La nuit était tombée. Annie fixait la route tout en remettant ses idées en ordre. Eren Kruger était sûrement la dernière personne à avoir vu Historia en vie. Mais ce qui la terrifiait c'était qu'ils n'avaient rien trouvé d'étrange chez lui lors de leur passage. Elle avait scruté son visage tentant de discerner le moindre stress, mensonge mais rien. Il était d'un calme incroyable. Jouait-il un double rôle ? Avait-il une vie cachée ? Ils avaient vérifié son emploi du temps et tout concordé avec ses dires. Le soir du meurtre, Eren était bien chez lui. Confirmée par sa voisine qui avait vu la lumière allumée. Mais y avait-il quelqu'un ? Annie se sentait conne de n'avoir pas plus creusé.

Tout en gardant ses yeux sur la route campagnarde, elle attrapa son portable et appela Hitch qui était encore dans les locaux.

- Hitch ?

- « Toujours vivante, répondit cette dernière d'un ton enjoué. »

- Je veux que tu me fasses des recherches sur Eren Kruger. A t-il des antécédents judiciaires, renouvellement de ses papiers, toutes ces conneries.

- « Pourquoi ? »

- Il est le dernier a être entré en contact avec Historia, répondit Annie d'un ton amer.

- « Bien je te fais ça. Tu vas où là ? »

- Je pense rentrer, répondit Annie. On se retrouve demain afin de remettre au clair tous les éléments.

Annie raccrocha et reporta son attention sur la route. Elle jeta un coup d'œil à la radio éteinte puis à l'heure avant d'appuyer un peu plus sur l'accélérateur. Elle avait qu'une envie, se jeter dans son lit pour dormir. Soudain, deux phares apparurent dans son rétroviseur intérieur, l'aveuglant totalement. Elle grimaça avant d'être violemment projetée vers l'avant. Sa ceinture écrasa sa poitrine, lui coupant le souffle. Quelqu'un l'avait percuté à l'arrière. Gardant son calme, elle referma sa poigne sur son volant et jeta un nouveau coup d'œil vers son rétroviseur. La voiture avait disparu.

On essayait de la tuer.

Tout se passa à une vitesse affolante. Le véhicule surgit à ses côtés avant de la percuter de plein fouet. Le volant échappa de ses mains et sa voiture sortit de la route. Le pare-brise éclata en mille morceaux tandis que le coffre s'arracha. La carcasse métallique s'effondra dans un champ de blés, au beau milieu de la nuit sans aucune habitation aux alentours.

Claquant sa portière, l'individu marcha doucement vers les lieux de l'accident. La voiture s'était reposée sur ses roues et de la fumée commençait à sortir. Il écarta les blés et s'y approcha afin de contempler le commandant inconscient, le visage en sang. Il se glissa près d'elle avant de caresser sa joue d'une main gantée de cuir.

- Tu n'aurais jamais du tirer sur lui.

Il déposa une rose blanche sur le tableau de bord avant de repartir.