| CHAPITRE 15 🕔
« Tu voudrais sécher mes larmes, mais il y a bien longtemps que je ne pleure plus. »
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Selem Aleykoum 🌹
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Lui - assise
Alors que je pose mon derrière sur le canapé, je le vois fermer doucement la porte sans pour autant me lâcher du regard.
Je me cale sur le canapé en m'étendant de tout mon long pour m'étirer.
- J'peux savoir c'que tu m'veux ?
? - Ferme ta gueule deux minutes
J'le quittais pas des yeux ce fils de chien, et je réfléchissais déjà à la manière dont j'allais pouvoir me débarrasser de lui.
Au bout d'un moment, il double clique sur le clavier de son vieux téléphone, et relève la tête vers moi d'un air qui se voulait sans doute menaçant.
? - Bouge d'ici et j't'arrache les yeux
Disant cela, il quitte mon champs de vision pour se faufiler hors de la pièce.
Pour ma part, je ne prends pas la peine de lui répondre et tourne la tête en direction de mon chat qui s'amusait à faire des allers-retours entre le couloir et le salon.
Si j'étais effrayé au départ, je t'avoue ne plus rien comprendre de la situation.
Déjà je me demande comment il a pu s'introduire chez moi sans faire une seule entaille sur la serrure, où sur les vitres.
Et deuxièmement, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il me veut.
Voilà maintenant une heure que j'avais les yeux rivés sur son sweat-shirt, dont le vent faisait virevolter le tissu sombre, et je réfléchissais toujours autant aux issues qui s'offraient à moi dans cette étrange situation.
Essayé d'attraper mon sac pour en extirper mon tazer ? Bien trop risqué, cet homme à l'air habitué à ce genre de séquestration.
Je ne vais pas nier le fait que je suis un brin effrayée, mais parallèlement à cela, j'ai toujours su maîtriser mes peurs afin de les transformer en adrénaline pour m'en sortir.
Malgré la distance qui me séparait du balcon où il se trouvait actuellement, je parvenais assez aisément à entendre des bribes de la conversation qu'il entretenait avec son interlocuteur.
Une phrase finit par retenir mon attention.
? - Aucune idée, t'sais pas s'il est sortit là ?
Il avait une voix rauque qui s'alliait parfaitement à son imposante carrure ébène.
? - Donc j'la bute comme c'tait prévu ?
Alors que je commençais à réciter la shâhada les yeux rivés sur la table basse, ceux-ci dévient sur l'ombre de mon chat qui se dandinait paisiblement jusqu'à la fenêtre du balcon sans faire attention à mes chuchotements menaçant.
L'homme se retourne un moment et me toise, sûrement en se demandant à qui je parle.
? - J't'ai dit que j'voulais pas t'entendre t'es sourde ?
- J'parle à mon chat ça va
Il se retourne après m'avoir furtivement dévisagé comme on le ferait pour une folle.
En réalité, j'avais peur que sur un moment d'impulsion, il attrape ma grosse boule de poils et la jette par dessus bord.
C'est alors que me vint un éclair de génie.
Profitant d'un moment d'inatention de sa part, je me lève en douceur dans le but de m'approcher de la fenêtre du balcon.
C'est vrai, et si c'était moi qui finissais par le pousser par dessus le balcon ?
Alors que je pensais pouvoir m'en sortir sans me faire prendre, le voilà qui raccroche et s'apprête à se retourner, quand je le devance et cours fermer la fenêtre.
A ce moment là, tout se joue en moins d'une fraction de seconde : il court à toute vitesse et frappe avec rage dans la vitre que je venais de fermer, ce qui me fait reculer, complètement apeurée .
Je me relève sans perdre de temps après avoir trébuché sur un oreiller qui traînait là, et attrape mon sac en pleine course.
Malgré la paroi de verre qui nous séparait, j'entendais sans difficultés toutes les obscénités qu'il me hurlait.
C'est alors que je me met dos à lui pour ouvrir, quand une balle vient se loger non loin du judas de la porte.
Je regarde le trou qui se trouvait à moins de dix centimètres de mon visage, et ouvre la porte d'un geste maladroit pour quitter mon appartement.
N'ayant aucune envie d'attendre l'ascenseur, je finis par descendre les escaliers en courant.
Je me demande d'ailleurs comment j'ai fait pour ne pas tomber.
Une fois sortie, je cours jusque ma voiture et l'ouvre avant de démarrer en trombe vers je ne sais où.
Je finis par me garer près d'un petit Casino.
Je n'avais absolument aucune idée de qui appeler dans cette situation, alors j'ai composé machinalement le numéro de la seule personne qui, je le savais, allait pouvoir me venir en aide : Saad .
Il décroche au bout de mon troisième appel, à demi haletant.
Saad - Alma, ça va ?
- Ça va pas du tout Saad, en rentrant chez moi y'avais un mec armé j'sais pas c'qu'il m'voulait !
Saad - Respire doucement, et explique toi
- J'sais pas, il m'a menacé avec son arme et m'a ordonné de m'asseoir avant de passer une heure au téléphone
Je le sentais de plus en plus énervé.
Saad - Et t'es où là ?
- Dehors, j'l'ai enfermé sur mon balcon mais ça m'étonnerait pas qu'il ait réussit à s'enfuir
Saad - Reste là où t'es, j'suis chez toi dans cinq minutes
Je soupire de soulagement et raccroche après l'avoir remercié.
Ainsi assise dans ma voiture, j'avais calé mon coude sur le rebord de la vitre et j'avais ma tête posée sur ma main.
Heureusement qu'il est là.
Oh mais j'y penses, je n'ai même pas pensé à prendre mon chat avec moi !
Et s'il lui avait fait du mal ?
Non j'en doutes, connaissant mon chat, avec le boucan que j'ai fait, il a dû aller se cacher dans la douche comme il a l'habitude de faire quand il m'entend allumer l'aspirateur.
Moins d'une petite dizaine de minutes plus tard, j'ai droit à un coup de fil de Saad qui m'annonce qu'il est en bas de chez moi.
Je tourne la clé dans le contact, prête à retourner chez moi pour le rejoindre.
En arrivant, je remercie Dieu d'avoir un appartement qui ne donne pas sur le parking, sans quoi j'aurais pu être une cible facilement atteignable par le balcon.
Je repère la voiture de Saad garée non loin de la mienne, et entreprends de remonter par l'escalier.
Une fois arrivée en haut, je remarque que le couloir est plongé dans le noir, et que seul un mince filet de lumière, provenant sûrement de mon salon, éclaire le tout.
J'avance, hésitante comme rarement je l'ai été et dégaine le tazer que j'avais préalablement allumé pour m'éclairer.
En arrivant dans mon salon, je vois uniquement la fenêtre du balcon brisée en mille morceaux.
- Saad ?
Aucune réponse.
Je ne me sentais plus en sécurité dans cet appartement, dont l'agencement me paraissait désormais étrangement inconnu.
Un mauvais pressentiment commence à s'emparer de moi, sentiment qui disparaît dès lors qu'il me répond.
Saad - Viens, j'suis dans ta chambre
Je me rends dans la chambre presque en courant, et le voilà qui se retourne en enfonçant quelque chose dans sa poche.
Yanis, son grand frère, était là également.
Saad - Il était déjà partit quand on est arrivé
Je reste debout tout en croisant mes bras sur ma poitrine, et en m'appuyant contre le mur.
- C'est quoi ce merdier encore
Il détourne le regard d'une manière si furtive, que j'aurai pu presque passer à côté.
- Qu'est ce que t'as ?
Saad - Rien
- Dis
Saad - Mais rien, t'es chelou Alma
Je n'insiste pas plus, puisque je sais pertinemment qu'il ne me dira rien.
Son frère qui n'avait rien dit jusque là, s'approcha de la porte en me proposant d'aller chez Saad pour la nuit.
Saad - Il a raison, fais tes affaires et viens chez moi pour quelques jours le temps que ça se calme
Je réfléchis un moment, avant de me rendre compte que ça ne serait peut-être pas une si mauvaise idée .
Quand on est ensemble, il arrive assez aisément à se contrôler et à contrôler ses hormones, donc je n'ai aucune gêne ni aucune appréhension de ce côté là.
C'est vrai, un homme de cet âge là a tendance à avoir des envies que je comprends mais que je ne partages pas.
Quoiqu'il en soit, il sait qu'il n'obtiendra jamais rien d'intime avant une union devant le tout puissant.
Je suis loin d'être parfaite, mais s'il y a bien quelque chose que j'ai retenu, c'est que la virginité d'une femme est la chose la plus précieuse.
Et puis je ne me sens pas de passer la nuit chez moi, après ce qu'il venait de se passer.
- Ouais d'accord, laisse moi quelques minutes
Avant qu'ils ne quittent tout deux ma chambre, voilà mon chat qui refait son apparition.
Je relève la tête vers mon copain, même si j'arrive d'ores et déjà à imaginer son expression.
Saad - Vas-y prends le
Je lâche un léger rire moqueur : comme s'il avait réellement le choix.
Ils finissent par sortir de ma chambre, afin de me laisser préparer ma valise en toute tranquillité.
Je prends quelques vêtements, ma trousse à maquillage et trois paires de chaussures afin d'avoir le choix.
Je finis ensuite par entreposer les croquettes et la gamelle de mon chat dans un grand sac griffé Leclerc, avant d'enfermer ce dernier dans sa boîte.
Je sort l'ensemble de mes bagages dans le couloir, et jette un dernier regard à mon appartement dans lequel je n'ai même pas la force de faire un brin de ménage avant de le quitter.
En arrivant devant l'ascenseur, j'ai l'impression de les interrompre en pleine discussion.
Cette ambiance, ajoutée aux messes basses qu'ils ne cessent de se faire me pèsent de sorte que je commence à avoir comme un nœud au fond de la gorge.
Yanis attrape ma valise, avant de rentrer dans l'élévateur, puis c'est au tour de Saad de prendre le cabas que j'avais posé à mes pieds.
Saad - Tout va bien Alma ?
Je le regarde un court instant, puis finis par lui répondre par l'affirmative.
- Oui mentis-je avant de m'engouffrer dans l'étroite chambre métallique.
Hélas, qui aurait pu savoir à ce moment, que ce premier mensonge serait la première pièce maîtresse de l'édifice que constituerait postérieurement mes affabulations ?
À suivre ...
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Des petites idées de ce qui va se passer par la suite les filles ?
Suite rapidement insh'Allah mes poulettes, merci de continuer à lire et surtout commenter vous me donner vlaaa la motivation cœur sur vous toutes ♥.
Kisss mes poules 💋.
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