Hymn to Love
Commande pour Owl_and_Moon (With love 💖)
Perché sur un immeuble, Simon contemplait les lumières de la ville de Détroit qui masquaient presque la nuit qui était tombé depuis une heure. Il n'aimait pas les lumières de Détroit : elles étaient artificielles... comme lui, hélas.
Regardant ses mains faites de peau synthétique, l'androïde lâcha un long soupir : même si il aimait être ce qu'il était, il lui arrivait de se demander si sa vie n'aurait pas été plus simple si il était né humain. Il le voyait bien quand il échangeait avec quelques humains lorsque il travaillait : même si la majorité se montrait courtoise avec lui, il voyait bien dans leur regard qu'il n'était qu'une machine qui essayait d'être humaine...
"Simon ? Qu'est-ce que tu fais là ?"
Le blond sursauta avant de se rendre compte qu'il s'agissait de Markus qui venait de le rejoindre. Le leader de la Résistance s'était toujours montré amical envers lui : après tout, il avait été le premier à l'accueillir au sein de cette communauté hétéroclite, mais solidaire. Cela faisait longtemps que Simon n'avait pas eu la sensation d'appartenir à une famille, même si son ancien maître l'avait toujours traité avec gentillesse, et il le devait au brun.
Grâce à lui, il a pu s'intégrer progressivement au mouvement de résistance androïde avant d'en devenir une de ses figures de proue. Et si il était apprécié par les autres membres de la communauté de Jéricho, il avait noué une relation particulière avec Markus et tous les deux étaient devenus meilleurs amis. Le caractériel leader avait appris au timide domestique à s'affirmer et revendiquer ses convictions sans craindre les humains.
"Ah, c'est toi Markus ! Oh, trois fois rien, je suis venu prendre un peu l'air, histoire de m'aérer l'esprit !"
"Tu ne serais pas contre un peu de compagnie ?"
"Considère que tu es le bienvenu !"
Cette remarque fit sourire Markus qui contempla à son tour les lumières de Détroit. Le voir aussi détendu mettait le cœur électronique de Simon dans tous ses états, et ce n'était pas la première fois qu'un tel trouble s'emparait de l'ancien androïde de maison à chaque fois qu'il se trouvait près du leader de Jéricho. Depuis quelques temps déjà, Simon sentait qu'il n'était pas le même quand Markus était auprès de lui.
Quand le leader de la Résistance lui parlait ou le rassurait, l'ancien androïde domestique se sentait à la fois tellement bien et terriblement nerveux. C'était comme si le brun agissait tel un choc électrique sur son système : un imprévu qui n'était pas désagréable...
"J'aime bien me mettre ici de temps en temps pour voir Détroit autrement !"
"Et tu trouves qu'elle est différente ?"
"Un peu... Mais j'aimerais que le changement soit plus profond !"
En contre bas, ils pouvaient entendre leurs camarades androïdes s'amuser et chanter au son de la radio réparée par North. Cela amusa leur leader.
"Ils ont bien raison de s'amuser ! La vie ne leur a pas toujours fait de cadeaux !"
"Ça se comprend..."
Entendant la voix lasse de Simon, le brun leva un sourcil curieux :
"Je te sens nerveux. Tu es sûr que ça va ?"
"Je n'en sais rien... J'ai l'impression que je me fatigue pour rien !"
Intrigué, Markus se tourna vers son ami :
"Comment ça ?"
Lâchant un long soupir, le blond lui répondit :
"Comment t'expliquer ça ? J'ai l'impression que, malgré tous nos efforts, les humains n'auront jamais aucune considération pour nous. A leurs yeux, on ne sera jamais plus que des machines qui essayent de les imiter !"
"Ne dis pas ça, Simon ! Nous ne sommes pas que des circuits électriques ou des intelligences artificielles : nous sommes des êtres vivants et tant que tel, nous méritons d'avoir des droits comme les autres !"
Le leader de Jéricho ajouta plus doucement :
"Ce combat semble long, je te l'accorde, mais nous gagnons du terrain parce que nous faisons preuve de patience. Tu m'as appris à ne pas me précipiter tête la première et c'est sans doute la meilleure leçon que tu m'ais apprise !"
Soudain, il prit la main de Simon entre les siennes, faisant tressaillir ce dernier.
"Je suis plus qu'heureux de te connaître et je te dois tant !"
"Mais... Mais ce n'est rien. Je veux me rendre utile à la communauté !"
"Et tu t'acquittes très bien de ta tâche, comme les autres. Mais je te parle de ce que tu m'apportes personnellement : jamais personne ne m'avait apporté une telle sérénité avant que tu ne viennes rejoindre Jéricho ! Ma reconnaissance envers toi est immense !"
Souriant de manière gênée, le blond répondit.
"Je te remercie de ta confiance, Markus. Mais..."
"Pas de mais, Simon. N'agis pas comme si tu devais t'excuser d'exister !"
Soudain, dans les haut-parleurs de la radio, retentit une voix qui semblait venir d'une époque très lointaine, mais dont la force et l'émotion étaient intemporelles :
Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la terre peut bien s'écrouler.
Peu m'importe, si tu m'aimes,
Je me fous du monde entier !
Tant que l'amour inondera mes matins,
Tant que mon corps frémira sous tes mains,
Peu m'importe les problèmes,
Mon amour, puis que tu m'aimes.
"Cette chanson... Je l'ai souvent entendu chez mes employeurs ! C'est L'Hymne à l'amour d'Edith Piaf !" s'exclama Simon.
"Cette chanson ne date pas d'hier... mais elle dégage quelque chose de fort !" admit Markus.
Mais Simon ne l'écoutait qu'à moitié, tant il était envoûté par la chanson. Les paroles, portées par la voix de la Môme, résonnaient au plus profond de lui-même.
"Cette chanson parle d'amour... D'un amour inconditionnel et total pour la personne aimée. Ecoute sa voix, Markus : entends sa passion pour l'homme qu'elle aime et la dévotion envers ce même amour. Les humains prétendent qu'on ne sera jamais comme eux parce qu'on ne ressent rien, selon eux. Mais moi, je ressens son amour, je ressens sa passion... Je comprends ce qu'elle vit car je le vis aussi !"
J'irais jusqu'au bout du monde,
Je me ferais teindre en blonde,
Si tu me le demandais.
J'irais décrocher la lune,
J'irais voler la fortune,
Si tu me le demandais.
Je renierais ma patrie,
Je renierais mes amis,
Si tu me le demandais.
On peut bien rire de moi,
Je ferais n'importe quoi !
Si tu me le demandais...
"Être prêt à tout pour la personne qu'on aime... Markus, est-ce que tu te rends compte de la force de ce sentiment ?" murmura Simon, dont les yeux semblaient briller de larmes.
Soudain, il sentit les bras du leader de Jéricho enlacer son corps et il croisa le regard du brun qui était illuminé d'une lueur nouvelle.
"Je m'en rends compte, Simon. Je le sais, parce que je ressens tout cela pour une seule personne... toi !"
L'ancien androïde de maison crut devenir fou : il ne rêvait pas ! Markus venait de lui dire qu'il l'aimait ? Lui, l'ancien domestique représentait quelque chose aux yeux du rebelle charismatique ? Il fallait bien croire que oui, car tout en se rapprochant de lui, le brun fredonna les paroles suivantes :
Si un jour, la vie t'arrache à moi
Si tu meurs, que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi.
Mais ce ne fut que lorsque les lèvres de Markus vinrent se poser sur les siennes que Simon réalisa qu'il ne rêvait pas et qu'il put enfin mettre un mot sur son trouble : l'amour... Et cela, les autres androïdes l'avaient bien remarqué car, dès qu'ils virent les deux homme s'embrasser, ils braquèrent leur caméra sur le couple et diffusèrent l'image dans tout Détroit avec en légende : "L'amour est universel et est un droit absolu."
Nous aurons pour nous l'éternité,
Dans le bleu de toute l'immensité !
Dans le ciel, plus de problèmes
Mon amour, crois-tu qu'on s'aime ?
Lorsqu'ils se séparèrent, Simon et Markus entendirent des cris de joie et de félicitations se mêler aux applaudissements de leurs camarades en contre-bas - Josh osa même crier "Vive les mariés !", sous les rires de Judy et North.
"On n'aura pas besoin de les prévenir !" plaisanta Simon.
"Je suis d'accord..." répondit Markus qui se tourna vers son compagnon et prit son visage entre ses mains.
"Peu importe ce qui nous arrivera, ou ce que les humains penseront de nous, je veux que tu saches que je t'aime, que je t'ai aimé et que je t'aimerais encore !"
"Ne doute pas de mon amour non plus !" lui répondit le blond en posant ses mains sur le visage du brun qui lui adressa un sourire ému.
Ce petit événement intime allait sans doute devenir un grand moment historique pour la cause des androïdes qui ont pu prouver que ces machines à visage humain avaient bien plus à montrer qu'on ne pouvait l'imaginer... tout ça grâce au cri d'amour intemporel de la Môme Piaf.
Dieu réunit ceux qui s'aiment.
Et voilà pour cette nouvelle création écrite !
J'espère qu'elle vous plaira !
N'hésitez pas à me donner d'autres suggestions et je vous remercie encore pour vos ondes positives !
Merci à vous et à la prochaine !
Bisous ! 💘😍🥰😘💗
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