Chapitre 16

"Je ferme les yeux, et dans le silence, je t'appelle. Même dans cette obscurité totale, ton nom est la seule chose qui me rattache à la vie, la seule lueur d'espoir dans ce monde de douleur." 
The Brave One, 2007

Aella avait du mal à garder les yeux ouverts, sa tête était lourde comme du plomb et ses pensées n'en parlons pas, elles étaient comme mises sur pose. La drogue circulait toujours dans son corps, la rendant presque incapable de bouger. Son esprit embrouillé cherchait des repères, mais tout semblait flou, irréel. Un poids suffocant l’écrasait, tant physiquement que mentalement.

L'idée que quelqu'un ait pu toucher à son verre. Dans la villa de Savannah. Elle ne parvenait pas à comprendre, mais une chose était sur, elle le decouvrira quand cette personne passera la porte.

Ses yeux se posèrent instinctivement sur son téléphone, toujours caché sous l’oreiller. L'appel avec Amiel était encore en cours... Il l'entendait toujours. La porte s’ouvrit en grand, le bruit métallique du verrou résonnant comme un coup de canon dans son crâne.

Elle redressa légèrement la tête, et son cœur se serra en voyant le capitaine entrer, son sourire carnassier annonçant le pire.

— On est fatiguée, princesse ? lança-t-il avec une douceur perverse qui contrastait avec la brutalité de ses mouvements.

Il s'approcha d'elle avec la lenteur d’un prédateur jouant avec sa proie. Ses yeux, sombres et affamés, parcouraient son corps, scrutant chaque détail comme s'il savourait déjà la souffrance qu'il allait lui infliger. Aella tenta encore de bouger, mais ses muscles refusaient de lui obéir, comme si chaque fibre de son corps était trahie par la substance qui la paralysait.

— Espèce de lâche... souffla-t-elle avec difficulté, sa voix brisée mais empreinte de défi.

Le capitaine s'arrêta, la tête légèrement penchée, amusé. Il laissa échapper un ricanement.

— Lâche ? Tu as du répondant rebelle. J'aime sa.

Il s’assit sur le bord du lit, son genou appuyé juste à côté de sa hanche.

— Mais je vais te donner une leçon, princesse. Une leçon que tu n’oublieras jamais.

Sa main glissa sur la couverture, traçant des cercles lents et vicieux près de ses jambes, avant de s’aventurer sur sa cuisse. Aella frissonna, le contact de ses doigts lui donnant envie de vomir. Elle détourna les yeux, son estomac se tordant de dégoût.

— Si j'étais toi, j'arrêterai immédiatement. Mon père te rayerai de l'équipe, Mathéo te le fera payer. Savannah ruinera ta réputation dans son journal et moi.... articula-t-elle, sa voix tremblante d'une rage qu'elle ne pouvait plus contenir.

Le capitaine éclata de rire, un rire rauque et cruel qui emplit la pièce d’une tension presque insupportable.

— Et toi ? Mais bien sûr que je vais te toucher ma belle, répliqua-t-il avec une froideur terrifiante. Tu crois que tu as le choix ? Tu es ici pour moi, pour ça. C’est un rituel, tu comprends ? Un rite d’initiation... pour Mathéo. C’est pour lui que tu fais ça.

Aella écarquilla les yeux, ses pensées explosant dans son crâne comme des éclats de verre. Mathéo... Il avait osé utiliser Mathéo comme justification pour ses bêtises ? Son cœur s’emballa, la rage grondant en elle comme une tempête prête à éclater.

— Ne... dis... pas son nom t'as compris ?, gronda-t-elle, son regard enfin tourné vers lui, brûlant de haine. Mathéo ne prendrait jamais part à ces conneries et il n'en a pas besoin, il est talentueux.

Le capitaine se pencha encore plus près, ses lèvres frôlant presque son oreille. Elle pouvait sentir son souffle chaud, dégoûtant, contre sa peau. Quel horreur.

— Oh, mais c’est pour lui. Pour lui que tu es là. Pour lui que tu vas me supplier.

Le dégoût fit place à une vague de colère incontrôlable. Aella, avec toute l’énergie qu’il lui restait, cracha au visage du capitaine, son regard un mélange de défi et de mépris.

Un instant de silence suivit, pesant, écrasant. Le capitaine se figea, ses yeux s’écarquillant sous l'effet de la surprise. Puis, avec une lenteur glaçante, il essuya son visage, ses traits se durcissant d'une colère froide.

— Mauvaise idée, très mauvaise idée, chuchota-t-il avant de lever la main.

La gifle fut brutale, un choc sonore qui résonna dans la pièce. La tête d’Aella se renversa sur le côté, la douleur éclatant dans sa mâchoire. Le goût métallique du sang envahit sa bouche. Elle resta immobile un instant, ses pensées vacillant sous l'impact, mais la flamme de la colère brûlait encore plus fort en elle.

Le capitaine la regarda un moment, appréciant visiblement son œuvre. Il se pencha sur elle, son corps massif l'enfermant comme une prison, et il arracha les premiers boutons de sa robe sans ménagement. Le tissu se déchira, exposant sa peau nue, frissonnante.

— Tu vas regretter ce geste, murmura-t-il d'une voix grave, en écartant les manches de sa robe. Tu es assez belle à ce que je vois

Aella ferma les yeux un instant, sentant son esprit se noyer dans la frustration, la rage, et une amère déception. Elle s'en voulait terriblement. Comment avait-elle pu se laisser piéger de la sorte ? Comment avait-elle pu être si naïve, si stupide ? Si elle était juste restée avec Savannah. Si elle était partie avec Mathéo quand il l'avait demandé.

Son corps la trahissait, incapable de répondre à son besoin urgent de se défendre. Chaque fibre d'elle-même criait à l'injustice, mais elle était là, piégée dans ce cauchemar.Le capitaine se redressa légèrement pour retirer sa ceinture, la dénouant avec des gestes lents, savamment calculés pour alimenter son angoisse.
Ses yeux ne quittaient pas Aella, buvant chaque frisson d’horreur qui traversait son corps.

— Allez ma belle... murmura-t-il en se penchant à nouveau vers elle, s'insinuant dans sa culotte. Supplie-moi... je sais que tu en as envie.

Aella serra les dents, refusant de céder, refusant de se laisser briser. Une part d’elle-même hurla, désespérée, cherchant une issue, mais son regard resta figé sur le plafond, son corps refusant de répondre.

Elle priait intérieurement, appelant Amiel comme une lueur d’espoir, dans ce moment. « Amiel... S'il te plaît... Mathéo.... Savannah.Pitié que quelqu'un vienne... »

Le capitaine, désormais torse nu, caressait sa peau avec une possessivité et envie, ses mains parcourant son corps et sa langue jouant et suçant sa poitrine. Il jouait avec elle, savourant chaque instant de sa terreur.

— Ça n'a pas été facile de soudoyer le barman tu sais ? ... Mais ce que je m'apprête à faire est tout simplement au delà de ce que je pouvais croire. souffla-t-il d'une voix enrouée par l'excitation malsaine. Dépêchons nous, d'autres attendent dehors ma belle.

Aella ferma les yeux, un ultime barrage contre le désespoir. Si son corps ne  l'avait pas trahie, elle ne lui donnerait pas le plaisir de briser son esprit. Elle se répétait encore et encore qu'elle devait tenir, qu'elle devait attendre.

Chaque seconde était une torture, chaque geste une escalade de l'horreur. Mais elle devait croire qu’il entendait. Que quelqu’un, quelque part, l’entendait. Il le fallait...

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