| CHAPITRE 22 🕘

« Je remplace centimes par le sentiment mon coeur se transforme en billets . »

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| PNL - À l'ammoniaque |

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Selem Aleykoum 🌹

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? - Je m'appelle Boris, enchanté dit-il en me tendant sa main.

Si j'étais hésitante au départ, je finis par tendre moi aussi ma main même s'il m'effrayait un peu.

? - J'peux avoir votre prénom ?

Sachant qu'il n'avait toujours pas lâché ma main, je finis par me dégager d'un geste brusque.

J'ai la chair de poule en voyant les deux colosses postés près d'une voiture, et fixant la scène qui se jouait devant eux et dont j'étais l'actrice principale.

Je sais aussi que je devrais partir dès maintenant, mais j'ai comme l'impressions d'être hypnotisée.

Il y a quelque chose dans ses yeux, une froideur calculatrice qui me hérisse, en contraste avec son visage couleur porcelaine.

- Bon je dois y aller finis-je par dire.

Boris - A bientôt me dit-il en souriant

Une sueur froide dégouline le long de mon échine, sans que je parvienne à trouver quelque chose à lui répondre à la minute.

Je m'empresse de monter dans ma voiture, et quitte le parking après m'être faite saluée par cet homme.

Sur le trajet je suis énervé, mais sans réellement savoir pourquoi.

C'est vrai, ce n'est pas comme si j'avais été forcé à le saluer, mais je m'y suis sentie étrangement obligée.

Et puis cette histoire de porte-clé ne voulait toujours pas, elle non plus, quitter mon esprit.

Voilà presque trois jours que je l'ai perdu, et j'étais presque sûre que je ne pourrais plus jamais remettre la main dessus.

Étrange.

Enfin, j'augmente le volume de la radio et finis par rejoindre l'autoroute dans les dix minutes qui suivirent.

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DANS LA PEAU DE SAAD

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Dès que je quitte Alma après l'avoir embrassé près d'une dizaine de fois, je retourne à l'intérieur du restaurant.

Sofia - Ça y est, t'as finis de lui dire au revoir ? me demande ma sœur en plaisantant.

- T'as tes règles ou quoi ? Tu l'as pas lâché de toute la soirée putain

Yanis, mon frère, qui sentait la dispute arriver, nous proposa de poursuivre la soirée à l'extérieur.

Mais je n'en avais pas terminé avec ma sœur, que j'ai trouvé particulièrement exécrable ce soir.

Sofia - Ça va je rigolais, détends toi Saad

- Non ça va pas, j'suis là j'vous présente ma meuf et toi rien qu'tu t'fous d'sa gueule ? T'as pas honte ?

Malgré le fait que nous soyons presque en train de nous aboyer dessus, je ne pouvais pas m'empêcher de poursuivre.

Sofia - Saad t'es sérieux tu m'embrouilles pour une meuf qu'tu connais que depuis quelques semaines ?

- Mais réveille toi t'as 29 ans, et tu te comportes encore comme une gamine ! T'imagines si j'avais fait la même à Badr ?

Le reste de la famille était silencieux, ce qui me poussait encore plus à la terminer.

Ma sœur et moi avons toujours été plutôt complice, mais c'est vrai que j'avais toujours sentis qu'elle éprouvait une sorte de jalousie envers les filles que j'avais pu fréquenter auparavant.

Sauf que cette fois, je ne comptais pas la laisser s'en tirer à si bon compte.

Cette dernière semblait totalement abasourdie à l'entente de mes propos, c'est bien, j'ai réussis à lui faire effet.

Sofia - Ouais j'ai compris finit-elle par concéder

- Et Alma que ça te plaise où pas, tu vas la revoir donc fais en sorte de bien te comporter avec elle finis-je par dire avant de me lever de table.

Yanis - Tu vas où ?

- J'sais pas wAllah

J'embrasse ma sœur Selma au niveau de la tempe, et salue Badr avant de quitter les lieux.

Comme je m'y attendais, Yanis finit par me rejoindre.

C'que j'aime par dessus tout chez mon frère c'est sa maturité, et en voilà la preuve.

Il monte s'asseoir côté conducteur, et démarre sans poser de questions.

Je pose mon coude sur le rebord de la fenêtre, et laisse mon regard se perdre dans le vide.

Une vingtaine de minutes plus tard, nous voilà arriver devant un petit snack dans lequel nous avons toujours eu l'habitude d'aller.

Il se gare rapidement, puis nous détachons notre ceinture d'un même mouvement avant d'aller nous installer sur l'une des tables oasis bleues.

Yanis - Tu bois quoi ?

- Un coca frais s'te plaît

Yanis - J'arrive dit-il avant de s'engouffrer dans le petit établissement nocturne.

Je sors une clope que je mets dans ma bouche, avant de chercher un briquet dans les poches de ma sacoche.

Ça m'aide à réfléchir de fumer.

Je regarde les petits assis sur les bancs en bois au pied des immeubles qui nous encerclent comme de solide montagne.

Rien qu'ça rigole et ça s'bagarre, et j'en viens à repenser à mon enfance bloquée entre les murs de ces hlm sous côtés.

Pour moi, on a vite tendance à dénigrer les hlm, alors que la plupart des jeunes qui percent sont issues de ces milieux défavorisés.

J'ai pas à me plaindre, j'ai toujours bien vécu al hamdoulilah malgré ma grande famille.

Toujours eu de quoi manger sur la table, des nouvelles baskets que j'avais hâte de montrer à chaque rentrée scolaire, et des parents présents pour moi.

Même au lycée, j'étais bon élève.

Non vraiment, j'arrive pas à comprendre comment j'ai pu en arriver à travailler pour un mec de la mafia Russe.

C'est pas quelque chose d'anodin, et pourtant j'me retrouve mêlé à quelque chose qui me dépasse complètement.

Ça fait bientôt trois semaines, que j'en fais partie et malgré la thune que j'me suis fait depuis, j'arrive pas à assimiler l'ampleur de ma bêtise.

Il suffit d'une connerie de ma part, pour tout foutre en l'air dans ma vie.

Et Alma dans tout ça ?

J'commençais déjà à m'voir marié avec elle, mais c'est sûre que si elle apprend tout ça elle me dégagera aussi sec.

J'peux pas prendre le risque d'la perdre, mais d'un autre côté il m'est impossible d'annuler le contrat.

Tu n'peux pas mettre fin à un contrat avec le diable sans en subir les conséquences .

Et Boris il a beau avoir toujours été assez paternel avec moi, j'sais qu'il hésiterait pas une seule seconde à me faire sauter la cervelle.

Pour l'instant tout s'passe bien, mais j'peux pas m'empêcher de penser à plus tard.

Trêves de divagations, voilà mon frère qui revient avec nos boissons.

Yanis - À quoi tu penses ?

- À mes conneries

Yanis - Ouais, tu t'es mis dans une belle merde pov'con va

Je souris, et me cale contre le dossier en plastique de ma chaise.

Mes pensées s'entrechoquent dans un ordre qui n'a pourtant ni queue ni tête, et c'est tout naturellement que son image vient à apparaître dans ma tête.

J'aspire longuement la dernière bouffée toxique de ma cigarette, avant de la jeter puis de l'écraser du bout de ma chaussures sur le sol poussiéreux.

Alma, quelle femme incroyable.

Un regard et tu frissonnes, comme si du feu se dissimulait derrière ses pupilles couleur miel.

Je fais glisser mon doigt sur l'écran de mon smartphone, et défile afin de voir les anciennes photos qu'elle a pu poster sur instagram.

À chaque fois, plus d'une dizaine de commentaires, et je ne peux m'empêcher d'être en colère quand je tombes sur ceux d'hommes qui la complimentent.

J'sais qu'elle a eu une vie avant moi, mais ça m'rend fou de savoir qu'un autre a pu l'avoir dans ses bras, et cela même si c'est avec moi qu'elle est aujourd'hui.

Yanis - T'as finis de la regarder ?

- Laisse moi tranquille dis-je en riant

Au moment ou j'allais passer la photo d'Alma et de sa cousine, Yanis me demande d'arrêter.

Yanis - C'est qui elle ?

- Sa cousine, quoi elle t'plaît ?

Yanis - Elle est mignonne ouais

- J'demanderai des informations à Alma s'tu veux

Yanis - Vas-y, bon et sinon t'as bien fait d'lui parler à Sofia elle abuse wAllah

Je fronce légèrement les sourcils.

Yanis - Alma c'est une vraie femme pour toi Saad, laisse pas quelqu'un te dicter tes choix avec elle

- Je sais t'inquiète

Yanis - Et surtout pas maman

Ma mère, je l'avais presque oublié.

[ . . . ]

À cette heure avancée de la nuit, il n'était pas rare d'entendre les criquets chanter, et je commençais presque à tomber de sommeil dans la voiture.

Mon frère me dépose, et je le salue d'un geste fraternel avant de rentrer chez moi.

Une fois fait, j'ouvre la porte en me grattant les yeux, pour tenter de rester éveillé jusqu'à ce que j'atteignes mon lit au moins.

Sauf qu'en allumant la lumière, y'avait une petite pile de feuille sur la table basse mais j'me rappelais pas les avoir laissé là.

J'les attrape d'un coup, et fronce les sourcils en voyant des photos d'Alma et de mon frère, qui semblent dater de mon combat de tout à l'heure.

Je les regarde une à une, et mon cœur ne cesse de se serrer à l'idée qu'ils puissent être pris pour cible par ma faute.

Ça m'fait penser aux clichés que les détective privés envoient à leurs clients, qui soupçonnent leur conjoints d'adultère.

L'seul problème, c'est que j'ai rien demandé moi.

J'me gratte la barbe, avant de retourner les feuilles une à une pour voir s'il n'y a pas quelque chose écrit derrière.

Bingo.

Je finis par tomber sur une courte phrase écrite en français approximatif.

" Juste une mise en garde . "
C .

C comme le Cyclope probablement.

Je jette les feuilles sur le canapé, et compose son numéro avant d'inspecter chaque recoins de ma maison.

- Allô ?

Boris - Ça veut dire que tu as reçu ma petite surprise, très joli ta petite copine d'ailleurs me dit-il d'un air amusé.

- À quoi tu joues ? C'est quoi ces photos, tu me surveilles maintenant ?

Boris - Je surveille tous mes hommes petit

- J'ai pas fait de connerie pourtant, tu reçois la thune on est d'accord ?

Boris - Tu sais, j'ai beaucoup d'ennemis qui n'attendent que quelques infos d'une petite salope pour me tomber dessus, alors j'prends mes précautions c'est tout

Le " salope " m'a vexé j'avoue.

- Ouais bah j'en suis pas une

Boris -Tant mieux, j'veux juste m'en assurer

- Ouais

Boris - J'leurs ferai rien si tu restes droit avec moi

- Ok

J'finis par raccrocher peu de temps après.

J'enfonce mon téléphone dans la poche de mon short rouge, et sors inspecter le jardin histoire d'être sûre qu'il y a personne.

Comme ils ont pu s'introduire chez moi ?

Une dizaine de minutes plus tard, me voilà de retour totalement bredouille.

Je file au premier, et vérifie que les fenêtres soient bien fermées.

Aucune trace d'effraction apparente, et ça m'faisait plus peur qu'autre chose.

C'est bien c'que j'pensais, le seul moyen de me détacher de ce pacte c'est ma mort.

À suivre ...

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Désolé pour l'attente, j'ai supprimé le chapitre 2 fois avant d'être totalement satisfaite de mon travail 😅.

Sinon, ça vous plait que j'écrives dans la peau de Saad de temps en temps ou pas ?

Kisss mes poules 💋

@LaPiraterie





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