| CHAPITRE 44 🕘

« Aucune confidence, j'aime pas me confier, je porte une alliance, j'ai qu'une alliée. »

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| Sadek |

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Selem Wa aleykoum 🌹

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Tellement de questions à lui poser comme la manière dont elle en était venue à s'intéresser à moi, à nous, par exemple.

- On ? Mais c'est quoi tes intérêts là-dedans ?

Sinam - Y'a toute une petite équipe qui travaille en coordination avec moi, on est quatre en tout : celui qui me parlait dans l'oreillette s'appelle Tan, le pilote ici présent Tae-hee, Veronika notre correspondante en Russie et moi même.

Elle marque une pause, puis commence à chercher son sac à mesure que l'hélico perdait en altitude.

Finalement, elle se tourne vers moi en souriant puis me lâche :

Sinam - Oh comme d'habitude, une petite histoire de vengeance fit-elle en haussant les épaules avant de quitter mon champs de vision.

Je saute de l'hélico à mon tour, et tourne sur moi-même pour essayer de me faire une idée de l'endroit où il s'est posé.

Sinam – Tu viens ?

La voix semblait lointaine, mais je finis par repérer sa silhouette qui me faisait signe à une dizaine de mètres.

Je la suis sans réellement savoir où tout cela va me mener.

Mon cœur se serre comme un étau dès lors que mes pensées dévient vers Alma.

-

DANS LA PEAU DE YANIS ( frère de Saad )

-

| 1 heure plus tôt . |

-

Saad – Va à la voiture et prend le chèque, j'te rejoins dans deux minutes

Même pas le temps de lui demander " pourquoi " qu'il était déjà partit.

Je range le petit chèque dans la poche arrière de mon jeans, et me dirige vers ma voiture qui était garé à deux pattés de maisons au moins.

J'laisse la portière à moitié ouverte, et sors une cigarette que je porte directement à ma bouche avant de l'allumer.

Après avoir expiré ma première inhalation, je m'amusais avec le briquet sans me rendre compte que les minutes défilaient inlassablement et que j'en était toujours au même point.

Mais qu'est-ce qu'il fout c'lui là ?

[ . . . ]

- Il a gagné tout c'qu'il y avait à gagner Syeda, c'était impressionnant j'te jure

Syeda - Et il est où là ?

- J'sais pas, il m'a dit de l'attendre dans la voiture et qu'il allait pas tarder mais ça va faire une heure que je galère tout seul

Syeda - Chelou ça, tu veux pas aller voir c'qu'il en est ?

- Si si, j'vais sortir voir ça

Au même moment, mon téléphone vibre m'indiquant que j'venais de recevoir une notif.

" Fréro, c'était un coup monté, les agents de la sécu m'ont embarqué parce qu'ils ont trouvé des cartes dans ma poche, prend le chèque et rentre sur Montpellier j'vous rejoins dès qu'je peux "

- Oh putain de merde

Syeda - Qu'est-ce t'as ? Yanis ?

J'reste un moment ainsi, les yeux rivés sur mon volant et sans dire un mot.

- Syeda j'te rappelle demain dis-je en reprenant peu à mes esprits.

Syeda - Mais dis moi c'qu'il t'arrive avant

- Promis ma belle fis-je avant de raccrocher et de sortir de mon véhicule.

J'ajuste mon blazer, et me rends devant le Casino à la recherche de mon p'tit frère.

C'était bondé.

Des mecs, des meufs, des vieux et des moins vieux bref j'le trouvais pas.

J'finis par rentrer, quand j'tombe nez à nez avec le fils de pute qui l'a entraîné ici.

Il marchait escorté par deux mecs aussi balèze que moi mais j'le lâchais pas du regard.

- Il est où Saad ? je lui demande.

En guise de réponse, il tourne lentement son visage vers le mien d'un air hautain avant de continuer sa route.

J'le suis en répétant ma question jusqu'à ce que je vois une ombre tomber à toute vitesse d'en haut.

Une voiture s'arrête, les gens s'approchent et le fracas causé par le bruit des vitres qui explosent me fait sursauter.

J'm'approche à mon tour, quand j'entends le cri d'une femme qui me glace le sang.

Une masse étendue sur le toit d'une voiture de laquelle venait de s'extraire la conductrice.

Costard bleu pastel, exactement le même que celui que porte Saad.

- Mais non

Mon cœur se serre, et une énorme boule commence à se former dans ma gorge.

Plus j'm'approche, et moins j'entends c'qu'il se dit autour de moi comme si tout devenait flou autour de moi.

Une fois arrivé à son niveau, je reconnais direct sa coupe de cheveux parsemée de mèches plus claires, mais impossible de voir son visage qui a été le premier en contact avec la carrosserie de la voiture accidenté.

J'osais même pas le retourner pour voir.

Sans que je m'y attende réellement, les larmes se sont mises à couler d'un seul coup et wAllah que plus j'le regardais et plus ça m'faisait pleurer.

Mon frère, celui qu'j'ai vu grandir est mort sous mes yeux, alors qu'il y a moins d'une heure j'le serrais dans mes bras.

Petit à petit, j'entends les pompiers et les flics débouler d'un peu partout en me demandant de m'écarter.

J'ai jamais eu aussi mal au cœur, une vraie douleur physique comme s'il était en train de se briser en mille morceaux.

L'un d'entre eux se dirige vers moi, et me prends à part.

Pompier - Vous êtes parenté à la victime ?

Je voulais lui dire que oui, que j'étais son grand frère mais j'arrivais même pas à bien parler tellement ça tambourinait à l'intérieur.

Il semble l'avoir remarqué, puisqu'il m'emmène à l'intérieur d'un de leurs camions avant de refermer les portes derrière lui.

C'est pas possible qu'il soit mort, c'est vraiment pas possible.

Je parvenais pas à me faire à cette idée, mais il suffisait simplement que j'regarde où j'suis pour que la réalité me frappe en plein visage.

Que Dieu m'en soit témoin, j'm'en voudrais toute ma vie de pas l'avoir aidé avant.

J'aurais dû insister pour qu'on parte directement avec l'argent, j'aurais dû rester avec lui pour le protéger comme le grand frère que j'ai toujours été.

J'imagine même pas la réaction de ma famille quand ils vont l'apprendre, et encore moins celle d'Alma.

[ . . . ]

| 02h07 |

-

Peu à peu, j'arrivais à reprendre mon souffle mais la douleur était toujours présente.

Sans faire de détour, ils l'avaient directement amené à la morgue où une autopsie serait réalisé d'ici quelques heures.

Pompier - Vous vous sentez de revenir identifier le corps demain matin ?

Absolument pas, mais j'vais pas laisser quelqu'un d'autre de son entourage le faire à ma place.

Autant leur éviter ce traumatisme.

J'passe une main sur mon visage, et en profite pour me frotter les yeux que je sentais encore gonflés à cause des litres d'eau que j'avais déversés.

J'ai toujours prié pour que ce soit moi qui parte en premier, avant eux mais maintenant j'me rends compte d'à quel point c'est égoïste.

J'finis par m'endormir dans la salle d'attente.

-

POINT DE VUE D'ALMA

-

Quand j'ai appris la nouvelle, j'venais à peine de sortir de la douche.

J'ai d'abord marqué une pause, puis j'ai finis par m'asseoir sur la cuvette des toilettes de peur de perdre l'équilibre.

- Comment ça " il est mort " ? a été ma première réaction.

Yanis - On allait rentrer sur Montpellier, il venait de gagner une putain de somme mais il a dû retourner à l'intérieur du Casino pour récupérer un truc.

J'restais silencieuse face à tout ce qu'il me disait.

J'suis pas le genre à montrer c'que je ressens comme ça, mais j't'avoue que plus il parlait, et moins je parvenais à me retenir de pleurer.

- Mais Yanis on s'est fiancé y'a trois jours dis-je en me remémorant brièvement ce merveilleux instant. Il peut pas être mort ?

Yanis - J'sais, mais ... il ne parvient pas non plus à finir sa phrase, et expire bruyamment avant de poursuivre. J'reviens sur Montpellier d'ici quelques heures, on en parlera directement en face à face. Courage à nous.

Je pose le téléphone sur le rebord de la baignoire, et reste un très long moment à contempler le ciel bleu azur à travers la fenêtre.

Et au fond de moi, j'priais encore pour que ce soit une erreur et que ce soit juste une grosse blague.

Et tout cela même si Yanis avait été identifier le corps y'a quelques minutes.

Il n'existe même pas assez de mots pour décrire comment j'me suis sentie brusquement tomber dans un profond gouffre.

Comme si la vie ne méritait plus d'être vécu après cela.

-

POINT DE VUE DE SAAD

-

| 09 heures . |

-

Plus le temps passait, et plus je pensais à ma famille, et à Alma.

L'hélico nous avait posé au beau milieu de la cambrousse, non loin des agglomérations mais relativement en retrait.

La maison où je devais rester cloîtré pour le moment, ressemblait à celle d'un petit fermier mais sans les vaches et les cochons.

Une fois arrivé dans le salon, j'la vois en train de boire son café.

- Salut

Sinam - Ah bah c'est maintenant que tu te réveille la star ?

- La star ?

Sinam - Regarde

Disant cela, elle passe de W9 à BFMTV où on peut déjà voir les grosses bannières du " Flash infos ".

Avant que je commence à comprendre, j'vois une photo de ma tête s'afficher avec le titre " Le gagnant du jeu meurt dans de mystérieuses circonstances ".

- Mais c'est pas sérieux ...

Une vidéo d'un homme écrasé sur le toit d'une voiture, et vêtu du même costume que moi passe en boucle, après l'interview de celle qui semble être la conductrice du véhicule.

Sinam - On est fort hein fit-elle fière d'elle.

Mes premières pensées se dirigent vers mon frère qui se trouvait sur les lieux au moment du pseudo drame.

- Mais c'est qui le mec ?

Sinam - Un mec qui te ressemblait, et qu'on a croisé par hasard

- M'dis pas que vous l'avez tué juste pour faire croire à ma mort ?

Sinam - Bah si

Aucune émotion, elle m'avais débité cela sans aucune émotion, je crois halluciner.

- Mais t'es quel genre de meuf toi ?

Sinam - Le genre de meuf qui t'a sauvé la vie p'tit con fit-elle sans quitter son pc des yeux.

Mais est-ce que ma vie a plus de valeur que celle d'un inconnu ? J'en suis pas sûre, et quand bien même c'était le cas, c'est quand même à cause de mes conneries qu'il venait d'se faire buter.

Sinam - Accroche ton cœur, parce que avec c'qu'il nous attends ça s'ra pas le premier à y passer.

Ma tête dévie à nouveau vers la télé, quand elle poursuit.

Sinam - Ils vont finir par capter que c'est pas toi, avec les empreintes de dents. C'est plus qu'une question de temps avant qu'ils mettent tous les flics à ta recherche fit-elle sereinement.

- Et donc ?

Sinam - Bah t'as plutôt intérêt à vite quitter le pays rajoute-t-elle On t'a programmé un vol pour Séoul ce soir, tout ce dont tu auras besoin est là dedans.

Disant cela, elle me tend un petit sac noir dont je vide le contenu sur la table.

Passeport, fausse carte d'identité et même argent.

- Et après ça ?

Sinam - On va attendre que tu t'fasses un peu oublier, et on va continuer à voir les derniers détails avec l'équipe.

J'savais que ça sous entendait " impliquer Alma ".

Sinam - Ta fiancée est sous notre protection, et quoiqu'il arrive tu pourras garder un œil sur elle.

Quoique l'on puisse penser, ça me rassurait de voir que j'étais plus seul dans ce bourbier.

Savoir que je pouvais compter sur quelqu'un qui, visiblement, s'y connaissait beaucoup que moi en plan B m'offrait une certaine sérénité à laquelle je n'pensais plus avoir droit.

Je me cale sur le canapé pour profiter pleinement de ce petit moment de gloire éphémère.

[ . . . ]

| 18h37 | Aéroport Charles de Gaulle |

-

« Tu sais c'qu'il te reste à faire, prends ton avion sans t'faire remarquer et une fois arrivé là bas tu seras pris en charge par Tan. »

Je tire sur la petite valise qu'elle m'avait donnée pour l'occasion, et réajuste le sac de sport sur mon épaule.

Je me pose face aux écrans indiquant les horaires, et regarde si mon avion avait d'ores et déjà atterrit ou non.

Sachant que je suis censé embarquer dans trente-six minutes exactement, j'avais largement le temps d'aller me chercher à manger.

C'est en commençant à faire la queue pour montrer mon passeport - faux soit dit en passant - que l'impression d'être suivi s'est intensifiée.

Personne n'est au courant de ce qui trame, faut que j'arrête de psychoter.

-

Une fois arrivé à Séoul, je file récupérer mes valises avant de me faire rejoindre par Tan.

Tan - Saad ?

- C'est bien moi dis-je étrangement

Toute cette situation me paraissait irréelle.

Dire qu'il y'a peine deux jours j'faisais tranquillement les magasins sur les Champs avec ma petite fiancée.

En parlant d'elle, je préfère même pas imaginer leurs réactions à tous concernant ma mort.

Ça me fend le cœur de devoir leurs faire croire un truc aussi horrible, mais j'ai pas le choix.

-

POINT DE VUE D'ALMA

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On dit que la première étape qui succède à la mort d'un proche est le déni.

A suivre ...

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Alors ce chapitre les filles ?

Vos impressions sur ce qui va suivre ?

La tournure des événements vous a surprise ou pas du tout ?

Kisss mes poules 💋

@LaPiraterie

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