Sarah.

C'est ainsi que je réussie à mener l'homme totalement soul dans une chambre adjacente au casino. Il se laisse tomber sur le lit et me lorgne. Il attend quoi? Que je me jette sur lui pour qu'on baise? Non. J'ai une meilleure idée. Je me rapproche de lui à pas envoûtants, pose une main contre son torce graisseux, rapproche mes lèvres contre son oreille. Et murmure quelques mots:

-Personne ne vole l'argent de Pablo Escobar.

Et là, je vois son visage se décomposer. Il essaye d'articuler quelques mots mais n'y arrive pas.
Je me redresse donc sors mon arme et la pointe sur lui. Le moment le plus amusant est enfin arrivé.

-Pa...pa...pardon. Je vous promets que je vais...vais...le rembour...ser.

La peur se ressens dans tout son être. Il tremble. Il sue. Sa voix est supliante. Ses yeux sont rivés sur mon revolver. C'est tellement plaisant.

-C'est trop tard.
Je ricane.

Je tire. Il convulse en mettant sa main sur son torse et lâche son dernier souffle. Les draps du lit se retrouve alors rapidement imbibés de sang.
Voilà une bonne chose de faite. Il faut que je me tire sinon ces larbins ne vont pas tarder à nous trouver.
Je replace mon pistolet et sors de la pièce puis du couloir qui y mène. Je me fond dans la foule direction la sortie de secours, Martin doit déjà m'attendre dans sa voiture.
Je retrouve le grand brun assis sur son capot fumant une clope. En me voyant il jette cette dernière et l'écrase de son talon contre le gravier.

-Alors, je suppose qu'on doit rentrer faire le rapport?
Il me demande.

Non. J'ai envi de m'amuser.

-Non.

-Où veux-tu qu'on aille alors?

-Chez toi. On a bien mérité un peu de repos tu ne crois pas?

Il déglutis et éclate de rire.

- On y va alors. Tu m'étonneras toujours Sarah.

Je le traverse et vais m'asseoir du côté passager.

- Allez, Cendrillon bouge ton cul et viens conduire ton carrosse avant que des mecs voulant notre mort ne débarquent.

J'aime bien l'appeler Cendrillon pour le taquiner.
Il grogne, entre dans la voiture, démarre et nous voilà partie pour une soirée très intéressante.
Malgré le fait que Martin m'énerve au plus haut point, il reste quand même mon acolyte  avec qui j'ai travaillé sur certaines missions et avec qui je prends du plaisir de temps en temps. Au fil des années j'ai pu découvrir une facette sympa de lui. Il est chiant et n'arrête pas de rivaliser en vain avec moi, mais je l'apprécie quand même un peu. Il fait partie de la famille.
Enfin arrivée à destination on se dépêche de monter dans son appartement qui est moderne mais avec des allures des années mille neuf-cent quatre-vingts que lui donne les décorations qu'il a pris le soins de disposer.
On se dirige alors vers la cuisine où je prends place sur l'une des chaises hautes tandis qu'il me sert un verre de vodka.

-Alors la petite sirène tu as visé où cette fois?

Il m'énerve quand lui aussi m'appelle par le surnom qu'il m'a donné.
Je roule les yeux avant de répondre:

- Dans le coeur un grand classique.
repondé-je avec fierté avant d'amener le verre contenant le liquide glacé sur mes lèvres.

Il ricane, fait de même et vide le récipient. La chaleur que me provoque cette boisson m'en rendrais même accro.

- Je suppose qu'on est pas là pour taper la causette.
lance-t-il avec un regard malicieux.

Je souris termine mon verre cul-sec avant de me lever. J'aime voir son être brûlé de désir pour moi. J'aime ressentir cette sensation de pouvoir que j'aie sur lui. J'aime quand on me désire.
Je me rapproche de lui à pas de loup me délectant de son impatience.

-Tu vas arrêter de m'agicher!?
Il grogne avant de se jeter sur moi.

Il pose ses mains contre mes cuisses pour me soulever et j'entoure sa taille de mes jambes. Il plaque ses lèvres contre les miennes et sa langue demande l'accès à ma bouche. Je cède. Notre baiser est fougueux et à le goût de la vodka agrémenté au champagne que j'ai bu tout à l'heure. Il me pose sur le plan de travail et mes doigts se perdent dans sa chevelure brune et les siennes contre mes fesses. Je lâche quelques gémissements et lui grogne quand je lui laisse des griffures sur son dos. Il est sur le point d'enlever ma robe quand tout à coup son téléphone sonne.
Merde.
On met fin à notre moment d'amusement et nos regards se retrouvent river sur l'écran de son téléphone.
Luana est le nom qui s'affiche.
Il saisit rapidement l'appareil et refuse l'appel.
Non mais je rêve, j'espère que c'est pas ce que je crois.

-C'est qui cette Luana?
Mon ton est sec.

Il soupire et pose sa grande paluche contre sa nuque.
Non je ne suis pas jalouse, loin de là. Ce serait même super si c'était son plan cul. Mais à voir sa tête mes craintes sont confirmées. Je descends du plan de travail et soupire.

-Tu sais très bien que s'est interdit Martin!
vociferé-je.

-C'est elle qui a cherché à me contacter! J'ai juste répondu une fois... on a passé la soirée d'hier à discuter... ça m'avait manqué.

Quel idiot.

- Elle risque mourir si tu continue à échanger avec elle putain! Tu dois lui dire de t'oublier et de ne plus jamais chercher à être en contact avec toi!

Voilà. Il a commis une erreur. Il a repris contact avec sa soeur. Si quelqu'un qui ne lui veut pas du bien l'apprend il n'hésitera pas à la retracer pour la tuer. Il m'avait pourtant assuré que sa famille le croyait mort. Comment a-t-elle fait pour retrouver sa trace!? Peut-être qu'il est encore temps pour éviter un massacre.

-Désolé, juste ça m'a fait plaisir d'entendre à nouveau sa voix. Elle m'a promis que personne d'autre ne savait que j'étais en vie t'inquiète. Je vais arrêter de lui parler et même changer de numéro. Et je demanderai qu'on lui envoie une lettre pour lui annonce ma mort... À nouveau.

J'espère que ce sera suffisant. Tandis qu'il se morfond, je remets mes chaussures et prends les clefs de sa voiture. Moi qui pensais seulement rentrer demain matin me voilà qui doit prendre la route. Je m'en vais le laissant seul avec ses remords. Sans aucun regard. Sans aucun blâme de plus. C'est mieux qu'il prenne conscience de son acte et puis moi je n'ai pas que ça à faire. Il faut que j'aille me reposer. Le reste de la semaine ne sera pas de tout repos.