| CHAPITRE 32 🕘

« Tu m'avais donné la confiance, j'ai pris la confiance . »

| MHD ft Orelsan - Le temps |


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Selem Aleykoum 🌹

-

C'est là que j'ai croisé son regard, il m'a sourit et j'savais la suite.

J'savais qu'ça devait être un gros bâtard comme tous les autres.

Le genre de mec qui t'souris histoire de bien réussir à t'attraper dans ses filets.

Le genre aussi qui ne va pas te lâcher d'une semelle tant que t'auras pas cédé une partie de toi même dans la bataille.

Ce genre même qui ne te calculera plus dès lors que tu commenceras à lui accorder de ton temps et de ta patience. 

Non décidément comme on dit, gentil n'a qu'un oeil.

Mis à part le groupe qui venait de rentrer, et les quelques personnes assises elles aussi en terrasse, il n'y avait personne.

Ça ne me dérangeait pas, bien au contraire.

Les minutes défilaient et me voilà bientôt en train d'attaquer ma glace.

Alors que je m'apprêtais à appeler ma cousine, je reçois un message d'Asnee qui m'annonce qu'il a une surprise pour moi.

Étonnée, je décide de l'appeler.

- Allô ?

Asnee - Ouais viens m'ouvrir j'ai une surprise pour toi 

- Ah ouais quel genre ?

Asnee - Le genre avec des poils roux

- T'as retrouvé mon chat ?

Asnee - Viens et tu verras ça par toi même

- Vas-y j'arrive d'ici une vingtaine de minutes

Asnee - Vas-y sonne chez moi quand t'es là

- Ça marche, merci

Je raccroche après cela.

Je sentais aussi mes lèvres s'étirer en un large sourire qui ne tarde pas à s'effacer de mon visage, dès lors que je vois à nouveau le garçon de tout à l'heure me faire les yeux doux.

Je ne le regardais même pas réellement, enfin, mes yeux étaient fixés sur lui mais mon cerveau n'analysait absolument rien.

Mon esprit était occupé à penser à la petite boule de poils qui m'attends chez Asnee.

N'empêche j'me demande vraiment comment il fait pour le retrouver, sachant que j'ai bien dû passer près de trois heures à le chercher autour de chez moi depuis sa disparition.

Étrange.

Je ramasse mon téléphone que je mets dans ma poche, je prends mes clés de voiture et je file vider mon plateau dans la poubelle prévu à cet effet.

Lorsque je me dirige vers ma voiture, j'entends comme des bruits de pas derrière moi.

J'enfonce donc ma main dans ma poche droite, là où se trouve mon taser, au cas où.

Je me retourne, presque prête à attaquer, et c'est sans surprise que je retombe sur le garçon de tout à l'heure.

? - Selem t'as une petite minute à m'accorder ?

- J't'écoute

? - J'vais pas commencer à t'parler chinois, mais j't'avoue que ça fait un moment que j't'ai remarqué et tu m'as tapé dans l'œil

- Ah rien qu'ça fis-je sereinement.

Il semblait légèrement pris au dépourvu, mais ne se laisse pas démonter pour autant.

? - Ouais j't'ai déjà vu plusieurs fois près de la place de la Comédie, mais t'avais l'air dans ta bulle et j'savais pas comment t'aborder fit-il un brin intimidé.

- Ah ouais, j'calcule pas les gens autour de moi

? - C'est c'que j'ai vu, dis moi y'a moyen qu'on aille boire un café tout les deux quand t'es libre ?

C'était maintenant à mon tour de me sentir prise au dépourvu.

- Ah j'sais pas si ça va pouvoir se faire

? - Regarde, j'vais pas t'forcer à venir mais au final t'as quoi à perdre ?

- Mon temps peut-être ?

? - Rire C'est vrai mais peut être que ça en vaut le coup non ?

? - Ah mais si t'es en couple j'comprends qu'tu veuilles pas 

- Non même pas

? - Ah bah voilà, ça nous engage à rien 

Une partie de moi se refusait à accepter, tout simplement parce que j'ai toujours eu l'habitude de refuser.

A force, c'est devenu comme un automatisme.

Mais une autre partie m'inciter à accepter, parce qu'au final c'est vrai que ça ne nous engage à rien.

- Ça marche alors 

? - Parfait, j'peux prendre ton numéro pour te contacter ?

Je lui énumère mon numéro d'un air certain, parce que c'est comme ça que j'me sens : certaine.

Il me remercie en souriant, puis tourne les talons avant de quitter mon champs de vision.

Je positionne ma deuxième jambe sous le volant, et pose les mains sur le volant avant de faire tourner la clé.

Je démarre et m'engage dans la voie rapide en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

Mais étrangement, cette confiance en moi ressentis quelques minutes plus tôt s'en était allé rapidement, pour laisser place à tout un mélange de sensations qui tentaient de se faire une place au niveau de mon fort intérieur.

Je me sentais à la fois gênée et perplexe.

Gênée, parce qu'en donnant mon numéro j'avais le sentiment de trahir Saad, même si je ne lui dois plus rien maintenant.

Je me sentais également perplexe, parce que le fait de lui avoir donné mon numéro ne me semblait plus une aussi bonne idée que ça après coup.

J'avais presque envie de faire demi-tour pour le lui reprendre.

Hm j'aurais mieux fait de le recaler comme d'habitude.

Une petite vingtaine de minutes après avoir quitté le fast-food, je finis par arriver sur le parking de ma résidence troisième âge.

C'est vrai qu'il n'y a pratiquement que des personnes âgés qui logent dans ces hautes tours, mais c'est plutôt agréable.

Au moins, je n'ai personne qui tient patiemment les murs de peur qu'ils s'écroulent en faisant le compte des entrées et des sorties des habitants.

Oh, et en ponctuant ces dernières par des remarques dont on se passerait volontiers.

Une fois que j'arrive au niveau de l'entrée, je sors mon badge et le pose sur le contact prévu à cet effet.

Ensuite, je me dépêche de monter les escaliers quatre par quatre, et je sonne chez Asnee avant même d'être correctement stable sur mes deux pieds.

Ce dernier m'ouvre si vite, que j'avais presque l'impression qu'il m'attendait derrière sa porte.

Asnee - Ah t'es là, viens entre

Un brin hésitante je le suis même si ma voix intérieur me conseille plutôt de rentrer chez moi.

- Pourquoi faire ?

Asnee - J'ai une surprise

Une fois arrivée dans ce qui semble être son salon, je m'attarde longuement sur la décoration peu présente.

Dès lors que mes yeux se posent au niveau des canapés, c'est toujours la même impression qui persiste.

En fait, c'est dans un état tel qu'on pourrait penser qu'il s'apprête à déménager en vitesse.

Les murs blancs sont vierge de toute chose, et une multitude de sacs jonchent les meubles.

Je remarque aussi qu'il ne semble s'encombrer que du stricte nécessaire : rien de farfelu ou de déluré.

Quoiqu'il en soit je n'ai pas le temps d'analyser plus, puisque le voilà qui retourne sa pièce à vivre devant moi à la recherche de quelque chose.

Il faisait des allers-retours d'un coin à l'autre, et je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir gênée.

Comme lorsque tu es chez une amie, et que celle-ci se fait gueuler dessus bien fort juste devant toi.

Oui c'est bien cela, je me sens comme de trop et j'en viens même à remettre en question ma venue ici comme si ce n'était pas fait depuis le début.

- J'peux t'aider ?

Asnee - Non non, normalement il est là j'l'ai vu tout à l'heure 

Il paraissait à la fois soucieux et stressé sans que je ne conçoive pourquoi.

Je me doutais bien qu'il était à la recherche d'un chat, mais je ne parvenais pas à comprendre pour quelles raisons.

- Bah attend, p't'être qu'il est partit dans les chambres ?

Voyant qu'il ne me répond pas, je m'aventure prudemment dans le reste de son appartement sans pour autant me mettre à fouiller comme la fouine que je ne suis pas.

Ne réussissant pas à mettre la main sur l'interrupteur, j'allume la lampe torche de mon téléphone pour regarder sous une fine armoire près du mur.

Au moment où je me penche pour attraper une espèce de petite perle en argent, je me fais brusquement surprendre par Asnee qui me hurle presque dessus.

Je me relève en douceur, et me retourne rapidement pour lui faire volte-face.

- Pourquoi tu cries ?

Asnee - J'voulais pas que t'ailles dans les pièces, j'viens de refaire la peinture

Disant cela, il me tend sa main tâchées de peinture blanche au niveau des doigts pour me prouver sa bonne foi.

- Ah j'y serais pas entré de toute façon fis-je encore plus mal à l'aise que tout à l'heure.

Asnee - Tiens, ton chat 

Il me tend une boule de poils rousse que je reconnais immédiatement.

Je lui prends des mains, et commence à lui caresser le sommet de la tête.

- Mais tu l'as trouvé où ?

Asnee - En rentrant du sport tout à l'heure, il rodait autour de l'immeuble

- Mais comment tu savais à quoi il ressemblait puisque tu l'as jamais vu ?

Asnee - Tu me l'avais montré en photo, et j'm'en était souvenue

C'est fou, j'ai cette impression qu'il me ment comme il respire mais d'une aisance si naturel que c'en est effrayant.

Le truc c'est que je ne lui ai jamais montré de photo de mon chat, puisque j'avais changé de téléphone peu avant sa disparition, et donc je n'avais pas pensé à en refaire d'autres.

Quoiqu'il en soit, je préfère feindre la naîveté et m'empresse de quitter son appartement au plus vite.

Sur le pas de la porte tout de même, une question me vient à l'esprit.

- Mais t'avais pas un chat toi ?

Asnee - Si mais il est mort

- Ah désolé pour toi

Asnee - Tu savais pas tranquille, bonne soirée !

- Merci 

-

DANS LA PEAU D'ASNEE

-

Tu penses qu'elle a compris mon stratagème ?

Non bien sûre, ça se voit qu'elle est tombé dedans les yeux fermées.

Mais j'suis déçu maintenant.

Je n'ai plus rien qui me permette d'exercer une pression sur elle.

Il suffisait que j'lui parle de son chat pour qu'elle arbore son sourire triste.

Maintenant elle va passer son temps à sourire.

J'aime pas ça.

J'aime pas les gens qui sourient tout le temps, ça m'agace.

Je me baisse pour atteindre le judas de la porte, et en profite pour regarder ses derniers mouvement jusque chez elle.

Qu'est-ce qu'elle est bonne.

Le genre qu'tu veux que dans ton lit.

Pour une nuit.

Une nuit de pure bonheur.

J'entends qu'elle ferme sa serrure.

Déception.

Je ferme ma porte aussi, et me précipite sur le balcon d'où j'ai une vue imprenable sur sa chambre.

Je me penche au maximum, et j'vois que les lumières de son salon viennent de s'allumer.

Les minutes passent et j'm'impatiente.

Elle fait chier à traîner autant.

Normalement dès qu'tu rentre chez toi, tu vas dans ta chambre te mettre en pyjama, c'est pas compliqué bordel de merde !

Ça y est, j'vois une lumière dans sa chambre.

Enfin.

Elle pose son sac sur le lit, et commence par enlever sa veste et son écharpe.

Elle enlève ensuite son sweat, puis elle le garde dans ses mains avant de changer de pièce.

Quel échec.

J'comprends que j'aurais le droit à rien de plus ce soir pas même un petit morceau de chair.

J'écrase ma clope sur le bord de la barrière, et le jette par dessus le balcon.

En me penchant, j'arrive presque à le voir s'échouer au sol.

Mais j'vois pas qu'ça.

En me concentrant sur l'appartement d'en dessous, j'vois deux pairs d'yeux qui ne me lâchent pas du regard.

Petit moment de panique quand j'capte que c'est moi qu'ils regardent ces deux bonshommes.

J'leurs fait un p'tit signe de la main, et j'rentre chez moi.

Avant d'aller rejoindre ma petite femme, j'décide de passer donner à manger à mes chats.

J'sors deux trois sachets, et j'les verse dans un petit bol qui se trouve au sol.

J'les regarde un moment, et j'finis par me casser.

J'ouvre ensuite la porte de ma chambre, et j'vois toujours ma beauté menottée au radiateur.

Quand elle s'réveille, j'vois bien qu'elle tente de se relever pour faire bonne impression.

Ça marche pas.

J'me baisse pour me mettre à sa hauteur, et j'lui attrape le menton avant de l'embrasser comme un aspirateur.

J'sais qu'elle déteste mais moi j'kiff.

Alors j'le fais quand même.

Une fois finis, j'la lâche et j'en profite pour m'essuyer le coin de la bouche avec ma manche.

J'ressors.

Non en fait, il fait trop froid.

Quoique, j'ai b'soin d'prendre l'air là.

J'mets ma veste, et j'sors mon paquet de cloque avant d'en enfoncer une dans mon bec.

J'descends les escaliers, et j'croise un d'mes voisins.

Enfin j'crois.

J'connais tout le monde dans cet immeuble, mais sa gueule à lui n'me rappelle rien.

J'le contourne, et j'poursuis mon chemin jusqu'à c'que j'l'entende me parler.

? - Alors, t'aimes ça mater les filles en cachettes hein ?

J'm'arrête net mais sans me retourner.

- Et toi t'aimes bien t'faire prendre par derrière par l'premier shlag venu de l'Est ?

Il ne me répond pas, et le pire c'est que j'étais même pas sûre que c'était lui.

- T'ouvres pas ta bouche et j'fais de même dis-je en me retournant.

J'le vois le visage ahuri : j'l'ai pris de court.

? - Pas de problème 

J'souris d'mon air le plus satisfait, et j'continue ma route sans me retourner.

À suivre ...

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Alors ça vous plait que j'approfondisse le personnage d'Asnee les filles ?

On commence à rentrer dans les choses sérieuse les filles, les prochains chapitres seront plus mouvementés 🔥.

Kisss mes poules 💋.

LaPiraterie

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