Chapitre 16


Ouvrant la portière, Annie s'installa derrière le volant et boucla sa ceinture. Le temps pressait et la vie de Théo était entre ses mains. Elle ne pouvait pas l'abandonner.

- Où tu vas ?

Elle sursauta et leva ses yeux vers Armin qui posa sa main sur le capot.

- Au commissariat, mentit Annie. Je dois prévenir le commissaire et lancer un avis de recherche. Reste avec tes parents.

- Je viens avec toi, s'empressa de répondre le blond.

- Reste avec tes parents, répliqua t-elle d'un ton sanglant. Ils ont besoin de toi contrairement à moi.

Armin l'observa, estomaqué.

- Je t'appelle dès que j'ai du nouveau, se contenta de répondre Annie en fermant la portière avant de rapidement démarrer.

Elle jeta un coup d'œil dans son rétroviseur intérieur et sentit les larmes monter en apercevant le visage d'Armin. Il était détruit. Elle s'en voulait d'avoir été aussi méchante mais elle devait le tenir à l'écart d'elle afin de le protéger lui et son fils. Elle n'allait pas au commissariat mais directement au lieu du rendez-vous. Théo était en danger tant qu'il était avec Eren. C'était un malade, un psychopathe prêt à tout pour arriver à ses fins jusqu'à enlever un enfant. Elle espérait de tout cœur qu'il ne lui avait rien fait. Cet homme avait violé, torturé des femmes. Il ne ressentait aucune empathie envers l'être humain.

Appuyant sur l'accélérateur, elle fonça sur les routes campagnardes direction la forêt. Elle était toujours terrifiée quand elle se jetait dans la gueule du loup. Elle ne savait jamais comment aller se terminer les enquêtes. Elle avait déjà vu des collègues se faire tuer. Elle savait qu'un jour, elle y passerait mais quand ? Cependant, aujourd'hui elle n'avait pas peur. Elle était folle de rage. Folle de rage qu'on s'attaque à ce qu'elle aimait.

La forêt était terrifiante la nuit. Annie aimait bien s'y balader la journée mais quand le soleil disparaissait, pour rien au monde elle aurait mis les pieds ici. Claquant la portière à la lisière de la forêt, elle se jeta dans la gueule du loup. Main posée sur son arme, elle s'engouffra dans la zone. Elle ne savait même pas où chercher. Etait-il dans une cabane ? Un lieu fermé ? Il n'y avait aucune indication, juste une adresse. Il n'y avait que des arbres. Des putains d'arbres qui la terrifiaient. Calmant les palpitations de son cœur, elle enjamba un tronc et s'arrêta.

- Réfléchis, murmura t-elle. Ce n'est pas le moment de flancher.

Théo a besoin de toi Annie.

Elle reprit sa marche. Elle continua d'avancer à l'aveugle dans cette épouvantable forêt où des multiples bruits raisonnaient. Soudain, elle tomba sur une petite maison en bois d'un étage. Elle ne savait même pas qu'une habitation pouvait se trouver là, perdue au beau milieu de cette végétation. Avançant à pas de chat vers la demeure, elle approcha de la porte et s'arrêta. C'était silencieux.

Saisissant son arme, elle poussa doucement la porte qui était ouverte. Elle savait qu'il était là. Son instinct de flic le sentait. Ses bottines firent frémir le vieux parquet et soudain... Cette voix... Cette petite voix...

- Papa ? sanglota un petit garçon.

Annie se redressa, aux aguets. Théo. Elle avait envie de lui répondre mais si c'était un piège ? Si elle répondait, cela permettrait de révéler sa position et Eren pourrait surgir de n'importe où. Elle se contenta d'avancer vers les appels enfantins tout en gardant un œil derrière elle.

- ...Annie ?

Elle accéléra la cadence et marcha plus vite. Le bruit venait du premier étage. Le commandant Leonhart grimpa les escaliers et arriva devant trois portes. Laquelle ?

- Je veux rentrer à la maison...

La première, tout à gauche. Annie s'y avança et leva doucement la main vers la porte. Elle la poussa et tomba sur un Théo qui se tourna directement vers elle. Il était terrifié et tremblant. Abandonné au milieu d'une pièce vide et sans vie, assis sur un petit tapis rond. Annie en oublia presque qu'un tueur rodait et courra vers lui avant de le serrer dans ses bras.

- C'est fini mon grand, murmura t-elle en caressant sa tête.

Il sanglotait, accroché à elle. Elle le berça doucement et attrapa son portable où elle composa un numéro.

- Théo. Tu dois sortir le plus vite d'ici, souffla Annie en glissant son portable dans la petite poche de son manteau. S'il m'arrive quelque chose...

- ANNIE !

Quelque chose frappa l'arrière de sa nuque.

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