27. 12-33 / 52-44-55-24 / 33-45 / 12-22 / 21-55-33

Dans la chambre d'hôpital, le corps de Couria subit les mêmes effets. Son corps se découpa sous l'effet des lames.

Les infirmiers virent son rythme cardiaque ralentir sous le sang qu'elle perdait. Ses blessures dans le monde des esprits ne laissaient pas de sang couler, mais dans son monde d'origine elle était à deux doigts de la mort.

Ses cheveux tombèrent et les mères la regardaient totalement impuissante. Son rythme cardiaque était particulièrement bas, elles avaient peur, elles savaient son corps à bout de force.

Valérie pleurait dans les bras d'Isabelle, qui était plus blanche que la neige. Tout le monde ne pouvait compter que sur elle pour rester en vie, c'était angoissant, qui pouvait croire à une telle chose ? Le monde qui repose sur les épaules d'une jeune femme. C'est une mauvaise blague, et pourtant c'est la pure vérité.

Mais Valérie croyait dur comme fer en sa fille, elle savait qu'elle se réveillerait. Dans ses périodes de désespoir elle s'en voulait pour les derniers mots qu'elles avaient échangés. La mère ignorait si sa fille, la personne la plus importante à ses yeux, lui en voulait. Elle avait bien des raisons de le faire, les mensonges et les omissions que Valérie lui avait servies étaient si nombreuses qu'elle ne parvenait plus à les compter. Elle cachait encore tant de chose à sa fille. La femme se promit d'y remédier dès que cette histoire serait terminée.

Dans le monde des esprits Couria peinait à se remettre de ses émotions, influencée par son corps au bord de l'agonie dans l'autre monde. Elle vit ses blessures ne plus être que des souvenirs et elle se demanda ce qu'il en était de son corps là-bas, sur terre.

Elle voulait s'éloigner de sa noirceur, elle désirait l'oublier. Ce côté d'elle la terrifiait. Il était si grand, si vaste, si froid. Elle l'avait senti dans son coeur, et elle avait failli y plonger par envie. Une envie dangereusement attirante.

Elle sourit aux esprits qui la regardait inquiets comme s'ils avaient peur de la voir disparaître. Au fond d'elle elle savait que dans cette chambre d'hôpital son sang devait couler.

Les esprits l'obligèrent à s'allonger. Ils devaient aidé les médecins. C'était d'ailleurs ce pouvoir que Couria devrait apprendre le lendemain.

Jevera concentra son énergie et celle des autres esprits devant ses mains. Elle créa un globe scintillant, elle en engloba tout le corps de Couria. Ses plaies se résorbèrent. Son corps retrouva son aspect original ici comme en haut, à la plus grande surprise des médecins, qui ne comprenait rien à son cas.

Les esprits avaient vu cette danse macabre, ils avaient compris où était parti l'esprit de la jeune femme, elle avait presque succomber à sa partie de ténèbres.

Aucun ne voulait l'avouer, mais la fin approchait, et ils commençaient à douter de leur liée. Sa puissance n'avait pas d'égal dans leur histoire, ou même dans celle de leurs prédécesseurs. Elle avait quelque chose de spécial, qui ne cessait de les surprendre.

La jeune femme se réveilla le lendemain en pleine forme. Elle trouva près d'elle un mot.

Le soin

Le pouvoir des soins ! Voilà pourquoi elle ne sentait plus rien. Jevera était pleine de surprise. Les soins c'était cette lumière ?

Couria se souvenait vaguement de ce qui s'était passé après sa danse. Elle se souvenait de Jevera plus blanche encore que d'habitude, et d'une lumière émanant de ses mains.

Elle repensa aux films de son enfance avec les formules magiques et filtres de guérison. Elle savait que la clé n'était pas là. Trop enfantin et les esprits sont trop sérieux, à son plus grand déplaisir.

Elle sortit de la tante qui abritait son lit. Elle vit alors un paysage désolé, complètement brûlé, et ravagé par les flots. Elle sentait dans ses pieds les plantes mortes, elle sentait leurs douleurs et entendait leurs plaintes.

Couria sentait que c'était l'oeuvre des esprits. Eux seuls pouvaient provoquer tant de ravages. La jeune femme ne retenait qu'une seule chose, ils avaient confiance en elle. 

Beaucoup de personne auraient paniqué en voyant les dégâts, mais pour Couria c'était la preuve qu'ils pensaient qu'elle pouvait soigner cette terre endeuillée. La jeune femme l'entendait pleurer.

Du peu dont elle se souvenait Jevera avait eu du mal à la soigner elle malgré leurs quatre énergies réunies. Elle, elle devait soigner tout un univers ravagé par la magie.

Elle assit à terre, les pieds et les mains au sol. Couria imagina alors le paysage tel qu'il fut. Et une larme roula jusqu'à la terre ravagée, ses yeux prirent leur teinte particulière avec la rose des vents, comme une preuve de sa détermination.

Les yeux ouverts, les mains au sol, Couria se plongea dans son envie de vie. Elle voulait une paix, même relative. Elle voulait que les gens vivent leur vie autant qu'ils le peuvent.

La femme qui les avaient interpellés dans la rue, lorsqu'elle était avec Billy.

Le couple qu'elle avait unis dans son premier passage dans le portail.

Les deux amis brisés de l'intérieur qui n'avaient besoin que l'un de l'autre.

Ils ont tous repris goût à la vie. Ils ont trouvé l'envie de se battre, pour vivre et pour ceux qu'ils aiment.

Couria se concentrait sur ça. Elle sentait son corps changer. Elle brillait comme une étoile. Tout son corps scintillait de magie.

Elle savait que ça venait de tous ces sourires qu'elle avait aperçus, tous ces sourires joyeux et sincères.

La terre se couvrait d'un voile de lumière dont elle était le centre. Elle répara la terre. Mais son pouvoir alla plus loin.

Tous les arbres sont revenus d'entre les morts. Elle fit revivre la terre. Son pouvoir dépassait tout ce qu'on avait jamais vu. Ce n'était pas un pouvoir de soin qu'elle possédait ou du moins pas seulement. Elle détenait le pouvoir opposé à celui de l'être qu'elle aimait. Celui de la vie.

Quand les esprits le virent, ils comprirent que c'était pour ça qu'ils étaient indissociables. Ils étaient le yin et le yang, la lumière et l'obscurité, la vie et la mort. Jamais ils n'auraient pu ne serait-ce que l'imaginer. L'un était le canalisateur de l'autre. Ils formaient un ensemble, un univers précaire en constante évolution. 

Aujourd'hui plus que jamais un rien suffirait à le briser, car on le sait, il est déjà fissurer. 

Lorsque Couria eut soigner la terre, elle se remit à ses entrainements combinés. Elle se rappelait chaque jour de chaque mouvement déclenchant les pouvoirs qu'elle avait appris à maitriser. 

Elle avait dépensé une quantité astronomique d'énergie pourtant elle semblait ne pas ressentir la moindre fatigue. Elle avait soigné une planète entière sans sourciller. 

Encore et encore elle poussait son corps dans ses derniers retranchements. Elle aurait pu se soigner elle-même, mais elle voulait connaitre ses limites. Des limites qu'elle repoussait chaque jour un peu plus.

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