Chapitre 13
Assise sur sa chaise de bureau, Annie était déjà sortie de l'hôpital. Elle avait un peu forcé mais elle connaissait son corps. Lors de ses dernières enquêtes, elle avait mis son corps dans de dangereuses positions comme la fois où elle avait reçu trois balles : cuisse, bras et bassin. Elle était restée clouée à l'hôpital durant un mois entier avant de retrouver le chemin de la police. De plus, il était impossible pour elle de rester dans un lit alors qu'un tueur se baladait dans la nature. Annie savait très bien qu'elle était la prochaine et que l'accident n'était qu'un début. Elle se demandait quelle ruse allait-il mettre en place pour qu'elle vienne vers lui.
Regardant la photo d'Eren Jeager accrochée sur le tableau, elle tourna son attention vers celle de Historia a qui on avait volé la vie si jeune. Elle frotta son front où un pansement camouflée une blessure du à l'accident.
- Il est tard Commandant, dit Armin en entrant.
Annie l'observa avant de jeter un coup d'œil à l'heure sur son écran d'ordinateur : 23 heures. Elle était sortie il y avait à peine deux heures. Elle avait passé ce temps à écouter à nouveau les résultats de l'autopsie de Historia Reiss et les dernières informations sur la traque d'Eren. Il s'était volatilisé et cela la terrifiait.
- En faite, je ne vous ai pas dit mais... C'est moi votre protection, sourit le blond.
- Je vous demande pardon ? Répliqua cette dernière. Vous avez un enfant.
- Il est chez mes parents. Je faisais beaucoup de planques et de protections rapprochées. Je me suis proposé pour vous tenir compagnie.
- Ce n'est pas encore une de vos techniques pourries de drague ?
Il haussa des épaules, toujours un sourire idiot plaqué sur ses lèvres.
- Et puis comme nous travaillons ensemble, je pourrai en plus vous surveiller.
- Черт возьми. « Fais chier. » marmonna cette dernière.
- Hein ?
- Rien, répondit Annie en attrapant son manteau avant d'éteindre son ordinateur.
*
Armin gara la voiture dans l'allée, en face de la maison du commandant. Il l'avait raccompagné étant donné que sa voiture était réduite à l'état de composte.
- Vous allez vous emmerder, dit Annie en ouvrant la portière.
- J'ai à manger, le chauffage et des livres. Et bien évidemment mon portable si vous souhaitez me parler.
- Même pas en rêve. Bonne nuit.
- Bonne nuit commandant, sourit Armin avant de reculer son siège en arrière.
*
Soufflant longuement, la jeune femme laissa tomber son manteau sur le canapé avant de parcourir lentement son salon de ses yeux monotones. Elle se sentait épuisée mais n'avait pas envie de dormir. Elle l'avait presque fait toute la journée. De plus, son esprit était tournée vers Eren. Ça se trouve, il était là à l'observer et attendait qu'Armin détourne l'attention pour se jeter sur elle.
Regardant en silence ses pâtes qui bouillirent dans l'eau, elle plongea la cuillère en bois et les tourna. Annie regarda l'heure qui affichait minuit passée. Ses cheveux mouillés tombaient sur ses épaules et sa frange, était plaquée contre le côté droit de son front. Elle retira l'eau de la casserole et laissa glisser les pâtes dans son assiette. C'était très silencieux.
S'asseyant sur son canapé, elle mangea en silence. Elle se demandait ce que faisait l'autre imbécile. Elle avait déjà fait des planques dans sa carrière et c'était d'un ennui mortel. Tu étais là, dans ta voiture pour une durée indéterminée. Le pire, c'était qu'elle était en duo avec Hitch. Elle connaissait sa vie amoureuse mieux que personne. Enroulant les spaghettis autour de sa fourchette, elle baissa ses yeux vers la sonnerie de son téléphone : Armin.
- Je me demandais si vous allez décrocher, commença t-il d'une voix enjouée. Comment allez vous ?
- S'il n'y a rien à signaler, pourquoi m'appelez vous ?
- Moi je vais très bien, merci de vous inquiéter commandant.
Annie leva ses yeux au ciel avant de sourire.
- Vous devriez vous reposer, répondit-elle.
- Je n'ai pas envie, avoua le blond d'une voix plus douce.
- Pourquoi ?
- Car votre accent russe me captive. Je vais fondre.
Elle roula des yeux et se laissa glisser contre son canapé.
- Ne me dites pas que c'est avec ce genre de disquettes que vous mettez des femmes dans votre lit ?
- Vous voulez vraiment que je vous sorte une disquette ? Sourit Armin. Commandant...
Elle leva un sourcil.
- On m'a toujours dit de suivre mes rêves, alors je vous suis.
- Arrêtez Arlert, je vais rougir. Je raccroche.
- Pourquoi vous ne raccrochez pas commandant ? Relança le blond avec un bref silence.
- J'allais le faire, bonne nuit.
Annie reposa son portable sur la table basse et but son verre d'eau tout en fixant ce dernier. Elle sursauta quand la sonnerie retentit dans le salon et attrapa son arme de service. Se levant, elle marcha lentement vers sa porte et glissa sa main sur la poignet avant d'ouvrir.
- Je m'appelle Prince et je suis charmant, on m'a dit que vous me cherchiez ? Cita Armin, une main posée contre l'encadrement de la porte et une autre sur sa hanche.
Elle cligna des yeux, choquée.
- C'est très français, dit Annie avec son accent russe.
- Ah ? Sourit le blond.
- Vous êtes nuls en drague.
Il bouda avant de sourire à nouveau.
- On est quoi d'autre ?
- Râleur, chiant, de mauvaise humeur, prétendant, toujours centré sur eux même...
- Commandant. De manière positive j'entendais...
- Impolie, méchant, vicieux, toujours pressé, lâches...
- Я люблю тебя « je vous aime », coupa Armin avec une voix sincère.
Annie tourna la tête sur le côté sans le quitter des yeux. Ses pupilles bleues la scrutaient avec intensité et désir. Elle perçut un regard différent des autres hommes. Il n'y avait rien de sale mais une sincérité et un amour puissant. Personne ne l'avait regardé ainsi. Elle se sentait complètement nue face à lui. Il brisait ses barrières d'un sourire. Et, elle se rappela subitement des paroles de Hitch : « Lâche un peu ton boulot et vis ta vie. »
Elle allait le faire. Pour une nuit.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top