Prologue:
Note: Hey à tous ! Voici le prologue ! Je dois vous avouer que je ne suis pas vraiment satisfaite du rendu sur Wattpad: il n'y a pas d'alinéas (oui, ça me perturbe...). N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et bonne lecture :D !
Ils étaient tous rassemblés dans la salle de réunion, et, au vu de la situation, toutes les personnes présentes affichaient un air grave. C'était une situation de crise : l'Empereur était mort et avec lui une ère prospère se terminait. Une femme se trouvait au centre de la pièce, les poings liés, assise misérablement par terre. Les conseillers l'entouraient, installés derrière leur table. Ils la dévisageaient avec un air de dégout, mêlé à celui de la colère, et les gardes avaient le visage fermé. On pouvait très bien voir leurs muscles crispés. La femme était silencieuse, comme à l'accoutumé depuis son arrestation quelques jours plus tôt.
Le drame s'était produit il y a quelques jours. Elayne, la femme d'Elitz, avait été possédée par un Démon et elle l'était depuis déjà un bon bout de temps lorsque la créature qui l'habitait avait lâchement assassiné l'Empereur... Pourquoi faire une telle chose maintenant et comment le Démon avait-il pu s'introduire parmi eux aussi facilement sans qu'ils le sachent ? C'était des questions auxquelles ils n'avaient pas encore répondu et auxquelles leur prisonnier ne répondrait pas. Cela, ils le savaient. Depuis qu'ils l'avaient arrêté, le parasite qui habitait la femme d'Elitz n'avait pas lâché un seul mot, même sous la torture. La situation était donc au point mort et il n'y avait rien de plus frustrant et de plus rageant.
Au bout d'un long moment, où la tension était palpable, un des conseillers se leva et s'avança vers elle. Les autres, eux, restèrent de marbre. Lorsqu'il brandit sa main, il la fit claquer de toutes ses forces sur la joue d'Elayne qui se trouvait en face de lui. Le claquement se répercuta dans toute la salle, et personne ne réagit, même pas la femme qui resta toujours et encore... silencieuse. Celui qui avait porté la main sur Elayne n'était autre que son mari, Elitz. Alors, ce dernier hurla plein de fureur suite aux événements :
- Mais vas-tu donc parler Démon ! Non content de prendre la vie de notre souverain bien aimé avec le corps de ma femme, il faut aussi que tu te mures dans ton silence arrogant !
Alors que le silence se prolongeait, et que, dans un accès de rage, il relevait sa main pour refrapper le Démon qui la possédait, ce dernier éclata d'un rire tonitruant qui fit trembler la pièce et les autres hommes. Car ce rire n'avait rien de semblable à ceux qu'ils avaient pu entendre jusqu'à présent. Il était démoniaque, et on pouvait facilement y sentir l'euphorie qui s'y trouvait. Alors le conseiller empoigna par le col Elayne et avec elle le démon, qui toujours, continuait de s'égosiller du même rire effrayant.
" Cesse donc ! disait Elitz en le secouant de plus en plus violemment, tandis que l'esclaffement abominable se prolongeait. Mais cesse donc ..."
La dernière phrase d'Elitz se brisa dans un sanglot d'impuissance. Il finit par la relâcher, se passa la main dans ses cheveux et ravala ses larmes.
" On ne tirera rien de lui, exécutez-le.", ordonna-t-il d'un ton froid aux gardes.
Il vit le doute sur les visages de ses pairs. Qui ne douterait pas ? En lui, il ne ressentait plus que colère et tristesse. Il regarda une dernière fois le visage de celle qui fut son épouse et il se détourna d'elle en disant d'un ton méprisant tout en quittant la pièce :
"Adieu, j'espère que tu iras pourrir en Enfer ..."
Tandis qu'il quittait la pièce avec détermination suivi par les conseillers, et que, déjà, les gardes s'avançaient vers Elayne et le Démon, celui-ci cessa enfin de glousser. Ils entendirent alors une voix grave et rauque, pleine de raillerie :
- Ton Empereur est mort dans d'affreuses souffrances et ta femme avait une âme absolument exquise ! Mon seul regret, c'est de ne pas pouvoir contempler ta mort prochaine et de ne pas en être le responsable !
Le Démon reprit alors son éclat maudit.
Le conseiller Elitz poursuivit son chemin, et quand l'affreuse créature se tut enfin, il ne put retenir un large sourire, quelque peu dément, de s'épanouir sur ses lèvres...L'Enfer, hein ? Oui, décidément, c'était là qu'était la place de cette saloperie.
∞
Ils entrèrent dans une nouvelle pièce, qui lui était inconnue jusqu'à ce jour. Certes, Elitz en avait entendu parler : tout le monde connaissait cette salle légendaire. Il en émanait un sentiment de paix, et il sentait une sérénité l'envahir.
Oui, il était temps à présent. La consultation de la Pierre devait toujours se faire quelques jours après la mort de l'Empereur. Dans leur régime, ce n'était pas le fils qui succédait au père. Non, l'héritier était tout autre. C'était un peuple complétement différent du leur qui allait régner. Et pour le choisir, il fallait se fier à la Pierre.
Les murs de la salle étaient faits de verre, et on pouvait voir son reflet se miroiter gracieusement sur les parois. Le sol et le plafond étaient décorés par des peintures et des mosaïques. Les dessins du bas représentaient les races terrestres, tandis que ceux du haut représentaient les Dieux. On pouvait nettement distinguer La Mort et La Vie, et, en retrait, Le Bien et Le Mal, tandis que Le Rêve et Le Néant englobaient le tout. Mais ce qui attirait d'emblée le regard dans ce lieu sacré, c'était sans nul doute l'immense pierre qui se trouvait en son centre. Elle reliait le sol au plafond, qui devait s'élever à plus de vingt mètres, et il y était inscrit des milliers d'inscriptions. Mais Elitz savait déjà ce qu'elles signifiaient : c'étaient les noms de toutes les races intelligentes terrestres. Étrangement, il savait exactement ce qu'il fallait faire. C'était comme si les instructions étaient gravées en lui. Elitz s'avança vers le centre, les conseillers à sa suite. Arrivé près de la Pierre, il posa sa paume sur sa surface. Elle était anormalement chaude. Dès qu'il l'eût touchée, il se produisit une puissante onde de choc qui projeta tous les autres sur les murs. Seul lui, fut épargné. Une odeur de brûlé vint lui titiller les narines, et, lorsqu'il releva la tête, il aperçut une des nombreuses inscriptions qui était désormais illuminée par un feu d'un doré surnaturel. Il se figea. Il ne put retenir un rire las. Les Dieux les avaient-ils donc abandonnés ? A ses côtés, il entendit des gémissements, et des murmures d'incompréhension. A vrai dire, Elitz n'avait même pas pensé que ces êtres se trouvaient sur la pierre ... Ainsi, ils en étaient réduit à être gouvernés par de telles choses ? Il se tourna vers les côtés et regarda son reflet sur les murs.
Tandis qu'Elitz s'observait dans les parois de verre, il put voir l'étendue des dégâts de ces derniers jours. Ceux-là l'avaient dévastés. Il avait une mine affreuse ; son visage était creusé par la fatigue. De plus, la révélation de la Pierre lui donnait envie de vomir et il commençait à avoir mal au crâne. Il regarda ses yeux, et secoua la tête. Il avait cru voir un éclair rouge vif passer dans son regard. Décidément le stress, le choc et la fatigue ne faisaient vraiment pas bon effet sur lui. Une douleur subite lui traversa la tête. Son mal de crâne s'intensifia. Un pic de souffrance le tenait à la tête et il eût du mal à se retenir de crier face à la douleur qu'il ressentait. Et derrière lui, aveugles au tourment qui le saisissait soudain, les conseillers étaient en pleine discussion :
- Est-ce donc la fin de ce monde ? sanglota l'un des conseillers.
- Ces choses vont-elles vraiment nous diriger ? Cela ne se peut ! s'écria un autre.
Ces paroles inutiles l'insupportaient et son mal de crâne s'intensifiait davantage face à l'agacement qu'il ressentait. Il se tourna vers eux et leur dit avec colère :
- Cessez ces inepties ! Cela ne sert à rien ! Au lieu de vous lamenter, cherchez donc une solution ! Il doit bien en exister une !
« Oh oui, il en existe bien une ... elle est si simple .... », lui chuchota une petite voix au fond de sa tête.
Qu'était-ce que cela ? Elitz eut un léger vertige. Voilà qu'il entendait des voix à présent ? Son mal augmenta de plus belle.
« Il te suffirait de mentir ....Rien qu'un tout petit mensonge de rien du tout .... Cela a-t-il déjà causé du tort à quelqu'un ? Non. De plus, c'est pour le bien du peuple .... », continua-t-elle.
Le bien du peuple ? Elitz se sentit pâteux. La gorge soudainement sèche, il eût l'impression qu'une personne extérieure exerçait une forte pression sur son crâne. Il revit les yeux rouges qu'il avait aperçu sur son reflet quelque secondes plus tôt. La panique commença à s'insinuer en lui.
« Il te suffit juste de nommer un autre peuple et de faire croire que cela vient de la Pierre ... », Le murmure s'insinua plus profondément dans son esprit.
Oui, cela pourrait marcher. C'était simple, pourquoi ne pas l'écouter ? Qu'y avait-il de mal à mentir ? Sa vision commença à se voiler et la douleur obscurcissait ses sens. Non. Non ! Elitz commençait à comprendre ce qui lui arrivait. Une possession. Un Démon essayait de prendre le contrôle sur lui ! Très vite, ce sentiment de frayeur fut remplacé par un sentiment complétement différent : de la lassitude et de la fatigue, une immense fatigue. Surement toute celle qui s'était accumulé depuis ces derniers jours.
« Allons ... Tu sais bien que j'ai raison ... », Elitz avait comme l'impression de flotter, et le sol tournait autour de lui. Oui, tout était plus simple ainsi. Il n'avait qu'à se laisser faire. Se laisser faire et rien d'autre.
« Abandonne-toi à moi ! » A ce moment-là, il sombra dans les ténèbres.
∞
Le Démon ferma ses mains plusieurs fois d'affilée, histoire de s'habituer à son nouveau corps. Il eût un soupir de dérision. Ces créatures étaient tellement simples à manipuler ... Surtout son hôte. Il n'avait eu aucun mal à investir son esprit et à le faire aller où il le souhaitait. Les autres conseillers le regardaient avec un air interrogateur.
" Allez-vous bien ? Vous êtes silencieux depuis un moment déjà, vous avez une mine affreuse, et je sais que la disparition de votre femme doit vous perturber... Vous feriez mieux de vous reposer, lui dit une conseillère qui se tenait près de lui.
- Je vais très bien, répondit-il en marchant vers la pierre d'un pas décidé pour appuyer ses paroles, de plus je crois que j'ai trouvé la solution à notre problème ..."
L'être démoniaque étudia la pierre. Elle était comme on le lui avait décrit ... juste ... impressionnante. Un détail attira son regard; il y avait une inscription qui se différenciait des autres, ce n'était pas le nom d'une race. C'était une phrase :
« Tous ceux qui ne respecteront pas le choix de la Pierre, mourront par les Yeux de la Lune.»
Il réprima un ricanement. Une malédiction ? Ridicule, ce n'était que des mots sur une roche qui n'existait que pour soi-disant ''choisir'' le nouveau peuple qui régnerait sur la plupart des races terrestres.
Il se tourna, s'adressant alors aux autres conseillers, qui attendaient patiemment sa solution :
- C'est très simple, nous allons désigner un autre peuple qui gouvernera à leur place, dit-il posément.
- Conseiller Elitz ! Nous ne pouvons pas faire une chose pareille ! Cela nous est interdit ... N'avez-vous jamais entendu parler de l'histoire de Dodrémont ? A la mort de son souverain, il n'a pas suivi le choix de la Pierre car il voulait que son peuple continue à régner. Résultat de son choix : son espèce a été entièrement décimée en l'espace d'une nuit ... Le jeu auquel vous vous prêtez est dangereux ... Comme je vous l'ai dit plus tôt, vous êtes fatigué, et vous ne mesurez pas le portée de vos paroles, dit-elle d'un ton dénué de chaleur.
- C'est vous qui ne savez pas ce que vous dites. Vous êtes ridicule. Cette histoire n'est qu'une légende que l'on raconte aux enfants. Ces choses ... elles ne peuvent pas régner ... elles sont pire que des animaux ! C'est une abomination ! Et je refuse de laisser le monde entre leurs griffes !", répliqua-t-il d'un ton assuré.
Il eut du mal à réprimer un rire face à ses propres paroles. Tant de convictions dans ces mots ! On pourrait penser qu'il y croyait réellement, alors que tout ceci n'était qu'un stratagème !
Les autres conseillers hochaient la tête tandis qu'il parlait, sauf l'enquiquineuse qui continuait de secouer la sienne.
"Eh bien, je crois que le choix est fait, dit-il d'un air narquois.
- C'est une erreur, et je ne souhaite pas y participer. Je quitte le conseil. N'oubliez pas que je vous ai mis en garde ... Vous nous menez tous à notre perte avec votre folie !", siffla-t-elle.
Il ne la lâcha du regard que lorsqu'elle eût disparu de son champ de vision. Il faudrait qu'il s'occupe d'elle ... Elle pourrait devenir gênante pour la suite des opérations.
"Sur ce, mes amis, je vous quitte et vous laisse vous occuper de nos successeurs, si vous avez un quelconque problème, je serai dans ma chambre."
Quand il quitta la pièce, il ne put se retenir de s'observer sur les parois de verre. Le regard vermeil qu'il était le seul à voir à cet instant le fit sourire. Tout se déroulait comme prévu. Désormais il fallait s'occuper de la deuxième phase du plan, et il espérait qu'elle se déroulerait aussi bien.
Il allait devoir rester dans ce corps encore un peu ... Cela l'embêtait, il devrait cacher son aura et ne pas perdre le contrôle de l'esprit du véritable propriétaire. Heureusement, il était loin d'être un débutant pour ce genre d'affaire. Au fond de sa tête, Elitz avait cessé de se débattre depuis déjà un bon moment. C'était bien, cela lui faciliterait la tâche.
Oui. Il était satisfait. Le plan suivait son cours. Ces stupides conseillers ne savaient pas dans quoi ils s'embarquaient. Ils auraient dû écouter cette femme.
Et alors qu'il observait la lune depuis le balcon, il se demanda comment le Diable, roi suprême des Enfers, avait pu savoir que la Pierre allait désigner ce peuple là ... Les créatures appelées dragon-humanoïdes, descendant des Dragons eux même, les Draconiques. Oui, leur roi était décidément le plus fort et le plus surprenant. Tout se déroulait comme le Diable l'avait prévu... Tuer l'Empereur n'était que le début et empêcher les Draconiques d'accéder au trône n'en était que la suite et non pas la fin. Lui-même ne savait pas ce que son roi avait prévu pour la suite des opérations et à quoi cela l'avançait de faire une chose pareille, mais au fond de lui-même peu lui importait tant que cela augmentait l'influence de son roi... Alors il offrit à la nuit son rire démoniaque, et il trouva alors étrange le fait qu'il lui semblait que la lune l'observait.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top