Chapitre 33 - Danger imminent

Tout le monde se met à parler en même temps et personne ne s'écoute réellement.

— Ok, ok ! je hausse le ton. Hé, les gars !

Je finis par taper dans le mur le plus proche, avec toute ma force, y laissant un trou de la taille de mon poing. Erreur. Cela fait extrêmement mal, en plus d'être complètement stupide. Ma peau est ensanglantée.

Au moins, ça peut donner comme avantage de provoquer un silence absolu.

— Bon, maintenant qu'on peut s'écouter, je n'ai qu'une question à poser : est-ce que Thomas a déjà eu tort dans ses intuitions ? je demande, d'une voix ferme.

Au même moment, une grille d'aération est projetée vers le sol. Elle vient de sous le lit de Thomas et Newt. Ahuris, nous observons le jeune garçon, Aris, ramper avant de se lever. Il cherche Thomas du regard, avant de le trouver et demande, excité :

— C'est bon ? Tu l'as ?

— Oui, dit Thomas en lui montrant la carte, d'un air déterminé. Allons-y. Ok, je suis peut-être parano, ajoute-t-il en nous regardant, tout en suivant Aris dans le conduit. Mais je dois en être sûr. Je compte sur vous pour me couvrir. Je reviens vite.

La seconde d'après, Thomas et Aris ont disparu. Nous nous retrouvons tous là, comme des idiots à nous regarder dans le blanc des yeux. Silencieusement, Newt, Winston et Fry vont s'installer sur leur couche.

Newt lance, à mon intention :

— Tu devrais t'occuper de ça, Sophia.

En même temps, il montre du doigt ma blessure. Je me sens bête. Vraiment bête.

Minho reste debout quelques instants, avant de me regarder.

Il me fait un signe de tête, en direction de ma main ensanglantée.

— Je vais t'aider à bander ça. T'es vraiment bête, parfois.

Je soupire, malgré tout je ne dis rien, car je sais qu'il a raison.

— Je n'ai pas réfléchi, personne ne s'écoutait et on ne peut pas avancer comme ça. Après tout ce qu'on a vécu ensemble, on devrait être plus soudés que ça.

— Ce n'est pas si simple. On ne peut pas être un groupe où règne la cohésion, pas ici en tout cas. Pas sans Teresa, ajoute-t-il en murmurant.

Alors qu'on entre dans la salle de bain, il ferme la porte.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Thomas et elle... ils sont très proches. Et, tant qu'il ne l'aura pas retrouvée, il n'aura pas l'esprit tranquille. Du moins, c'est comme ça que je l'imagine. Moi aussi, j'ai ressenti ça.

Il me fixe dans les yeux quelques secondes, avant de se diriger vers le miroir de la salle de bain, au-dessus du lavabo. Derrière, il ouvre les différents placards, espérant sans doute y trouver de quoi panser ma blessure. Réfléchissant à ses dernières paroles, je passe ma main sous l'eau. Comme le sang est encore frais, il part facilement. Cependant, l'eau pique ma peau à vif.

Je laisse échapper un grognement, indistinct. Enfin, ma main nettoyée, je tente de replier mes doigts et y arrive assez bien, sans trop de douleur. Au moins, je n'ai rien de cassé. C'est déjà ça, je devrais faire attention à l'avenir.

— Tiens, fait Minho.

Il me donne une compresse, imbibée d'alcool, que je récupère de mon autre main. J'en applique sur ma plaie, et le produit me brûle.

— Quelle idiote, pesté-je. Tu pourras m'aider à la bander ?

Sans répondre, il déroule un bandage et très délicatement, il me fait un pansement. Je souris en le voyant s'appliquer. Une fois finie, je soupire.

— On devrait aller attendre Thomas.

— Ouais, allons-y.

Nous rejoignons les autres garçons, qui sont toujours dans l'attente de notre ami. Je m'installe sur mon lit et, voyant que Minho va sur le sien, au-dessus, je lui dit :

— Tu peux t'asseoir avec moi, si tu veux.

Il hausse les épaules, mais s'installe quand même très lourdement. épaule contre épaule, nous regardons la grille d'aération, toujours par terre. Plus qu'une chose à faire. Attendre.

Finalement, après de très longues minutes, je finis par m'assoupir. Tous les garçons, aussi, je pense. Car, lorsque Thomas revient dans un boucan monstre, nous sursautons tous.

— Thomas ! fait Minho, alors que notre ami se relève, regardant autour de lui de manière agitée.

— Faut se tirer ! On s'en va, maintenant, tout de suite !

Il nous bouscule et se précipite vers la porte.

— Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

— Il vont rappliquer d'une minute à l'autre, s'agite Thomas. Ils viennent nous chercher, manniez-vous !

En même temps, Thomas arrache les draps du lit, envoyant valser les oreillers contre le mur. Tout le monde le regarde, dans l'expectative, essayant de comprendre.

— Thomas, non de dieu, dit nous ce qui se passe ! demande Newt, tendu.

— Elle est vivante, dit simplement Thomas.

— Pose-toi deux minutes, il faut qu'on parle là !

— Elle est toujours en vie ! continue-t-il, toujours en essayant de bloquer la porte avec le drap.

Fry, aussi perdu que nous, demande :

— Qui ça, Teresa ?

— Ava !

— Ava ? s'étonne Newt. Enfin Thomas, faut que tu nous craches plus d'infos là !

— WICKED ! s'écrie Thomas, ce qui nous glace le sang.

Et je me souviens de cette Ava. C'est elle que nous avons entendu, à la sortie du labyrinthe.

— Toujours Wicked et on s'est fait manipuler.

Thomas quitte la porte et récupère le matelas, le même qu'il a dénudé de son drap. Il le plaque contre la porte, dans un geste désespéré, avant de s'y appuyer, exténué.

Newt se jette à son tour contre le matelas, interpellant Thomas et le fixant droit dans les yeux.

— Dis-moi ce que tu as vu.

Thomas se retourne alors vers nous et l'horreur qui se lit sur ses traits est plus que inquiétante. Mon cœur bat à mille à l'heure. Nous attendons tous qu'il crache le morceau. Aris est encore là, lui aussi et son visage blême ne présage rien de bon.

— Il... il y avait des corps, par dizaines, reliés à des machines. Ils étaient tous inertes. On leur prélevait des... trucs dans le cerveau. Ce sont toutes ces personnes, qu'ils appelaient tous les jours, et à qui ils avaient promis une nouvelle vie. Puis, Janson est arrivé.

Thomas s'est redressé et, avec tout son courage, a ajouté :

— Il s'est avancé dans la pièce, déterminé et Ava est apparue à l'écran, en face de Janson. Ils ont parlé. Si nous devons partir, c'est parce que Ava a ordonné qu'on nous mette sous sédatifs. Ils veulent nous faire subir la même chose.

Le silence qui suit ne dure pas longtemps. Car Minho lance, catégorique :

— Ok, faut qu'on bouge !

Aris prend les devants, suivit par Thomas. Minho me fait signe et, sortant de mes pensées, j'y vais. Il se met juste derrière moi. Newt, Fry et Winston ferment la marche. Ou plutôt, la rampe, car le conduit est trop étroit pour qu'on puisse tenir debout.

Nous avançons à tâtons, mais, au bout de plusieurs minutes, l'embouchure s'élargit. La sortie est proche. Encore faut-il que nous réussissions à sortir de la structure. Je soupire, effrayée. Je prie pour que nous puissions y arriver.

Et Teresa ? Teresa... il faut que nous la retrouvions avant de partir. 

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