🎁The winner takes it all...🎁

Coucou la compagnie !

Je reviens avec un nouveau cadeau issu du fandom Sherlock pour vous faire passer le temps du confinement !

Depuis que j'ai commencé à écrire sur Sherlock, une petite idée m'a traversé l'esprit à plusieurs reprises : et si Sebastian et Serena décidaient de faire leur vie ensemble, sans les deux génies sociopathes ?

Je me suis posé ces questions parce que, vu la possessivité maladive de Jim et l'indifférence partielle de Sherlock, d'autres auraient déjà mis fin à la relation. Et même leurs moitiés auraient du mal à garder longtemps patience...

Alors, je vous offre ce one shot pas comme les autres, en espérant que ça vous plaira !


Sherlock claqua la porte derrière lui : ce que Serena pouvait le gonfler parfois ! C'est vrai, quoi : ce n'était pas un drame si il avait démonté sa loupe héritée de sa grand-mère pour voir si le verre arrondi tranchait mieux la chair que le verre pointu ? Bon, c'est vrai qu'il avait dépassé les bornes en la traitant de bécasse et d'idiote, mais il était énervé ! Et puis, Serena finirait par lui pardonner, comme à chaque fois...

Maintenant qu'il était dehors, il se décida à se promener, histoire de se vider la tête avant que lui et sa petite amie ne repartent dans une nouvelle dispute. Sur le chemin, il passa près d'un parc dans lequel il vit des tentes multicolores, des roulottes et des attractions au milieu de la verdure. C'est là qu'il se rappelait d'avoir vu dans le journal l'installation d'une fête foraine à Londres. 

Bien qu'il trouvait ce genre de festivités absolument futile, il se dit qu'au fond, ça ne pourrait paslui  faire de mal de déambuler dans les allées. Il s'avança au milieu des tentes et des stands d'où s'échappaient des odeurs sucrées et des musiques entraînantes. Flânant, il fut tiré de sa rêverie par une voix reconnaissable :

"Mais ne serait-ce pas notre détective ? Que fais-tu ici ?"

Il se retourna et vit Moriarty qui se tenait derrière lui, vêtu de son éternel costume noir, les mains dans les poches et affichant son sourire malin.

"Je te retourne la question, monsieur Westwood. C'est rare de te voir dans un contexte comme celui-là !"

"Parle pour toi ! Bon, si je suis là, c'est parce que j'avais besoin de prendre l'air : Sebastian est charmant mais il me prend la tête en ce moment ! Il aimerait que je passe plus de temps avec lui, mais j'ai autre chose à faire !"

"J'ai envie de te dire bienvenue au club : Serena est horripilante, ces derniers temps ! Elle me critique sur tout et là, elle m'a pété un scandale parce que je préfère faire des expériences plutôt que de lui prêter attention : il faudrait qu'elle revoit ses priorités !"

Jim esquissa un sourire goguenard :

"Ces deux là ne m'étonnent pas ! Il faut dire que les gens en dessous de notre niveau ne peuvent pas nous comprendre, Sherly ! Et pourtant, je crois qu'ils devraient se sentir honorés de partager nos vies !"

"T'as pas tort... Tu veux faire un bout de chemin ?"

"Allez, puisque tu es là, autant optimiser mon temps !"

Les deux génies continuèrent leur promenade ensemble, échangeant sur tous les sujets jusqu'à ce qu'ils revinrent à leur première discussion : celle au sujet de leurs conjoints respectifs. Jim se plaignait que Ciaran et Esméralda soient du côté de Sebastian, tandis que Sherlock ne comprenait pas pourquoi John, Mary, Mrs Hudson, Molly, Greg et Mycroft soutenaient Serena - quand évidemment les frères de cette dernière ne l'incendiaient pas pour ses paroles peu sympathiques.

"C'est quand même mon petit frère : il est sensé me soutenir, par se rebeller !"

"Pareil : je crois que Mycroft a décidé de me rendre la vie impossible ! Il me critique sur ma façon de gérer ma vie amoureuse !"

Tout à coup, ils virent à quelques mètres d'eux une grande roulotte qui était peinte en bleu nuit et décoré de planètes, d'étoiles et d'autres symboles magiques. Au dessus de la porte, on pouvait lire l'inscription suivante : Séraphina Angelis, voyante

"Allons donc, une voyante : ça me ferait bien rire de démasquer un charlatan de plus ! Tu tentes le coup, Sherly ?"

"Au pire, ça mettra de l'animation !" 

Les deux hommes se dirigèrent vers la roulotte et virent l'inscription suivante sur une plaque accrochée à côté de la porte : "Amour, fortune, santé, avenir... Tout ce que votre futur vous réserve, je le lis. Je peux aussi voir les conséquences de vos décisions". De plus en plus intrigué, Sherlock frappa à la porte. La réponse ne se fit pas attendre et une voix féminine leur répondit :

"Entrez donc, messieurs Holmes et Moriarty. Je vous souhaite la bienvenue !"

Les deux génies se regardèrent, surpris : comment avait-elle su que c'était eux précisément qui avait frappé ? Jim tenta de se rassurer :

"Un coup de chance : elle nous a sans doute vu par la fenêtre."

"Tu as peut-être raison... Entrons !"

Le détective poussa la porte de bois qui s'ouvrit sur un large vestibule décoré de tentures légères et de meubles où trônaient des objets hétéroclites en tout genre: une boule de cristal, un crâne humain, des statuettes et autres décorations quelque peu douteuses...

"Bon, nous voilà dans l'ambiance : voyons si cette Madame Angelis tient toutes ses promesses..."

Au même instant, un rideau s'écarta et une gitane apparut. Contrairement à ce que s'attendaient Jim et Sherlock, il ne s'agissait pas d'une vieille femme à l'apparence d'une sorcière : Séraphina était une belle jeune femme à la peau mate, aux longs cheveux noirs ondulés qui tombaient en cascade jusqu'au milieu de son dos, au corps souple et aux yeux d'un bleu très clair, presque transparent. 

Elle était coiffé d'un foulard violet noué autour de sa tête et portait une longue robe noire et rouge par dessus laquelle elle avait enfilé un petit boléro noir. Chaque pas faisait résonner le claquement des talons de ses bottes noires et tinter ses bijoux autour de son cou et de ses poignets.

"Je suis ravie de vous accueillir dans mon humble demeure, messieurs. Je vois que vous vous attendiez à ce que je vous trompe, mais mon art ne laisse pas de place au mensonge. Suivez-moi, je vous prie !"

Pris de court, Jim et Sherlock la suivirent jusque dans une petite salle où trônait au centre une table ronde recouverte d'une longue nappe violette constellée de symboles étranges. Ils prirent sur les deux chaises prévues à cet effet tandis que Séraphina s'installa en face d'eux.

"Très bien, messieurs : puisque vous voulez me mettre à l'épreuve de votre scepticisme, je suis prête à accéder à vos demandes."

Moriarty fut le premier à parler :

"Avant de faire quoi que ce soit, combien faut-il vous payer ?"

La voyante esquissa un sourire malicieux qui dévoila partiellement ses dents blanches.

"Selon vous, Mister James, quel prix donneriez-vous à la connaissance de votre avenir ?"

"Je vois que vous avez du répondant... Et ça me plaît : Sherly, sors tes biftons et paye ta part, je me charge de la mienne !"

"Si tu le dis..." soupira le détective qui sortit son porte-feuille et tendit des billets à la jeune femme qui récupéra au final une jolie liasse.

"Parfait, dans ce cas, nous pouvons commencer. Donnez moi votre main droite !"

"Pourquoi ?" 

"Pour mieux comprendre ce qui vous amène vraiment à moi !"

Ne se posant pas plus de questions, les deux génies s'exécutèrent et tendirent leurs mains vers Séraphina qui les saisit délicatement et passa légèrement ses pouces sur les lignes palmaires tout en fermant les yeux.

"Mmmh... A ce que je ressens, l'univers vous a fait don d'un grand savoir et d'une grande intelligence - bien que je sens celle de Monsieur Moriarty teintée d'une grande malice, pour faire preuve d'euphémisme, tandis que celle de Monsieur Holmes est plus... avide d'aventures et recherche sans cesse une énigme à résoudre. En quelque sorte, vous êtes les deux faces d'une même pièce. Intéressant..."

"Ouais bon, ça, vous ne nous apprenez pas grand chose ! Vous avez autre chose sous le boléro ?"

"Patience, Monsieur Moriarty. La ligne de vie de vos mains est particulièrement longue, ce qui présage une existence bien remplie... Oh, et vos lignes de fortunes sont toutes les deux bien marquées : nul doute que vous n'aurez pas de soucis d'argent !"

"Et dire que John a peur que je sois fauché comme les blés... AÏE !"

"Hé, doucement les griffes !"

"Je n'ai rien fait... A moins que... Oh, je vois !"

"QUOI DONC ?" demandèrent les deux hommes.

"Ce sont vos lignes d'amour qui vous font mal. Pourtant, vous avez tous les deux une relation amoureuse, actuellement... Mais ça ne se passe pas très bien : vous vous disputez souvent avec vos conjoints respectifs. Vous leur reprochez... de ne pas être à la hauteur de votre niveau. Parce qu'ils ne sont pas des génies - bien qu'ils soient loin d'être des idiots."

"N'exagérons rien, non plus !"

"Je ne suis pas sûre que cela justifie de les appeler crétin, bécasse, et autres noms charmants que vous vous amusez allègrement à leur envoyer en pleine figure lors de vos disputes... Ce que vous ignorez, c'est la chance que vous avez : vos conjoints sont des coeurs d'or !"

"Eclairez vos lanternes !"

"Ce que j'appelle coeur d'or, Mister Holmes, ce sont des hommes et des femmes faits pour offrir aux personnes qui les entourent un bonheur immense. Mais c'est surtout la personne à qui elles donneront leur coeur qui sera le plus chanceux... encore faut-il que cette même personne fasse preuve de gratitude. Et ce n'est pas votre cas..."

A ces mots, Sherlock crut voir dans les yeux de la voyante un éclair de colère. Mais peut-être se trompait-il... 

Soudain, Séraphina se leva et leur montra une autre salle :

"Par ici !"

Décontenancés, Sherlock et Jim la suivirent dans la pièce adjaçente où elle leur indiqua deux fauteuils :

"Asseyez-vous."

"Qu'est-ce qui se passe ?"

"Disons que je vais vous donner la possibilité de voir votre avenir si jamais vous continuez votre comportement. Bien, vous voyez les narguilés à côté de vous ?"

"Oui ?" répondit Sherlock.

"Vous allez prendre une grande bouffée dans le tuyau et expirer la vapeur lentement pour que les herbes utilisées fassent leurs effets !"

"Mais oui, et pendant qu'on comate, vous allez nous dépouiller ou nous couper en morceaux !" ironisa Jim.

"Ne soyez pas ridicule. Maintenant, faites ce que je vous dis !"

Les deux hommes prirent leurs narguilés.

"Bon, à la tienne, Sherlock !"

"A la tienne, Jim !"

Ils aspirèrent le contenu et laissèrent doucement échapper les volutes de leur bouche. Puis ils se laissèrent progressivement aller dans les limbes, tandis que la voix de Séraphina semblait lointaine :

"Je préfère vous prévenir... que votre voyage ne sera pas des plus calmes. Il se peut même qu'il s'avère très douloureux."

Lorsqu'il ouvrit les yeux, Sherlock se sentit pâteux et sa tête résonnait comme un tambour. Et visiblement, Jim ressentait la même chose :

"Oh bon sang ! J'ai le crâne en feu !"

"Et moi donc !"

Ouvrant les yeux, Sherlock crut halluciner en découvrant qu'ils étaient arrivés dans un immense couloir tout au long duquel se trouvaient différentes portes.

"Euh, c'est quoi ce délire ?" bredouilla le détective.

"J'en sais rien..."

"Derrière ces portes se trouvent votre potentiel avenir" leur répondit Séraphina.

"Pourquoi vous êtes là ?"

"Vous ne pensiez tout de même pas que je vais vous laisser faire ce voyage sans vous guider ? Si vous êtes toujours prêts à connaître les conséquences de votre comportement, suivez-moi !"

"Au point où nous en sommes, allons-y !" soupira Jim.

Les deux hommes se levèrent et suivirent la jeune femme jusque devant la première porte.

"Vous êtes prêts ? Allons-y !"

Elle tourna la poignée et le trio se retrouva dans un somptueux restaurant que Jim reconnut aussitôt :

"Minute... On est au Mayfair ?"

"En effet, nous sommes dans ce restaurant. Ne vous inquiétez pas : les gens autour de nous ne nous voient pas et ne nous entendent pas."

"D'accord... Mais pourquoi on est là ?"

"Regardez la table au fond et vous comprendrez !"

Jim et Sherlock regardèrent en la direction indiquée et virent Sebastian et Serena attablés ensemble, qui parlaient et riaient joyeusement.

"Ils sont là ?!"

"Rapprochez-vous, vous allez comprendre !"

Ils s'exécutèrent et s'avançèrent vers la table pour écouter la conversation. De leur côté, Serena et Sebastian discutaient :

"Tu as vraiment eu une bonne idée de nous amener ici, Seb ! Cet endroit est génial !"

"Ravi que ça te plaise... Je crois que nous avions besoin de nous changer les idées, tous les deux !"

"Comment ça ?" demanda Jim.

"Chut, on écoute !" le sermonna Sherlock.

La suite n'allait pas les décevoir !

"C'est vrai : cela va faire huit mois que j'ai quitté Sherlock, mais ça n'a pas été facile ! Heureusement que les autres étaient là pour me soutenir... Que tu étais là pour moi..."

"Comme tu l'as été pour moi quand j'ai rompu avec Jim ! Même si cela fait presque huit mois que je me suis barré, j'ai eu un peu de mal... sans doute parce que j'avais peur de ne pas revoir Ciaran, Esméralda et les gars ! Mais j'ai eu peur pour rien !"

A ces mots, les deux génies eurent l'impression que le sol se dérobait sous leurs pieds : ils avaient rompu ?! Comment cela pouvait-il être possible ?

"Sherlock..."

J'ai entendu, Jim !"

Tout à coup, Sebastian posa sa main sur celle de Serena et passa délicatement son pouce sur les jointures de la jeune femme.

"Serena, je vais être franc : tu es sans doute la personne qui me connaît le mieux. La seule personne avec qui je n'ai pas besoin d'être le Tigre, mais simplement moi-même... Tout ça pour te dire que ces derniers mois m'ont fait prendre conscience de ce que je ressens pour toi et de la place que tu prends dans mon existence. Je sais que ça peut paraître un peu précipitié, mais..."

Serena l'interrompit :

"Ne te tracasse pas, Sebastian. Je dois avouer que moi aussi, quelque chose a changé en ce qui te concerne : tu n'es plus seulement mon meilleur ami... mais une personne très chère à mon coeur. J'avoue que cette pensée me terrifiait quand j'étais encore en couple avec Sherlock. Mais les mois qui ont suivi m'ont prouvé que je ne me trompais... et c'est pour cela que j'ai envie de nous donner une chance !"

Rien qu'à la façon dont Sebastian et Serena se regardaient, les deux génies comprirent qu'ils allaient être purement et simplement rayés de leurs vies.

"Ce... C'est un cauchemar !" balbutia Jim.

"Pas tout à fait : ce qui arrive est la conséquence directe de vos comportements envers eux... Enfin, devrais-je dire une des conséquences !"

"Comment ça ?" demanda Sherlock.

"Suivez-moi." répondit simplement la jeune femme.

Ils la suivirent et le trio se retrouva dans le couloir de départ.

"Je n'arrive pas y croire : ils vont se mettre ensemble !" marmonna le détective en se passant une main sur le visage.

"Pas de panique, Sherly : si ça se trouve, ça ne va pas durer !"

"A votre place, je n'aurais pas autant de certitudes. Ouvrez donc cette porte." leur ordonna Séraphina.

Sherlock tourna la poignée et ils arrivèrent directement dans un parc botanique.

"Je reconnais ce jardin... J'y suis allé une fois avec Serena."

"C'est exact. Nous avons fait un bond de deux ans dans le futur... Oh, mais ne serait-ce pas notre petit couple là bas ?"

Les deux hommes se retournèrent et virent Sebastian et Serena se promener, leurs mains étroitement liées. Ils avaient l'air... tellement heureux. Cette vision comprima le coeur de Sherlock et Jim. Tout à coup, Sebastian ralentit sa marche et se mit face à Serena :

"Sereny, il faut que je te dise quelque chose". 

"Oui, Seb ?"

Prenant son inspiration, l'ex-militaire déclara :

"Ces deux années qu'on a passées ensemble en tant que couple sont sans doute les meilleures de mon existence... et m'ont prouvé que c'est avec toi que je veux passer le reste de ma vie, car tu es celle qui compte le plus à mes yeux !"

Il mit un genou à terre, sortit une petite boîte en velous de sa poche et l'ouvrit, révélant une bague sertie de petits diamants.

"Serena Mélissa Blanche Edith Huxley, veux-tu m'épouser ?"

"QUOI ?" s'écrièrent Jim et Sherlock.

Quant à Serena, elle resta muette de stupeur avant de répondre, émue :

"Oui."

Soulagé, Sebastian se releva et glissa la bague au doigt de la jeune femme avant de l'embrasser passionnément sous le regard atterré de leurs ex qui sentaient la situation leur échapper.

"Mais comment on en est arrivés là ?" gémit Moriarty qui se prenait la tête entre les mains.

"Nous avons commis une énorme bêtise et nous en payons un peu plus le prix !"

"Ravie que vous en preniez conscience, messieurs. Mais votre voyage ne s'arrête pas là. Venez, il reste d'autres portes à ouvrir !"

"Pas sûr que je supporterais d'en voir davantage !" grommela Holmes qui suivit néanmoins la voyante jusqu'à une nouvelle porte. 

Puis Jim poussa la porte et découvrit un paysage champêtre somptueux. Alors qu'ils s'avançaient, ils entendirent de la musique et des rires non loin d'eux.

"C'est quoi ce raffût ?" demanda Sherlock.

"Allez donc voir par vous-même !" lui répondit Séraphina.

Poussés par la curiosité, les deux hommes avançèrent et tombèrent sur un décor fait de gloriettes et de tables magnifiquement dressées autour des quelles se trouvaient bon nombre de personnes élégamment habillées qui riaient et discutaient avec allégresse. Mais ce qui attira le regard de Jim et Sherlock, c'était la table du fond où se trouvaient deux jeunes mariés : Sebastian et Serena. 

Holmes en resta bouche bée : celle qui fut autrefois sa petite amie était absolument superbe dans sa robe blanche et arborait une mine radieuse qui allait parfaitement avec celle de Moran qui était très élégant dans son costume... ce que remarqua Moriarty, tout aussi ébloui.

"Oh non, ce n'est pas vrai... Ils ont fini par se marier !"

"C'est ce que je constate... Je vois que Mrs Hudson est là, les Watson, mon frère - ce traître - est présent, accompagné de Greg, Anthéa, Molly, ton frère, Esméralda... mais où est-ce que nous sommes ?"

"Certainement pas invités... Je me trompe, Séraphina ?"

"Vous n'avez pas tort : en effet, vous n'êtes pas là, mais pas parce que vous n'êtes pas invités. En réalité, ils avaient l'intention de vous convier, mais disons qu'Angus et Zachary ont décrété que c'était une mauvaise idée et ils vous ont persuadé de ne pas venir parce que vous leur rappeleriez de mauvais souvenirs."

"Je me demande comment ils ont fait pour me faire pression ?"

"Disons qu'ils n'ont pas eu besoin de le faire : c'est le jeune Ciaran qui vous a dit de ne pas venir. Et comme vous ne voulez pas briser les liens avec votre frère, vous avez accepté !"

Jim lâcha un long soupir : décidément, sa gestion catastrophique de sa vie privée avait eu un impact plus que considérable. Alors qu'il laissait son regard traîner, il vit à la table voisine des mariés les parents de Serena, Henry et Margaret Huxley, converser avec Lord Augustus Moran.

"Je ne le crois pas : cet enfoiré de Lord Moran est ici !"

"Hein ? Mais je croyais que lui et Sebastian étaient en froid !"

Ce fut la voyante qui leur apporta la réponse :

"Oh, mais beaucoup de choses ont changé entre deux : sachez que Serena a fait en sorte que père et fils se réconcilient... et elle a réussi puisqu'ils ont tous deux retrouvé la relation qu'ils auraient du avoir. Et Lord Augustus a tout de suite considéré la demoiselle Huxley comme un membre de la famille !"

"C'est sûr que ça n'aurait jamais été mon cas : je ferais bien trop tâche dans cette prestigieuse lignée !" ironisa Jim, amer.

"On se comprend : je ne suis jamais entré dans les bonnes grâces de Monsieur Huxley !" lui répondit Sherlock.

A cet instant, Lord Moran se leva et tapa légèrement son couteau sur son verre de cristal, attirant l'attention de l'assemblée. Une fois le silence obtenu, il prit la parole :

"Chers convives, je tenais personnellement à vous remercier de votre présence pour ce qui est le plus beau et le plus important jour pour mon fils et ma belle-fille. Un jour que je n'espérais jamais voir tant des années d'erreur nous ont séparés, Sebastian et moi. Mais en cet instant, je suis un père apaisé et heureux qui voit son fils prendre un tournant dans sa vie. Il serait injuste de ne pas souligner le rôle de Serena dans cette réconciliation et c'est vers elle que je me tourne à présent pour lui montrer ma reconnaissance et ma joie d'accueillir cette brillante jeune femme dans notre famille. Cependant, je crois qu'il manque quelque chose pour acter votre nouveau patronyme..."

Un domestique s'approcha des mariés et donna un petit écrin à Serena qui l'ouvrit, révélant une bague que Sebastian reconnut entre mille !

"Mais c'est la chevalière de Maman !"

"En effet : cette bague a toujours été offerte aux femmes de la famille. Désormais, chère Serena, vous êtes une Lady Moran et je suis certain que si ma tendre Dorothy eut été encore parmi nous, elle vous l'aurait transmise de bon coeur !"

Ce geste provoqua un tonnerre d'applaudissements parmi les invités devant le regard effaré de Jim et Sherlock.

"Alors ça y est ? Sebastian va devenir un bon fils à Papa ? Quel gâchis !"

"Ne faites pas le fier, Mister Moriarty : vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même !" lui répondit calmement Séraphina.

"Ne la ramenez pas, Madame Irma !"

"Jim, évite de l'énerver parce qu'à mon avis, on n'a pas fini d'en baver, et elle serait bien capable d'empirer les choses !"

"Je vous signale que je suis juste à côté de vous, que je vous entends parfaitement et que je ne suis pas aussi sadique que vous le pensez. Mais ne traînons pas, il vous reste encore quelques portes à franchir : venez avec moi !"

Quittant le lieu du mariage, le trio se rendit de nouveau dans le couloir de départ t prit la direction d'une nouvelle porte.

"Je n'ai vraiment pas envie de savoir ce qui nous attend après... Mais bon, finisson-en une bonne fois pour toutes !"

"J'admire votre courage. Laissez-moi vous ouvrir !"

La jeune femme tourna la poignée et ils arrivèrent dans une belle propriété à l'atmosphère chaleureuse. S'avançant dans la demeure, ils entendirent des voix provenir d'une pièce. Suivant le son, ils arrivèrent à l'entrée du salon, dans lequel ils virent Sebastian et Serena assis dans un canapé, les bras de l'homme entourant tendrement la femme qui tenait contre elle un nouveau-né qui somnolait paisiblement.

"MAIS JE RÊVE ?! ILS ONT EU UN MÔME !" s'écria Sherlock.

"Oh, c'est de pire en pire !" glapit Jim.

"Nous sommes trois ans plus tard, et ils ont accueilli leur premier enfant, il y a une semaine. Un garçon : il s'appelle Matthias."

Sous le coup de la nouvelle, les deux génies pouvaient ressentir le bonheur des jeunes parents jusqu'à eux : il n'y avait qu'à voir leurs sourires épanouis et leurs regards émerveillés devant leur enfant. Une joie que ni Jim ni Sherlock ne connaîtront de sitôt...

"Et voilà le tableau gagnant : ils ont droit à leur conte de fées..." grimaça Moriarty.

"Oui, c'est vrai. Mais il n'est possible que parce que nous n'en faisons pas partie..." répondit Holmes qui sentait sa gorge se serrer.

"Je suppose que vous commencez à réaliser l'ampleur de votre inconséquence. Si c'est le cas, alors je crois qu'il faut voir la suite !"

"Est-on obligés de subir ça ?"

"Monsieur Holmes, ne me dites pas que vous n'êtes pas curieux de savoir..." sourit mystérieusement Séraphina.

N'ayant pas vraiment le choix, les deux hommes talonnèrent la voyante jusqu'à une nouvelle porte.

"Après vous, Mister Moriarty !"

Contraint, Jim ouvrit la porte et se retrouva dans la même maison... à ceci près que c'était le soir !

"C'est une blague ? On est revenus en arrière ?"

"Pas vraiment : nous sommes dix ans plus tard. Mais tendez l'oreille, vous allez comprendre !"

Ils entendirent des voix qui venaient d'une autre pièce. Se rapprochant à pas feutrés, ils tombèrent sur une scène qui leur coupa le sifflet direct : attablés dans la salle à manger, Sebastian et Serena étaient en train de manger en compagnie de... 4 enfants !

"C'EST UNE BLAGUE ?"

"Absolument pas. Voyez-vous, après le charmant Matthias, trois autres charmants enfants sont arrivés dans la famille : un autre garçon, Valentin, et deux filles, Alicia et Eléanore. Regardez-les, ne sont-ils pas adorables ?"

Bien que cela faisait cruellement mal de l'admettre, les deux hommes devaient l'admettre : en plus d'être beaux, ces enfants ont l'air agréables... Et dans les yeux des parents, ils pouvaient y lire la fierté et l'amour qu'ils portaient à leur progéniture.

"Je... Je veux m'en aller..." demanda Jim d'une voix tremblante.

"Je sens que j'ai aussi besoin de prendre l'air !" renchérit Sherlock.

"Très bien, dans ce cas, ne traînons pas." leur dit doucement Séraphina qui les guida vers le couloir, puis vers une nouvelle entrée qui les mena dans Londres.

"Bon, tout a l'air normal..." constata Sherlock.

"Méfiez-vous des apparences, Mister Holmes : nous sommes encore cinq ans après. Et pour en savoir plus, vous devriez regarder le journal télévisé."

Le trio se dirigea vers un magasin de télévisions qui diffusait en direct le journal de la BBC. Et ils n'allaient pas être déçus !

"**Dans l'actualité internationale, le sommet franco-anglais poursuit son cours au château de Versailles où le Président de la République Française, Arsène Lupin reçoit notre Premier Ministre, Sebastian Moran...**"

"PARDON ? SEBBY EST DEVENU PREMIER MINISTRE ?!"

"Ce qui m'étonne surtout, c'est de voir Lupin président de la France !"

"Et vous n'avez pas tout vu : écoutez donc la suite !"

"**Cette rencontre se déroule dans les meilleures conditions pour les deux hommes qui ont tous les deux une côte de popularité jamais atteinte dans leurs pays respectifs. Plusieurs dossiers entrent en jeu, dont celui d'un éventuel retour du Royaume-Uni au sein d'une Union Européenne devenue plus forte après des années de crise...**"

Effectivement, ça faisait beaucoup de choses à encaisser dans la même journée. Et encore, Séraphina avait d'autres informations sous le coude.

"Vous savez, il en est à son deuxième mandat et il est aussi populaire que Winston Churchill. Cela vous donne une petite idée..."

"Et Serena dans tout ça ?"

"Une Première Dame très appréciée... Puisqu'on en parle, la voilà avec son homologue française !"

Jim et Sherlock reportèrent leur attention sur l'écran et virent l'ex demoiselle Huxley en compagnie de Clarisse Lupin en train de visiter le Louvre. La voix off du reportage expliquait que l'action des Premières Dames sur l'éducation et la réinsertion des jeunes délinquants était publiquement louée. Au Royaume-Uni, Serena était particulièrement appréciée au point qu'on comparait sa popularité à celle de la reine consort Kate ou encore à celle de la défunte Lady Diana.

Sherlock se dit à cet instant que Serena a bien mérité ce beau et grand destin... qu'il n'aurait jamais pu lui offrir de toute façon.

Quant à Jim, il ne savait plus quoi penser : fallait-il se l'avouer que Sebastian ferait de plus grandes choses si il sortait de sa vie ?

"Je ne pensais pas qu'une telle alternative pourrait se produire !"

"Faut croire que si !"

Séraphina se racla la gorge.

"Très bien, messieurs, il nous reste encore une porte à aller voir. Si vous voulez bien me suivre..."

Dépités, ils la suivirent sans broncher et se retrouvèrent devant une porte qu'ils espéraient être la dernière pour achever le calvaire.

"Bon, quand faut y aller, faut y aller !" déclara Jim d'un ton las avant de tourner la poignée qui les mena vers un parc fleuri.

"Nouveau décor. Bon, on a bondi jusqu'où dans le temps ?"

"Presque 28 ans. Sebastian n'est plus Premier ministre depuis quelques temps. Après tout, il a fait trois mandats bien remplis et il a décidé de passer le reste de son temps avec ses proches... C'est qu'il n'a pas envie de rater les premiers pas de la nouvelle génération !"

"WHAT ?" s'écrièrent les deux hommes.

"Voyez plutôt par là !" répondit la voyante en pointant du doigt une famille réunie autour d'un pique-nique.

Se rapprochant d'un peu plus près, ils virent Sebastian et Serena âgés qui étaient entourés de leurs enfants devenus adultes et de leurs petits-enfants. Cette joyeuse tribu était heureuse d'être ainsi réunie et partageait un bon repas tout en se racontant des histoires drôles et des souvenirs. 

"Vous êtes en train de nous dire qu'ils vécurent heureux jusqu'à la fin de leurs jours, comme dans le contes de fées ?" 

"En quelque sorte."

"Mais nous alors ? On devient quoi ?" demanda Sherlock.

Pour toute réponse, elle leur tendit chacun un petit miroir. Lorsqu'ils se regardèrent, ils eurent la peur de leur vie : en lieu et place de leur reflet habituel, ils purent se voir vieux, aux traits profondément marqués par les rides et le regard terne.

"Mais ce n'est pas possible : je ne suis pas ce vieux croûton !" explosa Jim.

"Malheureusement, si. Votre visage porte les marques de votre chagrin et de vos regrets tardifs. Vous avez beau être riches, connus et en bonne santé, vous êtes irrémédiablement seuls, tout ça parce que vous avez écrasé ceux qui vous aimaient."

"Qu'est-ce qu'on peut faire ?" bredouilla Sherlock.

"La première chose... Vous réveiller !" déclara Séraphina en les poussant dans un trou qui s'était formé derrière eux.

La seconde d'après, ils se réveillèrent en sursaut dans les fauteuils et constatèrent progressivement qu'ils étaient dans la roulotte de Séraphina. Cette dernière était assise sur une chaise et les regardait reprendre conscience.

"Alors, messieurs, ce voyage a t'il été riche en enseignements ?"

"Est-ce que cela va arriver ?" demanda Sherlock.

"Cela ne dépend que de vous deux. Si vous voulez changer le cours des choses, je vous conseille de faire ça maintenant !"

Ne se faisant pas prier, les deux hommes bondirent hors de la roulotte et se précipitèrent vers leurs domiciles respectifs - prenant au passage de quoi agrémenter les excuses qu'ils vont présenter.

Le premier arrivé chez lui fut Sherlock qui entra en trombe dans l'appartement :

"Serena, il faut absolument qu'on parle !"

La jeune femme le toisa d'un air froid et lui répondit :

"Cela tombe bien, j'ai à te parler aussi !"

Surpris par le ton sec, Sherlock vit qu'elle tenait une petite valise en plus de son sac à main. Cela ne présageait rien de bon...

"Ecoute, Serena, je voulais te dire..."

"Que tu t'excusais ? Que tu ne recommenceras plus ? J'ai entendu cette phrase beaucoup trop de fois ces derniers temps. Et à chaque fois, tu recommences : je ne peux plus donner aucun crédit à tes excuses, Sherlock. Ce que j'ai bien compris en revanche, c'est que pour toi, je suis juste un faire-valoir, une moins que rien. Evidemment, je n'ai pas ton génie, mais je suis loin d'être stupide. Aussi, j'ai pris la décision de te quitter et de déménager de Baker Street - ne t'en fais pas, cela fait une semaine que j'ai prévenu Mrs Hudson et elle est navrée. Au moins comme ça, la bécasse ne te prendra plus la tête et tu pourras faire de cet appartement ton terrain de jeux. Maintenant, si tu permets, mon frère ne va pas tarder à venir me chercher !"

"Attends, Serena ! Ne pars pas !"

Mais la jeune femme sortit de l'appartement et déclara fermement :

"Ma décision est prise, Sherlock ! Je ne reviendrais pas !"

Lâchant les fleurs et le cadeau qu'il lui avait acheté, le détective se précipita à sa suite et lui prit la main :

"Attends, Serena. Je t'en prie : donne-moi une autre chance. Laisse-moi te prouver que je suis un homme digne de toi. Je te promets que je ferais tout pour t'offrir la vie que tu mérites. Mais je t'en supplie, ne m'abandonne pas !"

Le rictus amer sur les lèvres de la jeune femme lui fit comprendre que sa supplique restait lettre morte. Elle dégagea sa main d'un geste bref et déclara, les yeux humides :

"Je te souhaite bien du courage, Sherlock Holmes. Mais cette fois, je suis lasse d'attendre."

Elle prit ses affaires et partit rejoindre Zachary qui l'attendait dehors. Resté seul au milieu de couloir, Sherlock sentit sa gorge se nouer : pourquoi avait-il été lent ? Il avait joué avec son coeur et il avait perdu.

De son côté, Jim était arrivé chez lui et ouvrit la porte en grand :

"Sebby ! T'es là ?"

"Oui, je suis là..." répondit l'ex-militaire avec froideur.

"Parfait. Il fallait que je te parle... Mais pourquoi tu as un sac ?"

"Fais donc marcher ce si brillant cerveau que je n'aurais jamais et devine pourquoi ?"

"Tu... Tu vas quelques part ?"

"Oui, je vais quelque part.. Loin d'ici et je ne reviendrais pas !"

"Hein ? Tu... Tu vas me quitter ?"

"Trois points pour Serpentard ! Maintenant, si tu n'as pas d'autres questions, je vais prendre ma voiture et tu ne me reverras plus jamais !"

La tête de Jim résonna comme un gong : ce qu'il craignait se produisait ! Ce que Séraphina leur avait montré était en train de se réaliser !

Il se rua vers son Tigre qui s'apprêtait à franchir la porte et le sais par le poignet :

"Non, Sebastian ! Ne pars pas, je deviendrais dingue sans toi ! J'ai besoin de toi !"

"C'est marrant : ce n'est pas DU TOUT ce que j'ai entendu toute la semaine. C'était même l'inverse !"

"Mais j'étais énervé : je ne le pensais pas !"

"Mais bien sûr : ce n'est pas comme si tu me ressortais la même chose à chaque fois que tu m'écrasais, que tu me répétais que je te serais à jamais inférieur ! Si tu n'es pas content, t'as qu'à te mettre en couple avec Sherlock !"

"Ce n'est pas Sherlock que je veux : c'est toi. Je... Je peux m'améliorer, je saurais te rendre heureux, mais ne t'en vas pas !"

Soupirant de manière lasse, Sebastian se défit de l'emprise de Jim :

"Comme j'aimerais encore te croire, James. Pendant toute notre relation, j'ai pensé que ça arriverait. Mais ces dernières semaines ont fait voler en éclats mes illusions. Comme quoi, je ne suis pas aussi naïf que tu l'imagines."

Cette réponse coupa toute envie de répondre à Moriarty qui resta muet. Il vit Sebastian franchir complètement le seuil de la porte et déclarer :

"Adieu Jim. Désormais, le Tigre fera la route sans le roi."

Puis la porte se referma, sonnant le glas de ce que Jim avait de plus précieux. Se laissant choir, le criminel consultant se prit la tête entre les mains, des larmes dévalant ses joues : à quoi lui servait cette couronne si il devait la porter seul ?

Les deux hommes les plus brillants du monde comprirent qu'à ce jeu là, le gagnant remportait la mise et le perdant devait s'incliner*. Moralité : en amour, rien n'est acquis et si jamais vous le pensiez, vous entendrez un jour la porte claquer.

*The winner takes it all, the loser stands in small.


Voilà pour cette nouvelle création : j'espère que ça vous plus !

Je vous rassure : ceci est un AU, ça ne changera rien à mes histoires habituelles !

Merci de votre soutien et je vous dis à bientôt !

Bisous ! 😘🥰😍💖

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