| CHAPITRE 12 🕚

« J'en veux une qui m'écoute, qui m'apaise et qui me comprenne. »

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Selem Aleykoum 🌹

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DANS LA PEAU DE SAAD

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- J'crois qu'j't'ai dans la peau

Je marque une pause, et jette un œil incertain dans sa direction.

Alma - Ah ça y est tu me kiff déjà ?

Mais qu'est-ce qu'il m'a pris d'lui dire ça moi aussi ?

- J'crois bien que ouais

J'attendais une réponse de sa part, ou du moins quelque chose qui me montre qu'elle est, elle aussi, attachée à moi, mais j'ai rien eu.

Après, j'lui ai pas dit ça pour avoir une déclaration de sa part, mais j'm'attendais à un petit truc quand même.

- Vas-y j'y vais, j'suis gêné maintenant

Elle rit de sorte à me faire voir toute sa belle dentition.

Alma - Reste si tu veux

- Rester dormir chez toi ?

Alma - Bah si tu t'sens pas de conduire, y'a pas de soucis

J'la regarde un moment avant qu'elle poursuive.

Alma - Sur le canapé bien sûre

J'la reconnais bien là.

Je claque la portière avant de fermer ma voiture, et de l'attraper par les épaules.

Avant de commencer à m'attacher à elle, je savais très bien à quel genre de femme j'avais à faire.

Elle a le cœur cadenassé, mais j'arrive pas à comprendre pourquoi.

Quoiqu'il en soit, j'suis prêt à attendre le temps qu'il faudra parce qu'elle en vaut la peine.

[ . . . ]

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DANS LA PEAU D'ALMA

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| Le lendemain matin | 11H00 |

Au moment où mon réveil m'extirpe des bras de morphée, je me repasse le rêve que je viens de faire.

J'aime cette sensation de flou lorsque tu ouvres les yeux, tu sais, celle où tu sens les restes de ton rêves s'évaporer, alors que tu t'obstines à vouloir en récupérer ne serait-ce que le plus infime détail.

Et puis paradoxalement, je me sens bien .

Alors je restes un moment ainsi, allongée dans mon lit, en me demandant s'il vaille vraiment la peine que je me lève pour aller au cabinet ou non.

Puis je me souviens que ce stage est important pour la validation et l'obtention de mon diplôme, alors bien évidemment, je finis par me lever à contrecœur.

La comptabilité n'est pas une matière aussi barbante qu'elle peut le sous-entendre, j'aime cette logique implacable qui me donne l'illusion que chaque donnée doit être à sa place au risque de tout recommencer.

Et puis, j'ai toujours rêvé de travailler dans le domaine de la finance, sûrement à cause des nombreux films en rapport avec cette thématique.

Je peux aisément te citer le loup de Wallstreet, ou encore The Big Short qui n'ont fait que me conforter dans mon ambition au fil de mes années d'études.

Soudainement en pleine forme, je me souviens que Saad a dormit sur le canapé, après que nous ayons passé une bonne partie de la nuit.

Ou plutôt ce qu'il en restait, vu l'heure tardive à laquelle nous étions rentrés.

Je bondis hors de mon lit, et enfile mes chaussons avant de me rendre dans le salon.

Une bonne odeur de thon me parvint jusqu'aux narines, et me fit presque immédiatement me rendre dans le salon pour découvrir qu'elle en était l'origine.

Peut être qu'il s'est décidé à me cuisiner un bon petit plat qui sait ?

J'arrive au lieu fatidique, mais c'est avec déception que je vois mon chat se régaler avec son petit bol de miette de thon .

- Tu veux pas m'en donner un peu non ?

Il redresse curieusement la tête, puis miaule avant de continuer à se remplir le ventre.

Je retourne dans le salon, mais aucune trace de mon invité.

Alors déjà qu'il ne me prépare même pas mon petit-déjeuner, le voilà qui quitte mon appartement sans même me prévenir.

Au moins il a eu l'amabilité de ranger et plier les draps qu'il a utilisé, et heureusement pour lui.

Je décide de filer directement sous la douche sans passer par la case " manger " pour une fois.

Aujourd'hui j'ai une journée plus que chargée, tout d'abord je dois me rendre au cabinet d'expertise comptable pour ramener ma convention, ensuite je dois laver ma voiture, et pour finir, ma cousine Syeda devrait arriver en début de soirée.

Une fois que je sens le jet d'eau tiède couler le long de ma colonne vertébrale, je ramasse mes cheveux en arrières et ouvre ma bouteille de shampoing, avant d'en faire glisser une bonne quantité sur ceux-ci.

Je mousse, je masse, je coiffe et frotte avant de passer au rinçage, et après avoir finis de me raser les aisselles et de me laver le corps.

J'ouvre la porte coulissante, et attrape une serviette pour me sécher.

Ça de fait, je m'habille ||

Ensuite seulement, je me maquille comme j'ai l'habitude de le faire quotidiennement

" Saad - Appel entrant "

Je décroche sans le faire patienter.

- Allô ?

Saad - Alma, ça va ?

- Bah oui et toi ?

Saad - Tranquille, t'as déjà mangé ?

- Bah non, vu que tu m'as pas fait à graille dis-je d'un ton emplit de reproche

Saad - J'étais en retard pour le taff, c'est pour ça j'ai bougé vite

Je trempe mon pinceau dans le bronzer et en applique sur mes joues.

Saad - En parlant de ça, j'suis en pause dans trente minutes, on mange ensemble ?

Yes, j'aime beaucoup quand il prend des initiatives.

- Ça marche, et il est où ton restau ?

Saad - C'est 5 rue four des flammes, il s'appelle l'idée saveurs la façade est noir et il y'a une baie vitrée

- Ok, j'y serai dans trente minutes

Saad - Eh Alma ?

- C'est bien moi jusqu'à preuve du contraire fis-je en me concentrant pour appliquer le mascara

Saad - Mets pas quatre heures à te maquiller, j'ai faim moi

- Bah t'as qu'à manger

Saad - Bah t'as qu'as rester chez toi alors

- C'est c'que j'vais faire

Saad - Dans trente minutes j't'attends

- On verra ça

On se chamaille une petite minute encore, avant de raccrocher.

Je finis d'appliquer mon rouge à lèvre, puis je m'attache les cheveux en un chignon bas et serré.

Ensuite seulement, je descends dans le garage, et direction le fameux restaurant ou monsieur travaille.

[ . . . ]

En arrivant devant l'établissement, je décide de prendre la devanture en photo pour la mettre sur snapchat, mais j'ai le malheur de prendre un vieil homme par erreur.

Par erreur est une grande expression, c'est plutôt lui qui est passé dans le cadre d'action tel un jnoun.

Alors que je regardais ma prise, j'entends une voix se rapprocher de plus en plus de moi.

? - Eh mademoiselle ?

Je lève la tête d'un air légèrement blasé.

- Y'a un soucis monsieur ?

? - J'ai vu que vous aviez pris une photo, je ne suis pas dessus au moins ?

- Non pas du tout

Il s'excuse pour le dérangement occasionné, puis rentre dans l'établissement.

Je traîne un moment, avant de voir mon copain sortir avec sa veste dans les mains.

J'aime bien dire mon copain, j'trouve ça plus joli que mon petit-ami et ça fait grave stylé.

Sans que je m'y sois réellement préparé, il m'embrasse le sommet de la tête avant que nous tournions tout deux les talons.

- On prend ma voiture, ou la tienne ?

Saad - La mienne, c'est moi qui conduis

- D'acc et on va où ?

Saad - J'sais pas encore, sûrement au grec

- Choix judicieux

Saad - Ca te dérange pas ?

- T'es fou, c'est un de mes restau préféré

Saad - T'es complètement différente de mes ex

Quel boulet celui là, j'te jure.

- Encore heureux

Saad - Pourquoi ça ?

- Parce que tu devrais me jeter aussi

Saad - Non, pas toi et wAllah que même si un jour on venait à s'embrouiller, tu resterais dans mon cœur

- T'es vraiment un petit canard, c'est chaud fis-je pensive

Saad - C'est ça, vous les filles, vous préférez qu'on vous parler de nos sentiments avec les poings

- Comme ça vous les filles ? Ne m'inclue pas dans la généralité, chacun ses réactions

Saad - J'sais, mais wAllah que faut comprendre qu'un mec qui te parle de c'qu'il ressent c'est pas un canard hein, pourtant j'suis sûre que t'as déjà dû câbler parce que tes ex te disaient jamais rien, j'me trompe ?

- J'ai eu qu'un seul mec, mais j'ai jamais été amoureuse donc j'en ressentais pas le besoin à vrai dire

Saad - Ah ouais, madame cœur de glace 'scuse nous dit-il en feignant la moquerie

J'aime bien qu'il soit honnête avec c'qu'il pense, et cela peu importe si ça me vexe ou non.

Enfin bon, je te passes le repas qui ne valait pas vraiment la peine que je te le décrive.

Il nous a finalement conduit dans une sorte de petit bistrot qui ne servait que des spécialités locales, donc ça m'a changé des grecs et des tacos que j'ingurgite quasi quotidiennement.

Une fois que nous eûmes terminés, il me ramène jusqu'à ma voiture que je reprends pour aller au cabinet comptable.

Je fais signer ma convention, puis je me rends à la station de lavage pour récurer mon petit bolide.

Une fois que cela est terminé, et que ma voiture brille, je décide de rentrer chez moi.

[ . . . ]

-

|| Quelques semaines plus tard . ||

-

J'ai volontairement fait le choix de te passer ces quelques semaines, du fait de leur manque d'intérêt certain.

Enfin presque.

Durant ces trois semaines, mes journées se résumaient à me rendre au cabinet, m'occuper de mon chat ou me rendre chez Saad.

J'avoue avoir un peu délaissé mes copines, mais je sais qu'elles comprendront et puis je me sens mieux avec lui.

Si ma vie paraissait plutôt platonique est un brin trop parfaite jusque là, un événement - et même une série d'événements - inattendu est venu quelque peu chamboulé tout mon petit quotidien.

Une nuit, alors que je dormais chez Saad pour la sixième fois si ce n'est plus, je m'étais réveillée en sursaut à cause d'un étrange bruit.

C'était comme du verre que l'on fracasse sur le sol.

Sachant que ce dernier avait dû rejoindre le domicile familiale pour une énième " urgence ", je me retrouvais donc seule et livrée à moi-même.

Je tends l'oreille au maximum, tout en tentant de me redresser sans alerter les personnes qui se trouvent apparemment au rez-de-chaussée.

Mais s'il faut, c'est juste Saad qui a fait tombé un verre d'eau en voulant se servir et je panique pour rien.

J'allume l'écran de mon smartphone pour essayer de me frayer un passage dans ces longs couloir plongés dans le noir sans trébucher, et afin d'atterrir le plus rapidement possible dans la cuisine.

Dans une minute, je serai devant la grande table en acajou massif, et Saad me raconterait sa soirée et les raisons qui l'ont poussés à sortir aussi tard.

Alors toute cette peur ne serait plus qu'un lointain souvenir, oui c'est tout à fait cela.

Sauf qu'en arrivant en bas des escaliers, je n'ai vu ni Saad ni même d'autres individus.

Je ré éteins la lumière de mon téléphone, et tourne les talons avant de remonter dans ma chambre.

En passant devant celle de Saad, je vois des lumières et entends uniquement le bruit de papiers que l'on froisse.

Je m'aventure à regarder par l'entrebâillement de la porte duquel s'échappe un mince filet de lumière, et j'ai la surprise voir un homme de noir vêtu, fouiner dans les tiroirs de la table de chevet de Saad.

Ne reconnaissant pas son dos, je commences à penser que ce n'est pas mon homme qui se cache sous ce sweat-shirt noir.

Mon homme, ça sonne tellement bien dans ma tête.

Concentre-toi Alma m'ordonne ma voix intérieur, alors que je me faufile jusque dans ma chambre pour pouvoir de nouveau allumer mon téléphone, sans risquer de me faire prendre.

Là, j'appelle Saad pour lui faire part du fait qu'un étranger s'estt introduit chez lui pour le dépouiller.

Saad - J'comprends rien du tout Alma wAllah

- T'as fumé ?

Saad - Même pas

L'allure à laquelle il débita ce mensonge, suffit à me faire comprendre qu'il me mentait.

- Y'a un mec chez toi qui fouille tes placards, j'fais quoi moi si t'es pas là ? tentais-je pour l'alerter

Saad - Saute lui dessus

- Mais tu t'entends parler ?

Saad - J'rigole, vas-y reste dans ta chambre et ne sors pas jusqu'à c'que j'arrive

- Fais vite

Saad - J'arrive d'ici cinq minutes maximum

Je finis par raccrocher et entrepris de chercher mon gaz lacrymogène, qui se trouvait actuellement au fond de mon sac.

? - Y'a quelqu'un ?

A suivre ...

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Vous êtes à fond ? Préparez-vous parce que c'est le début des problèmes mes belles.

@LaPiraterie



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