Lemon.

La main accrochée à son col et ses lèvres serrées contre les siennes, Annie tira maladroitement le blond à travers les couloirs. Elle n'était pas du genre à se laisser aller aussi rapidement avec un homme qu'elle connaissait depuis seulement quelques jours. Mais étrangement, Armin était différent des autres. Il était charmant, protecteur, imbécile mais cultivé. Elle en avait envie. Vivre sa vie comme on lui avait répété et penser à elle pour une fois même si cela ne dure qu'une nuit.

Leurs vêtements tombèrent rapidement. Annie poussa Armin sur le lit, le contemplant quelques secondes avant de le chevaucher. Il état déjà essoufflé mais ses yeux étaient remplis de désir et d'amour. Ses mains féminines glissèrent doucement sur son corps nu, savourant cette chaleur qu'elle appréciait tant mais qu'elle refusait de s'avouer. Annie releva la tête quand il se redressa en position assise, les yeux brillants. Elle sentit ses bras musclés se glisser autour d'elle avant de la serrer contre lui. Leurs poitrines s'écrasèrent tendrement l'une contre l'autre tout comme leurs lèvres. Une surcharge sensorielle pesait dans l'esprit d'Annie.

Ils s'embrassèrent passionnément durant de longues minutes, en oubliant même l'oxygène qui devint manquante. Armin grondait de plaisir quand Annie se glissait sur son intimité. Son cœur tapait fortement contre sa poitrine. Il caressait le dos nu de la blonde où il identifiait quelques cicatrices dû à de précédentes enquêtes. Il ferma les yeux, plongeant son visage dans le cou du commandant quand elle commença à le chevaucher. Il se rallongea sur le matelas, serrant ses cuisses fermes et musclées. Elle était incroyable. Ses yeux froids avec les autres, étaient aujourd'hui dotés d'une douceur extrême et de tendresse. Ils s'abandonnèrent à leur désir avant qu'Armin ne décide que c'était à son tour.

Annie se retrouva sur le matelas. Elle ferma les yeux, la tête jetée en arrière quand il reprit ses mouvements en elle. Elle se sentait libre et en oubliait même ses démons.

Le jeune détective la regarda somnolant sur le ventre, le visage tourné vers lui.

Il leva sa main et caressa doucement sa joue avant de toucher son pensement au front. Il devait être deux heures du matin maintenant. Il faisait sombre mais il arrivait à apercevoir ses yeux bleus à travers la pénombre. Se rendait-elle compte du regard qu'elle portait sur les autres ? Un regard attirant et envoutant. Ses iris possédaient une telle profondeur qu'il avait l'impression de voir le monde à travers ses yeux.

- Mon russe était bon ? murmura Armin en se rapprochant d'elle, frottant le bout de son nez contre le sien.

- Très mauvais, dit-elle d'une voix mielleuse. Mais j'ai compris au moins. C'est un bon début.

- Ты прекрасна « Tu es magnifique », répondit-il d'une voix chevrotante.

Il était follement séduisant avec ses essais en russe. C'était amusant à voir.

- Il va falloir travailler cet accent, répondit Annie avec un sourire.

- Mon professeur personnel sera sûrement très heureux de me donner des cours privés, sourit Armin en embrassant longuement la blonde.

Annie laissa perdre ses mains dans ses cheveux blonds, regardant son doux visage.

- Annie ?

Elle le regarda quelques instants, attendant qu'il continue.

- Tu as fait un cauchemar à l'hôpital. Je ne sais pas si tu t'en rappelles...

Le commandant baissa les yeux, la mâchoire serrée.

- Si tu veux m'en parler tu peux me le dire. Tu sais ? murmura-t-il en caressant sa joue.

- Je suis restée quatre ans dans une famille d'accueil en Russie avant d'être adoptée par mon père, commença Annie en regardant le vide. Quelques mois plus tard, on était parti au parc. Il avait tourné deux minutes la tête et j'avais disparu. J'avais été attiré par un chat qui gambadait pas très loin et je l'avais suivi mais j'étais tombée sur un homme.

Armin sentit ses membres se geler. Il continua de caresser sa joue pour l'inciter à continuer.

- Cet individu s'est révéré comme un pédophile recherché par la police à cette époque. Durant ma captivité, il m'avait battu mais ne m'avait pas violé. A croire que j'avais été chanceuse car les autres victimes l'avaient été.

- Ce sont les marques dans ton dos ? demanda-t-il avec tendresse.

- Il y en a quelques-unes, avoua cette dernière. Après ce sont plus des cicatrices provoquées par mes anciennes enquêtes.

Le jeune blond l'entoura de ses bras et la serra contre lui avec tendresse. Annie se laissa dorloter par Armin.

- Désolé, je n'aurai pas dû te relancer sur ce sujet... se maudit Armin.

- J'avais besoin d'en parler. A part mon père et toi, personne n'est au courant.

Elle sentit ses mains toucher ses cicatrices mais elle n'en fit rien. Son toucher était doux voire guérissant.

- Hey, tu sais que Théo parle beaucoup de toi ? relança Armin afin de changer de sujet.

Le commandant se recula pour le regarder.

- Il a hâte que tu lui apprennes le métier de policier mais aussi le russe !

- Sans blague, ricana cette dernière. Je vais vous faire payer.

- J'ai déjà ma petite idée sur comment payer les cours, taquina le blond d'une voix séduisante, plantant plusieurs baisers dans son cou. Du coup, je suis un français différent de la description que tu as donnée ?

Annie fit la moue en apercevant sa bouille.

- J'avoue que vous êtes romantiques.

- Même avec mes disquettes ?

- Ça par contre va falloir que tu arrêtes, c'est nul.

- Je vais me rattraper, promis, dit Armin avec détermination, lui volant un baiser. Annie... Je vais te décrocher la lune. Prendre toutes les étoiles et les mettre dans tes yeux.

- Armin.