2
Le petit groupe d'amis s'installa pour la nuit. Yugi leur proposa futons et sacs de couchage, un signe qu'ils devaient venir souvent partager la maison du jeune garçon. Atem se réjouissait que Yugi ne soit pas seul, surtout après la perte de son grand-père. Mais malgré la chaleur amicale, il n'arrivait pas à dormir. Ses yeux erraient sur les affiches de cartes accrochées aux murs de la boutique. Une d'entre elles attira particulièrement son attention.
— Cette carte te dit quelque chose, n'est-ce pas ? fit Yugi dans son dos.
— On dirait une fusion de nos deux cartes...
— Tu as l'œil, comme toujours, Atem. Après ton aide pour notre dernier combat, Pegasus a voulu nous faire un cadeau. Je ne l'avais pas reconnu tout de suite, mais le sorcier sur cette carte est la représentation de ta carte, et la mienne est dans le sceptre.
— Pegasus a fait ça ? C'est... gentil de sa part.
Un silence s'installa entre eux, tandis qu'ils observaient la carte.
— Et si j'étais revenu à cause d'un nouveau danger ? murmura Atem.
— Nous avons affronté tant d'épreuves... Je ne crois pas... Allez, viens, allons nous coucher.
— Oui... tu as raison.
Yugi suivit Atem vers le salon, où tout le monde s'était déjà installé pour dormir. Il espérait que le retour d'Atem n'annonçait pas encore un autre danger à affronter. N'avait-il pas déjà assez combattu ? Il méritait un peu de répit, non ? Mais au fond, Yugi souhaitait qu'Atem reste à ses côtés, peu importe les raisons.
Joey leva la tête et leur adressa un sourire amusé.
— Qu'est-ce que tu as à nous regarder comme ça ? demanda Yugi.
— Rien, vous ressemblez juste à des jumeaux, plaisanta Joey.
Yugi secoua la tête, un sourire en coin, avant d'échanger un regard complice avec Atem. Tous deux s'allongèrent, et Yugi éteignit la petite lampe posée sur la table du salon.
— Ça fait un moment qu'on ne s'était pas retrouvés comme ça, remarqua Joey.
— La semaine dernière, rectifia Tristan. Enfin, Atem et Téa n'étaient pas avec nous.
— J'espère qu'il n'y aura pas de catastrophe, dit Téa d'un ton soucieux.
— Ne t'inquiète pas, Téa. On va t'aider à retourner chez toi, Atem, ajouta Joey.
Atem fut surpris par la force de caractère de son ami. Il avait grandi, durci par la perte de son grand-père. Peut-être que cela l'avait aidé à s'affirmer. Quoi qu'il en soit, Atem se sentit fier d'avoir aidé Yugi à se construire. Il esquissa un sourire dans l'obscurité avant de s'endormir avec ses amis.
Pendant la nuit, Atem fit un rêve étrange. Il se retrouvait dans la salle du trône en Égypte. Était-il de retour dans son monde ? Mahad et Mana se tenaient devant lui.
— Mahad ? Mana ? appela-t-il, surpris.
— Pharaon ! Vous voilà enfin. Nous étions inquiets, vous n'êtes pas réapparu au palais depuis votre dernière mission, s'écria Mahad.
— Vous allez bien, Prince ? demanda Mana.
— Oui, je suis avec Yugi.
— Cela fait des mois que vous avez disparu. Seto gouverne à contrecœur en votre absence.
— Seto ?! Je... rassurez-vous, je vais bien. Mais après ma dernière mission, je me suis retrouvé à Domino City sans comprendre pourquoi.
— C'est curieux. Pourtant, il n'y a plus aucun danger ici, intervint Mahad.
— Pourtant, il doit bien y avoir une raison, ajouta Mana avec insistance. Et puis Isis a dit que Bakura s'était échappé... Oups !
Mana plaqua ses mains sur sa bouche. Elle n'aurait pas dû révéler cela. Atem fronça les sourcils. Ainsi, l'évasion de Bakura représentait bien une menace. Mais comment le Roi des Voleurs de son monde pouvait-il être un danger dans celui de Yugi ?
— Bakura s'est échappé ? Comment ? Il va reprendre ses jeux des ombres ?
— Calmez-vous, Pharaon. Nous savons à quel point il est dangereux, mais pour l'instant, nous ignorons s'il est dans notre monde ou celui du futur. Concentrons-nous sur votre situation actuelle, répondit Mahad.
— Je n'ai pas beaucoup d'indices... À part peut-être un rêve étrange. Une fille aux cheveux blancs me poursuivait. Elle connaissait mon nom, mon titre... Après cela, je me suis retrouvé à Domino City.
— Une fille ? Vous en êtes sûr ? s'interrogea Mahad.
— Peut-être devrions-nous lui dire, maître Mahad, suggéra Mana.
— Me dire quoi ? demanda Atem.
Mahad soupira, échangeant un regard avec Mana. Il savait que ce moment finirait par arriver.
— Vous avez une sœur, Pharaon.
— Une sœur ?!
— Oui. Vous étiez très proches, et vous avez été un frère protecteur pour elle. Mais après votre combat contre Zork, vous avez bloqué cette partie de votre mémoire. Elle a disparu depuis.
— Pourquoi ne me souvenais-je pas d'elle jusqu'à maintenant ?
— Nous ne savons pas, Pharaon. Peut-être que votre séjour à Domino City est lié à cela. Vous pourriez la retrouver.
Atem, abasourdi, se demandait si c'était pour sauver cette sœur qu'il était revenu dans le monde de Yugi. Encore une nouvelle menace, une nouvelle aventure à l'horizon. Il soupira, pensant à Yugi qui espérait éviter d'autres batailles.
Atem soupira en échangeant un regard avec Mahad.
— Encore un danger qui se profile... Une nouvelle aventure, murmura-t-il.
Il ressentit une pointe de culpabilité pour Yugi, qui espérait sûrement ne plus avoir à revivre des situations aussi dangereuses. Mais Atem, lui, savait qu'il n'aurait guère le choix. Il regarda Mahad et Mana, déterminé.
— Ne vous inquiétez pas, Pharaon. Nous serons toujours avec vous, à travers les cartes, et les trois dieux aussi. Mais soyez prudent, avertit Mahad.
— Je sais que je ne suis pas seul, répondit Atem avec assurance.
Il prit une profonde inspiration, conscient que ses amis et son peuple seraient à ses côtés pour combattre le mal. Il posa instinctivement sa main sur le Puzzle du Millénium. Tant qu'il le portait, il se sentait prêt à affronter n'importe quel danger.
— Bonne chance, Prince, ajouta Mana avec un sourire.
— Merci, les amis, répondit Atem.
Soudain, il fut tiré hors de la salle du trône, projeté dans une spirale lumineuse, jusqu'à se retrouver à l'intérieur du Puzzle du Millénium. Il regarda autour de lui, songeur. Le labyrinthe de son âme s'étendait à perte de vue, mais quelque chose semblait différent cette fois. La chambre d'âme de Yugi, habituellement accolée à la sienne, avait disparu. Il était seul.
Le vide autour de lui le troubla. Sans Yugi, l'endroit paraissait froid, presque abandonné. Pourtant, il continua à marcher à travers les couloirs infinis du labyrinthe, jusqu'à ce qu'une porte, qu'il n'avait jamais vue auparavant, se matérialise devant lui. Hésitant, il poussa la porte et pénétra dans la pièce.
À sa grande surprise, Bakura était là, emprisonné derrière des barreaux.
— Bakura ! rugit Atem. Que fais-tu dans mon Puzzle ?
Le roi des voleurs leva lentement la tête, l'air affaibli. Ses yeux rencontrèrent ceux du Pharaon.
— Tiens, tiens, le Pharaon... On ne s'est pas vus depuis un moment, hein ? Je n'ai aucune idée de ce que je fais ici, répondit Bakura d'un ton détaché.
Atem le fixa, méfiant. Il sentait que Bakura ne mentait pas cette fois.
— Tu dis ça, mais je te connais. Tu es ici pour voler mon pouvoir, comme toujours.
— Oh, j'aurais bien aimé, mais pour une fois, je n'ai aucune idée de comment je suis arrivé ici, répliqua Bakura, un sourire en coin.
Atem resta silencieux un moment. Bakura semblait sincère, pour une fois. Peut-être qu'ils étaient tous deux pris dans un mystère plus grand qu'eux.
— Je veux bien te croire, finit par dire Atem. Moi aussi, je me suis retrouvé à Domino City sans comprendre comment ni pourquoi.
Bakura éclata de rire. S'installant plus confortablement contre les barreaux de sa prison, il semblait presque amusé par cette étrange situation.
— Alors, même toi, grand Pharaon, tu es pris au dépourvu, hein ? ironisa Bakura. Mais franchement, si je suis ici, quel grand danger pourrais-tu encore vaincre ?
Soudain, un rire grave et sinistre retentit dans la pièce. Atem et Bakura échangèrent un regard surpris. C'était un rire qu'ils reconnaissaient tous les deux. Atem sentit une vague d'inquiétude monter en lui. Le visage de Bakura, d'ordinaire si arrogant, se crispa d'une lueur de peur.
— Ce rire... c'est celui de... murmura Atem.
Avant qu'il n'ait le temps de réagir, une force invisible le fit ployer sur un genou. Il peinait à respirer, comme si une puissance écrasante l'écrasait. Bakura, bien que toujours emprisonné, se redressa, ses yeux scrutant les ombres qui se déformaient autour d'eux. L'angoisse le gagnait aussi.
C'est alors qu'une ombre noire et tourbillonnante se mit à envahir la pièce, enserrant Bakura dans un tourbillon de fumée épaisse. L'ombre l'entourait, menaçant de l'emporter loin du puzzle.
— Hé, lâche-moi ! gronda Bakura en se débattant.
— Tu seras ma marionnette, à nouveau, susurra une voix au ton glacé.
— Même pas en rêve ! cria Bakura. Hé, Pharaon... aide-moi... !
Mais c'était trop tard. La fumée se refermait sur lui, l'entraînant dans les ténèbres tandis qu'Atem, toujours à genoux, suffoquait, incapable de bouger. Bakura fut arraché de la pièce, laissant Atem seul dans son puzzle, vulnérable et en proie à cette puissance inconnue.
Il tenta de reprendre son souffle, mais l'obscurité semblait vouloir le submerger. Qui était derrière tout cela ? Et quel danger se préparait encore ? Il devait trouver des réponses, et vite, avant que la situation ne devienne incontrôlable.
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