| CHAPITRE 41 🕕

" Je suis ton assurance vie, je donnerais mon âme si j'ai de l'amour pour toi . "

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| Alonzo - assurance vie |

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Ils sont déjà là.

Au lieu de descendre rejoindre l'ensemble des invités, je reste bloquée sur la première marche des escaliers en attendant que mon coeur se remette à battre d'un rythme normal.

Alors que je les entends tous discuter les uns avec les autres, j'me demande s'il vaille vraiment la peine que je descende les rejoindre.

C'est vrai quoi, ils ont l'air de bien s'amuser sans moi.

Non c'est sûre, j'suis sûre qu'ils vont kiffer leur soirée sans moi.

Je remonte dans mon ancienne chambre et attrape un pinceau et ma poudre matifiante que je viens ré appliquer pour la énième fois.

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir cuisiné, mais le fait est que j'ai l'impression d'avoir le visage huileux comme une plaquette de beurre.

Et ça me dégoûte.

Je trempe le pinceau comme si je cherchais à trouer ma poudre avec, puis le tapote - que dis-je -, je l'écrase sur mes joues et mon nez.

Bon Alma, faudrait p't'être te bouger le cul et descendre là m'intime ma voix intérieure.

Mais putain j'avais pas prévu que ce serait aussi stressant de les avoir tous chez moi comme ça.

En soit c'est rien d'anormal, juste mon copain accompagné de ses parents qui viennent demander ma main aux miens.

J'me sens tellement bête, mais encore plus maintenant que je sais qu'ils doivent tous se demander ce que je fais.

Je vais les rejoindre.

Plus tard.

Non maintenant.

Je pose la poudre et le pinceau sur la commode, éteins la lumière, et me place à nouveau sur la première marche des escaliers lorsque j'entends ma mère les prévenir qu'elle vient me chercher.

En descendant, j'entends mon père faire la conversation avec eux : " elle était là y'a deux minutes, j'penses qu'elle a eu peur ".

J'me sens incroyablement bête et gênée maintenant c'est fou.

- Allez Alma

Au moment où je m'apprêtes à passer par le couloir qui mène à l'arrière du salon, je parviens à avoir une vision d'ensemble sur tout ce joli petit monde débarqué spécialement pour nous.

Mon père discute avec le père et la mère de Saad, ma mère avec Saad et tout à l'air de se passer au mieux al hamdoulilah.

Finalement, je me rends compte que ce n'est pas si stressant que ça au final.

Je soulève un peu mon caftan, et saute sur les deux dernières marches qu'il me reste avant d'aller les rejoindre.

J'avais bouclé mes cheveux, et je m'étais maquillée le plus simplement possible pour l'occasion.

Sans oublier le fait que je devais ressembler à un morceau de plâtre avec toute la poudre que ma peau a ingurgitée depuis ce matin.

Mon père - Ah bah te voilà !

Je m'arrête un instant pour leur dire bonjour à tous, puis me voilà déjà en train de saluer ma futur belle-mère ainsi que mon futur beau-père.

Ils sont tellement différent de la représentation que je m'étais faite d'eux.

Sa mère est une jolie brune de taille moyenne, alors que son père est plutôt grand et baraqué à l'image de leurs fils.

Ils vont très bien ensemble.

Je file saluer sa mère qui m'ouvre instinctivement ses bras, et m'enlace chaleureusement dès lors que j'arrive à son niveau.

Nejma - Ça va ma fille ? Attends regarde moi fit elle en s'éloignant à peine de moi tu es encore plus belle que sur les photos

Entendant cela, je tourne la tête vers Saad dont le visage semblait rayonner en nous voyant ainsi.

Viens ensuite le tour de son père dont l'accueil est tout aussi chaleureux ; il se penche pour me faire la bise et place sa main sur mon bras d'un geste qui se voulait amical aussi.

Kader - Selem wa aleykoum Alma, c'est donc toi qui a demandé la main de mon fils ?

Je me mets à rire en entendant cela, et je confirme même si ce n'est pas vraiment ce qui s'est passé.

- Ah oui c'est bien moi

Je dis ensuite bonjour à Yanis et Sofia qui étaient venus spécialement pour l'occasion.

Je finis ensuite par Saad, le meilleur pour la fin.

Il se contente de m'embrasser sur le front, et je lui fais un petit câlin que j'essaye de ne pas trop laisser s'éterniser pour le coup.

On va ensuite s'installer dans le grand salon agencé par nos soins : Saad et sa famille d'un côté et la mienne de l'autre.

J'étais placée juste face à eux ce qui me laissait une vue dégagée sur lui.

Il était vêtu de son plus beau kamis blanc, et j'le trouvais encore plus magnifique que d'habitude.

Ses grands yeux noirs, ses sourcils épais, son petit sourire en coin et ses cheveux indisciplinés : tout me faisait kiffer.

Mais le mieux c'est ce qu'il est à l'intérieur.

J'ai toujours su que jamais j'pourrais tomber amoureuse d'un physique, de l'argent qu'il a dans son compte en banque ou même du genre de voiture qu'il a.

Non tu vois, moi c'qui me fait rêver c'est sa beauté intérieur, sa gentillesse, sa générosité, ses petites attentions, sa manière de réagir face aux événements, sa pureté et plus encore.

Plus je le regarde et plus j'me rends compte que c'est lui et pas un autre, c'est fou à expliquer mais j'me vois dans les bras de personne d'autres et j'ai entièrement confiance en lui.

Une confiance qui m'évite tout un tas de turpitudes et de doutes infondés, puisque de toute façon il sait ce qu'il perd s'il fait l'idiot avec moi.

J'n'avais d'yeux que pour lui pour le coup, et il était pas le seul à l'avoir remarqué.

Une vingtaine de minutes plus tard, voilà que les imams viennent d'arriver pour sceller notre union devant le tout puissant.

A l'origine, on avait parlé de fiançailles mais on s'est mis d'accord sur le fait que se marier religieusement était quelque chose de beaucoup plus concret.

Et puis n'oublions pas que ça fait des mois et des mois qu'on est dans l'illicite et, contrairement à ce que tu peux penser, ni lui ni moi étions particulièrement à l'aise avec cette relation.

Nous avions disposé les gâteaux, le thé et les boissons sur la petite table basse et j'étais maintenant installé près de mon père.

L'un des imams commencent à prendre la parole.

Imam - Selem wa aleykoum wa rahmattaluh wa barrakatu mes frères et soeurs, alors c'est pour vous unir tous les deux qu'on est réunis en ce jour ?

Saad - Oui c'est ça

Je te passe jusqu'au moment où nos parents nous ont demandés si nous étions d'accord où non, ma mère me l'a d'ailleurs demandé une dizaine de fois pour être sûre.

- Oui oui je le veux fis-je, déclenchant ainsi le fou rire de Saad et son frère Yanis.

Saad - Je le veux aussi fit-il en m'imitant

J'commence à rire sans réellement savoir pourquoi, et sans non plus parvenir à m'arrêter.

Les deux imams terminent une petite demi-heure plus tard, puis nous laissons la place aux festivités jusqu'à l'heure du dîner où tout le monde prend place autour de la grande table à manger.

Après le repas, j'aide mes tantes et ma grand-mère à débarrasser un peu puis, le temps qu'ils finissent de prendre le thé, j'invite Saad à sortir dans le jardin pour profiter de l'air frais.

L'ambiance à la maison commençait à être un petit peu étouffante, et j'avais besoin de me retrouver seule avec lui pour avoir son ressentis sur cette journée riche en émotions.

Saad - Tu t'rends compte qu'on est enfin mariés là

-

DANS LA PEAU DE SAAD

-

- Tu t'rends compte qu'on est enfin mariés là fis-je en expirant la fumée de ma cigarette.

Alma - C'est un truc de fou quand même

Dire qu'après tout c'qu'il s'est passé, maintenant elle est officiellement à moi pour la vie si Dieu le veut.

C'est un sentiment de malade quand même, voir que c'que tu fais c'est correct et surtout te rendre compte que t'es plus seul.

Quoiqu'il se passe maintenant elle sera là, avec moi.

J'ai toujours voulu me marier, faire les choses bien du premier coup et jeune mais j'ai jamais eu cette chance.

Le peu de meufs sur lesquelles j'suis tombé ne me correspondaient, quand bien même j'les ai apprécié.

Y'a jamais eu ce truc dans le cœur tu vois.

Puis y'a eu Alma, elle est arrivée dans ma vie et elle a tout chamboulé d'un coup sans que je m'y attende.

Mais j'savais comment m'y prendre quand même.

Enfin j'crois, faudrait que j'lui pose la question un jour.

J'lui ai beaucoup donné dès le début parce que j'suis comme ça.

Depuis qu'on s'est rencontré, c'est comme si elle avait rendue toutes les épreuves aisées pour moi.

Elle est du genre à beaucoup relativiser, et à toujours rester positive et ça m'fait kiffer.

J'essaye de prendre de ce trait de caractère, j'essaye de prendre d'elle en fait.

- T'es trop belle comme ça fis-je en m'attardant davantage sur son caftan.

Alma - Merci mon hobb ( mon coeur ) toi aussi t'es magnifique en kamis.

- T'es plus autant gênée qu'au début hein.

Alma - J'sais, faut croire que t'as réussis à me mettre à l'aise fit-elle en souriant.

Un p'tit silence s'installa entre nous, laissant ainsi place aux bruits des chouettes et des autres insectes vivant dans le jardin.

- Viens là fis-je en l'approchant de moi.

Elle pose instinctivement sa tête contre mon torse, alors que j'ouvre mes bras pour la laisser s'y installer au mieux.

J'en profite également pour lui faire un p'tit bisous sur le sommet de la tête.

Alma - Et au fait, t'as des nouvelles des Russes là ?

J'fronce les sourcils à l'entente de sa question : j'avais complètement oublié toute cette histoire.

On est mercredi, et tout se passe vendredi soit dans à peine deux jours.

- Toujours pas

Alma - Peut être qu'ils t'ont oublié

Ça m'étonnerai ça.

- Impossible, il oublie rien c'chien. Si j'ai pas eu de nouvelles, c'est sûrement qu'il veut me laisser croire qu'ils m'ont laissé tranquille.

Alma - J'avais fait des recherches un peu, sur toute sa bande là

J'bouge pas et reste à fixer le ciel étoilé en l'écoutant.

Elle a réussit à bien éveiller ma curiosité.

Alma - Boris fait partie d'un groupe mafieux en Russie, la Leninskaia, ils sont spécialisés dans le crime organisée et particulièrement liés à la vie politique du pays

- Ah ouais ?

J'me sentais très con de ne pas avoir pensé à faire des recherches avant.

Alma - Ouais, et ils sont vraiment très puissant dans leur genre.

- Et bah putain fis-je en marquant une pause dans quoi j'me suis laissé embarquer moi.

Alma - T'inquiète, après-demain c'est la dernière partie et t'en aura finie avec ces malades.

- J'espère que t'as raison.

J'le sens grave pas, non mais plus j'y penses et plus j'me rends compte que ça pue vraiment la merde cette histoire.

J'suis sûre qu'il va me faire un coup de pute à la dernière minute, un truc de malade que j'aurais même pas vu venir.

- Si jamais ça s'passe pas comme prévu, si ... s'il devait m'arriver quelque chose j'veux pas que tu t'en mêles ok ? J'veux pas qu'il t'arrive quelque chose à cause de mes conneries de gamins.

Elle ne me répond pas, ce qui m'oblige à lui reposer la question même si j'connais déjà sa réponse.

- Tu m'as entendu bébé ? J'suis sérieux, si y'a un problème Yanis m'aidera et j'ai deux trois collègues dans la police qui pourront me donner un coup de main mais toi jveux pas que tu t'en approches c'est d'accord ?

Elle acquiesce en émettant un son presque inaudible.

- T'as dit quoi ?

Alma - Hm

Hors de question qu'elle rentre encore plus dans tout ça.

Quant à moi, j'ai deux trois trucs à régler avec mon frère histoire de préparer au mieux la chose.

En parlant de lui, le voilà qui vient nous chercher.

Yanis - Les amoureux, y'a tout le monde qui vous attend là-bas

On s'lève d'un coup tous les deux, puis on se dirige vers le salon où rien n'avait bougé.

- On a pas vu le temps passer désolé fis-je en la laissant passer avant moi, et en lui ébouriffant les cheveux par la même occasion.

Alma - Eh

Mes parents s'étaient levés et avaient commencé à enfiler leur manteaux.

- Demain on s'fait une petite journée sur Paris ?

Alma - Ouais grave !

- J'passe te chercher à 9 heures, et comme ça le lendemain on rentre ensemble si ça te dit toujours ?

Alma - Bah bien sûre

Je l'éloigne un peu de nos familles, et j'en profite pour lui faire un p'tit bisous ce qui ne semble pas lui déplaire, bien au contraire puisqu'elle pose ses mains sur mes joues pour le prolonger jusqu'à ce que nous n'ayons plus de souffle.

Alma - R.I.P oxygène fit-elle en reprenant son souffle

- C'est toi qui m'a forcé, c'est limite si t'as pas aspiré mon âme aussi

Elle me regarde de haut en bas, et s'approche de moi pour essuyer le rouge à lèvre que j'avais sur la bouche.

Alma - Un grand garçon comme toi on le force pas répond-t-elle amusée.

J'me mets automatiquement à rire, parce qu'en vrai j'ai kiffé ça.

Avant qu'ils ne commencent à s'imaginer que j'l'ai séquestré pour lui faire des bébés, on décide de retourner dans le salon.

J'me dirige directement vers la porte, alors que ma mère me passe quelques petites boites hermétiques sorties de je ne sais où.

- Mais c'est quoi ça ?

Alma - Sûrement ma grand-mère qui vous passe d'la bouffe

En moins d'une dizaine de seconde, on s'retrouve tous près de la porte parés à rentrer dans notre hôtel.

J'ai beau avoir presque 27 ans, j'déteste toujours autant les " au revoir " qui s'éternisent comme maintenant.

C'est comme quand j'était p'tit, et que ma mère croisait une de ses copines au magasin : c'est limite si j'montais pas mon petit campement en attendant qu'elles terminent.

Soudainement, j'sens mon tél vibrer dans la poche arrière de mon pantalon.

J'le sors vite fait pour voir, quand j'vois juste un numéro en +33 tenter de me joindre.

Impossible pour moi de répondre maintenant, et puis si c'est important il rappellera.

Dès que je relève la tête, j'vois Alma en pleine conversation avec mon père alors que mon tél se remet à vibrer mais qu'une seule fois.

J'le sors à nouveau et j'tombe sur un p'tit message :

Demain, rdv à 22h au Casino de Paris. Profite bien de ta soirée, il s'pourrait bien que ce soit la dernière.

A suivre ...

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Le chapitre vous a plu mes belles ?

J'espère que oui, en tout cas j'vous retrouve d'ici la fin de semaine prochaine pour la suite❤️.

Kisss mes poules 💋.

LaPiraterie

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