Chapitre 23
LE couple de mes deux personnages préférés se forme enfin dans ce chapitre, si vous saviez comme je les aime jsjsk😔❤️
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Sa casquette enfoncée sur sa tête, il avait les yeux rivés sur son téléphone. Son GPS lui indiquait un peu maladroitement où il se trouvait dans la ville : comme il le pouvait, il essayait de ne pas perdre le fil.
Halse était là, dans le bâtiment juste en face de lui. Il fallait qu'il trouve un moyen de regarder à l'intérieur coûte que coûte, pour s'assurer de sa présence.
Il l'avait suivie depuis son départ pour ce fameux musée de la pâtisserie et ne l'avait pas lâchée, que ce soit de près ou de loin. Même si elle n'apparaissait pas dans son champ de vision, il pouvait sentir sa présence.
Personne ne pouvait le reconnaître, mais il connaissait tout le monde, tous les personnages de cette folle histoire : là se situait sa force.
Il ne restait plus qu'à attendre qu'elle sorte de ce batîment, et il allait patienter aussi longtemps qu'il le fallait.
•
La nuit était tombée, mais ce soir là ne sonnait pas comme les autres. En allumant sa cigarette, Ornélis sentait que tout avait changé, désormais il n'était plus que trois.
Alison, Christian et Halse n'étaient plus dans le gîte.
Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille tout en tirant sur le bout de son mégot. Devant elle s'étendaient des champs et de la verdure à perte de vue, le paysage l'apaisait.
Trop de questions bataillaient dans sa tête pour décrocher la place de la préoccupation ultime: et si demain, ils ne trouvaient pas Halse? Si elle était déjà morte?
Elle lâcha un long soupir et ferma les yeux.
Une respiration vint s'ajouter à la sienne, plus bruyante.
— Tu dors pas ? questionna Gaëtan derrière son épaule.
À la plus grande surprise de celle ci, il lui emprunta sa cigarette pour venir la placer à l'entrée de sa bouche.
— Euh, non, fit t-elle, déconcertée. Gaëtan passe moi ça, je croyais que tu fumais pas.
Trop tard, il était déjà en train de s'étouffer, secoué par une quinte de toux incontrôlable. Ornélis ne put s'empêcher d'éclater de rire en reprenant sa cigarette.
— Je t'avais prévenu, t'es con, marmonna t-elle.
— Ça, je compte plus le nombre de fois où tu me l'as dit, parvint t-il à articuler entre deux toussotements.
Elle leva les yeux au ciel tandis qu'une bourrasque de vent vint soulever son carré blond.
— Reprends ton souffle, lui conseilla t-elle, amusée.
— Ce que tu as sous les yeux, ça sera ton rire dans quinze ans si tu t'arrêtes pas de fumer.
Elle gloussa.
— Trop hâte.
— Ca n'a rien de drôle, gronda Gaëtan d'un air grave. Pourquoi tu fais ça?
Son visage se crispa.
— Tu viens pour me faire la morale ?
Il partit s'assoupir sur une roche, plus loin. Il savait qu'il avait largement la capacité de la convaincre d'arrêter. Si elle s'était laissée tenter aussi facilement, cela ne devait pas être très dur de lui faire faire chemin inverse mais il était trop fatigué pour se lancer là dedans maintenant. Il laissa échapper un bâillement et enfouit sa tête entre ses mains.
— T'es prête pour demain ? la sonda t-il, sûrement dans le but de se rassurer car lui était loin de l'être.
Le petit corps d'Ornélis se retourna vers lui. Elle écrasa son mégot de cigarette avec son talon et rangea ses mains dans les poches de sa veste oversize.
— Le plan, c'est qu'on cherche partout ? Dans toute la ville ?
— Dans tous les endroits susceptibles d'abriter Halse, oui, répondit douloureusement le jeune homme. Je sais que c'est un plan nul, mais je n'ai rien d'autre. Je sais juste qu'elle n'est pas loin.
Ne sachant pas trop quoi répondre, Ornélis vint s'assoir à côté de lui et posa sa tête sur son épaule. Un petit sourire prit place sur les lèvres de Gaëtan. Il laissa échapper un rire.
— Je sais que quand tu fais ça, c'est que t'es d'accord avec moi mais que t'oses pas le dire.
— C'est vrai, avoua t-elle se redressant. C'est le plan le plus nul que j'ai jamais vu de ma vie, mais j'en ai pas d'autre. Alors je suis d'accord.
Puis, elle planta ses yeux bleus grisés dans les siens.
— Désolée de mettre énervée contre toi tout à l'heure. Ça sort tout seul, des fois.
Décidément, le sourire d'Ornélis était la chose qui lui procurait le plus de joie ces temps ci.
Il lui souffla un "c'est rien" avant que celle ci ne baisse timidement la tête. Ornélis, timide ? C'était le monde à l'envers. Elle remarqua qu'il était en train de se dérouler un moment similaire à celui dans les toilettes, l'autre jour. Un moment ils se trouvaient ensemble et se sentaient à la fois gênés et heureux.
— On en a souvent, des moments comme ça en ce moment, constata t-elle en jouant avec ses pieds, sans oser le regarder.
— Comme ça ? répéta Gaëtan en ne détachant pas son regard de la petite blonde.
Elle souffla. Il allait recommencer. Il allait refaire cette chose qui la rendait littéralement folle quand ils étaient ensemble : lui faire dire explicitement tout ce qu'elle sous entendait. C'était insupportable, cela la désarmait et cela rendait fébrile l'entièreté de ses membres sans qu'elle ne le contrôle.
— Recommence pas. Elle avait prononcé cela en tournant la tête dans la direction opposée, ne pouvant s'empêcher de se mordiller douloureusement les lèvres.
Elle ne voulait pas qu'il s'aperçoive de la rougeur de ses joues.
— Recommencer quoi ? la sollicita t-il de nouveau, taquin.
Cette fois, elle se tourna et lui administra un coup amical sur l'avant bras.
— Gaëtan !
— Quoi ? Je ne comprends pas de quoi tu me parles, continuait t-il sans ciller.
Il aimait la voir dans cet état devant lui, elle était dans ces moments d'une délicatesse inouïe qui lui allait si bien. Ornélis croisait et décroisait les jambes, elle remuait frénétiquement la cuisse et se remettait nerveusement les cheveux en place. Il la trouvait d'une splendeur rare.
— Tu me fais dire tout ce que je pense à voix haute comme si tu l'avais pas compris. Je te déteste, rouspéta t-elle en écrasant son visage contre sa paume de main, comme si celui ci allait fondre.
— Pourquoi est ce que je ferais ça ?
— Parce que... parce que y'a beaucoup de tension. Et tu le vois, lâcha t-elle en regrettant aussitôt ses mots qui étaient sortis trop vite. Elle s'était enfoncée davantage dans son cas qui était déjà franchement embarrassant.
— Quel genre de tension ?
Lorsqu'il avait prononcé ces quelques mots, elle l'avait aperçu.
Du coin de l'œil, elle avait vu la main gauche de Gaëtan à quelques centimètres d'elle se contracter brutalement. Ses doigts s'étaient refermés sur eux même et la pression qu'il s'était infligé avait fait inévitablement ressortir les quelques veines qui ornaient la musculature de sa main. Elle eut une bouffée de chaleur qu'elle ne put dissimuler, et enfonça son visage entier dans ses deux paumes de mains, bouillonnante.
Elle savait qu'il attendait qu'elle le dise, que le mot sorte de sa bouche. De toute façon, au point où elle en était, aucune autre issue n'était possible. Elle était face au mur. Alors, entre les deux manches de sa veste, elle avait murmuré ce seul mot d'une voix basse, presque inaudible. Elle n'osait même plus jeter un œil à la main de Gaëtan ou à quoi que ce soit d'autre. Elle croulait sous l'intimidation.
— ...sexuelle...
Aucune réponse. Ornélis se refusa à retirer son extraire son visage des manches de son manteau. Quelques secondes de silence s'écoulèrent, elle ne s'était jamais sentie aussi impuissante et naïve.
Peut être s'était elle trompée ? Peut être qu'elle avait été la seule à ressentir une quelconque envie envers lui, qui n'était pas réciproque ? Au bout d'une attente qui lui avait semblé interminable, le silence fut enfin brisé par la voix grave du jeune homme.
— Il suffisait de le dire.
Un soupir de soulagement souleva le corps de l'adolescente. Donc, ça y est, elle l'avait dit. Elle avait avoué qu'elle ressentait une tension sexuelle omniprésente à ses côtés. À présent, elle ne savait plus où se mettre et son visage était toujours enfoui dans les manches de sa veste.
— Regarde moi, lui imposa Gaëtan d'une voix paradoxalement douce.
Doucement, elle osa enfin sortir son visage de l'étreinte de ses deux mains, l'entièreté de son visage rougi par la chaleur et la gêne. Elle marque un instant de pause avant de faire bifurquer son regard vers la main de Gaëtan, n'osant pas le regarder dans les yeux.
Son poing se tenait encore serré et tendu, preuve qu'il n'était pas indifférent à ce qu'il se passait. Elle fit remonter son regard jusqu'à ses lèvres, qui n'étaient ni trop charnues, ni trop fines, juste parfaites, juste tellement attirantes. Elle examina sa mâchoire et son nez, lentement, avant de finalement planter ses pupilles bleutées dans les siennes.
— Ornélis, tu te rends compte de ce que tu me fais ? la questionna t-il.
— De...
Cette fois c'était trop, il ne pouvait plus se retenir, et il savait qu'elle non plus.
D'un geste affirmé, il glissa fermement ses doigts derrière sa nuque et écrasa ses lèvres contre les siennes avec passion. Toutes ces semaines de tensions entre eux tues en raison de de la présence d'Iris se manifestaient à travers leurs deux corps qui s'ondulaient l'un contre l'autre.
Ils avaient perdu trop de temps. Regagnant de l'assurance petit à petit, Ornélis se positionna à califourchon contre lui, qui n'hésita pas à presser la taille de celle ci en l'entourant de ses grands bras. Leurs têtes étaient vidées de tous les problèmes qui les entouraient, et leurs pensées liées comme celles de deux âmes sœurs.
En remarquant qu'elle avait quelque chose à dire, Gaëtan s'écarta une seconde.
— Je te déteste de me faire ça, fit-elle, la respiration saccadée par le baiser intense qu'ils venaient de s'échanger.
En guise de réponse, il vint simplement effleurer de ses lèvres la nuque de la jeune femme avant de mordiller son lobe, ce qui provoqua exactement la réaction qu'il attendait chez elle. Ornélis pencha la tête en arrière et poussa un profond soupir qui frôlait le gémissement, et Gaëtan se retint de la déshabiller, là, maintenant, et de faire de même avec tout son corps. Elle se mordilla la lèvre inférieure et leva les yeux vers les étoiles qui les surplombaient.
— On doit trouver Halse, demain. Faut qu'on se repose, souffla t-elle.
— Exact. Et je déteste aussi de me faire ça.
Elle lui sourit innocemment, avant que le double sens de sa phrase ne fasse tilt dans sa tête.
Elle baissa le regard, gênée. Elle venait de se rendre compte de la bosse naissante dans le pantalon de Gaëtan, juste sous sa cuisse. Cela l'avait relancée de plus belle, à présent elle mourrait d'envie de découvrir son corps tout entier et ondula son bassin contre lui en enfouissant sa tête dans son cou, mais il la stoppa en lui agrippant les deux poignets, suspendus en l'air.
Il lui déposa un baiser furtif sur le front.
— Plus tard. Il faut qu'on aille dormir, trancha t-il malgré lui.
Elle hocha la tête, la bouche légèrement ouverte. Elle en voulait plus, il le voyait à ses pommettes rosées et à son rythme de respiration anormalement rapide. Ornélis était bloquée, les poignets en l'air fermement enlacés et maintenus par les deux mains de Gaëtan. Ses deux lèvres entrouvertes suppliaient le jeune homme de l'embrasser encore. Elle effectuait des petits mouvements de tête vers l'avant qui lui permettaient de frôler sa peau du bout de ses lèvres.
Résister à la tentation était plus qu'un défi pour Gaëtan, c'était une torture.
— Ornélis... souffla t-il de nouveau, tendu. On y va.
Il relâcha l'étreinte de ses poignets, et la jeune fille se reprit en main en replaçant maladroitement une mèche de cheveux derrière son oreille.
— Oui, je...Pardon, balbutia t-elle.
Un petit rictus s'installa sur les lèvres de l'adolescent. Il souleva de ses deux mains la taille de celle ci, pour l'aider à se relever. Ils entamèrent une marche silencieuse vers la porte d'entrée, tous les deux un peu secoués après ces quelques secondes d'échange torride, et Gaëtan s'arrêta de marcher, une fois parvenu devant la porte d'entrée. Il baissa son regard vers Ornélis, qui, il le voyait, ne parvenait pas à se remettre de ses émotions.
D'une voix basse, il lui glissa à l'oreille :
— Tu auras beaucoup d'occasions de te faire pardonner.
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