3. LE MONDE DE NEWTON


 Je sors de chez moi.

Certaines choses sont restées comme dans mon monde : ma maison, mon jardin, puis c'est tout. Il n'y a rien d'autre autour que des mers de nuages épais, sur lesquelles flottent plusieurs îles qui lévitent au-dessus de rien. Ces îles , toutes à l'aspect singulier, semblent chacune tenir un ou plusieurs habitants. Ce que je peux y voir dépasse de loin tout ce que j'aurais pu imaginer, mais je n'ai sûrement pas le temps de traîner, Je dois vite trouver une de ces Lumières.

Pour se déplacer d'un endroit à un autre, le moyen le plus rapide fonctionne lui aussi par la pensée. Penser au lieu où je veux aller m'emmènera instantanément vers celui-ci, du moment que j'ai une image de ce dernier en tête. Voulant m'y essayer de suite, mais ne connaissant rien de ce monde céleste, je me déplace d'île en île.

Rapidement, je trouve une de ces Lumières qui volette dans les airs.

J'interpelle la silhouette éblouissante.

– Bonjour !

La masse brillante dont je ne distingue que les grandes ailes se retourne.

– Ah, encore un Non-mort. Que me veux-tu ?

– J'aimerais savoir l'heure qu'il est chez moi s'il vous plaît.

En parlant, il s'approche lentement de moi.

– Pas loin de minuit, tu devrais profiter du temps qu'il te reste.

Éberlué, je fais un bond.

– Le temps est passé vite ! Dites-moi, où puis-je trouver la pierre philosophale ?

– Je n'ai pas à te répondre, crois-moi tu perds ton temps . Quoi que tu cherches ici, cela n'en vaudra jamais la peine.

Sa voix nonchalante m'agace au plus haut point, je m'en vais.

Je ferme les yeux, fouille dans ma mémoire et cherche où aller ; enfin, je trouve une piste. En rouvrant les yeux, je vois devant moi une grande allée de pommiers, sous lesquelles de magnifiques pommes rouges gravitent les unes autour des autres. En levant les yeux plus haut, j'observais au moins une vingtaine d'arcs-en-ciel s'arquant dans toutes les directions. Le spectacle était renversant.

Je décide de me rendre au bout de l'allée de pommiers pour toquer à la porte d'une grande et vieille maison d'époque ; celle que je m'étais représenté. Après quelques secondes, Isaac Newton sortit par une fenêtre de l'étage, flottant dans les airs.

Il décrit plusieurs cercles dans les airs.

– Que me vaut cette visite ?

De mon vivant ses loopings m'auraient donné le tournis.

– Je cherche une formule alchimique...

– ...Pour changer le plomb en or, je sais. Vous n'êtes pas le premier à me le demander. Pour tout vous dire je n'ai plus souvenir de mes travaux sur l'alchimie, et mes principaux écrits ont été détruits par mes proches. Mais maintenant je me fiche bien de l'alchimie ! Regardez autour de vous, j'ai encore tellement à apprendre... Vous imaginez bien ce que j'ai pu ressentir en arrivant ici. En plus d'apprendre qu'il n'y a pas ou plus de dieu ici...

Il retourne dans sa maison comme aspiré par celle-ci, puis revient peu de temps après en laissant tomber un journal à mes pieds.

– Cet homme pourrait peut-être vous aider, on dit qu'il a réussi lui.

Je lis le journal et vois le portrait d'un jeune homme. « Changer le mercure en or — le prodige Jame Price »

Je veux remercier Newton mais celui-ci est déjà parti.

Une seconde manière de se déplacer instantanément consiste à se représenter le visage d'une personne, ainsi l'on peut apparaître sur son île.

Je scrute le portrait un instant, puis je ferme les yeux...

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