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Je crois que je rêvais, je me pinçais le plus fort possible pour en être certaine. Cette folle venait elle d'annoncer qu'elle était enceinte de Lucien? Je regardais Lucien qui lui affichait une tête de stupéfaction. Il ne semblait pas au courant non plus. La salle était maintenant remplie de murmures et Tiffany affichait un sourire ironique sur son visage. Elle avait la main sur son ventre et pour être sur de ce que j'avais entendu je lui demandai confirmation:

-Que viens tu de dire ?

-Je suis enceinte de six mois de Lucien et tu peux lui demander de confirmer car je n'ai pas cet enfant toute seule!

Je sentis mes jambes flanchaient en dessous de moi, ma tête commençait à tourner. Mon monde venait de s'écrouler. Alors comme ça, il avait couché avec elle alors qu'avec moi non et en plus jusqu'à lui faire un enfant. Je savais que c'était probable car cela faisait déjà six mois qu'il était avec elle. Je sentis les mains de Lucien m'agrippaient pour m'aider à me relever mais je le repoussais violemment, je les détestais tous les deux. Je me sentais encore plus mal quand je vis que tout le monde me regardait, je n'avais jamais eu si honte de toute ma vie. Ma poitrine me faisait mal et je sentais les larmes dégoulinaient sur mes joues. Le choc était trop dur à encaisser, cette fois je me sentis tomber dans les pommes. Je n'aurais jamais du faire confiance à un démon furent mes dernières paroles.

Je me réveillais dans mon propre lit, quelqu'un m'avait enlevé ma robe. Avais- je rêvais? Lorsque je vis la mine soucieuse de Lucien se penchait vers moi, je compris que non, ce n'était pas un rêve. Non j'étais en plein cauchemars et j'avais envie de hurler, cependant je tentais de me calmer et de me raisonner.

-Comment vas tu ?

-Je te hais! Dit moi que la grossesse de Tiffany est fausse!

-C'est vrai malheureusement.. je suis désolé qu'elle ait gâché la cérémonie mais on peut la redémarrer désormais.

Il semblait vraiment le penser, je ne savais plus quoi pensé. Ses yeux bleus ciels me fixaient toujours avec de l'amour. Je n'étais pas sur de devoir lui en vouloir mais je ne pouvais m'en empêcher.

-Depuis quand les démons peuvent faire des enfants? Tu es vraiment malade, tu crois vraiment que je veux la reprendre cette cérémonie! Je ne sais plus où j'en suis et si je veux toujours être avec toi.

-Oui comme les humains. Ne dit pas cela c'est un accident, je suis désolé!

Il m'avait pris dans ses bras et il m'avait serré contre lui. J'avais profité pour humer son parfum que j'aurais reconnus entre milles. Ce n'était pas facile de lui en vouloir. Je lui demandais alors radoucie:

-J'ai du mal à y croire! Je veux que tu me dises ce que tu comptes faire maintenant?

-J'ai bien réfléchi et je suis prêt à accepter cette paternité.

-Je n'ai pas bien entendu.

Mon énervement remontait en flèche.

-J'ai décidé d' assumer mon rôle de père!

-C'est une blague! Toi père?

- C'est le parfait moment pour prouver que j'ai mûri! Soit une mère pour cette enfant toi aussi!

-C'est hors de question, tranchais je sèchement.

Un sentiment de trahison montait en moi, je ne savais plus quoi dire. Je n'avais jamais pensé une seconde qu'il voudrait jouer son rôle de père mais après tout rien de plus normal. La question qui se posait était je prête à devenir une belle-mère exemplaire alors que cela me renverrait au visage à chaque instant que je ne pourrais jamais donné d'enfant à Lucien. De plus l'ombre, de Tiffany planerait toujours entre nous par cette enfant. Lucien arrêtait le flot de mes pensées qui devaient se peindre sur mon visage:

-Je ne comprends pas ta réaction! Tu m'aimes, oui ou non? N'es tu pas prête à aimer mon enfant comme le tien?

-Je refuse de m'en occuper ni même de le voir!

-Tu agis comme une gamine! On pourrait former une famille soudée de nos jours les familles recomposées sont très courantes.

-Je suis une gamine, je n'ai que dix-neuf ans mais ça ne te dérangeait pas auparavant.

-Je ne te laisse pas le choix! Maintenant remets ta robe et on y retourne! Tu me pardonneras avec le temps!

Il perdait la tête où je rêvais ?

- Je ne te pardonnerai jamais et je refuse de faire ce que tu dis, crachais-je.

Tiffany entra à ce moment précis dans la pièce. Ma colère monta d'un cran, elle fit mine de se sentir faible et Lucien accouru pour l'aider à s' asseoir. Je ressentis de la jalousie et je me jetais sur elle, j'avais envie de la frapper et de me défouler sur la cause de l'échec de mon mariage. Je la plaquais au sol, j'allais lui pomper le sang dans ses veines. J'en avais tellement envie, si elle mourrait tout irai pour le mieux. Mes crocs étaient sortie et mes yeux rouges vifs, la contemplaient avec envie. Lucien me tira violemment en arrière et me repoussa au loin.

-Tu es devenu cinglé? Tu tentes de la tuer ?

-Je vais lui sucer le sang jusqu'à la dernière goutte!

Je n'avais plus aucune once de raison dans ma tête. Je me sentais partir au loin laissant la place à la vampire assoiffée en moi.

-Apprends à cohabiter avec elle car je veux qu'elle vive avec nous maintenant! Bien sur je ne serais plus jamais avec elle, c'est toi que j'aime mais je ne veux pas que la mère de mon enfant vive trop loin. Je veux pouvoir rendre visite à mon fils ou ma fille aussi facilement que je le souhaite.

-Tu es le pire des monstres! Je refuse, je ne veux plus jamais te voir! De plus, tu n'as pas besoin de cela tu peux te téléporter comme bon te semble chez eux. Tu agis encore par pur égoïsme et je ne veux pas supporter le fait que tu sois père d'un enfant qui n'est pas le mien.

Lucien me regarda méchamment et se détourna de moi avec un dédain à peine voilé. J'en restais choqué au sol. Il me tournait aussi facilement qu'à un vieux mouchoirs. Je me mis à hurler de rage:

-Comment as tu osé? Ainsi tu la choisis plutôt que moi!

Lucien se rendit compte de son geste et il voulut me prendre dans ses bras mais je m'enfuis de l'autre côté de la pièce pour mettre le plus de distance entre nous. Le flot de larmes ne voulait pas s'arrêter. Je venais de me faire trahir de la pire façon par la personne que j'aimais.

-Je suis désolé mon amour. Je ne la choisis pas elle mais l'enfant comme tu refuses tout arrangement! J'aurais voulu que tu l'acceptes lui aussi dans notre vie.

Je commençais à me demander si je ne faisais pas preuve d'égoïsme. Toutefois, ma colère reprit le dessus bien trop vite. Elle me voilait le regard et je sentais que tout mon cœur était en feu.

-Tu es le pire des égoïstes, je n'aurai jamais du te faire confiance! Adieu ne revient pas ou je te tuerais ainsi que ton enfant que je me ferais une joie de sucer jusqu'à qu'il ne respire plus. Ensuite, je regarderais ton visage triste se décomposé.

Tiffany semblait horrifié, Lucien me fixait longuement avec tristesse puis disparu dans un nuage de fumée rouge emmenant la mère de son enfant. J'explosais et me mis à hurler, je cassais tout dans ma chambre et je me barricadais dedans, je ne voulais voir personne. Je me regardais maintenant dans le miroir, je ressemblais à une cinglée, n'était-ce pas ce que j'étais devenue? Une folle. Plus jamais je ne voulais ressentir ce vide au fond de moi, j'allais changer désormais. Je savais que la gentille Sérafina Enétari n'était plus, si c'est pour ce faire trahir une nouvelle fois, je ne voulais plus être cette calme reine. Il m'avait brisé dans tous les sens du terme et je n'étais plus sur de ce que je comptais faire dans l'avenir.

☆♡☆

Ma chambre était éclairée seulement par la lumière de bougies rouges, je regardais par la fenêtre depuis des heures. La lune était maintenant haute dans le ciel et je contemplais sa beauté, recroquevillée sur une chaise. Ma longue robe en dentelles blanche traînait au sol, je pensais à cette semaine qui était passée si vite, je n'avais indéniablement pas eu le temps de saisir le sens de la situation. Tous les invités du mariage étaient partie sans que je ne leur dise au revoir, ne sachant sûrement pas le fin mot de mon histoire avec Lucien. Tout ce qui comptait à l'avenir pour moi était de me reconstruire car mon cœur ressemblait à un précipice immense et je ne savais pas comment le combler. J'avais refusé tout ce temps de sortir et de voir du monde, cependant il était temps pour moi de mettre un pied en dehors des décombres de ma chambre. Cela ne servait à rien de se cacher par honte plus longtemps, il fallait que je fasse face aux vampires vivants avec moi. Désormais, j'oubliais tout de Lucien jusqu'à son prénom.

Je m' étirais comme après un long sommeil puis je sortis à toute allure en me dirigeant dans la salle commune du manoir où se trouvait la télévision et des tables pour jouer à diverses jeux. Lorsque je fis mon entrée, tout le monde tourna sa tête en même temps dans ma direction. Ils n'y avaient que quelques vampires, une vingtaine tout au plus mais je ne vis ni Théodora, ni Kitty. Je ne savais pas quoi leur dire, j'étais certes leur reine, néanmoins j'avais réagi comme une adolescente. Je n'avais pas pu m'en empêcher, la douleur avait été trop grande. Dès aujourd'hui, je ne voulais plus rien ressentir, ma peine serait effacée pour toujours. Moi, la reine vampire, plus aucune émotion à jamais. Les vampires m'ignoraient, j'en avais bien l'impression pas même un bonjour ou un signe de leur part. Je ne comprenais pas leur réaction, j'étais là, pourquoi ne me regardaient-ils pas ? Ils avaient tous repris leur activité et je ne savais plus où me mettre.

Au bout d'un moment, je ne pouvais plus supporter leur silence lourd de sens, je sortis du manoir en courant. Mon esprit était rempli de mauvaises pensées, je ne savais même pas où j'allais. J'avais déjà du mal à me remettre et si en plus je n'avais même pas un signe de soutien de la part de ceux qui se disaient ma famille.

Je courais pendant des heures, les larmes coulaient sur mes joues et avec le froid de l'air ambiant, elles se transformaient en gouttelettes de glaces. Voilà ce que j' étais devenu la reine des glaces comme mon cœur. J'avais couru durant au moins six heures sans ressentir la moindre fatigue. 

Je m'arrêtais enfin face à une grande maison blanche avec des volets verts menthe qui étaient fermés. La clôture tout autour de la haute pelouse était tout abîmée. Cet endroit semblait à l'abandon, je n' entendais aucune personne à l'intérieur. De plus, le courrier s'entassait dans la boîte aux lettres. Je ne comprenais pas, où étaient passés mes parents. Mon départ remontait à moins de trois ans. Avaient-ils déménagé ? Je savais bien que ma supposée disparition en mer avait dû les anéantir mais de là à changer de lieu d'habitation, je trouvais tout ceci étrange. Je n'aurais sûrement pas dû venir ici, c' est mal de remuer le passé mais j'avais ressentis le besoin de les voir une seconde à peine.

Je ne pus m'empêcher d'aller sonner chez le voisin pour en savoir plus. J' appuyais sur la sonnette comme une dingue. Le voisin ouvrit la porte encore à moitié endormie, lorsqu'il me reconnut il se mit à hurler. Je me précipitais pour lui mettre la main devant la bouche puis je me mis à l'hypnotiser avec une voix très particulière, je lui dis :

-Monsieur Thompson calmez-vous, je ne vous veux aucun mal! D'accord?

Il hocha la tête, ses yeux ne lâchaient pas les miens.

-Vous ne pouvez désormais plus rien faire sans que j'en donne l'ordre. Pouvons-nous entrer ? Êtes-vous seul ce soir ?

-Oui Maggie est chez sa mère avec les enfants.

Très bonne opportunité, je n'aurais pas pu hypnotiser quatre personnes en même temps. Il fallait que je m' entraîne rapidement sur ce pouvoir car je n'étais vraiment pas très forte.

-Parfait ! Nous devons discuter!

On arriva au salon, je me plaçais face à lui. Il s'exclama :

-Tu es morte! Pourquoi es-tu là?

-Oui je suis morte ! Ceci n'est qu'un rêve maintenant dites-moi où sont mes parents?

-Ils sont morts, les pauvres!

-Oh mon Dieu, comment?

-Dans un accident de voiture il y a déjà un an!

Je restais choqué, je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'entendre. Mes parents morts et depuis un an, je ne voulais y croire mais en même temps il était sous hypnose il n'aurait jamais pu me mentir. Je pleurais toutes les larmes de mon corps et l'homme face à moi me regardait sans rien pouvoir faire.

J'avais si faim tout d'un coup, mes crocs sortirent tout seul. Mon appétit était décuplé depuis une semaine, j'avais constamment besoin de sang. J'en avais plus que marre de ce sang en sachet, j'en voulais du frais et j'avais de quoi me nourrir juste face à moi. Son odeur était exquise, je me rapprochais instantanément de lui, je croquais à sa gorge pour prélever ce liquide divin. Je m'arrêtais juste avant qu'il ne meurt même si je n'en avais pas envie du tout.

-Vous oubliez tout ce qu'il vient de se passer ce soir. Vous ne m'avez jamais vu ! Vous avez juste passé du temps à regarder la télé, c'est compris ?

-Oui.

Je sortais de la maison, j'avais envie de tout casser. Ils ne méritaient pas de mourir si jeune. Je me sentais atrocement coupable de ne l'apprendre que maintenant. Je tombais à genoux au sol la douleur était trop forte, le destin était cruel. Je n'étais même pas venu à leur enterrement. Je me recroquevillais sur moi-même en pleine rue, je ne voulais plus de cette vie décevante. Le bonheur m'était interdit. Après un long moment, je bondis sur mes jambes. Je devais parler à Kitty et Théodora , elles m'aideraient j'en étais certaine, il fallait juste que je les trouve. 

Néanmoins, le jour était contre moi, je rentrais bien trop tard vers dix heures environ. Toutefois, le long chemin de retour m'avait fait du bien et j'avais réussi à mettre de l'ordre dans mes idées. Le manoir était barricadée pour ne pas laisser passer la lumière et la plupart des vampires étaient partis se coucher. J'eus de la chance de tomber sur une servante, je lui hurlais dessus:

-Où son Kitty et Théodora?

-Je ne sais pas, majesté mais quelqu'un vous attend dans le petit salon!

-Qui?

-Je crois qu'il s'appelle Paul.

Qu'est-ce que Paul venait faire ici après que j'ai rejeté sa demande. Ce n'était pas le moment, je n'étais pas du tout prête à le revoir après la pire semaine de ma vie. Je n'avais cas me glisser dans ma chambre discrètement pour continuer à diriger la nouvelle. Je repartis en direction de ma chambre à toute allure mais quelqu'un m'attrapa à mis parcours, je fis demi-tour sur moi-même et je retrouvais Paul face à moi.

-Tu ne voulais pas me voir, Sérafina?

-Non.

Je n'avais aucune envie de faire d'effort. Paul me regardait avec une mine soucieuse, je détestais son air de compassion. J'avais envie de hurler face à sa mine. J'étais en colère contre le monde entier.

-Oh moins cela à le mérite d'être clair ! Je voudrais vraiment te parler mais pas longtemps promis. De plus, le jour a déjà commencé et je me sens m'endormir.

Je ne lui répondis pas mais je pris le chemin du petit salon. Il fallait que je réussisse à m'en débarrasser rapidement.

-Comment vas-tu ? demanda-t-il une fois arrivé et assis dans le petit salon.

-Parfaitement bien.

Je ne voulais pas qu'il sache que mon monde était détruit à néant. J'avais trop de fierté pour lui dire. Cependant, je savais qu'il était au courant pour Lucien. Il devait être venu juste après l'avoir appris.

-Tu en es sûr ? Tu peux me le dire je voudrais vraiment qu'on soit ami.

Je ne pouvais que me sentir coupable face à toute cette gentillesse, sa visite me renvoyait à la tête que j'avais fait le mauvais choix. Je me dégoûtais et j'avais envie qu'il me déteste, je ne méritais pas sa compassion. Oui, il devait me haïr. Je ne pouvais accepter son amitié après la honte que je lui avais fait subir. Je ne méritais de gentillesse de personne. Je fonçais en direction de la chaise qui se trouvait dans un coin de la pièce puis je la brisais et je lui enfonçais le morceau dans le ventre en faisant un mouvement de rotation avec ma main. Il tomba à genoux sous le coup de la douleur.

-Rentre chez toi! Nous ne serons jamais amis, dis je froidement.

Je sortis de la pièce les mains tachées de son sang en direction de ma chambre. Voilà une bonne chose de faite. Je n'avais rien ressenti en faisant cela, devenais-je un monstre ? Ou peut-être que je l'étais déjà?

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