Chapitre 15

C'était silencieux. Incroyablement silencieux. On pouvait entendre les flocons de neige qui tombaient paisiblement sur le toit des maisons. Les enfants seront les premiers à se ruer dehors lorsque le soleil se lèvera.

Théo dormait comme une marmotte. Ses grands-parents s'étaient couchés peu après. La mère d'Armin, Marie, se tourna dans son lit quand un bruit la fit sursauter. Son mari ronflait à côté et ne semblait pas avoir entendu. C'était le parquet qui grondait, rien d'inquiétant alors elle tenta de refermer l'œil. Mais le bruit recommença. Des pas. Marie se redressa, le cœur battant à tout rompre. C'était bien des pas qui faisaient grincer le parquet de leur salon.

- Chéri, murmura t-elle en secouant doucement son épaule.

Il marmonna des mots incompréhensibles mais rien. Il dormait à point fermé. Tant pis. Jetant doucement la couette hors de son corps, elle posa ses pieds nus sur le sol et se leva. Sortant de la chambre, elle marcha directement vers la chambre de son petit-fils afin de s'assurer qu'il était en sécurité. Poussant doucement la porte, elle fut rassurée de voir la petite veilleuse qui tournait encore. Théo dormait, accroché à son petit lion jaune. Elle sourit quand une ombre se glissa derrière. Marie pivota sur ses pieds mais quelque chose percuta sa nuque de plein fouet. Ce fut le trou noir.



**




Le téléphone vibrait sur la table de chevet. Le bruit dérangea Annie qui se redressa sur son lit afin de chercher l'objet en question. Armin dormait toujours, accrochée à son dos. La blonde roula et se pencha au dessus de lui afin de s'emparer du portable : Un appel de sa mère.

- Armin, réveilla Annie en secouant son épaule. C'est ta mère.

Il ouvrit mollement les yeux avant de froncer ses sourcils et de s'en emparer. Pourquoi appellerait-elle à 4 heures du matin ? Quelque chose n'aillait pas ? Il décrocha et se figea en entendant les pleures et les cris de sa mère.

Annie fixait Armin dont le visage avait changé. Elle se pencha pour tenter de capter son regard et elle vu l'horreur se dessiner sur son visage.

- Appelle la police, on arrive tout de suite ! Paniqua Armin avant de raccrocher. C'est Théo, il a disparu !

Les yeux de la blonde s'écarquillèrent.



**




En quelques secondes, une marée bleue et rouge tapissait la maison des Arlert. Armin serrait sa mère qui était enveloppée dans une couverture de survie. Elle avait reçu un violent coup à la nuque et avait désormais un hématome voyant sur sa peau. Elle tremblait comme une feuille malgré l'aide qu'on lui apportait.

Annie dut mettre ses émotions de côté et agir en tant que commandant. Elle entra dans la maison et observa le salon en silence. Rien n'avait été déplacé ni cambriolé. L'individu avait un objectif en tête, un seul et c'était l'enfant.

- Je me doute qu'on trouve des traces d'ADN, commença Hanji. Il a utilisé des gants. Les seules traces proviennent de Madame et Monsieur Arlert.

La blonde ne répondit pas et monta les escaliers. Elle entra dans la petite chambre de Théo et sentit son cœur se serrer en apercevant la peluche abandonnée sur le matelas. Il ne serait jamais parti sans. Enfilant ses gants en latex, elle attrapa le lion et le fixa en silence. Bon sang, pourquoi lui ? Pensa Annie. Il n'avait rien fait. Elle retourna la peluche et aperçut une petite poche qu'elle ouvrit. Il y avait un papier. Son cœur battit rapidement dans sa poitrine et d'une main tremblante, elle le tira.

Elle tomba des nus.

« Voici ma monnaie d'échange. La forêt de Pontcallec. Viens sans renfort sinon l'enfant est mort. C'est toi que je veux Annie. Eren. »

- Tu as trouvé quelque chose ?

Annie eut le temps de cacher le papier dans son manteau et se tourna vers Armin. Il avait le visage blanc, livide et les yeux remplis de larmes. Il tentait de ne pas craquer afin de garder les idées en place et d'être fort, mais Annie savait très bien qu'il allait s'effondrer. Se redressant, elle l'attira doucement contre elle afin d'apaiser cette douleur dévastatrice.

- C'est qui qui a fait ça ? Balbutia Armin d'une voix tremblante.

- Ça va aller, murmura t-elle en fermant les yeux. Je me charge de ça.

- Je te jure que je tuerai celui qui a fait ça, cracha ce dernier.

**

Sortant de la maison, Annie posa une main amicale sur l'épaule de Marie. Cette dernière l'observait tout en pleurant silencieusement. Elle n'arrêtait pas de répéter que cet accident était de sa faute.

- Vous... Vous avez trouvé quelque chose ? Réussit-elle à dire entre deux sanglots.

- Je suis désolée, mentit Annie. Je dois vous poser quelques questions. Avez-vous réussi à voir son visage ? Un vêtement ?

- Rien... marmonna cette dernière en serrant la couverture. La maison était plongée dans l'obscurité. Mais... Il semblait porter de grosses bottes. Les pas étaient lourds sur le parquet.

- Bien, je vous laisse avec Hitch, elle va prendre votre déposition. On va le retrouver.

Hitch s'était rapprochée du vieux couple tandis qu'Annie se mit à l'écart derrière une voiture de police. Elle sortit de nouveau le papier et le relit encore et encore. Eren voulait se venger et pour en finir, il devait abréger ses souffrances. Annie était sa souffrance. Celle qui avait ôté la vie à son frère. Son meilleur ami. Pour l'attirer dans son piège, il avait enlevé le fils d'Armin, un de ses points faibles. Elle avait beau le connaître depuis quelques jours, elle s'était énormément attachée à ce petit garçon dont le passé lui ressemblait tellement. Elle devait le retrouver et pour cela, elle allait se livrer.

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