On m'avais dit de ne jamais faire confiance. Mon clan ? Je le connaissais. La rue était mon sang. De la fenêtre de notre petit appartement nous observions, ma mère et moi, la pluie tomber.
De temps en temps, le tonnerre grondait.
Je n'ai pas de père et je m'en passais bien. C'était ma mère qui m'avais tout appris, notamment de ne jamais faire confiance à un homme. Elle faisait référence à mon père et je le savais: il était Parti juste après ma naissance. Elle m'avait préparé à tout. Elle voulait que son bébé soit conscient des cruautés du monde. C'est même elle qui avait insisté pour que je fasse un sport de combat. Cela devenait presque une obsession: elle voulait faire mieux avec moi que sa mère avait fait avec elle-même. Car c'était plutôt son grand-père qui l'avait fait grandir à cause de sa mère qui n'était pas très présente durant son enfance.
À mon plus jeune âge elle me parlait déjà comme à une adulte. Puis elle m'a laissé faire ma vie: à une condition, que j'ai des bonnes notes au collège. Le deal fût respecté.

Un jour elle m'avait même dit :
-" Maeva, tu a déjà de la chance d'exister, alors contente toi de survivre"
Alors j'ai tout fait pour, sans jamais être moi même. J'ai tapé, j'ai menti, j'ai souffert, mais toujours en silence. Je passait mes après-midi libres dans la rue. Je taguais mon désespoir sur les murs gris, je buvais un peu, pour oublier.
Malgrés la surprotection de ma mère, je ne me sentais pas en sécurité. Je ne déplissais jamais mes yeux sombres, par peur sûrement. Cette vie j'avais l'impression de me l'être construite, mais c'est bien après que je remarqua qu'on me l'avait infligé. Ma mère me l'avait infligé. Elle m'avait tellement dit du monde qu'il était cruel que j'avais fini par le voir comme tel.
La pluie me faisait penser à ma mère. A son regard gris de haine. Et ce fut un jour comme les autres ou j'eus le déclic: j'allais tout recommencer et reformer mon monde à ma façon.Depuis ce jour là, c'est le soleil que je regarde par la fenêtre.