| CHAPITRE 28 🕔

«On vise les jambes on t'laisse viser la lune .»

💞

| Hornet la frappe  - Je penses à toi |

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[ Je vous conseille de relire les anciens chapitres pour mieux comprendre ce qui va suivre les filles 😊 ]

Selem Aleykoum 🌹

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- Ah vous avez un chat ?

Asnee - Oui, enfin j'en ai deux

- Ah ouais

Je me baisse pour ramasser un paquet de ficelle transparente, et lui tends.

Asnee - Merci beaucoup

Ses yeux passent de mon visages, au reste de mon corps sur lequel ils s'attardent.

Je ferme mon gilet d'un geste brutal.

- Tu veux que j't'aide à regarder mes seins ?

Asnee - Oh désolé, mes yeux ont déviés 

Je ne lui réponds pas et retourne chez moi, en prenant bien soin de fermer la porte à double-tour.

Je m'échoue sur le canapé, et allume la télé pour faire passer le temps.

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| Un mois plus tard | 23 septembre 201* |

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DANS LA PEAU DE SAAD

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Au moment ou j'ouvre les yeux, il est déjà 09 heures.

Je me lève d'un bond, et saute hors de mon lit prêt à entamer cette nouvelle journée.

Je ramasse un coussin qui traînait par terre, et m'essuie les yeux avant de descendre me faire mon café.

J'me cale sur le canapé, et garde les yeux rivés sur l'écran de la télé.

Ma tête finit par se poser sur la tache que j'ai retrouvé il y a deux trois jours.

Une sirène.

J'vois même pas à quoi ça fait référence.

Elle est nue, enfin presque, j'vois ses seins mais le bas est caché par sa longue queue.

Et le pire c'est qu'c'est dessiné au marqueur.

Toute cette surveillance, ces manigances et ces plans foireux dont j'étais le principale centre d'attention, commençaient sérieusement à me faire chier mais surtout à me faire flipper.

Sans que j'm'en rende compte, j'devenais leur cible, leur p'tite chose.

La sirène c'est le dernier truc que j'ai reçu, mais c'était loin d'être le seul.

J'en étais à presque cinq maintenant.

Ce soir j'lui dit que j'arrête tout, même si j'sais que j'vais encore plus me mettre dans la merde.

Le truc, c'est que tout ça a un énorme impact sur mon comportement et mon mental.

J'm'énerve vite, trop vite.

J'perds patience pour rien, j'ai envie d'embrouiller tout le monde et j'm'en prends même à ma famille.

J'peux pas continuer comme ça, j'ai l'impression que j'suis en train de foutre ma vie en l'air, et que rien ne s'arrangera avec le temps.

C'est bon dès ce soir, j'lui dis que j'arrête tout.

Quoique, d'un autre côté, si j'lui dit qu'j'arrête il va plus se gêner pour me niquer.

Il faut qu'j'la joue discrète, que j'essaye de faire les choses en toute discrétion.

Si j'commence à faire le fou, j'vais m'faire descendre.

Et j'ai pas envie d'me faire descendre tu vois.

J'avale la dernière gorgée de mon café plus qu'amer, et monte me doucher avant de me rendre au restaurant.

Sur la route, j'penses à toute sortes de choses inutile et futile, mais au moins ça me permet d'un peu oublier c'qu'il s'passe dans ma vie.

J'lâche un rapide coup d'œil dans le rétroviseur, comme j'vois souvent les acteurs faire dans les films.

Rien d'anormal, juste des voitures.

J'ramasse mon téléphone qui sonne, et regarde longuement l'écran avant de le laisser sonner.

J'ai même plus envie d'lui parler à elle, tout me paraît futile en dehors de mes problèmes.

J'en ai marre de perdre mon temps avec d'la merde.

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DANS LA PEAU D'ALMA

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Répondeur - Vous êtes sur la messagerie du 06 65 ...

Je raccroche en appuyant une dizaine de fois sur l'écran tactile de mon smartphone.

Je ne parviens pas à comprendre à quoi il joue, ça fait presque une semaine qu'on s'est pas vu, et ça ne semble même plus le déranger.

Il y a quelques mois en arrière, je me serais interdite d'insister autant pour un homme, mais le truc c'est que j'arrivais pas à laisser tomber comme ça.

Parce que ça y est, j'étais déjà tombé amoureuse de lui.

J'arrive pas à m'empêcher d'être mal quand il répond pas, et ça me rend tellement folle de savoir qu'il me prend plus au sérieux.

Petit à petit, je commençais à me défaire de lui.

Mais le fait de savoir qu'il était mal à cause de toute cette histoire de jeux d'argent, et de ces mafieux me mettaient dans un état d'impuissance que je ne supportais plus.

Je me sentais clairement inutile, alors que je ferais tout pour effacer ses problèmes d'un coup de baguette magique.

Je pose mon téléphone dans mon sac, et retourne à l'accueil de la banque où je travaille depuis un mois maintenant.

Toute ma journée se résume à accueillir, mais aussi conseiller sur les prêts, les comptes épargnes et j'en passes.

Aujourd'hui j'avais pas énormément de rendez-vous, alors je remplace Azumi, ma collègue japonaise, qui doit sûrement avoir oublié de se réveiller.

Ça ne me dérangeait pas, j'aimais bien être au contact des clients.

- Bonjour j'peux vous aider ?

Cliente - Oui j'voudrais prendre rendez-vous avec une conseillère, pour un compte épargne .

- Bien sûre, je peux vous proposer dès mercredi prochain avec moi-même ça vous va ?

Cliente - Oui, j'viendrais avec un d'mes enfants, c'est pour lui en fait

- D'accord, 14 heures ça vous va ?

Cliente - Parfait, à la semaine prochaine alors

- Oui au revoir !

[ . . . ]

| 15h35 |

Ma journée étant enfin terminée, je me rends maintenant à Sephora pour faire deux trois petits achats.

Je suis plutôt bien payé quand même, pratiquement 1500€ pour mon premier emploie je trouve que c'est plutôt bien.

Sachant que je gagnais à peine 700€ quand j'étais étudiante.

Gagner est un grand mot, je devais plutôt compter sur mes parents qui me fournissaient plus de la moitié, et ma bourse qui garantissait le reste.

Je me gare dans le parking sous-terrain du centre commercial, et prends le chemin de mes boutiques favorites comme l'habituée que je suis.

Je m'arrête donc à Zara et m'achète un long manteau en coton à imprimé princes de Galles, et un t-shirt orange basique.

Mes écouteurs vissés dans les oreilles, je me rends maintenant à Sephora où mon magasin préféré.

Je me fais immédiatement prendre en filature par l'un des vigiles, qui semblait presque décidé à m'assister lors de son shopping.

Sachant que j'avais besoin d'un nouveau fond de teint, j'accepte volontiers l'aide que me propose l'une des conseillères.

Elle m'entraîne vers la nouvelle collection Dior Backstage, et me présente les différents produits.

Conseillère - Alors là on est sur un fond de teint à la couvrance modulable et waterproof, donc parfait pour les saisons qui approchent

- Ah oui, j'peux avoir une petite application pour être sûre de la couleur ?

Conseillère - Bien sûre, installez vous au bar à beauté

Je m'installe, et me laisse démaquiller la joue gauche pour le test.

Conseillère - Ah, je penses que c'est trop foncé, bougez pas j'vais vous chercher la teinte en dessous.

En attendant qu'elle revienne, je balance mes pieds qui touchaient presque le sol.

Conseillère - Voilà j'penses que c'est bon 

Elle me tend un miroir, et je me mets devant les portiques de sécurité afin d'avoir une meilleure visibilité.

- Ah ouais, j'aime beaucoup 

Conseillère - Parfait, et vous aviez besoin d'autres choses ?

- Oui, j'voulais aller voir les nouveaux rouge à lèvre sans transfert matte

Conseillère - D'accord, n'hésitez pas à les tester sur votre main et à m'appeler si vous avez besoin d'aide

- Oui merci

Je me plante face au rayon, et commence à faire mon petit tri mental.

Le vigile s'était lui placé à moins d'un mètre de moi, et me voilà en train de swatcher les produits sur mon avant-bras gauche quand me vient une idée.

- Vu que vous semblez faire votre shopping avec moi, vous voudriez pas me prêter votre bras pour que je finisses de les tester ?

Vigile - Mais j'vous suis pas

- Vous êtes sûre ?

Vigile - Oui mais par contre, j'voudrais bien savoir si vous êtes célibataire 

- Ah bah non

Vigile - Dommage, bonne journée dit-il en souriant.

- A vous aussi

Voilà l'une des rares fois où  le garçon qui m'aborde n'insiste pas quand je refuse, c'est plutôt agréable.

Je finis mes achats, puis passe en caisse avant de quitter le magasin.

J'en profite pour passer à Auchan pour faire quelques petites emplettes, puis je rentre chez moi.

[ . . . ] 

Alors que je venais d'installer mon plateau repas sur ma table basse, je reçois un appel inattendu.

Je me lève en douceur, alors que mon cœur manque un battement quand je vois le prénom de Saad sur l'écran de mon téléphone.

Je penche la tête sur le côté, en me demandant si j'ai réellement envie de lui répondre ou pas.

Oh et puis j'ai rien à perdre.

- Allo ?

Saad - Ça va Alma ?

- Ouais tranquille

Saad - Ça te dit qu'on se voit ce soir ?

- Ah donc tu t'rappelles de mon existence ça y est ?

Saad - J'ai pas envie de plaisanter, rien qu'viens ça fait longtemps

- Mais t'es vraiment un malade

Saad - J'prends ça pour un oui, j'passes te chercher dans dix minutes

Avant que je ne puisses répondre, il raccroche.

Je crois halluciner le temps d'un instant, puis je me réinstalle comme si de rien était.

C'était presque comme s'il m'obligeait à le voir ce soir, et ce n'est pas quelque chose que je peux accepter en silence.

Moins d'une vingtaine de minutes plus tard, le voilà qui sonne à l'interphone.

- J'descends pas t'es un ouf

Saad - Alma allez, j'ai juste envie d'te parler

- Tu me calcules pas pendant une semaine, tu m'réponds plus et quand tu m'appelles j'dois t'obéir ? Mais t'es un cramé toi

Saad - Descend et écoute moi au moins, après tu verras c'que tu fais

Je marque une pause, en attendant la suite des événements.

Saad - Allez viens j't'attends dans ma voiture

Curieuse, je finis par accepter.

Sachant que j'étais en pyjamas, j'enfile un jogging gris, un t-shirt noir et une vieille paire de baskets.

Je prends mon téléphone, ferme la porte à clé et descend le rejoindre.

A peine arrivée dans le parking, je vois une voiture se démarquer en démarrant à toute allure, puis en s'arrêtant à un mètre de moi.

Audi noir ? Je ne savais même pas qu'il avait changé de voiture.

Il laisse les phares m'aveugler, alors que je contourne la voiture pour m'asseoir sur le siège passager.

Il se penche pour m'embrasser, mais je tourne la tête au dernier moment.

- T'as cru quoi ?

Il ne répond pas, et démarre en faisant vrombir son moteur.

Saad - Ça va le taff ?

- Ouais, bon t'as décidé de me dire c'qu'il t'arrive ou pas ?

Saad - Ah ouais c'est vrai

J'avais une multitude de questions à lui poser, mais je voulais aussi que ça vienne de lui.

Il est loin d'être stupide, mais il a une fâcheuse tendance à éviter les sujets qui ne lui plaisent pas en feignant l'ironie.

J'étais très énervé et je mourrais d'envie de lui hurler dessus, mais je m'interdisais de crier.

Voilà une bonne dizaine de minutes qu'il conduisait sans m'adresser un moment, et je regrettais déjà d'être descendu.

Au bout d'un moment, il s'arrête à une intersection, allume ses clignotants, et sors en s'excusant.

Saad - J'arrive de suite, j'dois passer voir un collègue.

- Mais t'es sérieux ?

Il avait déjà claquer la portière.

Je sors mon téléphone, et entreprends d'appeler la seule avec laquelle je pourrais parler de ça en toute liberté.

Syeda - Allô ça va ?

- Ah pas du tout, devine ou j'suis et qui est encore en train d'se foutre ma gueule ?

Syeda - Alors il t'a rappelé ça y est ?

- Ouais, il m'a proposé qu'on se voit, et là il m'fait attendre dans sa voiture parce qu'il devait parler avec son collègue.

Syeda - Mais il est sérieux ? Mais qu'est-ce que tu fous encore dans sa voiture ?

- J'sais même pas où on est, et il fait nuit

Syeda - Ah merde, et j'connais même pas encore la ville correctement pour venir te chercher

- Attends deux minutes, y'a un camion qui veut sortir par la ruelle qu'on bouche.

Disant cela, je pose le téléphone sur le pare-brise, et me glisse sur le siège conducteur où je fais tourner la clé dans le bolide pour démarrer la voiture.

Je fais un signe de la main au camion, et commence un demi-tour.

Au même moment, je me fais rejoindre par Saad.

- Fais le tour

Il ne se fait pas prier, et va s'installer à mes côtés.

Une fois que je suis face à la route, je m'engage dans la rue qui la surplombe.

- J'te rappelle Syeda bisous dis-je en raccrochant.

Après avoir tourné maintes et maintes fois, me voilà sur une route de nouveau normal.

Saad - Prend à gauche là 

Je suis ses indications, et me retrouve à passer sur un passage à niveau dont les barrières venaient à peine de se baisser.

Je freine brusquement en attendant que le train passe, quand tout à coup, je me fais coller par une sorte de grosse camionnette.

- Mais il veut quoi lui ?

Celle-ci fais demi tour aussi rapidement qu'elle est arrivée, et nous voilà de nouveau seuls face à la barrière.

Un train passe, sûrement suivit d'un second qui ne devrait plus tarder.

Saad - Alors, ça t'fais quoi d'conduire une Audi ?

- J'ai pas envie d'plaisanter fis-je en imitant ses propos.

Saad - Oh ça va tu ...

Soudainement c'est le choc, je me sens violemment propulsée en avant et ma tête cogne si fort contre le pare-choc, que j'en perds le souffle.

Je sens des débris de verres s'incruster dans ma chair, alors que j'ai l'impression qu'on me frappe violemment sur les poumons.

J'ouvre mes yeux qui se posent instantanément sur le côté droit du véhicule, où je vois le corps inerte de Saad à travers le pare-brise.

Je détache ma ceinture, sors du véhicule en titubant, et m'approche du capot ou gît le corps ensanglanté.

Je contourne la voiture, et pose mes mains sur son dos en tentant vainement de le réveiller.

Je commençais déjà à pleurer, et j'essayais tant bien que mal de le tirer de là malgré ma tête qui menaçait d'exploser.

- Saad, réveille toi !

Je lève les yeux vers la route, et vois deux hommes - tout de noir vêtus - sortir du camion en regardant de part et d'autres de la route.

A suivre ...

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Désolé pour l'attente encore une fois, mais j'avais plus du tout de motivation avec la rentrée. En tout cas, j'espère que le chapitre vous aura plu les filles 🌹.

KIsss mes poules 💋 .

LaPiraterie

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