PDV Kenric

J'enchaîne les aller retour, au centre de soin. Il s'est passé beaucoup de choses ces derniers temps . A commencer par les plantations de nos deux collègues et amis. Je suis revenu pour remplacer Emery. Et nous avons fait venir Lady Cadence pour remplacer Clarette. Quand à l'absence de Oralie, nous n'avons pris personne, nous attendons son réveil avec une grande impatience. Nous espérons qu'elle va s'en sortir et ne pas rester encore trop longtemps dans le coma.

Il fait déjà presque nuit, lorsque j'arrive dans sa chambre. Elwin ne m'a signalé aucun réel changement dans son état. Dans la pénombre de la chambre, je m'assois à son chevet, les mains tremblantes, les yeux rivés sur son visage paisible. Oralie, ma bien-aimée, qui m'avait été si cruellement arrachée par la violence de la bataille impitoyable. Voilà quelle gise ici depuis des semaines, aussi immobile et silencieuse qu'une statue de marbre. J'ai veillé sur elle, jour et nuit, pendant des semaines qui lui avaient paru une éternité. Chaque souffle qu'elle prenait était pour moi un rappel cruel de la fragilité de la vie, de la brutalité de la guerre qui l'avait plongée dans ce sommeil profond. La brutalité de Gethen... Les heures sont passées, elles ont été comme chaque nuit très longues. Et maintenant, alors que l'aube se levait, je peux percevoir que quelque chose avait changé. Je m'approche un peu plus. Oui quelque chose avait changé. J'hésite à appeler Elwin. Un frémissement sur ses lèvres, une légère rougeur sur ses joues autrefois pâles sont apparues. Mon cœur a bondi dans ma poitrine. Était-ce le moment que j'attendais avec tant d'impatience ? Elle est en train de se réveiller ! Je la regarde, presque sans oser respirer alors que ses paupières commencent à trembler, puis à s'ouvrir lentement. Des yeux que j'avais cru ne plus jamais revoir. Je la regarde maintenant avec une lueur de reconnaissance, d'espoir. Un mélange d'émotions me submerge. Je passe , Soulagement. Joie. Amour. Mais aussi une peur résiduelle, un souvenir de la terreur que j' avais ressentie en la voyant tomber sur le champ de bataille. Lorsque je l'avais soulevé, quand elle était tombée dans l'inconscience la plus totale. Quand son cœur avait presque cessé de battre. Je serre sa main, un geste silencieux de réconfort et de soutien.

-Je suis là, murmurais-je la voix rauque trahissant l'émotion qui m'habite. Je suis là, Oralie.

Le chemin de la guérison serait long et difficile, mais ils le parcouraient ensemble. Parce que je l'aime.

Elle ferme les yeux éblouis par la lumière. Elle tente de bouger. en vint.

-Ora... Ne bouge pas, tu n'es pas en état. épargne tes forces, mon ange.

-Kenric. murmure-t-elle.

- Tu es là, Oralie... Tu es là, tu es vivante. Je ne peux me contenir, les larmes coulent. Ne bouge pas.

Je me lève.

-Elwin ! Elwin ! criais-je.

-Qu'est ce qu'il y a ? il sursaute.

-Oralie... Dis-je essoufflé, elle s'est réveillée.

-Vraiment ?

-Oui !

Il attrape sa sacoche et court jusqu'à la chambre d'Oralie.

Elwin sourit en voyant notre empathe.

-Comme c'est bon de te voir éveillée.

Il commence à l'examiner, à observer sa cicatrice.

-Bien, que de bonnes nouvelles. Elwin sourit. L'opération a été un véritable succès. Tu es sortie d'affaire, Oralie. Cependant tu dois te reposer ! Tu restes épuisée . Il est nécessaire que tu restes allité.

Il lui fait avaler pleins d'élixir et l'aide à se redresser. Il la bloque avec un oreiller. Il ausculte ses réflexes car après plus de trois semaines de coma... Ce n'est pas fameux. À nouveau, il lui fait avaler le contenu d'une fiole.

- Nous allons pouvoir annoncer la bonne nouvelle à tout le monde.

- Je le ferai tout à l'heure. Pour l'heure, je veux profiter. Je souris à Oralie, dont la fatigue se lie sur son beau visage.

Elwin nous laisse.

- Oh Oralie , j'ai eu si peur de te perdre. Je prend sa main dans la mienne.

- Eh moi donc... murmure- t-elle. Je me voyais mal te laisser tout seul.

Je souris.

- C'est fini Ora. Tout est fini. On a gagné.

- Vraiment ?

- Oui.

- Au prix de combien de vie ? Murmure t-elle.

- Beaucoup ?

- Emery et Clarette n'ont pas survécu...

- oh ...

Son regard s'emplit de larmes...

-On ne peut pas faire de batailles sans morts malheureusement.

-Je le sais, au combien...

-La seule consolation est de se dire que tout cela est enfin fini. Et que notre monde est en train de changer pour le mieux.

j'embrasse son front.

-Nos objectifs ont été d'une certaine manière atteints.

-Tu as raison... murmure-t-elle.

-Je suis sûr que certains seront heureux de te voir. Veux-tu que je les fasse venir ? Où préfères-tu te reposer ?

-Je ne pourrais pas dormir...

Je la salue, et m'en vais à Eternalia. Je cours presque à la porte de Bronte. Je frappe jusqu'à ce qu'il ouvre.

- ça va,ça va ! On a entendu. Déclare Bronte en ouvrant la porte. Kenric ? Qu'est ce qu'il y a ?

Je vois Velia surgir derrière lui.

-Bah vous tombez bien tous les deux.

Je les trouve très très proches en ce moment.

- Alors qu'est ce qui nous vaut ton arrivée si précipitée ?

-Oralie s'est réveillée !

-Oh vraiment ! On peut la voir ? demande Velia.

-Oui. Elwin a constaté que son état s'est considérablement arrangé... Il ne lui reste plus qu' à se reposer. Dis-je avec un grand sourire.

Je les emmène près d'elle.

-Oh Oralie ! s'exclame Velia en se jetant au cou de l'empathe. Bronte lui offre un sourire.

-Je suis tellement heureuse de voir que vous allez bien. Dit Oralie la voix émue.

-Nous avons tous laissé quelque chose dans cette bataille. lui indique Bronte.

-Oh Bronte, ton bras.

-Ce n'est rien je m'y fais. J'aurais pu y laisser beaucoup plus.

-Cela me fait tellement plaisir de vous voir.