans un souffle.
Gaëtan se figea, émerveillé. La plus belle femme du monde venait de lui annoncer qu'elle voulait se mettre en couple avec lui.
— Quoi ? répéta t-il d'une voix extrêmement basse, comme pour se confirmer ce qu'il venait d'entendre.
Ornélis encadra son visage de ses deux mains, envoûtée par son visage.
— Je veux me tenir à tes côtés en sachant qu'on s'appartient, chuchota t-elle.
Un sourire grandissant prenait place sur les lèvres du métisse. Cette fois, il scella leurs deux lèvres dans un échange sensuel et lent.
— Tu ne peux pas savoir comme ce que tu dis me rend heureux, confia t-il entre deux baisers.
La personne était enfin sortie des toilettes, le bruit de la porte qui venait de se fermer suivi de l'écoulement de l'eau du robinet en témoignaient.
Ils se retrouvaient enfin seuls.
Gaëtan reposa Ornélis sur le sol, et s'abaissa pour l'embrasser de nouveau.
Elle en voulait plus, et il le sentait à la manière dont son corps se frottait au sien. Alors, il décida de l'aider à soulager cette tension. Lentement, il fit glisser sa main jusqu'à la fermeture de son jean, et les lèvres d'Ornélis s'entrouvrirent pour laisser échapper un gémissement. Dans un fracas, ils entrèrent en collision avec le mur d'en face, tandis que la main de Gaëtan avait déjà fait son chemin jusqu'à son entrejambe.
La petite blonde laissa échapper un halètement en fermant les yeux. La main droite de Gaëtan venait caresser les parties les plus sensibles de son corps tandis qu'elle gémissait contre son oreille.
— G...Gaëtan, ah... souffla t-elle.
Les lèvres charnues du grand métisse vinrent déposer une tonne de baisers mouillés sur son cou, tandis que sa main procurait de plus en plus de plaisir à Ornélis, accélérant le mouvement à chaque seconde. Il aimait la voir dans cet état, il aimait la voir perdre le contrôle et entrouvrir ses lèvres pour ne laisser échapper que quelques gémissements imperceptibles.
— Putain, Ornélis, lâcha t-il en sentant que ses doigts étaient désormais trempés.
Visiblement, elle ne faisait pas semblant d'apprécier, bien au contraire. Soudain, le visage d'Ornélis se contracta en une expression de plaisir intense et elle laissa une vague de sensations envahir son corps. Une explosion de plaisir se répandait en elle, et elle se mordilla la lèvre pour s'empêcher de faire trop de bruit.
Gaëtan extirpa ses doigts de son jean et les nettoya immédiatement avec du papier toilette. Il balança le papier dans la cuvette des toilettes, et un sourire en coin s'installa sur ses lèvres.
Cette vision qu'il avait eut d'elle, il n'était pas prêt de l'oublier.
Ornélis non plus n'en revenait pas, comment avait t-il put lui procurer autant de plaisir seulement avec ses doigts ? Il avait effectué ces gestes d'une facilité déconcertante, et avait même continué de l'embrasser en même temps. Elle le trouvait absolument incroyable.
En déverrouillant la porte, Gaëtan se pencha à l'oreille de la jeune femme, qui se remettait toujours de ses émotions.
— Tu me revaudras ça.
— Oui, maintenant, fit t-elle en le tirant de nouveau à l'intérieur des toilettes.
La bosse grandissante qu'elle avait constaté dans son pantalon la rendait folle, elle voulait tellement lui faire plaisir. Il le comprit aussitôt, et soupira en faisant basculer sa tête vers l'arrière.
— On va nous cramer, souffla t-il en la tirant hors des toilettes.
Ornélis fit la moue, et se laissa entraîner malgré elle hors des sanitaires. Gaëtan lui tenait la main, sa silhouette imposante marchant d'un pas déterminé devant elle. Ils atteignirent enfin le rez de chaussée du gîte, et la musique assourdissante frappa la jeune femme de plein fouet.
Les lumières s'étaient désormais transformées en flashs, faisant passer la piste de danse du noir complet à une lumière blanche aveuglante. Elle plissa les yeux, et s'approcha du bras de Gaëtan pour s'y accrocher. Elle n'avait plus peur de sa réaction désormais, plus peur d'instaurer une gêne.
Elle savait qu'il appréciait son geste, et qu'il souriait en cet instant même. Elle pouvait presque sentir le sourire qui prenait place sur ses lèvres, sans le regarder.
Gaëtan se stoppa, juste devant la foule dansante. Elle l'observa, pensive, et réalisa quelque chose.
Avec lui, en ce moment, elle était heureuse. Tellement heureuse.
•
Une semaine s'était écoulée. Une semaine menacée chaque seconde par la peur que Christian ne revienne. Les quatre adolescents étaient sur la défensive, plus que jamais.
Ensemble, ils avaient pris la décision de réunir quatre armes, que la mère d'Halse leur avait fourni. Ils préféraient ne pas savoir par quel moyen elle avait obtenu ces revolvers.
Ils avaient décidé de répartir trois armes dans trois endroits stratégiques du gîte, dont eux seuls connaissaient l'emplacement. La dernière se situait dans la chambre d'Halse.
Il fallait donc que tous les quatre soient parfaitement dignes de confiance. Si une seule personne venait à changer de côté, alors tout serait foutu. Mais ils ne doutaient pas les uns des autres La confiance qu'ils s'accordaient était aveugle.
Si Christian venait à revenir, il tenterait d'accéder au coffre où était stocké une partie des fonds du gîte, au sous sol. C'était évident, il n'allait pas passer par quatre chemins. Il voulait cet argent et rien d'autre, n'est ce pas ?
Chaque jour, Constant et Gaëtan faisaient discrètement quelques tours de l'immense demeure : ils vérifiaient que rien n'avait bougé. Si Christian venait à s'infiltrer dans le gîte et à les espionner, ils seraient dans de beaux draps. Du moins, cela ne semblait pas être le cas. L'assassin aurait forcément laissé une trace quelque part, pourtant tout était à sa place.
Les filles, pendant ce temps, s'occupaient de la gestion du gîte. Ornélis aidait la jeune femme à gérer l'arrivée des nouveaux clients, les départs des anciens, les réservations, et l'organisation des soirées.
La petite blonde n'avait pas contacté ses parents depuis le début du séjour. Pas une seule fois. Elle savait qu'ils allaient lui hurler dessus à cause du coup de la voiture, alors à quoi bon ?
Il était dix huit heures, et nous étions déjà jeudi soir.
Ornélis se tourna vers Halse, exténuée. Elles venaient de terminer le dossier qui réclamait la continuité du personnel qu'offrait la mairie au gîte.
— On a enfin fini, soupira t-elle en lui tendant l'énorme paperasse de feuilles.
Halse hocha la tête, et fit glisser son regard sur le visage de son amie.
— Merci, Ornélis. Du fond du cœur.
— C'est normal, souffla t-elle gênée. T'es ma pote, maintenant.
Elle se levèrent, souriantes. Pour boucler toute cette paperasse, elle s'étaient installées dans le bureau de la mère d'Halse, au rez de chaussée.
— Dire qu'au début, tu m'aimais pas, s'amusa l'adolescente aux cheveux violets.
— Je t'ai jamais vraiment détestée. Tu me soûlais juste, à coller Constant alors que tu le connaissais depuis dix minutes.
Halse s'esclaffa en plaquant une main sur sa bouche.
— T'es aussi possessive avec Gaëtan ? lâcha t-elle spontanément, regrettant aussitôt ses paroles.
Ornélis écarquilla les yeux, surprise des paroles qui venaient de franchir les lèvres de son amie.
— Non, j'ai confiance en lui, ricana t-elle. Et puis ça n'a rien à voir, j'ai... j'ai vraiment changé. Depuis que je connais Gaëtan.
— J'ai vu.
Halse avait soufflé ces mots dans un sourire chaleureux. Elle détourna son attention d'Ornélis et attrapa la pile de papiers, qu'elle cala dans ses bras, contre sa poitrine. Ses pas se dirigèrent vers la porte, mais la voix de son amie l'interpella :
— On est en couple.
— Je sais, affirma Halse, les yeux pétillants.
Cela la réjouissait réellement de voir ses deux amis si épanouis ensemble. Cependant, quelque chose dans l'intonation d'Ornélis avait laissé transparaître du doute. L'adolescente aux cheveux violets se retourna, toute ouïe.
— On est en couple, et je suis amoureuse de lui, et...
— Oh, tu lui as dit ?
— Non, justement, c'est ça le problème. Je sais pas comment lui dire, j'en ai pas la moindre idée. Et pourtant je l'aime si fort, je pourrais pas l'expliquer, je...
— Oui, je vois les regards que vous vous échangez, ça pue l'amour, pouffa Halse.
— Oui, les regards c'est bien, mais ça suffit pas à exprimer ce que je ressens. Et lui, c'est peine perdue, il le dira pas en premier, vu le temps qu'il met à s'ouvrir. Si je prends pas les devants, on en a pour une vingtaine d'années.
L'adolescente gloussa en s'accoudant contre la porte.
— Vous avez parlé de la suite de votre couple ? questionna t-elle, curieuse à souhait. Vous habitez à côté ?
— Non, souffla Ornélis, de plus en plus abattue. J'habite dans le sud, lui vers Paris. Relation à distance.
— Je vois. Je suis sûre que ça va le faire.
La blondinette n'avait pas l'air de cet avis. Son regard était rivé sur le sol, son expression faciale dénuée de toute once de joie. Halse s'approcha doucement d'elle, soucieuse.
— Ornélis, la rassura t-elle. Ca va le faire, tu m'entends ?
— Je sais que ça va le faire, mais sans vouloir te vexer, tu m'as été d'aucune aide. Comment je fais pour lui dire que je l'aime ?
Halse sourit tendrement en posant une main sur son épaule. Elle s'apprêtait vraiment à lui donner des conseils en amour, elle qui n'avait jamais rien vécu ?
Enfin si, elle avait partagé une amourette avec un psychopathe.
Il était clair que cela rentrait dans la catégorie "rien". Jamais Christian ne serait identifié comme son premier amour, jamais. Il était juste son énième traumatisme, rien de plus.
— Dis lui. Gaëtan ne te rejettera pas. Je le connais, et il t'aime aussi, alors ne te pose pas de questions. Vraiment. Et puis, si il te rejette, j'irai en personne lui régler son compte, plaisanta t-elle.
Cette dernière phrase avait réussi à faire doucement sourire Ornélis. Elle ne répondit rien, et à la plus grande surprise de l'adolescente, elle la prit dans ses bras. Comme ça, simplement. Une étreinte purement amicale, et clairement improbable.
Si Ornélis prenait l'initiative de faire des câlins à des êtres humains autres que Gaëtan, alors elle avait définitivement changé. Halse voulut lui dire qu'elle était méconnaissable, mais elle se retint de justesse par peur de la vexer.
Burlesque, maladroite, étrangement émouvante : c'était la relation qui unissait les deux jeunes femmes.
Quelle amitié.
•
Gaëtan marchait dans les couloirs, lorsqu'il percuta par mégarde un des animateurs. Oh non, encore celui qu'il ne pouvait pas supporter, qui lui avait parlé dans le self l'autre jour.
— Gaëtan ! Longtemps qu'on t'a pas vu aux activités, hein ? s'exclama l'homme à la carrure imposante, dont le torse était moulé dans un t-shirt beaucoup trop étroit pour lui.
Le grand métisse se stoppa, retenant un soupir.
— Je suis toujours privé de sortie depuis l'épisode de la voiture, ça n'a pas changé, marmonna t-il dans sa barbe, déjà blasé de cette conversation.
— Ah ouais, j'avais oublié ! Tes parents sont au courant ?
La mâchoire du jeune homme se contracta brutalement. Ses parents constituaient un sujet plus que sensible: il était interdit. Tendu, il s'efforçait de rester calme tandis que ses lèvres s'entrouvrirent pour émettre une réponse.
— Je ne vois pas en quoi ça te regarde, lâcha t-il froidement.
Visiblement, sa remarque avait vexé l'animateur, qui s'était approché de lui d'un air menaçant.
— Je t'ai toujours trouvé louche dans cette colo, débuta t-il en ancrant son regard dans celui de Gaëtan. T'es putain de bizarre, et tu caches des truc énormes, ça se voit. Je sais pas ce que tu manigances, mais arrête immédiatement tes conneries. Tes tours du gîte dans la journée, tes apparitions et tes disparitions mystérieuses, tout ça t'arrête, c'est compris ? Commence à te comporter comme un ado normal dans cette putain de colo.
Gaëtan demeura silencieux.
Son enfance passée dans un foyer loin de sa mère n'était pas une manigance, ou une "connerie". Cet homme ne devait avoir qu'un petit pois dans la tête, tout au plus. Il mélangeait tout les sujets, sans même savoir où il mettait les pieds.
Le grand métisse s'éclipsa sans rien ajouter de plus, les mains dans les poches.
Une fois qu'il fut assez loin de cet homme insupportable, il s'autorisa à souffler bruyamment. Rien dans cette foutue colonie n'était supportable, absolument rien mis à part Ornélis.
Il ne désirait qu'une chose: partir. Mais il était impossible de laisser Halse seule ici, alors il allait bien évidemment rester pour sa sécurité.
Les activités ne l'intéressaient plus, le peu d'amis qu'il s'était fait ne l'intéressaient plus non plus. Il n'avait plus qu'une seule chose en tête : le retour de Christian. Il n'avait qu'une seule hâte, le tuer de ses propres mains. Peu importe le prix qu'il aurait à payer pour cet acte, il devait le faire. Si finir en prison lui garantissait la sécurité de ses proches, alors il n'y avait aucune hésitation à avoir.
Alison et Niño constituaient des motivations pour ce futur acte, les venger était primordial. Les funérailles d'Alison avaient eu lieu, mais les adolescents avaient décidé de ne pas s'y rendre: cela aurait suscité trop de questions de la part de la famille de la défunte, et ils n'avaient même pas le droit de sortir. En bref, cela les aurait tous mis en danger inutilement.
Le jeune homme soupira, avant de descendre nonchalamment les escaliers pour rejoindre les filles en bas.
•
Deux jours supplémentaires s'étaient écoulés.
Les quatre amis mangeaient leur repas du soir, silencieux. Le potentiel retour de Christian commençait à se faire plus long que ce qu'ils avaient prévu, c'était inquiétant. Il fallait absolument qu'il pointe le bout de son nez au gîte avant que les adolescents ne partent, c'était primordial.
— Bon... amorça Ornélis. Toujours pas de Christian en vue, on fait quoi ?
— Il viendra avant qu'on parte, il va vouloir s'en prendre à nous, affirma Gaëtan, sûr de lui.
La blondinette hocha le tête, pensive.
— On exécute toujours le plan ? voulut t-elle s'assurer.
Ils se lancèrent tous les quatre un regard entendu.
— On exécute toujours le plan, confirma Halse, principale protagoniste de ce fameux plan.
Puis, la conversation dériva sur une future soirée. En effet il y en avait beaucoup pour compenser l'absence d'animations de ces derniers temps.
Halse se mit à expliquer à Constant le déroulement de cette future soirée, plus précisément de ce futur bal. Apparemment, il fallait s'habiller chic, rien que cette idée donnait envie à Ornélis de se jeter d'un pont.
Puis, son attention se porta sur la paille qui flottait dans son verre d'ice tea.
Elle jeta un coup d'oeil à Gaëtan, qui n'écoutait que d'une oreille la discussion sur la soirée. Lorsqu'il aperçut la blondinette qui le fixait ainsi, son sourcil s'éleva légèrement, intrigué.
Lentement, Ornélis enroula l'épaisseur de la paille de ses deux lèvres, et la suçota doucement sans quitter le grand métisse du regard. Celui ci éleva sa main à son menton tandis que sa respiration se faisait plus intense. Sa petite provocation marchait très bien.
Elle se mit ensuite à faire de petits ronds autour de la paille avec le bout de sa langue, sensuellement. Elle n'avait pas eut l'occasion de lui faire plaisir l'autre jour, et elle comptait bien lui faire comprendre. Soudain, le jeune homme extirpa son portable de sa poche et tapota quelque chose sur l'écran de ses grandes mains.
Ces mains... Plus Ornélis les regardait, plus elle succombait à son charme. Soudain, son téléphone vibra dans sa poche, ce qui la fit sursauter. Le regard si intense que Gaëtan portait sur sa personne la fit frémir.
Il venait réellement de lui envoyer un message ? Elle extirpa son portable de sa poche de jean.
Tu joues avec mes nerfs.
Ce message la fit doucement sourire. Elle lui rédigea rapidement une réponse :
Je veux jouer avec autre chose.
L'audace dont elle faisait preuve l'étonnait elle même. Désormais, elle n'osait même plus croiser son regard, bien trop gênée.
Elle aperçut du coin de l'oeil le jeune homme regarder sa réponse, et son cœur rata un battement. Elle avait tellement hâte de voir sa réaction.
Rassemblant tout son courage, elle leva ses prunelles bleues vers lui, et fut prise d'une violente bouffée de chaleur.
La mâchoire de Gaëtan s'était brutalement con tractée, il s'était affaissé sur sa chaise tandis que sa main gauche couvrait le bas de son visage. L'espace d'une seconde, leurs regards s'ancrèrent profondément l'un dans l'autre. Puis, le jeune homme tapota quelque chose sur son clavier et le portable d'Ornélis vibra à nouveau dans sa poche.
Si tu continues, on va devoir faire un petit tour aux toilettes.
Le visage d'Ornélis s'illumina. Elle se mit à siroter son ice tea, les yeux rivés sur son écran.
J'attends que ça.
Satisfaite, elle reposa son portable sur son plateau et fixa intensément le beau métisse. Leurs deux amis à côté n'avaient absolument rien remarqué de leur petit jeu, bien trop happés dans leur conversation. Gaëtan reposa à son tour son portable contre la table, signe qu'il avait fini de rédiger sa réponse. Le coeur battant, sous son regard intimidant, Ornélis consulta ses messages.
Ça risque d'aller vite, tu me fais déjà bander.
Ses yeux s'écarquillèrent et elle s'étouffa violemment avec sa boisson, prise de court. Son portable était tombé sur son plateau tandis qu'elle reprenait son souffle. Elle ne s'était pas attendue à des mots aussi crus de la part de Gaëtan, loin de là. Rien qu'à la lecture de ce message, son corps était entièrement fébrile.
— Ça va ?! se précipita Halse, inquiète.
— Euh, oui, ça va. J'ai avalé de travers mon ice tea, mentit t-elle en lançant quelques regards furtifs au grand métisse.
— Bon, soupira ce dernier en se levant, comme si absolument rien ne s'était passé. On y va ?
Il souleva nonchalamment son plateau, s'éloignant de la table. Il savait pertinemment que ses envies avec Ornélis ne pouvaient être réalisées maintenant : il devait se préparer pour ce soir, mais aussi se préparer mentalement au retour de Christian.
Ce retour...
Gaëtan sentait quelque chose approcher, dangereusement. Ses intuitions s'avéraient rarement fausses.
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