| CHAPITRE 48 🕐

« Je recherche plus la femme de ma vie, je veux celle qui me suivra jusqu'à ma mort.»

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| Bigflo et Oli - ? |

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J'enlève mes lentilles bleues, après m'être nettoyer les mains et les range dans leur boîtes puis j'enfile mon pyjama avant d'aller me poser dans mon lit.

Demain est un autre jour.

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| Dans la nuit . |

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Le réveil n'a jamais été aussi apaisant et mon sommeil si chaotique que durant cette nuit. J'ai encore cette sensation de floue, qui me fait douter de ma réelle consistance : suis-je éveillée ou encore dans mes songes ?

Je lève la tête vers le mur qui me fait front, afin de regarder l'heure affichée par mon réveil : 5.27AM à peine ?

Je tire sur la couette qui avait déserté ma peau nue, et bloque les extrémités pour ne conserver que la chaleur de mon corps en son sein.

Quelques minutes plus tard seulement, j'entends comme des petits coups frappés par intermittence assez loin de moi.

Si au début je n'y prêtes pas attention, leur régularité finis par réellement m'agacer.

Je m'extirpe de la couette en pestiférant, me penche pour attraper le sweat que j'avais retiré pour dormir et me dirige vers la porte d'entrée.

Avant d'allumer la lumière, je regarde par le judas pour voir à qui j'ai à faire mais la lumière était aussi éteinte.

Il m'était totalement impossible de distinguer ne serait-ce qu'un bout de visage qui m'aurait aidé à définir le sexe de mon perturbateur, et c'est perturbant.

Je patiente derrière la porte un petit instant, quand j'entends à nouveau des coups frappés.

Je meurs d'envie d'ouvrir, mais j't'avoue aussi que j'me chie presque dessus tellement j'ai peur.

Je ne sais pas du tout où j'ai mis ma lacrymo, mais j'suis obligée d'attendre que la personne se décide à allumer la lumière ou dise quelque chose.

- C'est qui ?

? - Alma ? Alma c'est moi ouvre ! me dit-il

- Mais c'est qui ?

J'regarde à travers le judas à nouveau, et le couloir est cette fois illuminé au point presque de m'aveugler, mais j'vois toujours qu'une ombre sans pouvoir bien en distinguer les traits.

Comme si je portais des lunettes qui n'avaient pas été nettoyées depuis des lustres.

? - Tu me reconnais ?

La voix m'est, en revanche, plus que familière et c'est bien ce qui me perturbait le plus.

Je reprends mon souffle, me frotte les yeux un bon coup, et regarde à nouveau par le petit trou quand tout devient plus clair : Saad.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, et peut être même une centaine de bonds avant de calmer son rythme effréné. Une explosion de sentiments mêlant joie, surprise, appréhension et incompréhension. S'ajoute à cela de la peur.

Je ne saurais expliquer pourquoi mais mon instinct me hurlait de ne pas ouvrir la porte, comme si c'était trop beau pour être vrai.

Mais c'est Saad enfin ! Depuis le temps que t'attends son retour tu vas pas le faire poireauter devant la porte quand même ?

Oui mais qu'est-ce qu'il fait ici ? Comment a-t-il su ou tu as emménagé quand seuls tes proches les plus intimes sont au courant ? Que fait-il ici au milieu de la nuit ? Pourquoi ...

Avant même que je n'ai finis de réfléchir aux pour et aux contre, voilà que la poignée s'affaisse pour le laisser s'infiltrer à l'intérieur de mon appartement.

- Mais comment t'as fait ? fis-je choquée.

Saad - La porte était ouverte t'as pas fait attention ? Comme tu m'as manqué, et tes cheveux ont poussés !

Disant cela, il ouvre grand ses bras et m'enlace avec tant de tendresse que je finis par en oublier toutes mes interrogations. Je sens ses bras puissants m'encercler, et une vague de chaleur fait faillir chacun de mes membres. Son doux parfum familier chatouille mes narines, et j'en profite pour plonger un peu plus ma tête au creux de son torse.

Ça fait tellement longtemps que je m'était pas sentis aussi bien wah, à tel point que j'ai le cœur qui bat la chamade.

La sensation de flou perdure toujours.

Après quelques secondes qui semblent durer des éternités, on finit par se décoller l'un de l'autre.

Saad - T'es prête ? Ta valise est où ?

- Quelle valise ? fis-je comme si je venais de reprendre mes esprits.

Il lâche ma main et se dirige vers le balcon d'un air inquiet. De là, il ouvre les deux fenêtres d'un coup, puis se penche pour regarder en bas.

- Mais qu'est-ce que tu fais ?

Saad - Faut pas que le Cyclope nous entende, fais ta valise et on s'en va vite !

J'file dans ma chambre, tire ma valise de d'sous le lit, et l'ouvre avant de jeter un peu de tout et n'importe quoi.

Saad - Allez viens, le reste on l'achètera !

Il semblait préoccupait, mais je ne parvenais pas réellement à saisir pourquoi. J'ai le sentiment d'oublier quelque chose ...

Alors que j'entreprends de fermer la valise, le voilà qui m'attrape par le bras avant de me tirer vers lui pour partir.

Saad - Alma j'suis revenue exprès pour toi, dépêche toi

Une fois arrivée dans le couloir, j'me rends compte qu'il n'a pas pris ma valise.

Saad - J'vais la chercher.

Le couloir, plongé dans le noir, était effrayant à une heure aussi tardive.

Même si la fenêtre présente sur le côté laissait filtrer quelques rayons lunaire, il me suffisait de regardait en direction des escaliers pour que la peur s'installe.

Mais il faut pas deux heures pour aller récupérer une valise non ?

Je retourne à l'intérieur, mais aucune trace de lui. J'ai l'impression de devenir folle c'est pas possible. Ma valise a elle aussi disparu, c'est à croire qu'ils se sont tous les deux volatilisés.

Bon de toute manière j'avais jeté mes vêtements les plus laids dedans, c'est pas une grande perte.

Alors que j'allais fermer la porte, je le vois remonter en trombe avant de fermer la porte derrière lui.

Saad - Ils sont là putain !

Il court à nouveau vers le balcon, puis se retourne après quelques secondes en s'adressant à moi.

Saad - On va devoir sauter pas le choix

J'habite au quatrième, la chute n'est même pas une option envisageable.

Saad - Allez monte sur mon dos si tu veux

Les coups d'autres personnes sur ma porte cette fois-ci fermée ne laissent rien présager de bon et ne cessent d'ajouter encore plus de stress à la situation.

- Attends j'ai pas de chaussures, fis-je avant de me retourner chercher une paire.

J'entends, de plus en plus fort, un petit bip qui devenait insupportable à mes oreilles.

Saad - Alma bouge toi !

BIP BIP BIP.

Saad - J'te prête mes chaussures si tu veux allez !

BIP BIP BIP.

Flou total, je ferme les yeux un bon coup et, quand je les ré ouvres, je ne vois que mon téléphone qui m'indique qu'il est l'heure de sortir de mon lit.

Donc c'était un rêve ?

Tout ce stress pour un putain de rêve ?

J'avais envie de l'écrire quelque part tellement il m'avait chamboulé. Allongée comme une étoile de mer, je me repassais le scénario en boucle dans ma tête. C'est dingue, mais j'arrivais presque à ressentir l'exactitude des sentiments éprouvés durant ma rêverie.

La chaleur de son corps contre le mien m'apparaissait si clair, que j'avais le sentiment qu'il était encore avec moi.

Et plus j'y réfléchis et plus je me rends compte que beaucoup de choses n'étaient pas logique.

Lui qui rentre chez moi juste en baissant la poignée, alors que la porte était fermée à double tour.

Mes cheveux qui ont poussés, alors qu'ils n'ont jamais été aussi courts que depuis ces quelques mois.

Il m'a aussi parlé du Cyclope qui vivait en dessous, alors que j'ai déménagé et que mes voisins sont pour la plupart des vieux.

Lui qui se trouve chez moi, puis qui apparaît des escaliers comme par enchantement.

" Monte sur mon dos " pour sauter du quatrième étage, j'lâche un p'tit rire tellement la scène est comique.

Déjà parce qu'il mourrait sous mon poids, et surtout parce qu'il a le vertige.

Ce n'est pas rare qu'un rêve m'apparaisse aussi claire quand même, mais j'ai l'impression que la scène n'a duré que dix minutes alors qu'il est presque 11 heures.

Puisque je ne travaille pas aujourd'hui, j'en profite pour rester poser dans mon lit en réfléchissant à tout et à rien.

Ma mère, je sais pas pourquoi mais c'est souvent vers elle que dévient mes pensées en ce moment.

Elle m'avait raconté que peu de temps avant de tomber enceinte de moi, elle avait été kidnappée lors d'une soirée.

Les assaillants lui avaient fait vivre un calvaire pour au final la vendre à une famille de français. Ca m'avait tellement choqué sur le coup, j'me souviens être devenue encore plus méfiante des gens. Si même en France les gens achètent d'autres personnes comme esclave c'est très grave.

C'est là qu'elle avait la connaissance de mon géniteur, qui avait périt peu de temps après dans un incendie si j'me souviens bien.

Mon père n'est même pas mon vrai père.

Ça t'en bouche un coin pas vrai.

J'ai toujours pris cela comme une raison de plus pour rendre ma mère fière, comme si c'était une obligation plus qu'un devoir .

J'me suis toujours demandé si elle avait pensé à l'avortement quand elle a découvert sa grossesse. Peu de femmes accepteraient de voir grandir en elle l'enfant naît d'un viol.

Alors quand elle me criait dessus pour des mauvaises notes ou autres étant petite, j'me disais qu'elle regrettait peut être de m'avoir gardé parce que j'étais nulle en maths.

Aux jours d'aujourd'hui, j'me rends compte que c'est stupide mais sur le coup ça me brisait le cœur.

Elle m'en avait parlé très tôt de tout ça, j'ai toujours été assez mature de ce côté.

J'me souviens que c'était à une période où on préparait la fête des pères à l'école, et que je n'avais personne à qui offrir mon petit cadre.

Ma mère m'avait alors expliqué que mon père était décédé dans un incendie, mais il m'en fallait plus. Plus je grandissais et plus je voulais des réponses claires et précises.

Quand elle m'a avoué qu'il l'avait fait sans son consentement, j'ai été profondément choquée du haut de mes 13 ans.

Aussi loin que j'me souvienne, Youness a fait partie de notre vie très tôt et il s'est toujours comporté comme un père exemplaire pour moi. J'me demande aussi si j'en serais capable moi, de prendre soin d'un enfant qui n'est pas le mien comme il l'a fait.

J'étais pas du genre à crier sur Youness à coup de « t'es pas mon père » bien au contraire. Je penses que j'ai toujours eu besoin de cette affection paternelle.

Après moi, ils ont essayé d'avoir d'autres enfant mais ça n'a jamais aboutit.

Et encore aujourd'hui, à mon grand âge, il continue de veiller sur moi.

-

Après une bonne petite séance de peinture sur mon visage, j'm'applique maintenant à choisir le rouge à lèvre le plus adéquat avec ma tenue.

J'ai rien de spécial à faire, juste des courses.

Encore marquée par ma petite escapade d'hier, je n'avais plus envie d'entendre parler de Russes ou je n'sais quoi au moins le temps que mes plaies cicatrisent.

En attendant, j'suis obligée de désinfecter et changer mes bandages tous les jours, chose qui me rappelle constamment ce tragique événement.

J'avais même pas pris la peine de regarder les informations à ce sujet d'ailleurs, j'voulais juste éviter d'en entendre parler et reprendre le cours de ma vie.

J'dois surtout me laisser le temps de réfléchir à un plan, et un vrai.

J'suis encore perdue dans tout ça à vrai dire.

J'tente des trucs qui n'aboutissent pas forcément, j'n'ai aucun moyen de rentrer réellement en contact avec les Russes et surtout j'n'ai plus de contact avec Saad depuis presque quatre mois ce qui est juste énorme.

Une fois arrivée au magasin, je sors la petite liste que m'a refilée l'une de mes voisines et attaque les courses.

Travail / maison, voilà ce à quoi se résume ma vie en ce moment. Ça fait tellement longtemps que je ne suis pas sortie avec une de mes copines, j'les ai toutes perdues de vue.

Alors sortir faire les courses pour ma voisine âgée venait mettre un peu de piment dans cette monotonie.

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- C'était avec plaisir Madame Yeon

Yeon - Tenez pour vous mademoiselle, pour vous remercier.

Disant celle, elle tend sa main vieillie par le temps vers moi, et me passe un billet de vingts euros.

J'ai insisté pour qu'elle le garde, mais elle refuse de sentir une dette pesé sur elle m'avait-elle répondu.

J'ai alors pris le billet, après l'avoir remercié, et suis remonté chez moi. J'irais me commander à manger plus tard.

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- Tiens, garde la monnaie fis-je en attrapant ma p'tite commande plus qu'appétissante.

J'tourne les talons, prête à me rediriger vers mon domicile quand je l'entends me demander de revenir.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Livreur - Pourquoi c'est écrit un truc sur ton billet ?

Curieuse, je lui prends des mains et le tourne d'un sens avant de voir l'inscription faites au stylo noir.

«  Je suis en vie . S »

A suivre ...

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Kisss mes poules 💋

@LaPiraterie

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