| CHAPITRE 30 🕖

« On peut tous faire preuve de violence pour voir qui la maîtrise le plus ; ils vont rire de moi si je te laisse vivre, ils vont pleurer si je te fume.»

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| Niro - Mens rea |

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Selem Aleykoum 🌹

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DANS LA PEAU DE SAAD

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Alma - Oublie moi

Elle claque la porte en faisant trembler les murs, et je regrette déjà mes paroles.

Un vrai connard, j'ai parlé comme un vrai connard et le pire c'est qu'j'le penses même pas.

Je tape un bon coup sur le matelas, et commence à arracher les fils qui étaient accrochés à mon bras droit.

Le scotch étirait ma peau et tirait sur mes poils ce qui m'arrache un petit cri de meuf.

J'voulais pas qu'elle parle aux flics, parce que s'ils commencent à mettre le nez dans mes affaires ils vont finir par tout découvrir, et c'est moi qui vais tout prendre.

Mes parties d'jeu sont pas légales, et les mecs avec qui je jouent ont tous trempés dans des trucs pas nets.

Si ça venait à se savoir, j'serai dans la merde jusqu'au cou et en partie parce qu'elle aurait parlé aux flics.

J'avais la haine, et j'l'a sentais monter en moi comme une sorte de nuée noire et dévastatrice.

Ça me prenait à l'intérieur, et ça s'agglutinait au niveau de mon cœur que je sentais de plus en plus lourd.

J'm'étais jamais sentis aussi mal de toute ma putain de vie, et j'sentais maintenant quelque chose couler sur mon visage.

Ah, des larmes, j'connaissais pas.

J'essuie vite fait ces dernières, et passe mes doigts sur les cicatrices qui ornaient ma joue droite.

J'avais encore plus le démon.

En y réfléchissant, j'étais presque sûre que c'était pas un accident, et vu la violence du choc,j'savais que c'était orchestré par l'plus grand des fils de chiens : Boris.

Il a voulu me tuer, et Alma a eu le malheur d'se trouver là.

J'vais prendre le temps qu'il faut, mais au moment venu, j'lui ferai un bon coup de pute qu'il sera pas prêt d'oublier.

Déjà là j'sais qu'il va faire l'amnésique, il va nier c'est sûre.

Mais tranquille, j'finirai par me venger.

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DANS LA PEAU D'ALMA

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Je mets les clés dans le contact, et démarre au plus vite afin de quitter ce putain de parking d'hôpital.

J'avais la haine contre lui, c'était un sentiment tellement fort que je me sentais gonflée à bloc.

Je regrettais chacune de mes paroles, chacun de mes gestes absolument tout ce que j'avais fait avec lui.

Le plus fou c'est que j'étais venue de bonne foi, pour faire plaisir à mon copain que je savais mal en point.

Je l'ai fait naturellement, et lui s'en prend à moi et me traite de taré en se basant sur ce qui me traumatise depuis des années ?

  Aimer quelqu'un c'est vraiment comme lui donner un 9mm chargé, pointé au milieu de ton front, et espérer qu'il n'appuiera pas sur la gâchette.

Je me sens vraiment comme la plus grande des idiotes, et qu'est-ce que ça fait mal à l'intérieur !

Un soudain mal de crâne me prend et me fait vaciller une demi-seconde, qui aurait pu m'être fatale si je n'avais pas ouvert les yeux à temps.

Au moment où  je reprends mes esprits, je manque de griller un feu rouge ce qui m'oblige à freiner brusquement.

Je me fais également klaxonner par une audi juste derrière.

Je me retourne violemment et lève ma main droite en criant.

- Oh c'est bon ferme là !

Le conducteur s'emporte aussi jusqu'à sortir sa tête de la voiture pour que j'entende mieux ce qu'il a à me dire semble-t-il.

N'ayant aucune envie de lui régler son compte maintenant, je ferme la mienne et démarre dès lors que le feu devient vert.

Je rentre chez moi sans faire de détour, et me cale devant la télé comme si de rien était.

J'étais toujours blessé mais hors de question de me morfondre comme une madeleine sous ma couette.

Un de perdus dix de retrouvés.

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[ . . . ]

|| Un mois plus tard . ||

Les semaines passaient et ne se ressemblaient absolument pas.

Mon implication au travail se faisait si forte, que j'avais obtenue une promotion qui voyait mon salaire augmenter de pratiquement 25%.

En plus de cela, j'avais commencé à fréquenter de nouvelles personnes à la salle de sport où je m'étais inscrite il y a deux semaines maintenant.

Saad et moi n'avions pas renoués parce que je ne me sentais pas prête à lui accorder à nouveau de mon temps et de ma patience.

Je m'étais réellement sentis blessé par ses paroles et, j'ai beau ne pas être rancunière, je ne voulais pas prendre le risque de lui tendre le bâton pour me faire battre à nouveau.

Syeda, ma cousine, avait emménager dans l'immeuble adjacent au mien ce qui nous permettait de nous voir quotidiennement.

Je n'ai eu aucune nouvelle de mon chat depuis deux mois maintenant, et j'avais même perdu espoir pour tout t'avouer.

Asnee, mon voisin, m'avait à nouveau proposer de sortir dîner ensemble dans la semaine et cela pour la énième fois au moins. 

J'avais finis par accepter, même si ce n'était qu'un simple dîner amicale pour moi.

Tout ça pour dire que j'aimais beaucoup ce nouveau train de vie dynamique, où se mêlent efforts et nouvelles rencontres.

Je vivais bien la séparation, même s'il m'arrivait de repenser à mon ex dans les moments d'ennuie.

Enfin, il est actuellement 17 heures et je me prépare pour aller à la salle avec mon voisin justement.

Je me surprenais moi-même, mais c'est vrai qu'il n'est pas méchant en fait.

Et puis ça me permettait de sortir, donc why not ?

Je range mon nouveau taser dans la poche de mon sac de sport, et lace mes chaussures avant de sortir rejoindre Asnee.

Il m'attendait sur le bord des escaliers, et faisait glisser son doigt sur l'écran de son smartphone.

Lorsque j'arrive, il lève la tête en souriant légèrement avant de descendre les marches trois par trois.

Une fois arrivée à sa petite Citroën 207, il démarre instantanément et nous nous rendons à BasicFit.

Asnee - J'connais un coach pour la boxe si ça te dit

Petit pincement au cœur à l'entente du mot boxe qui me fait penser à Saad.

- Ah bah t'as été rapide, et il est comment ?

Asnee - Dur, très dur même, mais j'lui ai dit que t'étais motivée

Étrangement, ça ne me rassurait pas du tout.

- Et il a un numéro pour que j'l'appelle ?

Asnee - Ouais, tiens attrape mon tel et regarde dans le répertoire, il s'appelle Malek

Ouh, un arabe.

Asnee- C'est un arabe, comme toi, tu t'sens fraîche ?

- Ouais grave ! fis-je ironique

Je me rend dans son répertoire, et défile parmi les nombreux numéros de téléphone puis je finis par tomber sur celui de ce fameux Malek.

Je clique sur le logo " appel " et porte le combiné à mon oreille en attendant une réponse.

Au bout de la troisième sonnerie, il finit par décrocher et c'est une voix gonflé de testostérones qui me répond.

Malek - Ouais Asnee ça va ?

- Ah non c'est pas Asnee c'est Alma

Malek - Ah j'vois, c'est de toi qu'il m'a parlé alors

- Ouais

Silence un peu gênant et durant lequel je n'arrêtais pas de regarder mes grimaces dans le rétroviseur.

Malek - Avant de commencer, j'ai l'habitude de voir mes clients autour d'un café histoire de voir à qui j'ai à faire

Surprise, je finis par accepter.

- Ah d'accord

Malek - C'est rien de chaud, c'est juste histoire d'apprendre à se connaître pour qu'tu sois plus à l'aise lors des entraînements

Il m'avait un peu plus convaincu j'avoue.

- D'accord, et tu veux que j't'envoie mon num pour convenir d'une date ?

Malek - Ouais vas-y, t'es libre demain ?

- Ouais toute l'après-midi

Malek - On dit à quinze heures, et tu me rejoins à la place de la comédie c'est bon ?

- Ça marche, à demain

Malek - Vas-y à demain

Je finis par raccrocher, puis je repose le téléphone d'Asnee là où il range ses pièces jaunes.

- Bon du coup j'ai rendez-vous demain après midi avec lui

Asnee - Bien ça, tu verras il est pas méchant comme mec

Je te passe le reste du trajet qui n'avait rien de bien intéressant.

Une fois arrivé à la salle, on s'est programmé une longue séance de deux heures qui m'a littéralement achevé.

L'établissement était plutôt bondé à cette heure tardive ce qui me dérangeait un peu à vrai dire, mais comme ce n'est pas la salle à mon père, je me contente de pédaler tout en la fermant.

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DANS LA PEAU DE SAAD

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Après une brève entrevue avec le Cyclope, me voilà de nouveau prêt à rejouer et cela dès ce soir.

Boris - L'accident t'as bien amoché petit avait-il concéder.

Il me regardait de loin avec sa fausse empathie qui m'donne la gerbe.

Comme les pseudos personnes qui semblent triste et inquiète pour toi alors qu'elles s'en battent royalement les couilles.

A chaque fois que mes yeux se posaient sur sa face de rat, j'sentais mes lèvres s'étirer en une mauvaise grimace.

Qu'est-ce que j'aimerai retourner dans son bureau de merde pour lui faire bouffer son cendrier jusqu'au dernier mégot.

Au lieu de ça, j'me retrouve encore une fois obligé à faire la pute.

Je m'installe autour de la table en bois massif, et me cale sur le dossier tout en grattant ma barbe d'un air occupé.

J'étais seul pour l'instant, mais je savais par habitude que les autres joueurs n'aillaient pas tarder.

L'un des sbires de Boris était planté près de la porte comme un chien de garde, et j'avais les yeux rivés sur cette dernière.

- Arrête d'me regarder de travers toi

Inutile de préciser qu'il n'a pas tourné la tête sur le moment, mais quelques secondes plus tard à peine comme s'il me disait fièrement " j'tourne la tête quand j'le décide et pas quand tu me demandes ".

- T'obéis bien fis-je en mâchouillant mon cure-dent.

Il ne réagit pas, et se contente de regarder droit devant lui.

Moins d'une dizaine de minutes plus tard, voilà que les deux portes s'ouvrent pour laisser apparaître trois hommes que je n'avais encore jamais vu.

Il prennent place autour de la table, et me tendent leur mains d'un air pressé.

Malgré le fait qu'ils avaient tous trois l'air de se connaître, l'atmosphère s'était tendu dès leur arrivé.

Moi j'reste posé comme je l'étais depuis le départ, et je les détaillais un à un.

C'est une manie chez moi d'analyser les gens, mais n'empêche que j'ai une mémoire des visages exceptionnelle.

Pour ce soir, j'avais un petit tas de cartes gagnantes sous ma cuisse droite que je comptais utiliser dès que le besoin se ferait sentir.

Après une bonne demi-heure à attendre, voilà que Boris et deux autres mecs nous rejoignent.

L'un d'eux se refusait à me lâcher du regard quand bien même je le regardais aussi fixement à mon tour.

- Y'a un problème ? fis-je en me redressant.

Boris - Qu'est-ce qu'il y a Saad ?

Je ne répond pas et attend que son acolyte me réponde ou au moins détourne le regard.

Il pose une  carte sur la table, et finit par tourner la tête.

Adrian - Il est impulsif le p'tit fit-il en riant

- Boris, calme ton acolyte fis-je sereinement.

Boris - C'est bon Saad, pas de problème

J'voulais me lever et lui baiser sa race à c'chien, j'sais même pas c'qui m'retient.

Finalement, j'décide de rester tranquillement assis sur ma chaise et j'aviserai à la fin de la partie.

[ . . . ]

|| Une heure plus tard . ||

J'ramasse les dizaines de billets que j'venais de gagner, et salue chacun des joueurs avant de me diriger vers la sortie.

J't'avoue qu'j'étais pas super serein vu le nombre de billets que j'avais gagné, mais surtout vu la réaction de certains des joueurs quand ils ont vu que j'avais raflé toute la mise.

C'est uniquement quand j'vois ma voiture de loin que j'commence à décompresser.

J'ouvre la portière d'un coup, j'jettes le sac sur le siège passager et je m'installe.

Dès qu'j'entends la portière se refermer j'me sens un peu moins stressé.

C'est pas parce que j'suis une p'tite flippette, c'est juste que vu le climat et la gueule d'la plupart des mecs j'ai juste hâte de rentrer chez moi.

J'mets la clé dans le contact et j'l'âche un rapide coup d'œil au manoir avant de quitter les lieux.

Au moment où j'm'engage, j'vois une ombre s'poser près d'une des fenêtres.

Je fixe un moment, puis voilà que le rideau s'affaisse et que la lumière s'éteint.

J'attends pas plus longtemps, et m'empresse de dégager de là au plus vite.

A suivre ...

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Sans vous mentir, c'est le chapitre le plus dur qu'j'ai eu à écrire tellement je bloquais dessus.

J'espère qu'il vous aura plu, et également que vous passez de bonnes vacances les filles ❣.

Kisss mes poules 💋

LaPïraterie

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