C'est une catastrophe ! Elle a failli l'embrasser ! Elle ne cesse d'y repenser et ça l'empêche de dormir. Elle finit par se lever. Elle s'habille en silence avant de sortir de l'appartement. Elle pense que Billy regrette ce moment, aucun des deux n'en avait reparlé. Elle détestait cette gêne qui les tenaillaient. Elle l'aimait tant...

Billy entendit la jeune femme sortir de l'appartement. Si son portable n'avait pas sonné il l'aurais embrassé. Ses yeux brillaient, come les siens devaient le faire. Son amour pour elle étaient si fort, si présent en l'instant. Il avait eu l'impression que ses sentiments étaient réciproques. Mais serait-ce possible d'espérer ?

Le reste de la semaine s'avéra tendu, ils ne reparlèrent pas de ce rapprochement. L'un comme l'autre avait peur de ce qu'il pourrait dire ou faire qui mettrait en cause ses sentiments et le désavouerait sur ceux de l'autre. Des idiots pensaient les esprits. D'autant plus qu'ils n'ont de cesse de repenser à cette soirée, que se serait-il passé ? 

Peut-être que si cette femme ne leur avait pas dit qu'ils avaient un amour pur ce rapprochement n'aurait pas eu lieu. Si le téléphone de Couria n'avait pas sonné alors peut-être se seraient-ils enfin avoués leurs sentiments. Mais rien n'est arrivé, peut-être est-ce le destin ? Si les esprits existe alors pourquoi pas ça ? Mais aucun des deux n'y crois. On choisit son propre destin. Et si le leur était de ne jamais savoir ce que l'autre ressent ?

Le lundi matin, ils se firent levés par la sonnerie du réveil. Ils étaient enlacés comme tous les autres matins. Couria rougit, elle pensait à cette nuit-là, et toutes celles qui lui ont succédées. Dormir dans ses bras et s'y réveiller est la meilleure chose qui soit.

Billy souriait. Il la voulait, il l'aimait, toute sa vie tourne autour d'elle, il ne vit que pour elle, et un jour il espère être digne de gagner son coeur. Il aimerait tellement qu'elle le regarde comme si elle ne voyait que lui... Il rêve de ce moment depuis des années.

- Je vais à la douche, annonce la jeune femme.

- J'ai le droit de me joindre à toi ? dit Billy encore endormi.

- Tu es frustré ? Pas assez de coucheries ? Mon pauvre ami...

Les deux souriaient, ce genre de jeu était devenu monnaie courante depuis une semaine. Ils étaient devenus plus proches, renforçant leurs sentiments sans même s'en rendre compte. Ils ressemblaient à un couple sans vouloir le voir.

Ils partirent au laboratoire ensemble. Ils signèrent le registre et allèrent à leur bureau respectif. La jeune femme se dirigea vers les essences de parfum. 

- Agrave Americana, murmura-t-elle.

- Vous cherchez une essence en particulier ? 

Couria sursauta avant de se retrouver devant Nick Sirland.

- Vous m'avez fait peur, dit la jeune femme en souriant. Et pour répondre à votre question, oui, je cherche de l'essence Agrave Americana.

Le jeune homme lui sourit, elle était jolie sa patronne. Une fille pure et innocente qui éveille en lui des désirs étranges. Il la veut. Nick s'avance vers les étagères en s'approchant dangereusement d'elle. Il lève le bras avec les yeux dans ceux de Couria. Il attrape l'essence qu'elle recherche.

- Agrave Americana, lui murmura-t-il à l'oreille en lui donnant la fiole.

- Merci, répondit la jeune femme, avant de reculer.

Elle alla s'enfermer dans son bureau, trop gênée par ce qu'il venait de se passer. Quelqu'un vint déranger sa tranquillité en toquant à sa porte. Son univers vola en éclat ainsi que sa formule chimique, et elle avec, elle tomba sur les fesses, douloureusement.

Billy avait vu l'incident depuis son bureau, ça l'avait mis hors de lui. Ce sourire qu'elle lui avait offert, et celui de Nick, il la veut, et ça dégoûte Billy. Il choisit de décolérer un peu avant d'aller la retrouver. Quand il toque à la porte il entend de l'autre côté quelque chose tomber.

Quand la porte s'ouvrit se fut face à une Couria grimaçante la main sur les fesses. Il entra et referma la porte. Couria recula se mettant dos à son amour.

- Tu t'es fait mal ? s'inquiéta Billy.

- Non, tu m'as juste interrompu en pleine formule. 

Elle se retourna vers lui. 

- Tu sais comme je suis quand je travaille sur une formule.

-  Je peux te regarder travailler ? Pour le moment je n'ai pas grand chose à faire.

- Bien sûr, dit la jeune femme en souriant.

La jeune femme regarda sa formule. Elle chercha ce qu'il manquait pour qu'elle soit parfaite.

Couria ne travaillait pas comme les autres parfumeurs et c'est ce qui lui avait permis d'avoir un stage chez le plus grand parfumeur de Nancy. Elle en était très fière. 

Billy la regardait travailler, il la trouvait si belle. Elle mordillait son crayon de papier, les sourcils froncés, le regard sur sa feuille. Assise en tailleur sur un tabouret, autrement dit elle était en équilibre instable. Lui il souriait.

Ce moment de tranquillité fut interrompu. Comme la première fois Couria tomba en se frottant les fesses. Elle se releva avec difficulté en grimaçant. Elle vérifia sa tenue et quand Billy approuva elle ouvrit. Nick se trouvait devant elle.

- Couria ! Je voulais vous demander pardon pour toute à l'heure. Pour appuyer cette demande je peux vous inviter à déjeuner ?

- Pourquoi pas, répondit la jeune femme.

- Alors je vous dis à toute à l'heure.

Nick partit en souriant de toutes ses dents. Il voulait d'elle dans son lit sous toutes les coutures.

Dès la porte refermée, Billy fusilla Couria du regard.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? Demanda-t-elle.

- Au départ c'est pour ça que je suis venu. Cet homme veut juste te mettre dans son lit.

- Et qu'est ce que tu en sais cher Billy ?

- J'ai déjà eu le même regard à de nombreuses reprises.

Couria le dévisageait ouvertement. Extrêmement surprise de sa franchise.

- Je te crois, mais un déjeuner ça ira pour le reste tu veux bien me servir d'excuse ?

- Comment ça ? Demande le jeune homme, méfiant.

- Qu'est ce que tu dirais de faire semblant d'être ensemble ? Se serait plus simple non ? Ça t'évite un peu de te faire draguer et ça m'évite la même chose.

- Couria... tu es complètement barge, Billy se mit à sourire. Et je t'aime pour ça. Alors comment on procède ?