épilogue
— Montre moi.
— Tu me fais chier, Sid.
— Je t'ai juste demandé de me montrer, abuse pas.
Owen lève les yeux au ciel et me tend sa main gauche.
— Ça te va bien. Pas autant qu'à moi, mais bien quand même.
— Dégonfle tes chevilles.
— On a déjà eu cette discussion, chéri.
— Beurk.
— C'était ma vengeance pour le “mon ange”.
— C'était y a des mois, et c'était pour rire !
— J'ai l'air d'en avoir quelque chose à foutre ?
Alors qu'il souffle de désespoir, je tiens sa main gauche à côté de ma droite. Nos deux roses noires ont l'air de se compléter, l'une à côté de l'autre. J'ai envie de prendre une photo, alors je le fais.
Owen se cale contre moi en prétextant que c'est juste pour voir la photo par dessus mon épaule mais il est pas crédible. Je souris niaisement en le regardant. Putain. C'est trop bizarre, d'être amoureux.
— T'as cours de quelle heure à quelle heure, demain ? Finit-il par demander.
— Neuf heures-vingt heures, j'ai envie de me tirer une balle.
— Je finis à dix-sept, je passe te chercher devant ta fac.
— Merci. D'ailleurs, t'es sûr que tu veux pas que je prenne un métier en plus pour t'aider à payer le loyer ? Ça me fout un peu mal que t'insiste pour tout payer toi-même.
Il roule des yeux et cale sa tête dans le creux de mon cou en soufflant.
— On en a déjà parlé, et je t'ai déjà dis que je m'occupais de tout. C'est pas comme si cet appartement était hors de prix. J'te rappelle que de base c'était un appartement pour une personne seulement, mais que vu qu'on a besoin de moitié moins que la personne normale pour vivre...
Ça me fait sourire. On a pas moins besoin d'espace pour vivre que quelqu'un d'autre, ça nous dérange juste pas d'être collés l'un à l'autre tout le temps, même si plutôt mourir que de l'avouer.
— Bon, ok, je capitule. Je laisse tomber. On mange quoi, ce soir ?
— Des pâtes carbo ?
— On en a déjà mangé hier...
— Oui bah moi j'aime...
Avant qu'Owen ne finisse sa phrase, mon téléphone se met à vibrer dans ma main, un numéro inconnu s'affichant. Je me tourne vers mon copain, et il hausse les épaules en me faisant signe de mettre sur haut parleur. Je finis par décrocher.
— Allô ?
Si c'est une autre de ces pubs chiantes dont je ne connaissais pas l'existence à Valonia, je vais péter un câble.
— Allô ? Est-ce que j'ai bien un certain Sidney à l'appareil ?
— Oui, c'est moi, je marmonne.
Je roule les yeux dans leurs orbites et ça fait pouffer Owen. J'ai un petit sourire fier à l'idée de l'avoir fait rire si facilement.
— Ok, alors écoute moi. Je suis ta génitrice.
J'ai l'impression que tout se gèle autour de moi. D'une voix étranglée, je demande :
— Hm... Répétez, s'il vous plaît ?
— Je suis ta génitrice. J'ai des preuves, si tu veux. Un certificat de naissance, ce genre de trucs. Je t'appelais juste parce que c'est la première fois qu'il m'autorise à te parler, et je pensais que tu méritais de savoir. Je m'appelle Martha.
— D'accord, Martha... Ça fait très bizarre de te parler alors que je ne me souviens de rien de toi. Qu'est-ce que tu as besoin de me dire de si important ?
À l'autre bout du fil, je l'entend prendre une grande inspiration, comme si elle se donnait à elle-même du courage. Éventuellement, elle finit par reprendre :
— Je me disais qu'on pourrait peut-être en parler plus en détails si on se voyait... À un café, ou quelque chose comme ça... Je suis à New York en ce moment.
— Arrête de tourner autour du pot, je déclare sèchement.
— Tu as raison.
Il y a une petite pause. Le suspens me donne mal au ventre. Owen me fixe, inquiet.
— Sidney... Ton père, c'est le Professeur.
LA ROSE NOIRE
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