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L'île de Zapda était incroyablement belle. Pour y accéder il lui fallait passer par des échelles de cordes. Elle était constitué d'archipel de petit îlots en suspension dans le ciel. Elle avait l'impression que chaque île était un univers. Il y avait de la neige sur l'une, tandis que sur une autre il y avait une forêt luxuriante, sur une autre encore une ville l'attendait. C'était tout un univers sur des îles parfois de quelques mètres carrés seulement. De plus elles voyageaient, elles se déplaçaient comme on déplace la pièce d'un jeu d'échec.

La logique était de penser que l'élément maitriser par l'esprit était le vent. Alors dès que l'esprit fut hors de vu Couria chercha la source d'un tel pouvoir.

Le vent c'était l'imprévu. Ca ne pouvait être que ça. L'imprévu et la surprise, et tous ces sentiments qui vous prennent de court.

Couria pris place sur le sol. C'était ainsi qu'elle se sentait apaisée. Elle fouilla ses propres souvenirs à la recherche du moment qui était le plus surprenant pour elle.

Il y a quelques années alors que Billy était parti à la capitale, c'était son anniversaire. Le jeune homme n'était pas revenu pour l'anniversaire de sa mère, alors elle savait qu'il ne viendrait pas pour elle non plus. Ca lui avait fait beaucoup, c'était le premier anniversaire qu'elle aurait à passer sans lui.

Sa journée avait été particulièrement triste. Sans lui, elle n'avait aucun sens. Bien sûr elle n'en montrait rien, Couria voulait rester forte alors que l'absence de celui qu'elle aimait la rendait folle.

En sortant de son école pourtant elle s'était illuminée. La jeune femme avait alors sauté dans les bras de Billy.

C'était sa plus belle surprise. Ce jour-là elle lui fit promettre d'être là à chaque repas de famille et à chaque anniversaire. Il accepta. Et il a toujours respecté sa parole, alors même que ça les brisait tous les deux.

Ce sentiment qui l'avait prise aux trippes, Couria s'en servit pour contrôler le vent. De tout son corps elle voulait s'envoler. Elle déclencha un vent violent de ses mains.

Les quatre éléments cohabités dans son corps. Dans ses doigts l'eau était maitresse. Dans ses pieds la nature régnait. Dans ses bras le feu vivait. Dans ses mains le vent reprenait ses droits.

La jeune femme fit voler tous les objets autour d'elle, elle obligea même certaines îles à changer de place. Tout semblait si simple.

Elle essaya alors de combiner ses pouvoirs.

Les éléments n'avaient plus de secret pour elle. Ils étaient en confiance.

Couria fit s'envoler ses flammes, qui ne s'éteignirent pas, puis elle se mit à voler elle aussi. Elle créa pour elle des ailes de vents. Elles s'étendaient dans son dos comme une partie d'elle.

Elle chercha alors à aller le plus haut possible. Encore une fois elle voulait repousser ses limites. Quand l'air commença à lui manquait ses ailes commencèrent à disparaitre.

La jeune femme continua de monter. Elle voulait toucher le soleil, comme Icare avant elle.

Pourtant avant que ces délires ne l'emportent elle commença à tomber. L'oxygène lui manquait. Son corps commença sa chute.

Les éléments, Majestic et Ménuh veillaient sur elle.

L'oiseau éclatant plongea, prévenu par un portail affolé. Le vent le poussait dans sa chute l'eau commençait à s'activer au cas où il n'irait pas assez vite. Majestic réussi à récupérer la jeune femme sur son dos. Il se posa sur l'une des îles et le vent la redéposa au sol.

Ils attendirent son réveil avec fébrilité. Les esprits étaient aussi à son chevet, mais ils ont laissé les éléments faire, ils sont meilleurs quand ils sont libres de leurs actes.

Tous se demandait ce qui avait poussé la jeune femme à aller aussi haut. Encore une fois c'est son corps qui l'a lâché, son esprit lui est rester sûr qu'il pouvait aller toujours plus haut.

Les esprits comme Majestic et Ménuh avaient compris. Couria désirait oublier, elle a toujours oublier dans les parfums, mais ici, c'était impossible. La jeune femme s'est rabattue sur le sport, sur ses pouvoirs.

Elle désirait ne plus penser à sa famille, elle voulait oublier aussi ce qu'eux cachaient. Ils se sentaient responsables de son état. Et au fond peut-être était ce le cas ? Elle voulait partir plus que tout, et au plus vite.

Elle avait déjà passé deux jours, elle sortirait deux jours en avance. Un exploit. La première depuis des siècles à avoir acquis la confiance des quatre et à apprendre la maîtrise de leurs pouvoirs était aussi la seule à avoir réussi l'exploit de raccourcir son séjour dans leur monde.

Les esprits savaient qu'elle était forte, mais à trop tirer sur la corde, ils avaient peur qu'elle lâche.

En rêve, Couria se retrouva spectatrice du monde des hommes. Elle vit les enterrement à répétition, et cette âme noir qui veillait à ce que ça continue.

Elle observait de loin. Elle vit sa mère et Isabelle la défendre pour une raison qu'elle ne pût entendre. Son rêve était muet figé. C'était un film dont les images passaient devant elle, sans qu'elle ne puisse intervenir.

Billy apparu alors, autour de lui il y avait de l'obscurité, il était si sombre qu'elle ne le reconnaissait pas.

L'ombre qui regardait les tombes avec plaisir apparu à ses côtés. Alors elle sentit au plus profond d'elle qu'un homme mourait.

Couria sentit une larme rouler sur sa joue. Elle atterrit ensuite au sol.

Le visage de l'ombre devint net. Son corps se révéla. Dans son sourire, elle sût qu'il la voyait. Elle y lisait la promesse de tant de souffrance, que la jeune femme frissonna.

Elle savait qu'il était mauvais. Il ne s'en cachait pas, Couria avait senti le danger. Il en était comme imprégné.

Billy ne la voyait pas, elle le vit s'effondrer en regardant une photo d'eux. La croyait-il morte ?

Effarée, elle vi l'ombre rire d'elle. Il entendait ce qu'elle pensait. Il se tourne vers elle et ouvrit la bouche. Et lui elle pût l'entendre.

- À très bientôt ma chère fille.

Son rire froid acheva ce voyage, et c'est en nage que Couria ouvrit les yeux.

- Ainsi c'est de ça que vous vouliez me protéger, dit la jeune femme, pâle. Mahvan est mon père, et Billy me croit morte et tue tout le monde sur son passage. Il me manque un élément, dit moi lequel.

La dernière phrase de la jeune femme avait été assénée avec force. Les esprits ne purent le lui refuser en voyant son regard déterminer. Ils parleront d'une même voix pour la briser.

- Couria, ton rôle ce n'est pas de sauver Billy, mais de le tuer et de tuer Mahvan.

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