Chapitre 9:
Drakaïs et Drakayn étaient silencieux tandis qu'ils avançaient dans le passage. Les falaises étaient escarpées et arrondies. Le chemin qu'ils empruntaient n'était pas naturel. Ce n'était pas la Vie qui l'avait fait. Le vent s'engouffrait violemment entre les roches, provoquant un bruit semblable au hurlement d'une bête sauvage imposante.
« Quel est cet endroit ? », se décida finalement à demander Drakaïs.
Elle ne se sentait pas du tout à l'aise. Des tremblements la parcouraient et elle était à deux doigts de se transformer par instinct. Ce lieu était mauvais. Il en dégageait un sentiment des plus détestables. La Draconique avait l'impression que les ombres couraient sur les parois et que des créatures se cachaient derrière les pierres.
« Tu la sens, n'est-ce pas ? Cette impression malveillante qui nous entoure ..., devina Drakayn.
- Difficile de passer à côté, rétorqua-t-elle les sourcils froncés.
- C'est la Traversée du Hurleur. On raconte qu'un Désastre est à l'origine de ce lieu. Ce serait une de ses attaques qui aurait formé ce passage, réputé maudit. », précisa le Démon.
Drakaïs frissonna. Les Désastres étaient des créatures sanguinaires, serviteurs des Dieux. On racontait leurs histoires pour effrayer les enfants, et elle se rappelait très bien les fois où sa mère leur en racontait à Drags et elle. A chaque fin de récit, c'était le même avertissement : il ne fallait jamais approcher un Désastre. Ces choses étaient à l'origine de nombreux massacres et d'éradications. Ils étaient le symbole même de la colère des Dieux et de la terreur qu'ils pouvaient infliger aux mortels.
« Et tu nous amènes ici ?, pesta-t-elle à l'encontre du Démon. Faisons demi-tour, il doit bien y avoir un autre chemin !
- Effectivement, il y en a un. Mais il est à une semaine de route. Libre à toi de partir, mais je reste. J'ai déjà fait la traversée, partenaire. Il n'y a rien à craindre. »
Ils continuèrent donc à avancer.
« Pourquoi n'avons-nous pas pris l'autre chemin ? Je n'aime pas cet endroit... », reprit Drakaïs au bout d'un moment.
Drakayn soupira.
« C'est un raccourci. Et je voulais que tu le voies. Imprègne-toi de ce lieu. Il s'en dégage une aura puissante.
- Terrifiante, oui... », grommela-t-elle.
Mais une fois encore, il n'avait pas tort. Ce lieu, maudit par la marque qu'il portait d'un Désastre, dégageait aussi une impression étrange. C'en était troublant.
Vivement qu'ils sortent de cet endroit infect ! Elle ne supportait pas cette sensation de terreur qui naissait petit à petit dans son ventre... Elle n'était pas peureuse de nature, mais cette place était particulière. Même les chevaux s'agitaient. Seul Drakayn était tranquille.
Il n'y avait pas une seule plante. Que de la roche. Tout résonnait dans le couloir de pierre, si bien que Drakaïs s'imaginait n'importe quoi au moindre bruit. Elle en finit par dégainer sa lame.
« Drakaïs... », tenta de la rassurer le Draconiaque.
C'était inutile.
« Je ne savais pas que tu étais superstitieuse..., insinua-t-il.
- Je ne le suis pas ! Ne le perçois-tu pas ? Cet endroit renferme une noirceur cachée !
- C'est dans ta tête, Drakaïs... Si je ne t'avais pas parlé de ses origines, tu aurais continué à penser que ce chemin était normal.
- C'est faux ! J'étais déjà mal à l'aise avant que tu ne m'en parles ! »
Il haussa les épaules.
« Si tu le dis... Dans tous les cas, soit rassurée, on en sortira bientôt ! »
Drakaïs l'espérait. Ce sentiment d'oppression devenait de plus en plus insupportable. Elle en venait presque à en avoir du mal à respirer. Etait-elle vraiment la seule à ressentir cela ?
« C'est parce que les Désastres sont dangereux pour toi petit Dragon. Des millénaires après l'attaque qui est à l'origine de ce passage, tu en captes encore l'essence destructrice. », résonna la voix blanche de Seth dans sa tête.
Drakaïs sursauta sur son cheval, qui hennit de surprise.
« Quoi donc encore ? »
Drakayn se retourna sur sa selle et darda son regard sur elle : il était sévère.
« Ton inquiétude effraie les chevaux. »
Drakaïs se tassa sur Eclipse, serra les dents et avança en silence. Elle n'avait pas entendu Seth depuis la Forêt Originelle. Elle avait oublié à quel point c'était frustrant. Il lui parlait, mais elle était dans l'incapacité de faire de même.
Drakayn tenta plusieurs fois de reprendre la conversation, en l'amenant sur des sujets différents, mais la Draconique était trop préoccupée par la Traversée du Hurleur. Le Démon soupira avant d'abandonner l'idée de lui parler.
Aucun des deux n'avait discuté des paroles qu'ils avaient échangées la veille. Ce n'était pas pour déplaire à Drakayn... Il n'avait pas vraiment envie de répondre aux questions de Drakaïs concernant son père. Il n'était pas encore prêt à tout lui révéler. L'assassinat de son père l'avait plongé dans une colère et une tristesse infinie et il avait fini par être consumé par sa quête de vengeance. C'était sa plus grande part d'ombre.
Les deux dragons étaient désormais concentrés sur leurs sombres pensées.
Heureusement, ils arriveraient bientôt à la fin du passage. Ils aperçurent alors, un peu plus loin sur le chemin, un homme encapé qui était figé face au mur de pierre, et un cheval noir comme la nuit à ses côtés. Une fois arrivé près de lui, ils s'arrêtèrent. C'était un Humain.
Il tourna la tête vers eux, et Drakayn eu la bizarre impression que son regard vert le transperçait. Il était très pâle, les yeux soulignés de cernes et ses cheveux bruns bouclés volaient dans tous les sens sous sa capuche. Le visage de l'étranger s'éclaira soudainement et il s'écria, faisant tressaillir Drakaïs :
- Ola, voyageurs ! Qu'est ce qui peut bien vous amener sur ce chemin maudit ? »
Drakaïs avait pâli. Elle craignait les Humains depuis ce qu'ils avaient fait à sa famille. Mais le Draconiaque ne pouvait pas non plus passer à côté de la curiosité qu'elle dégageait. Elle était fascinée et effrayée à la fois de ces êtres. Un sentiment compliqué à comprendre.
« Nous nous rendons à Quantamoniam. Et vous ? », le questionna à son tour Drakayn.
Cet homme dégageait une étrange odeur... Une odeur de mort.
« Je suis en pèlerinage. Je suis Inviat, un Nécromancien au service de la Mort. », fit-il en s'inclinant, un léger sourire sur ses lèvres noires.
Un Nécromancien... Voilà ce qui expliquait cette puanteur qui l'entourait.
« La Mort doit avoir fait croiser nos routes ! Voyez-vous, je me rends moi aussi à Quantamoniam. Ne serait-il pas préférable de continuer ensemble ? Les environs sont remplis de dangers en ce moment... », déclara le Nécromancien en plissant les yeux.
Drakayn eut presque envie de ricaner devant l'Humain. Il cachait quelque chose, et il le faisait si mal que cela en paraissait presque volontaire !
La réponse était déjà toute faite : ce serait un non catégorique. Allait-il montrer son vrai visage ? Le Démon n'attendait que cela ! Un combat lui procurerait un grand bien ! Il s'apprêtait à rejeter sa proposition mais fut pris de cours par Drakaïs :
- Excusez-moi de vous interrompre, mais nous sommes nous déjà vus quelque part ?
Inviat l'examina intensément et Drakaïs amena sa main sur son visage. Des douleurs venaient, l'assaillant sans répit. Le regard vert pomme de l'homme apparaissait clairement dans son esprit, ses cheveux noirs bouclés également. Il lui était plus que familier : elle était sûre de le connaître. Exactement comme avec Seth.
« C'est possible... Peut-être m'avez-vous croisé alors que je passais dans un village. −Il sourit.− Alors ? Accepteriez-vous que nous finissions notre voyage ensemble ? »
Drakayn avait la fâcheuse impression qu'il ne s'adressait qu'à Drakaïs.
« C'est d'accord. », acquiesça la jeune fille.
Le Draconiaque faillit suffoquer en entendant sa réponse. Elle avait les yeux remplis d'une détermination qu'il ne connaissait désormais que trop bien... Impossible de la faire changer d'avis. Elle ne cessait de le surprendre... D'abord cette étrange demande puis maintenant cela... Bah, il était sûr que cela devait être un de ces pressentiments qu'elle avait de temps à autre...
Mais lui aussi, il en avait. Cet homme était suspect, donc très intéressant –A ses yeux en tout cas...–. Drakaïs devait avoir ses raisons pour avoir accepté son offre, et il en avait également pour ne pas protester.
Ils continuèrent donc à trois le reste du chemin.
« Je vous ai dit mon nom, pourrais-je savoir les vôtres en retour ?
- Je suis Henkiel, commença Drakayn.
- Et moi, Ariane », finit Drakaïs.
Ils s'étaient mis d'accord pour adopter des noms plus « humains ». Quantamoniam, comme toutes les autres villes ou villages, était un endroit où porter un nom comme le leur signifiait leur identité et donc, leur mort.
« Et qu'est-ce qui vous amène à Quantamoniam ?, continua Inviat en chevauchant à leur hauteur.
- Du travail. Vois-tu, –Le Démon avait déjà troqué le « vous ». Rien d'inhabituel pour lui...- nous sommes des mercenaires en quête d'un patron qui, si possible, paye bien. Nous sommes des combattants expérimentés, et nous aimerions prêter nos épées dans cette cité. »
Voilà. Drakayn venait de lui faire comprendre qu'à la moindre entourloupe, ce ne serait pas eux qui en ressortiraient les plus meurtris...
« Je vois. C'est vrai que cette ville est l'endroit rêvé pour ça ! De plus, avec les temps qui courent, vous n'aurez aucun mal à en trouver ! Vous formez un couple comme on en voit rarement et cela a tendance à attirer les embaucheurs ! »
Drakaïs se sentit rougir et n'eut pas besoin de voir le visage du Draconiaque pour savoir qu'il souriait à pleine dent.
« On nous le dit souvent ! Tellement souvent que je finis par me demander pourquoi ce n'est pas comme tout le monde pense! », rétorqua Drakayn avec chaleur, en adressant un clin d'œil à Drakaïs.
Inviat jeta un coup d'œil à la jeune fille avant de lâche un petit « oh ! » en la voyant cramoisie.
« Désolé pour le malentendu !, s'excusa-t-il en les regardant tour à tour avec amusement.
- Pas d'inquiétude, même moi, j'aurais pu me tromper ! »
Et soudain, les deux hommes explosèrent de rire. Même Drakaïs se surprit à participer à leur éclat. Elle en avait fini par oublier le Passage du Hurleur et pourquoi elle avait si facilement accepté le Nécromancien.
« Et vous ?, finit-elle par demander. Pourquoi vous rendez-vous à Quantamoniam ?
- Toujours la même chose : mon pèlerinage. Il y a un lieu que je dois visiter là-bas.
- Et ce passage ? Est-il un endroit particulier pour vous ? »
Le visage d'Inviat s'assombrit quelque peu, mais cela ne dura qu'un instant avant que sa bonne humeur ne revienne.
« En quelque sorte, oui. Et arrête avec tes « vous » Ariane, ils ne sont pas nécessaires avec moi. »
Elle hocha la tête.
« Vous devez savoir que ce lieu a été créé par l'attaque d'un Désastre. On a tendance à imaginer ces créatures comme dénuées de sentiments à cause de toutes les histoires que l'on raconte sur eux. Pourtant ils ne sont pas tous comme on les décrit.
- Tu sembles en parler comme si tu en avais rencontré..., fit la jeune fille avec suspicion.
- Qui sait ! Même toi, tu as dû en croiser dans ta vie sans même t'en rendre compte !
- J'en doute...
- Les apparences sont trompeuses, Ariane... Les histoires qu'on a dû te narrer sont certes pour la plupart vraies, mais il existe des exceptions. Toujours. »
Drakaïs l'examina du coin de l'œil. De nouveau, cette sensation de familiarité qu'elle ressentait par rapport à Inviat la submergea, mais plus violemment que précédemment.
∞
Elle était sur une île céleste et observait le vide. Derrière elle, les deux hommes discutaient. Elle tendit son cou pour les observer.
« Donc, pourquoi m'as-tu appelé? Les autres auraient très bien pu t'aider autant que moi. », dit l'homme aux yeux verts, d'un ton joyeux.
Une capuche cachait son visage, mais la lueur verte de son regard traversait l'obscurité offerte par le vêtement. Il avait les bras croisés sur son torse et s'adressait à Seth, qui était dos tourné.
« Ils sont occupés et je savais que tu m'aiderais avec plaisir, dit Seth en se retournant.
- Oh ! Toujours le même à ce que je vois ! Tu sais tout à l'avance, c'en est presque exaspérant... dit l'Humain en secouant la tête avec un grand sourire.
- Si tu le dis... Mais tu n'as pas toujours trouvé cela ennuyeux.
- Je rigolais... Tu n'as pas encore appris le sens de l'humour ?
- Je connais, mais avec toi, on ne sait jamais.
- Cet homme pue la mort... », les interrompit-elle en montrant l'encapé de la tête.
Elle renifla violemment à son encontre en plissant du museau.
« Ah ! On dirait que l'animal peut parler ! », la taquina l'Humain en riant.
Elle ébroua ses ailes immenses et se redressa de toute sa hauteur. Le plaisantin ne tressaillit pas. Au contraire : son rictus s'agrandit.
« Aurais-je froissé la dame ? »
Elle était à deux doigts de lui arracher la tête avec ses crocs pour son insolence.
« Arrêtez ça tous les deux », ordonna Seth en se mettant entre eux.
Il reprit la parole en s'adressant à elle :
« Il est comme ça, ignore le.
- Il faut être fou pour se moquer d'un Dragon ! », siffla-t-elle de rage.
Néanmoins, sa tête encapuchonnée resta sur ses épaules.
« Fou ? En effet, je le suis peut être ! », fit l'Humain avec un regard de dément.
Et il leva la tête tout en éclatant de rire.
« C'est toi qui n'a pas changé, Inviat. », déclara Seth en mettant une main sur son épaule.
Inviat suspendit son rire et demanda avec un sérieux teinté d'hilarité :
« Alors, en quoi puis-je vous aider? »
∞
« Ariane, ça va ? Cela fait quelque temps que tu as l'air ailleurs...», remarqua en fronçant les sourcils Drakayn.
Elle hocha machinalement la tête. Durant son « absence », elle se rendit compte qu'ils avaient quitté le passage. Au moins une bonne nouvelle.
« Inviat, connais-tu un certain Seth ?, bredouilla Drakaïs, encore sous le choc de sa vision.
Le Nécromancien ne tiqua pas.
« Peut être... Je croise tellement de personnes sur mon chemin ! Pourquoi cette question ? »
La jeune fille l'examina attentivement et s'apprêtait à répondre lorsqu'elle fut interrompue par Drakayn :
-Ne cherche pas à comprendre, c'est sa curiosité qui parle... Poser des questions est une seconde nature chez elle... »
Drakaïs fusilla Drakayn du regard et préféra se plonger dans ses pensées.
Elle ne comprenait vraiment pas la signification de ses rêve, qu'ils soient éveillés ou pas... Inviat cachait quelque chose, c'était sûr. Oh, il n'avait pas menti, il avait d'ailleurs tout fait pour cela. Il avait éludé chacune des questions qui attendaient une réponse assez détaillée. Connaissait-il vraiment Seth ? Ce qu'elle venait de voir était-il seulement une hallucination ?
Après tout, Drakayn avait peut-être raison... Elle se posait trop de questions. Il fallait qu'elle avance et qu'elle cesse de se torturer avec toutes ces interrogations !
Elle s'attarda sur les alentours. Ils étaient bien plus accueillants que les précédents... C'était une forêt qui dégageait un sentiment apaisant, notamment grâce au chant des oiseaux qui peuplaient le lieu. Le soleil passait à travers les arbres, ce qui apportait une douce lumière sur les bois. Une fragrance emplie de terre et d'humidité flottait dans l'air, sûrement due à la rosée du matin. Les arbres n'étaient pas hauts, ils étaient même minuscules comparé aux arbres gigantesques de la forêt Originelle, mais c'était ce qui faisait leur charme. Le chemin sur lequel ils avançaient n'avait pas l'air très emprunté. Rien d'étonnant si on savait d'où il venait...
Les feuilles commençaient à brunir, signifiant que l'automne arrivait. Elle se rappelait que cette saison était, comme le printemps, synonyme de fête pour les Enfants de Gaïa. C'était toujours la même chose. Chaque année, ils étaient submergés par les feuilles qui tombaient au sol. On pouvait alors observer les batailles sans merci que les jeunes se livraient pour trouver les feuilles parfaites à mettre dans leur collection... Petite, elle n'y avait jamais participé. Elle s'était exclue elle-même pendant son enfance. Elle n'avait pas voulu s'impliquer avec eux, car elle avait eu trop peur de se dévoiler à d'autres personnes que Cerbère. Elle n'avait pas voulu d'attaches. Mais cela n'avait pas duré longtemps. Cerbère avait bien fini par comprendre sa situation et l'avait amené à l'extérieur de la forêt. Elle avait alors rencontré sa meute et avait fini par se faire des liens avec elle. Surtout avec Lya, que Cerbère avait ramené en revenant d'une expédition et qu'elle avait toute de suite pris sous son aile. Drakaïs sourit à ces souvenirs.
« Nous devrions bientôt arrivé. Ariane, après ce tournant, tu pourras enfin apercevoir Quantamoniam. », fit Drakayn, la ramenant par la même occasion à la réalité.
Elle releva soudainement la tête et se haussa sur Eclipse pour avoir une meilleure vue. Elle finit par perdre patience et lança sa jument au galop.
« Le premier arrivé gagne ! », jeta-t-elle à Drakayn en le dépassant.
Elle entendit un « Tricheuse ! », mais elle était déjà loin.
Elle adorait galoper. Elle avait l'impression de retrouver la même sensation que lorsqu'elle volait. Elle était inatteignable.
Ou presque...
Car Drakayn la rattrapait déjà. Illagael était une jument rapide et le Démon la montait parfaitement.
Mais grâce à son avance, Drakaïs arriva tout de même la première au tournant.
« J'ai gagné !, s'écria Drakaïs en levant un poing au ciel.
- Préviens-moi à l'avance la prochaine fois ... On verra bien qui gagnera !, s'esclaffa Drakayn en tapotant gentiment l'encolure de sa jument.
- On va dire que c'était une petite vengeance pour la remarque de toute à l'heure..., susurra Drakaïs en lui faisant un clin d'œil.
- Je suis choqué ! Je ne savais pas que tu étais rancunière à ce point !, s'exclama-t-il avec une fausse tristesse tout en portant sa main au cœur.
- Tu le sauras, maintenant ! »
Elle put enfin admirer la cité. Drakayn la lui avait décrite plusieurs fois, mais ce n'était rien par rapport à la réalité.
Quantamoniam était sur le flanc de la montagne. Elle était entourée par la verdure et ses remparts gris se perdaient dans la roche. Une tour blanche gigantesque s'élevait en son centre, telle une épée acérée, menaçant le ciel de son sommet.
La cité était en plusieurs paliers, et à chaque nouvel étage, un mur immense faisait barrage. Drakayn lui avait expliqué qu'il n'y avait qu'une seule porte pour chaque mur. C'était une citadelle réputée inattaquable, et Drakaïs prit toute la mesure de ce terme. Comment une armée pouvait-elle prendre d'assaut une ville à une telle hauteur ? Et dire que ce serait à eux de trouver la solution...
« C'est toujours la même. », murmura Drakayn.
Drakaïs hocha la tête.
Cette ville abritait de nombreux riches, qu'ils soient aristocrates ou marchands. Établie du temps des Nains, alors que les mines étaient encore utilisables, elle avait ensuite rapidement pris en importance, et était devenue une des cités impériales. Sa réputation se basait notamment sur la foire qui y prenait place chaque année, vers la fin de l'hiver.
Inviat les rejoignit enfin et s'étira longuement avant de leur lancer :
-Il faudrait peut-être penser à y aller !
Les deux dragons se regardèrent longuement. Drakayn sourit malicieusement à Drakaïs.
« Alors partenaire, prête pour une nouvelle course ? »
Pour toute réponse, elle s'élança. Elle entendit le rire de Drakayn à ses côtés et tourna la tête vers lui.
« J'étais sûr que tu partirais avant ! », lui cria-t-il.
Les cheveux roux de la Draconique volaient derrière elle et le Démon commençait à la dépasser. Mais ce fut un cheval noir qui finit par arriver en tête.
Quand enfin, les deux dragons furent à l'entrée principale de Quantamoniam, Inviat les attendait en baillant. Face à leurs mines défaites, il ne put tenir bien longtemps sa bouche fermée :
-Quoi donc ? Je n'avais pas le droit de participer ?
Puis il rit aux éclats, attirant l'attention des gardes qui le regardèrent suspicieusement.
« Bien, je crois qu'il est temps de se séparer ! »
Le Nécromancien s'approcha de Drakaïs et de Drakayn qui descendaient de cheval en se dirigeant vers les écuries. Une fois devant eux, il croisa ses bras sur son torse et murmura pour que personne d'autre qu'eux ne l'entende :
-Faites attention à vous, il ne fait pas bon d'être un Draconique ou un Draconiaque dans cette ville. Hélas, je crains que ce soit la même chose partout...
Puis il se retourna à une vitesse incroyable avant qu'ils n'aient pu faire le moindre geste pour l'empêcher de partir et alla vers la cité. Il était presque entré lorsqu'il s'arrêta de nouveau. Il claqua soudainement des doigts.
« Ah ! J'oubliais presque ! »
Il se tourna à moitié vers eux et sortit une dague avant de la lancer vers Drakaïs.
« Un cadeau de Seth ! Elle te sera utile pour plus tard ! », s'époumona-t-il en souriant.
Drakaïs réceptionna l'arme et l'observa avec curiosité. A ses côtés, Drakayn commença à partir mais fut retenu par la Draconique. Elle secoua la tête.
C'était trop tard.
Inviat avait disparu dans la foule.
« Merde ! », siffla le Démon en serrant violemment les poings.
Ils s'étaient complètement faits avoir par le Nécromancien.
Note: Bonsoir (ou bonjour !) à tous ! Alors oui, je sais, le chapitre sort plutôt tôt ! Il faut savoir que je viens de finir le chapitre 25 et du coup, je me suis dit que je pouvais poster le neuvième :) ! Car oui, j'en ai déjà parlé, mais j'ai beaucoup d'avance ! Et j'aimerais la garder car bon, avec les cours, j'ai parfois du mal à écrire ! Et comme je veux continuer à poster régulièrement...
Sinon, pour ce chapitre... J'ai un peu de mal avec lui x) ! Et encore une fois, neuf pages pour le chapitre neuf :D ! Encore une jolie petite coïncidence ! Après, pourquoi j'ai du mal avec ce petit chapitre ? Hum ? Disons qu'il ne se passe déjà pas grand chose à l'intérieur et que certains passages, même après rectifications, me gênent un peu. Par contre, si je dois l'aimer, c'est bien pour un point: Inviat ! Et oui, c'était lui le personnage qu'il me tardait de vous montrer ! Gardez-le à l'esprit car, vous vous en doutez, vous le reverrez et il aura sa part d'importance ;) ! Et comme vous avez pu le voir, il est un peu...spécial. Et encore ! Il se tempérait !
En tout cas, le chapitre dix arrivera surement prochainement ('faut voir si j'arrive à écrire avec les cours qui reprennent bientôt... Nooooooon !*pleure dans un coin*) ! Et il se passera plus de choses ! Promis ! Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer ! Et l'arc de Quantamoniam pourra enfin commencer... et avec lui, les choses sérieuses... *rire diabolique*
Sur ce, bonne soirée, bonne matinée, bon week-end, bonne semaine, que sais-je !
Ps: Franchement, avouez ! Je m'améliore !
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