When we were two beautiful birds...
Commande pour SilverQuinn9 (Sur un plateau !🍨)
Vivre avec Sherlock Holmes relevait de l'exploit, cela va sans dire. Pourtant, John Watson avait réussi cet exploit pendant plusieurs années avant de s'apprêter à convoler en juste noces avec la charmante Mary Morstan.
Les préparatifs du mariage avançaient et rien ne semblait troubler l'union du médecin avec la demoiselle... à part peut-être la légendaire mauvaise foi du détective londonien qui trouvait toujours quelque chose à critiquer :
"Watson, vous n'allez tout de même pas décorer la salle de réception avec ces guirlandes ? Elles sont abominables !"
"Watson, je vous en supplie, ne mettez pas ce costume ou vous serez aussi ridicule que mon cher frère Mycroft !"
"Watson, cette nourriture est absolument infecte : vous comptez empoisonner tous vos invités ou quoi ?"
"Watson, pour l'amour de Dieu, vos invités sont épouvantablement ennuyeux ! Vous célébrez un mariage ou un enterrement ?"
A chaque fois, le docteur essayait - tant bien que mal - de garder son sang-froid et de justifier à son associé les choix du décor et de la nourriture. Mais plus les jours passaient, plus c'était compliqué de résister à la tentation d'étrangler Holmes...
Comme ce jour-là, alors que John essayait le chapeau qu'il mettrait le jour de son mariage, Sherlock fit irruption dans la pièce, des fioles dans les mains :
"Watson, il faut absolument que vous voyez ça..."
"Plus tard, Holmes : je suis occupé !"
"Occupé à des choses futiles ! Bon, venez voir..."
Lâchant un long soupir d'agacement, Watson se tourna vers le détective :
"S'assurer d'être présentable pour le jour de son mariage n'est pas une chose futile, Holmes. Peut-être pour vous, mais certainement pas pour moi !"
Levant les yeux au ciel, Holmes répondit :
"Vous pourriez remettre ça à plus tard !"
"Et si je n'ai pas envie de remettre ça à plus tard ? Maintenant, si vous me permettez, je suis occupé !"
"Watson, vous n'êtes pas sérieux ? De toute façon, aucun de ces couvre-chefs ne vous convient, alors laissez tomber !"
N'en pouvant plus, le médecin s'énerva :
"Si on devait écouter toutes vos récriminations, mon mariage n'aurait jamais lieu !"
"Ce n'est peut-être pas une si mauvaise chose..." marmonna Sherlock.
Mais pas de chance, Watson l'a entendu et l'empoigna par le col :
"Jusqu'ici, j'ai supporté toutes - et j'ai bien dit TOUTES - vos fichues jérémiades au sujet de tout et n'importe quoi ! A croire que c'est une habitude chez vous de foutre en l'air le bonheur des autres !"
"Seriez-vous susceptible, mon cher docteur ?" tenta Holmes, mais le regard noir de son comparse lui enleva toute attitude bravache.
"BOUCLEZ-LA, HOLMES ! J'en ai par-dessus la tête de votre comportement puéril ! Je vais vous dire : vous êtes un égoïste, doublé d'un fou furieux, triplé d'un illuminé ! La seule personne qui ait de l'intérêt à vos yeux, c'est vous !"
Il relâcha son emprise et prit sa veste :
"Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois aller rejoindre ma future épouse !"
Sur ces mots, il se dirigea vers la sortie, en grommelant :
"Pourquoi, parmi tous les médecins existants à Londres, il a fallu qu'il me choisisse ?"
John sortit du 221B Baker Street en claquant violemment la porte derrière lui. Resté seul, le détective se laissa tomber dans son fauteuil, abattu. Puis, triste et abattu, il murmura :
"Parce que, parmi tous les médecins existants à Londres, vous êtes le seul qui comptez à mes yeux, Watson..."
Quelques semaines plus tard...
John Watson ajustait son costume, veillant à être impeccable pour ce grand jour : dans quelques heures, il unirait son destin à celui de Mary Morstan. Il était plutôt de bonne humeur, même si il n'était pas ravi que Sherlock lui ait fait faux bond sous prétexte d'une enquête...
Il ne repensa plus à son compagnon d'aventures pendant toute la journée, jusqu'à ce que, tard dans la soirée, il vit que sa jeune épouse se comportait de manière étrange :
"Quelque chose ne va pas, ma chère ?"
"Non... Tout va bien... A part que Holmes est venu me voir avant la cérémonie !"
"Pardon ? Il est venu ?"
"En effet... Je suis désolée, j'aurais aimé vous le dire plus tôt..."
"Ce n'est rien, ce n'est rien... Que voulait-il ?"
La jeune femme se dirigea vers sa table de nuit, ouvrit le tiroir et sortit une enveloppe :
"Il m'a demandé de vous transmettre ceci. Je crois que vous devriez lire cette missive."
Intrigué, John défit le cachet et sortit la lettre :
Mon cher Watson,
Bien que je ne sois pas le premier à respecter les conventions, il est d'usage de vous adresser à vous et Mary, mes sincères vœux de bonheur pour votre union : je suis certain que vous avez trouvé en l'autre la personne que vous attendiez.
Cependant, cela serait hypocrite de dire que je suis heureux pour vous, John. A vrai dire, je ne connais personne qui serait ravi de voir l'être aimé lier son destin avec quelqu'un d'autre. Car effectivement, John Watson, il est un aveu que je n'ai su formuler que sur cette feuille de papier : je vous aime.
Plus seulement comme un frère, mais comme l'homme avec qui je voudrais passer le reste de ma vie. Je peux comprendre que vous trouviez ça irrespectueux envers Mary, mais je pense que ce sera la dernière fois que nous communiquerons.
Je vous souhaite le meilleur dans votre vie future, même si je n'en ferais plus partie.
Amitiés
Sherlock Holmes
Lorsqu'il eut fini cette lettre, Watson en resta bouche bée : mais bien sûr ! Toutes les simagrées de Sherlock au sujet de son mariage... Il aurait dû s'en douter !
Il se tourna vers Mary,avec un regard interrogateur. Cette dernière répondit :
"Je sais ce qu'il y a dans cette lettre : ma curiosité fut trop forte... Mais en même temps, cela me soulage !"
"Comment ça ?"
"Parce que... Vous et moi, nous n'avons pas eu réellement le choix, n'est-ce pas ?"
En voyant les mains de sa femme se tordre nerveusement, le médecin comprit :
"Est-ce, par hasard, un autre homme aurait pris sa place dans votre cœur, ma chère ?"
"Oui... Mais il n'a jamais su être accepté par mon père. Pourtant, je sais qu'il est l'homme de ma vie."
Elle se tourna vers lui, le sourire triste :
"Je m'en veux terriblement de ne pas vous l'avoir dit, vous savez : vous avez été si gentil et si prévenant envers moi."
John lui adressa un sourire rassurant :
"Il ne devrait pas y avoir de honte à aimer quelqu'un, Mary. Maintenant, reste à savoir ce que nous allons faire..."
Mary eut une idée :
"Dans quelques jours, nous rentrerons à Londres. A partir de là, nous continuerons à jouer le couple de façade, mais chacun aura la liberté de voir ailleurs..."
"Que voulez-vous dire ?"
"Je vous rends votre liberté, John. Allez voir Holmes, faites vos enquêtes... et aimez-le ! Parce que je sais bien que vous êtes attaché à lui !"
John fut impressionné par la créativité de son épouse et il en fut heureux !
"Est-ce que votre prétendant vous aime et vous respecte ?"
"Oui."
"Dans ce cas, Mary, je vous souhaite d'être heureuse !"
Les deux mariés furent soulagés : là, ils allaient pouvoir se défaire du carcan de la société victorienne en coulisses...
Quelques jours plus tard...
Dans son salon, Sherlock jouait du violon depuis au moins trois heures : il lui fallait au moins bien ça pour faire partir son chagrin. Il ne reverrait plus Watson, mais il lui fallait continuer malgré tout...
Pris dans son interprétation du Danube Bleu, il n'entendit pas la porte s'ouvrir derrière lui. Ce n'est lorsqu'il sentit une main tapoter son épaule qu'il arrêta de jouer. Il se retourna et vit, à sa plus grande surprise :
"Watson !? Mais que faites-vous là ?"
"On dirait que je ne suis plus le bienvenu..."
"Non, non, non ! Ce que je veux dire, c'est que vous devriez être avec votre épouse..."
"Ne vous en faites pas : elle est d'accord !"
"Ah ! C'est bien..."
Le médecin se rapprocha du détective, un léger sourire aux lèvres :
"Une lettre ? Franchement, Holmes, je vous connaissais moins classique..."
Sherlock ne comprit ce qui se passait que lorsque les lèvres de John entrèrent en collision avec les siennes. A cet instant, rien ne comptait plus à ses yeux que cet instant.
Après tout, il y avait encore espoir que les deux oiseaux qu'ils étaient iraient déployer leurs ailes dans la cage dorée qu'ils s'étaient construits...
Et voilà pour cette nouvelle commande !
J'espère qu'elle vous plaira !
Prenez bien soin de vous et à la prochaine ! 🥰😘😍💖
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