| CHAPITRE 53 🕕

« Angela, appelle moi ce soir et j'démarre de la zone . »

| Hatik / Angela |

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Selem wa aleykoum 🌹

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Au moment où j'mets la main dessus, j'entends un bruit d'impact strident qui fait éclater mon feu avant.

- 'spèce de fils de pute ! lui hurle-je, voyant qu'il avait tiré sur ma voiture.

Mes nerfs sont montés à une de ces vitesses, c'en devenait impressionnant. Alors que j'avais le pied sur l'accélérateur, prête à dégager d'ici au plus vite, je vois un homme sortir par la porte que je venais d'emprunter, une arme pointée sur moi.

S'il tire, il est fort probable que j'prenne la balle en pleine tête. Mes pensées fusent dans mon esprit qui, je le sentais, mettait en place de multiples moyens de m'en sortir indemne.

Malgré le handicap auquel elle doit désormais faire face, ma voiture est bouillante, prête à décoller d'une minute à l'autre, alors que l'homme continue de s'approcher de moi.

Il avait l'air sûr de lui, comme s'il était intimement convaincu que je n'allais rien tenter face à l'engin qu'il dirigeait vers moi.

Dommage pour lui, il est très mal tombé.

Ni une ni deux, j'enlève mon pied de l'embrayage et lâche une forte accélération vers lui.

Surpris sans aucun doute, il tire une fois mais la balle vient se loger au niveau du toit, heureusement pour moi. Voyant qu'il n'a plus le temps de s'arrêter pour retenter sa chance, il court en direction de l'entrée, l'air déboussolé.

- Crois pas t'en tirer comme ça  fis-je avant d'appuyer sur l'accélérateur

Les pneus de la voiture crissent sur le goudron avant de foncer vers l'homme armé : il se retourne un instant, les yeux écarquillés, et je vois qu'il est littéralement en train de se pisser dessus.

- Fallait pas essayer d'me tirer dessus déclare-je suis comme s'il pouvait m'entendre.

Le choc doit être beaucoup plus brutal que ce que ma voiture ressent, puisqu'il finit par passer la double porte en verre mais sans que ces pieds ne soient posés sur le sol. Elle se brise en mille morceaux, alors que je le vois s'échouer sur le carrelage jonché d'éclats de verres.

Pas de temps à perdre, j'appuie à nouveau sur l'embrayage, enclenche la marche arrière, et m'empresse de sortir de la résidence avant de me faire suivre.

J'me sentais encore gonflée à bloc, l'adrénaline me donnait un second souffle et ne m'accordait pas assez de répit pour réfléchir à ce qui venait de se produire.

J'arrivais pas à croire que mon ancienne propriétaire ait pu m'attirer ici dans le but de me faire piéger par Boris. J'pense qu'il a dû la menacer d'le faire, en faisant pression sur elle et jcomprends qu'elle l'a fait pour sauver sa peau.

S'il a réussit à orchestrer le meurtre d'un homme, ce n'est pas le fait de menacer une femme qui le ferait douter de sa morale fortement vacillante.

Peu m'importe en réalité, le fait est que j'viens de renverser un homme volontairement. Il a quand même essayer de me tirer dessus c'chien, j'vois même pas pourquoi j'aurais de la peine.

J'regrette pas du tout mon acte à vrai dire, c'est surtout l'histoire des représailles qui me fait cogiter. J'n'ai même pas la naïveté d'esprit de penser que Boris, impressionné et effrayé par mes actes, s'décide à me laisser tranquille bien au contraire.

Le truc c'est que j'ai été plus maline que lui sur ce coup. Au moment où j'm'apprétais à desendre les escaliers tout à l'heure, j'ai laissé tomber un petit bout de papier où j'avais écris le numéro de mon nouveau p'tit téléphone pour pas l'oublier.

Il me fallait une approche discrète et qui n'éveille surtout pas ses soupçons n'est-ce pas ? Je penses pouvoir dire que j'ai réussit.

J'attends maintenant de voir s'il va me rappeler, mais je penses que ça ne va pas tarder.

Il va sûrement se dire que je suis trop stupide d'avoir laissé tombé mon numéro juste devant lui, alors que c'est lui que je trouverai trop naïf dès qu'il m'aura contacté.

En plus de cela, j'n'aurais aucun risque de me faire à nouveau suivre par les flics, puisqu'ils ne connaissent pas l'existence de ce téléphone et qu'en plus, ils ne peuvent pas le tracer.

Enfin, je rentre directement chez moi sans faire de détour, j'ai besoin d'me retrouver seule et sans aucun contact avec l'extérieur. Il faut que j'réfléchisse à mes actes.

Inconsciemment, j'm'impliquais de plus en plus dans tout ça. Mais n'empêche que j'étais agréablement surprise de voir que j'arrivais à me débrouiller par moi même, avec mes petites déductions et mon impulsivité.

Ca me donne encore plus confiance en moi et en ce que je peux accomplir, et ça m'fait du bien.

Une fois toutes mes courses montées et rangées, je file directement sous la douche histoire de me changer les idées. Hors de question de ressasser des mauvais souvenirs, j'ai juste envie de passer une bonne soirée chill en tête à tête avec moi-même.

L'eau froide qui entre en contact avec ma peau nue, me provoque un léger sursaut et quelques frissons mais elle s'y habitue assez vite. J'y vais doucement quand je me savonne les bras, pour éviter que la peau ne s'enlève.

C'est en pleine phase de cicatrisation, d'où le fait que je doive faire attention

Une fois toute propre, j'enfile un long et assez large t-shirt noir ainsi qu'un petit short en guise de pyjama. J'applique ensuite un peu de désinfectant sur mes avant-bras, et enroule deux couche de bandage pour les protéger des microbes extérieurs.

Ca ne fait même plus mal.

Ensuite, je file me préparer un bon petit plat et, le temps que ça cuise, je me choisis un film.

Pas de prise de tête ce soir, juste moi et d'la bonne bouffe.

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| Le lendemain matin | 07 H 18 |

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Réveil assez fastidieux, dès que j'ouvre les yeux je me remémore mon rêve de la nuit passée. Toujours des songes étranges, qui m'apparaissent totalement sans queue ni tête dès que j'y réfléchis un peu plus en profondeur à mon réveil.

Cette nuit, j'me suis retrouvée bloquée dans mon ancien immeuble totalement dans le noir, et poursuivie par des hommes. Sans doute une référence à ce qu'il s'est passé hier en début de soirée.

En repensant à ça, j'attrape mon téléphone et remarque sans beaucoup de surprise que j'ai un appel manqué. Pas plus d'un c'est logique, il pense que je vais le rappeler.

Ce n'est pas le moment, et j'suis encore un peu dans les vapes. J'préfère discuter à tête reposée, et surtout quand j'aurais petit-déjeuné.

J'te passe ma routine matinale qui doit fortement ressembler à la tienne. Passée une bonne heure, je décide d'aller me préparer pour le travail.

Ce qui est bien avec un travail comme celui-là c'est que j'ai toujours les mêmes horaires de bureau, et ça me permet de bien organiser mes journées. J'commence quasiment tous les jours à 9 heures, et je finis à 17 heures au plus tard.

Trêves de bavardages, me voilà juste devant la banque en attendant que ça ouvre.

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Azumi - Alma ça va ? dit-elle avant de se pencher pour me faire la bise.

- Bien et toi ?

Azumi - Ça va merci, tu veux manger où ce midi ?

Toujours cette même question qui provoquait en moi un fort amusement, Azumi c'est vraiment le genre de personne que j'imagine plus jeune, comme étant celle qui avait hâte - dès huit heures - de manger son pique-nique lors des sorties scolaires.

Mais je l'aime bien, elle est simple, rigolote et douce et c'est ce qui me plait le plus chez elle.

Enfin, je salue mes autres collègues dont les deux vigiles à l'entrée, et je file dans mon bureau. Durant la mâtinée, je prospecte ( cherche de nouveaux clients ) et contacte mes clients habituels histoire de voir où en sont leurs projets.

Les après-midi comme tu l'auras deviné, je rencontre de nouveaux clients pour les conseiller sur des éventuels prêts etc...

Au moment où je m'apprête à contacter mon premier client, je reçois une visite de mon directeur qui me demande si j'ai choisis quand poser mes vacances.

- Pas encore, j'ai jusqu'à quand ?

Mr Murcia - Jusqu'à la fin de l'année, mais faîtes attention à ce que vos collègues n'aient pas pris toutes les meilleures périodes. Vous savez que vous ne pouvez pas poser vos semaines en même temps que l'un de vos collègues, essayez d'être rapide pour ne pas vous faire prendre au dépourvu me dit-il en souriant.

- Oui j'vais y réfléchir merci monsieur !

Il me salue avant de retourner vaquer à ses occupations.

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| Quelques heures plus tard | 12h40 |

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Installés à la terrasse d'un p'tit bistrot, je profitais avec quelques uns de mes collègues du soleil chaud de ce début d'été.

Pendant qu'ils étaient en plein dans leurs conversations, j'en profite pour naviguer un peu sur mon téléphone.

Ce n'est que quelques minutes plus tard que je reçois un appel d'un numéro non enregistré sur mon second téléphone. Par automatisme, je m'excuse et quitte la table pour pouvoir parler tranquillement.

- Allô ?

? - Comment va ma petite fugitive ?

Je n'ai aucun mal à reconnaître sa voix que je sentais emprise d'un certain amusement.

- Boris ?

Boris - En personne, c'est une belle preuve de courage que tu nous as montré hier

- Comment vous avez eu mon numéro ? fis-je faussement surprise et paniquée.

Boris - Ce n'est pas important ça, mais tu devrais être plus prudente avec tes affaires à l'avenir.

Je n'peux m'empêcher de sourire à l'entente de cette phrase, si seulement il savait que ce n'était qu'une mascarade mis en place en l'espace de quelques secondes par moi même.

- Qu'est-ce que vous me voulez au juste ?

Boris - Discuter avec toi

- J'penses pas qu'on ait les mêmes sujets de conversations tous les deux répondis-je histoire de faire désirer ma présence.

Boris - Oh mais je penses que ça pourrait t'intéresser, Saad va bien ?

- Comment j'le saurais ? J'ai pas eu de nouvelles depuis que vous l'avez pris pour un con mentis-je

Boris - Ah j'ai fait ça moi ? Bon je devais avoir mes raisons. Et si on disait à 18 heures au Circle Square ? Ça te rassurerait qu'on soit dans un endroit publique ?

Oui beaucoup pour le coup.

- Bien, à 18 heures dis-je avant de raccrocher.

C'qui me surprend le plus, c'est la richesse de son vocabulaire même si son accent prend le dessus. Il s'exprime réellement bien, chose qui signifie qu'il doit vivre en France depuis un bon moment maintenant.

J'me demande pourquoi quitter la Russie où il a une réelle influence d'après les donnés sur son groupe, pour un pays comme le nôtre où la politique semble moins corrompue et monarchique.

J'penses que c'est un point qui mérite que je m'y attardes.

Après avoir passé mon après-midi à me poser mille et une questions sur mon rendez-vous post travail, l'heure était bientôt aux réponses. Plus qu'une vingtaine de minutes avant que je ne le rejoigne au café.

J'étais aussi surprise qu'il insiste pour me parler c'est vrai, hier il aurait très bien pu me menacer directement d'entrer dans son appart'. Au lieu de ça il a tenté de m'arrêter sans succés.

J'avais prévenu Sinam que je devais le voir, et elle m'avais conseillé d'enregistrer la conversation pour pouvoir en discuter après.

C'est ce que j'ai prévu de faire, mais je ne savais pas encore avec quoi. Mon Iphone étant sur écoute, je préfère ne prendre aucun risque. Il me reste mon petit Nokia, mais sa capacité de mémoire n'excède même pas les 1 gigaoctets.

J'vais toujours tenter.

Une fois arrivée devant l'établissement, je remarque que ça a l'air tout à fait charmant : des tables en bois, des immenses plantes sur les bordures et la vue face à la mer.

Je le remarque directement de dos, vêtu d'une chemise grise ses cheveux poivre et sel virevoltaient au rythme du vent. Je file m'installer à ces côtés sans vérifier.

? - On s'connait ?

J'me retourne vers lui et, oh non la honte, j'me suis trompée. Confuse et surtout très très gênée, je me lève à la recherche de Boris. Je sentais quelques regards converger vers moi, chose qui me mettait encore plus mal à l'aise.

J'essaie de perdre mon regard loin vers l'horizon, quand je vois une tête se tourner vers moi et me faire signe de la rejoindre. Cette fois-ci, il s'agit vraiment de Boris.

Je me dirige alors vers lui, le cœur battant de plus en plus vite. Tellement rapidement, qu'il formait une harmonie parfaite avec le bruit de mes pas s'accélérant sur le goudron.

A suivre ...

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Je vous retrouve d'ici une semaine pour le prochain chapitre insha'Allah les filles.

Kisss mes poules 💋

LaPiraterie

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