Couria adorait la sensation qu'elle ressentait en étant dans le portail, elle avait l'impression de pouvoir tout faire et d'être le portail en lui-même. C'était comme s'ils avaient fusionné pour ne former plus qu'un sans qu'il n'y est dépendance. Ils pouvaient se séparer à tout moment. C'était sans dépendance, mais très grisant.

Elle finit par sortir du portail sans encombres. Les esprits l'attendaient impatients d'en apprendre plus sur l'intérieur de cet entité qui était là depuis aussi longtemps que les portent leur mémoire.

- C'était comment à l'intérieur ? Lui demanda Isgord, le plus impatient des quatre et le moins préoccupé.

- Étrange, lui dit seulement la jeune femme.

Elle désirait garder pour elle ses sensations. Elle ne voulait pas raconter, elle voulait le montrer, les esprits le comprirent et d'un geste de la tête, ils sûrent quelle île allait accueillir Couria. L'un des quatre esprits sourit, son tour était venu.

Elle le voulait. L'intérieur du portail lui avait prouver qu'on lui cachait quelque chose elle l'avait senti en explorant. Elle n'avait pas détourner les barrières simplement elle était revenue au présent, un simple présent bien dur à accepter. Mais elle ne sait pas, elle veut qu'ils le lui disent, mais il faut croire qu'ils n'ont pas assez confiance en elle. Elle n'a fouillé, n'a pas retiré l'illusion qui la laissait loin de la vérité. Cette dure vérité qui risque de l'anéantir. Couria ignore de quoi on peur les esprits, mais elle aurait voulu être assez importante pour eux pour le savoir. 

- J'aurais pu contourner vos barrières. J'étais en osmose avec le portail, j'étais lui autant qu'il était moi. Il m'a montrer comment passer au travers, mais je ne l'ai pas fait. Je veux que vous me le disiez, que vous me fassiez assez confiance pour me dire ce que vous me cachez.

Elle leur avait dit ça simplement calmement, il émanait d'elle une aura de pouvoir, elle était plus puissante que les esprits. Mais ça ne leur fit pas peut, au contraire, ils en étaient fiers. Ils savaient aussi que cette réplique n'attendait pas de réponse ainsi un calme lourd s'installa. 

L'esprit qui allait accueillir Couria était beaucoup trop impatient, il voulait rompre ce silence oppressant. On aurait dit un véritable enfant tant il trépignait. 

Il a toujours eu envie d'apprendre à la connaitre, la voir utiliser ses pouvoirs ne pourrait que l'aider à y parvenir. Il voulait l'emmener et lui montrer son île dans ses moindres recoins. Plus ses pensées avançaient plus il peinait à s'imposer ce silence qui le rendait fou. Alors il craqua et le rompit.

- Viens avec moi, c'est à mon tour de te montrer mes pouvoirs, annonça Isgord tout content.

Les esprits le regardèrent complétement désespérer de son attitude infantile. Il sait être sérieux, mais il commence à trop se détendre avec Couria. Elle aussi à une âme d'enfant. Ils ont peur de ce qu'il pourraient faire tous les deux comme bêtises si on ne les en empêchait pas. Son sourire en disait long, il en mourrait d'envie, mais plus encore, elle pouvait être fière d'elle, et lui avait confiance en ses réactions. Peut être trop.

Couria était heureuse, elle connaissait deux des pouvoirs qu'elle allait devoir utiliser. L'amitié et les souvenirs. Elle ignorait quel était son pouvoir élémentaire, il était si secret. Pourtant à cet instant elle cru découvrir un autre Isgord. Dans ses yeux elle lisait une incroyable malice.

L'île d'Isgord était en total désaccord avec ce que s'imaginait Couria. L'île est un désert, alors qu'elle s'attendait à y voir des fleurs. Des dunes s'élèvent autour d'elle. Elle avait l'impression que le sable ne voulait qu'une seule chose l'engloutir. C'était tellement loin des côtés de l'esprit qu'elle avait su décelé qu'elle se sentait perdu. L'écrasante chaleur qui régnait ici n'arrangeait rien.

- Les souvenirs.

Sur ces mots, Couria repris ses esprits et Isgord passa derrière une dune de sable et disparu. La jeune femme devait une fois encore se débrouiller seule. 

Les souvenirs, c'est le pouvoir qu'elle désire apprendre plus que tout. Rendre ses souvenirs réels, les montrer aux autres. Peut être même les matérialisés ? Ça doit être ça sinon il serait rester.

Elle se concentra sur ce que les souvenirs lui inspiraient, quelle émotion prédominait. Elle espérait avoir la bonne méthode pour aller se rafraichir au plus vite.

Elle repensa à son enfance à sa tristesse et à sa joie. Une joie présente à chaque instant. Couria n'est pas le genre tout est beau tout est rose, mais elle n'en est pas moins pessimiste. Elle voit le verre comme il est, aussi vide que plein. C'est peut être mieux, elle essaye de ne pas fausser son jugement, même s'il l'est déjà en présence de Billy par exemple. Avec lui elle est particulièrement subjective.

Couria se reprit, ce n'était pas le moment de divaguer. Encore plus que si elle pense à lui elle n'a pas fini. Ils ont passé leur vie côte à côte. Elle sourit et ferma les yeux, les sentit alors une chaleur contre elle. Quand elle ouvrit les yeux elle vit Billy devant elle. Elle avait réussi, ses souvenirs se jouaient devant ses yeux.

Elle essaya d'autres souvenirs que ceux de Billy et dès que l'amour était en cause alors elle pouvait les rendre réel. Elle rendait réels, en effet, rien n'était faussé par ce qu'elle ressentait à l'instant T. Elle avait trouvé un autre moyen de se rafraichir. Couria savait qu'Isgord regardait, alors elle lui montra l'intérieur du portail, projeter sur lui avec une facilité déconcertante.

Isgord était impressionné par l'aisance de la jeune femme à manipuler ce pouvoir, elle avait trouvé la clé, le sentiment qui éclaire le plus ses souvenirs ceux qui font d'elle ce qu'elle est. Isgord n'est pas capable de projeter ses souvenirs comme elle le fait. Elle est incroyable et c'est en la regardant comme ça qu'il sait qu'il doit convaincre ses camarades de lui dire la vérité sur Billy. Parce que si jamais elle venait à laisser la haine la submerger, alors personne ne serait en mesure de l'arrêter.