Chapitre 7
Annie était adossée contre un mur tandis qu'Armin était en pleine conversation avec la mère de Sasha. Le regard perdu dans ses pensées, elle ne remarqua pas les flocons de neige qui se déposaient doucement sur son cuivre chevelu. Son souffle se mélangeait au froid de l'hiver breton et ses mains commençaient à geler.
- Rien, elle n'était pas au courant, conclut Armin en s'approchant d'elle. Mais, nous pouvons refaire un tour chez elle ? Lorsque je suis venu la première fois, j'avoue que je n'ai pas vraiment fait attention si elle lisait ce genre de livres.
La jeune femme regarda sa montre : 16 heures. Ils avaient passé plus de deux heures à bouquiner. Le pentacle était désormais plus clair pour eux mais ils devaient encore comprendre pourquoi le tueur l'avait représenté sur le dos de sa victime.
- J'aimerai interroger une personne. Une ancienne victime de l'étrangleur : Historia Reiss.
Armin pencha la tête sur le côté.
- Elle est la seule à s'être échappée de ses griffes. J'espère qu'elle pourra nous éclairer sur certains points.
Ouvrant la portière, la blonde démarra sans plus attendre et ils filèrent vers l'est, à l'extérieur de la ville. Historia vivait dans un petit village appelé Caudan. Roulant prudemment à cause de la neige qui s'intensifiait, Annie tourna le volant afin de s'engager dans une petite allée perdue au milieu de la brousse. La jeune femme n'avait pas déménagé lorsqu'elle jeta un coup d'œil au nom à la boîte aux lettres. Poussant la petite barrière en bois qui refermait le jardin, le commandant se déplaça jusqu'à la porte d'entrée avec le détective. Elle frappa. Pivotant sur ses pieds, elle contempla le petit village avant de froncer des sourcils. Armin redonna deux coups mais aucune réponse.
- Madame Reiss ? Commandant Leonhart.
Elle laissa sa main glisser sur la porte tout en tendant l'oreille avant de regarder Armin qui décida de faire le tour. Annie se recula sur le pallier et leva les yeux vers la demeure qui semblait étrangement abandonnée. Cependant, ce qui attira son attention, c'était les fenêtres ouvertes.
- Merde...
- Quoi ? S'empressa de répondre Annie en le rejoignant dans le jardin.
- Regardez, se contenta de répondre Armin en se décalant de la fenêtre. Il y a du sang partout.
Plongeant sa main, elle saisit son portefeuille et attrapa sa carte bancaire. S'agenouillant face à la porte d'entrée, elle inséra la carte dans la petite ouverture et ferma les yeux. Le petit clic fit bondir son cœur et la porte s'ouvrit enfin. Ils saisirent leur pistolet et Annie poussa doucement la porte avec son coude pour éviter d'y laisser ses traces. Ses yeux s'agrandirent en voyant le salon renversé. Une scène de bagarre s'était déroulée ici même. Des tâches de sang arpentaient le sol. Armin tapota l'épaule du commandant qui fit volte face avant de se figer.
Un pentacle inversé était dessiné sur un des murs avec du sang.
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