Chapitre 3 : Une invitation ?
- ça me fait plaisir d'être avec toi, et que tes parents aient acceptés que tu rentres avec moi...
- Oh tu sais, le chemin n'est pas si long...
Tous les deux étaient gênés et ne savaient pas trop quoi dire...
- Ton été s'est bien passé ? Tu as fait quoi pendant les vacances ?
- A vrai dire, répondit-elle, mon été a été des plus désastreux. Mon grand-père est décédé. J'ai écouté aux portes pour savoir de quoi il retournait. Etant la plus jeune de la famille, personne ne voulait rien me dire mais je me pense assez mature pour comprendre et accepter ce qui se passe - ou s'est passé. Et j'ai fais un stage d'escrime en colonie.
- Je suis réellement navré de l'apprendre. J'ai entendu dire que tu étais allée au même stage que moi.
- En effet, le téléphone arabe fonctionne bien !
- Pour ton grand-père, tu devrais en parler.
- Avec qui ? Mon père n'a pas réussi à canaliser ses émotions durant cette période et j'ai du m'occuper de lui et faire tourner entièrement la maison, maman étant avec ma grand-mère. Et je n'ai toujours pas compris qu'il ne reviendrait pas. Chaque fois que je compose leur numéro, je m'attends à ce qu'il décroche pour me passer mamie. J'ai passé une semaine en août avec elle, et c'est là que j'ai appris... Sa voix se brisa sur ces mots.
- Tu appris quoi ? Tu veux continuer ?
- Oui, renifla-t-elle. J'ai appris qu'il avait fait deux AVC. On m'avait dit qu'il n'en avait fait qu'un. Et qu'on l'avait débranché, parce qu'on savait qu'il ne reviendrait plus ! Personne ne me l'a dit, personne ! Pas même mes parents ! Et le reste de ma famille a eu pour ordre de me dissimuler tout ça ! Je l'ai appris parce que des "amis" (elle insista sur le mot "amis" pour lui faire saisir qu'elle ne les considérait pas comme des "amis" au sens noble du terme), des amis de ma grand-mère sont venus la voir pour lui remonter le moral, comme ils disaient. Tu parles ! J'ai dû faire la boniche et les écouter la mettre plus bas que terre en lui demandant de tout leur raconter depuis le départ de Papi pour les urgences. Elle pleurait, et ils voulaient connaître tous les détails, même les plus sordides ! s'énerva-t-elle. J'étais retourner lire dans un fauteuil, et mamie leur a tout raconté. C'est comme ça que j'ai tout appris.
- Je ne sais même pas pourquoi je te raconte tout ça, reprit-elle, on n'est même pas amis, et je dois te saouler.
- Non, pas du tout, je sais ce qu'est un deuil, d'autant que tu me donnes l'impression de ne pas avoir fini le tien.
- Je ne sais pas. Je ne savais pas ce que c'était de perdre un proche, de pleurer, de savoir qu'il ne reviendrait pas, de le voir comme ça, blanc, froid, inexpressif, mort. Je ne sais même pas comment on fait son deuil. J'imagine simplement que la douleur passe et s'estompe avec le temps.
- Tu as vécu une rupture. Tu as rompu avec ta prime innocence, tu as perdu un être qui t'était très cher.
- Tu ne sais pas à quel point.
- Je suis désolé. Alexis ne savait plus quoi dire. Je crois que tu devrais en parler avec ta mère, tu n'as pas à garder cela sur le cœur, et tu dois réussir à surmonter ce drame. Mais pas seule, tu n'y arriveras pas.
- Je vais voir.
Ils s'arrêtèrent au bout de la rue de Marie.
- Dis, je vais à un concert pour mon anniversaire, tu veux venir avec moi ?
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