Sweet dream or Beautiful Nightmare

Commande pour r0se_sad (Et voilà !😉)


"Non et non ! Il n'est pas question de laisser ce chien ici ! Mettez le à la porte !" 

"Mais enfin, Sherlock, tu ne peux pas faire ça : ce serait envoyer cette pauvre bête à la mort !"

"Allez, parrain ! Et puis, il est trop mignon !"

Sherlock se pinçait l'arête du nez : décidément, il avait affaire aux deux plus grandes têtes de mûle qui pouvaient exister dans ce monde. Et pourtant, Dieu sait qu'il aimait à la folie ces deux têtes de mûle qui répondaient aux noms d'Antoine et Rosie. 

L'épicentre du problème était le fameux chien qui était en train de piquer un somme en plein milieu du salon : un adorable chiot cocker qu'Antoine et Rosie ont trouvé dans la rue alors qu'ils revenaient de l'école. Et si les deux étaient enchantés d'avoir un compagnon à quatre pattes au 221B Baker Street, ça n'était pas du tout le cas du détective consultant...

"Vous vous rendez compte que cette chose est un véritable germe sur pattes ? Il va m'envoyer des microbes partout dans l'appartement et ça va fausser toutes mes expériences !"

"Arrête de dramatiser, Sherly ! On lui a donné un bain avant que tu ne rentres !" répondit le footballeur qui n'en crut pas ses oreilles

"Quoi ? Vous avez utilisé la salle de bains ?"

"Bah oui, parrain : sinon, comment on aurait fait pour le laver ?" sourit la jeune filleule du détective.

"C'est encore pire ! Et que va dire Mrs Hudson ?"

"Justement elle est d'accord ! Elle nous a même affirmé que ça nous ferait du bien d'avoir un animal de compagnie !"

"Mais tout se ligue contre moi, ce soir !" gémit le détective en se frappant le front.

Soudain, Sherlock sentit quelque chose frôler sa jambe. Baissant le regard, il vit que le chiot se trouvait à ses pieds et mordillait doucement le bas de son pantalon, comme pour lui demander de jouer avec lui. En voyant les grands yeux quémandeurs de l'animal, le détective consultant sentit qu'il était en train de changer d'avis... 

"Et puis zut ! Vous avez gagné, on le garde ! Mais je vous préviens : si il saccage l'appart, vous en serez responsable !"

"A tes ordres, chef !" répondit Antoine avec malice, tandis que Rosie bondissait de joie à l'idée d'avoir un animal de compagnie. Elle qui réclamait depuis longtemps d'avoir un chien, la voilà comblée !

"Bon, maintenant que c'est fait, vous avez trouvé un nom au nouveau colocataire du 221B Baker Street ?"

"Pas encore, mais si tu as des suggestions..."

Et ce fut parti pour une heure de débat entre les deux hommes : aucun des noms proposés par le footballeur ne convenait au détective, et inversement. Au bout du compte, ce fut la jeune Rosie qui offrit une proposition

"Voyons voir... Comme il est roux, on pourrait l'appeler Rouky... Non, attendez ! J'ai encore mieux : je vais l'appeler Barberousse !"

A ces mots, le coeur de Sherlock rata un battement : ce seul nom ravivait à lui seul de très mauvais souvenirs, qui incluait largement sa soeur Eurus et qu'il aurait préféré cent fois enfouir ça au fin fond de son palais mental, fermer la porte à double tour et jeter la clé le plus loin possible.

De son côté, Antoine semblait enthousiaste quant au nom du chien

"Barberousse, hein ? Ouais, ça sonne bien ! Moi, j'accepte ! Et toi, Sherlock, qu'est-ce qu tu..."

"HORS DE QUESTION !"

Ce soudain changement d'humeur fit sursauter Antoine et Rosie ; même Barberousse, apeuré, courut se cacher derrière Rosie en couinant.

"Parrain ? Mais qu'est-ce qui t'arrive ?"

"Enfin, Sherlock : tu peux m'expliquer ce qui te prend ?"

Le détective voudrait bien leur dire ce qui se passe, mais la cloche de son palais mental se mit à sonner, faisant vibrer chaque mur de son esprit : il n'était pas question que les deux personnes les plus chères à sa vie ne sachent ce qu'il s'était passé dans son enfance. Qu'est-ce qu'ils penseraient de lui ? Est-ce qu'ils le prendraient pour un fou, ou pire ? 

Se redonnant une certaine constance, il déclara d'une voix neutre :

"Ce n'est rien... C'est juste que... Barberousse n'est pas un bon choix de nom. Vous savez ce qu'on dit : il faut toujours nommer les animaux de compagnie avec précaution car leur caractère pourrait s'y refléter. Alors donner le nom d'un pirate à un chien, autant dire que vous en ferez un fou furieux !"

"Ouais, ben, comme dit ma mère "les exceptions font la règle" et je pense que ce chien sera un agréable compagnon ! Qu'en penses-tu, Barberousse ?" demanda le footballeur en se tournant vers le canidé qui répondit par un jappement joyeux.

"Je crois qu'il est content !" sourit la petite fille.

Mais si Antoine et Rosie étaient enchantés à l'idée d'avoir un nouveau membre dans leur famille pas comme les autres, Sherlock essayait de refouler cette sinistre sensation qui parcourait son échine : déjà qu'il n'était pas familier avec les chiens - pourtant, Dieu sait qu'il mourait d'envie d'en avoir un quand il était plus jeune - alors maintenant que Rosie lui avait donné le nom de son ami d'enfance... Quelle angoisse !

Angoisse qui le tourmenta le soir même : à peine s'était-il allongé dans son lit que de terrifiantes images vinrent assaillir ses rêves. Il se revoyait enfant, à la recherche de Victor, sans savoir que ce dernier était mort de froid au fin fond du puits qui trônait dans le fond du jardin de la maison de campagne des Holmes. Tout ça parce qu'une petite fille à la personnalité terrifiante avait décrété que le fils Trevor accaparait un peu trop son grand frère et qu'il n'y avait pas de place pour deux dans le coeur de Sherlock...

Plusieurs fois dans la nuit, il s'était réveillé en sursaut, le front perlé de sueur, à cause de ces souvenirs traumatisants. Et la nuit n'était pas le seul moment de la journée où il avait l'impression que son coeur se compressait : chaque fois qu'Antoine ou Rosie appelait le chien, il avait l'impression de réentendre la voix de Victor qui l'appelait pour venir jouer avec lui... Décidément, ce chien le mettait mal à l'aise !

Bien évidemment, son chéri et sa filleule avaient compris que quelque chose n'allait pas et faisaient tout pour savoir ce qui se tramait dans l'esprit du détective. Mais pas de chance pour eux, Sherlock était l'homme le plus têtu de tout le Royaume-Uni et il n'était pas prêt de lâcher le morceau. Mais son entêtement n'arrangea pas ses nuits tourmentées et ça jouait beaucoup sur sa santé - ce qui alarma Antoine, Rosie et Lestrade. Même Mycroft commençait à se faire du souci pour son cadet.

Cela dura plusieurs jours jusquà cettenuit où, une fois de plus, notre détective préféré fut privé de sommeil à cause d'un nouveau cauchemar, encore plus sinistre que les précédents. Essayant de se calmer, il se dirigea vers le salon avant de s'allonger sur son canapé préféré et tenta de calmer sa respiration.

Efforts qui furent vains car il eut l'impression que ses poumons se compressèrent et il eut du mal à respirer. Tous ses sens étaient en alerte et il perdit immédiatement tout repère : tout indiquait qu'il faisait une crise de panique. Ce qui faisait de lui quelqu'un de vulnérable... Un sentiment qu'il ne voulait jamais plus connaître.

Soudain, il sentit une présence auprès de lui. Baissant les yeux, il vit Barberousse qui le fixait de ses grands yeux inquiets, comme si il se faisait du souci pour lui. Tentant de réprimer les quelques larmes qui menaçaient de tomber, Sherlock essaya de repousser le chien, sans succès :

"Qu'est-ce que tu fais là ? Va t'en !"

Mais au lieu de s'en aller, l'animal se colla un peu plus contre le détective et s'entreprit de donner des petits coups de langue sur la figure du sociopathe qui était un peu trop déprimé pour résister. Puis il posa sa tête contre la main de Sherlock comme pour demander une caresse.

Le détective n'en revenait pas : il n'avait pas arrêté de repousser le chien depuis son arrivée et pourtant, ce dernier n'avait cessé de lui témoigner de l'amour, comme si il avait compris ce qui se passait dans l'esprit de son nouveau maître. Doucement, Sherlock caressa la tête du chien, comme pour lui dire qu'il acceptait sa présence près de lui ce soir. A sa grande surprise, il sentait son for intérieur s'apaiser et reprendre un rythme régulier. Esquissant un léger sourire, il continua à flatter le nouveau compagnon à quatre pattes de la maison tout en se disant qu'au fond, Rosie et Antoine avaient eu peut-être raison d'insister...

Alors, peut-être que le nom de Barberousse aurait toujours une résonance particulière dans l'esprit de Sherlock Holmes, mais au lieu d'être uniquement lié à Victor Trevor, il sera également l'identité d'un petit cocker qui aura su se faire une place dans l'affection de Sherlock Holmes...


Voilà pour cette nouvelle commande ! Désolée pour l'absence, j'avais pas mal de boulot à faire et concilier les deux, c'était un peu compliqué !

Merci encore de votre fidélité et à bientôt ! 😘

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