Chapitre 35 (partie 1):

Barrock avait toujours éprouvé une sorte de malaise à se trouver dans des lieux de culte. Il avait l'impression d'être mis à nu dans ces endroits. Comme observé par les divinités qu'ils représentaient.

Le Temple de Telmar ne faisait pas exception. D'autant que le Démon baignait dans des affaires jugées criminelles et sacrilèges aux yeux des Six... Il serra légèrement les mâchoires, tuant en lui les pensées qui lui chuchotaient qu'en ce lieu, en cet instant, la colère des Six pouvait s'abattre sur lui à tout instant.

Fadaises !

Pourtant, le sentiment s'incrustait sous sa peau, lui arrachant des frissons qui secouaient son corps. Par le Mal Suprême ! Il se retenait de se tortiller sur son siège, craignant d'attirer l'attention par son embarras. 

Fadaises ! Fadaises ! Fadaises ! Cette peur, proche de la superstition, n'était que chimère !

En réprimant une grimace, le Démon choisit d'observer les lieux, pour tromper le trouble qui tentait de s'emparer de lui.

Il leva les yeux et sentit le cœur de son hôte accélérer. Il déglutit avec difficulté face à la vision qui tapissait le plafond. La voûte sacrée était ornée de milles décorations, mais celles qui attiraient le plus le regard restaient les peintures des Six.

Lui qui souhaitait se changer les idées, il échouait piteusement.

Les premières figures représentaient le Bien et le Mal. L'une était entourée d'un halo lumineux et possédait des ailes immenses, garnies de plumes éclatantes, son corps recouvert d'une toge simple et ses mains pointant une épée noble, la fameuse Providence, vers son voisin. Ce dernier, accompagné de flammes écarlates et ébènes, avait six cornes sur le crâne et tenait d'une main un trident impressionnant: Tourment. Des Anges et des Démons en plein combat les encerclaient, incarnant là le conflit des deux Dieux.

Barrock eut un sourire sinistre en observant le Mal, se retenant avec difficulté de le saluer comme il se le devait. Le Bien, à ses côtés, faisait bien pâle figure selon lui... Maître des tourments, de la guerre et du malheur, le Mal était l'une des divinités les plus craintes. Et le Démon ressentait une immense fierté à savoir qu'il faisait partie du monde placé sous sa protection.

Barrock sentit son rictus vaciller sur ses lèvres. Mais si la part de Barrock dans l'usurpation se faisait savoir des Six, et donc du Mal, rien ne pourrait le protéger de leur colère.  Et ce Dieu qu'il servait serait d'ailleurs le premier à venir l'exterminer, lui envoyant ses serviteurs malfaisants pour lui régler son compte...

Le Démon laissa voler son regard sur les autres divinités, l'esprit plus sombre et maussade que jamais.

En arrière se trouvaient la Vie et la Mort. Mais comparées au Mal et au Bien, les deux déesses  ne luttaient pas. Au contraire, elles s'embrassaient par la taille, formant là un tout symbolique. La Mère Universelle n'était que verdure et éclat, un arc fin, Souffle, dans sa main libre et de nombreux animaux autour d'elle. La Grande Faucheuse, elle, était l'exact opposé de sa sœur: un manteau de ténèbres l'engloutissait, et une faux stylisée en ossements, Funeste, reposait contre son flanc, des spectres et des Faucheurs flottant derrière elle. 

Et au centre des quatre Essentiels, en troisième plan, se tenait le Rêve. Une forme enfantine, habillée d'un long manteau lilas, une rapière élégante, Mirage, à sa ceinture et les visages voilés par deux masques richement ornés. De profil, sa double identité s'imposait aux yeux de tous, en deux visage collés l'un à l'autre; le Rêve était à la fois Songe et Cauchemar, deux entités inséparables qui régnaient ensemble sur les méandres oniriques de l'Irréel.

Barrock avait toujours eu du mal à saisir ce qui se cachait derrière le Rêve, ressentant comme une confusion et une inquiétude à s'aventurer pleinement dans son domaine. Pourtant, en tant que Possesseur, ce domaine était, d'une certaine façon, également le sien. Mais il ne se l'expliquait pas; quelque chose l'empêchait d'accepter totalement cette partie de lui.

Mais même si le Rêve savait lui inspirer une crainte sans nom, elle n'était rien face à celle que lui communiquait le Néant. Reconnaissable à son uniforme noir et à son masque blanc, il tapissait le reste du plafond, en fond de tableau pour les autres divinités. Il les englobait de sa présence, jamais vraiment absent et tapis dans l'ombre. Il était tel la nuit; insondable et immense, toile de fond des étoiles, qui n'existeraient pas sans lui.

Si les Six venaient à lâcher leur rage et leur affront sur lui, c'était du Néant qu'il devait avoir le plus peur. Car son monde, prison répondant au doux nom d'Abysse, était le plus épouvantable de tous. Terre d'exil des plus grands criminels des six mondes, pour qui la mort était un châtiment trop indulgent, le temps n'y avait aucune emprise, et les rumeurs qui l'entouraient la décrivait comme le territoire le plus terrible de tous. S'il venait à être enfermé dans ce trou putride, ses tourments seraient infinis...

Son sourire reprit place sur son visage. 

Bah... Il n'avait qu'à ne pas se faire prendre !

Il perçut de l'agitation à ses côtés, mais elle était encore trop brumeuse pour le déranger réellement. Avec un petit soupir, il baissa la tête et promena cette fois son regard sur le reste du Temple, repérant avec ennui  autour de lui l'or et le noir, les couleurs des Yuuzans. La salle avait été décorée en ce jour pour eux, et Barrock pouvait lire partout la marque de leur présence. Que ce soit sur les tapisseries qui ornaient les murs, sur les tapis, sur les dalles de marbres, sur les coussins posés sur les rangs: partout ! L'or et le noir commençaient à l'écœurer.

L'animation près de lui se fit plus forte. Il fronça les sourcils, se tournant avec un certain agacement vers la source de cette perturbation.

Signiayn, l'un de ses voisins, se tenait redressé sur son siège et tournait sa tête en tout sens pour observer les invités de marques du couronnement. Son autre voisin, Neymar, tentait tant bien que mal de calmer les ardeurs de son compatriote. Au ton de ses remontrances agitées, qui tombaient dans des oreilles de sourd, cela avait peu d'effet.

"Arrête de t'agiter de cette manière, tu es agaçant !", maugréa une nouvelle fois Neymar à Signiayn.

L'autre Fée de la Nuit  jeta un coup d'œil où se lisait de l'émerveillement à son congénère. 

"Oh, cesse de faire ton rabas joie ! C'est un jour de fête, profite donc !", s'amusa Signiayn avec un large sourire. Il se redressa de nouveau, les yeux écarquillés. "Je crois que je viens de voir la Voix Noire !

- Où ça ?", s'exclama Neymar, en se redressant à son tour pour chercher avec frénésie Satan Du Trisix

A leurs côtés, Barrock secoua la tête, amusé. L'un comme l'autre, les deux conseillers étaient incorrigibles. Cependant, il se prêta lui aussi au jeu, baladant son regard sur les têtes qui l'entouraient et notant quelques visages de personnalités qui lui étaient familières. Mais aucune trace de celle qu'il attendait avec impatience, tout en redoutant de la croiser.

"Vous feriez mieux de vous rassoir, leur dit-il finalement, remarquant que certaines personnes les observaient avec désapprobation. Vous attirez l'attention. Et pas de la bonne manière. Vous cherchez à vous faire remonter les bretelles par Welkim ?", finit-il en leur jetant un sourire moqueur.

Les deux autres Fées de la nuit se rassirent vivement, dans un mouvement quelque peu désordonné.

"C'est bien ce que je pensais.", lâcha Barrock en ricanant.

Un murmure perpétuel tenait la salle du temple. La reine Yuuzane n'avait pas encore paru. Elle serait d'ailleurs la dernière à faire son entrée dans le temple, signant là le début de la cérémonie tant attendue. Pendant ce temps, les discussions allaient bon train. Le règne des Yuuzans serait-il long ? Fructueux ? Apporterait-il des changements dans la politique de l'Empire ? Quels seront leur choix face à la menace Draconique ? Et face à celle des Démons ?

Ce dernier sujet, plus que celui sur les Draconiques, était au centre des conversations ce jour-là.

Et Barrock savait très bien pourquoi. Il jetait un autre coup d'œil à l'entrée du temple, avec l'espoir de voir du mouvement. Mais non. Toujours aucune trace de celui qu'il attendait. Il soupira une dernière fois. Le Démon se reconcentra sur ses alentours, écoutant d'une oreille distraite les discussions. Que de banalités... Lui ne se prenait pas la tête avec ce genre de questions.

Il savait très bien que les Yuuzans ne resteraient pas longtemps au pouvoir.

Soudain, le silence prit la salle. Il ne percevait plus aucune parole, et dans un même mouvement, la foule s'était tournée sur ses sièges, pour observer l'entrée. Barrock, lentement, en fit de même.

Il savait déjà qui il allait y trouver.

"Le Diable Naï' Seck Abbadon, chef suprême des Enfers. Bael'Dun Cris_"

Barrock, ignora la voix du héraut, ne percevant plus que la figure du Roi des Démons, qui apparaissait dans l'entrée du temple. Il ignora les autres silhouettes qui se dessinaient à ses côtés. Il ignora les murmures et le chant des trompettes qui retentirent dans la salle à son nom. Il ignora tout.

Tout sauf son maître.

Le Diable avait fait le choix de porter des vêtements sobres; sombres. Ce n'était donc pas par sa toilette qu'il impressionnait.

Non, c'était par sa présence qu'il se démarquait. Il se déplaçait comme un prédateur, le pas intimidant et supérieur. Et son aura... Barrock sentit un frisson, à mi chemin entre la peur et l'excitation, lui traverser le corps.

L'aura du roi des Démons était sans doute la plus puissante qui lui ai été donnée de sentir. Vicieuse et glaçante, elle s'insinuait dans l'âme et chamboulait les perceptions. Elle emprisonnait l'attention et faisait pulser le sang dans les veines. Elle appelait à la soumission totale, ou la mort. 

Oui, l'aura de Naï' Seck Abaddon était d'une rare intensité... Et le pire restait que le Diable limitait son pouvoir. Ce n'était donc qu'un échantillon de sa réelle puissance.

Sans s'en rendre compte, Barrock avait serré les poings. Il dut se faire violence pour ne pas se mettre à genoux devant son maître, pour lui montrer sa servitude.

Et il crut mourir lorsqu'il croisa le regard écarlate de son suzerain. D'un rouge vif, qui invitait à la violence. Barrock y vit un éclair d'amusement avant que le Diable ne détourne son attention, la rivant droit devant lui, là où l'attendait une place de marque pour assister à la cérémonie.

Il cessa de respirer en voyant le roi passer devant son rang, ses cheveux bruns et son épée se balançant au rythme de sa marche, hypnotisante.

"Elitz.", lui souffla son voisin, Signiayn, le ramenant alors à ses esprits.

Barrock cligna plusieurs fois des yeux. Entre voir le Diable par un sort de liaison et le voir dans la réalité, il y avait une nette différence.

"Tu te sens bien ?", lui demanda Neymar, son autre voisin, les sourcils froncés par l'inquiétude.

Le Démon hocha la tête, pâle.

"Il a un sacré culot de se montrer... marmonna Neymar, hargneux.

-Ah ! Il a reçu une invitation. Défi ou tentative de paix, qui sait ? L'Impératrice n'a pas voulu se prononcer. Et  de toute manière, qu'il se montre ou pas, la réponse aurait été la même: la haine et le soupçon.", lâcha Signiayn, agacé. Son visage prit un air inquiet lorsqu'il vit l'état de Barrock." Hé...Tu es sûr que ça va ?"

Le Démon serra les dents, les yeux rivés sur ses poings tremblants.

Est-ce qu'il avait l'air d'aller bien ?  Pauvre imbécile...

Oh, Barrock détestait vraiment les auras. Elles avaient le don pour le déboussoler. Désavantage de son peuple, particulièrement réceptif à celles-ci.

"Je vais pouvoir tenir. C'est juste que..." Sa voix se fit murmure. "Il a tué Elayne...", mentit-il.

La compréhension illumina les visages des deux Fées de la Nuit. Mais ils n'eurent pas le temps d'en discuter davantage.

Une nouvelle fois, le temple s'était tu. Mais ce n'était pas un silence mêlé de crainte et de haine, comme celui qui avait précédé l'arrivée du Diable. 

Non... Celui-ci était bien différent, teinté d'admiration et  de joie.

"Sa majesté Fen Chun, Impératrice de l'Archipel des Iles du Temps."

Barrock, en même temps que la foule, se leva et se tourna vers l'entrée du temple.

Le son clair des trompettes résonna encore dans la voûte du bâtiment sacré, fendant l'air et annonçant l'arrivée de la monarque Yuuzane.

Et comme tous les autres, le Démon fut subjugué par son apparence, d'une beauté captivante.

Au contraire du Diable, Fen Chun s'était parée comme la reine qu'elle était.

Elle portait les habits d'apparat traditionnels de son peuple. D'un blanc laiteux, une robe en soie coulait jusqu'à ses pieds, emprisonnés dans des chaussons brodés de fils d'or. Un manteau drapé sur ses épaules flottait autour d'elle, recouvert de broderies dorées qui formaient des fleurs délicates et des oiseaux exotiques. Une ceinture tenait l'ensemble fermement en place, mettant en avant sa taille fine.

Telle une rivière d'encre noire, sa longue chevelure de jais, dénuée de tout ornement, glissait dans son dos, pour atteindre ses genoux. Deux  mèches de cheveux tombaient devant son regard  d'acier, rehaussé par un trait de khôl, ainsi que de la poudre ambrée et argenté. Aucun bijoux ne l'accompagnait.

D'une démarche gracieuse, lente et majestueuse, elle s'avançait dans l'allée aux couleurs de son pays. Les bras ramenés sur son ventre, chacun de ses pas était aérien mais rempli de détermination. Son escorte de gardes Yuuzan, armés jusqu'aux dents, la suivait de près, le rythme mécanique mais empreint d'une légèreté déconcertante.

Tout la présentait comme une fleur délicate. Mais  sa beauté était trompeuse. Comme une rose, Fen Chun possédaient des épines qui témoignaient de sa dangerosité. 

Barrock observa l'épée fine qui battait son flanc droit. Son fourreau était paré de pierres précieuse. La lame était-elle un ornement elle aussi ? Il étouffa un petit rire. Il en doutait. Il sourit davantage en remarquant les petites tatouages qui parcouraient les doigts de la monarques. 

Des runes.

Il les examina un court instant,  reconnaissant là des sorts de défense et d'assaut puissants. Si un pauvre fou arrivait, par il ne savait quel tour de force, à traverser la garde qui protégeait l'Impératrice Yuuzane, elle saurait s'occuper de lui.

Fen Chun descendit l'allée qui menait à l'autel du temple, le menton relèvé en une posture droite et fière. Ses yeux se focalisaient sur un seul et unique point: la couronne qui ferait d'elle l'Impératrice du Cercle.

Oui, un silence respectueux et admiratif tenait la salle pour leur nouvelle monarque. Tous ne voyait qu'elle,  qui s'avançait comme une apparition envoyée des Dieux, magnifique et inateignable. Fen Chun était l'incarnation même de la souveraineté;  remplie d'une perfection sans doute illusoire mais qui en apparence,  suffisait à garder l'image intacte.

Et Barrock savait que ce n'était pas qu'une apparence. Fen Chun était une Impératrice et agissait comme telle. A la tête de l'Archipel des Iles du temps et de la puissante caste des Prophètes, son pouvoir était sans commune mesure. L'emprise des Yuuzans sur le temps faisait d'eux des figures prépondérantes dans l'ordre des Six mondes.

L'impératrice Yuuzane prit place devant l'autel du temple, garni d'idoles et de cierges à la gloire des Six. Le Grand Prêtre suprême se tenait devant elle, habillé d'une tunique de cérémonie et accompagné de prêtres de plus basse hiérarchie. La garde de Fen Chun vint se poser derrière elle, en une haie d'honneur, tandis que le clan de la Yuuzane, ses conseillères les plus proches, s'agenouillait autour d'elle.

Et la cérémonie débuta. Le Grand Prêtre fit les gestes pour honorer les dieux, et prononça son discours, récitant les devoirs du souverain et les origines du Cercle. Une chorale, installée dans le cœur du temple, chantait de temps à autres des textes sacrés et remplis de bénédictions, qui appelaient à la providence  et à l'opulence.

Barrock connaissait ces usages sur le bout des doigts et sentit l'ennui pointer. L'excitation était retombée, et avec elle vint la réalisation qu'il allait devoir rester longtemps sur son siège, observateur de ce spectacle barbant. Le Démon jeta par instant de discret coup d'œil au devant du temple, là où se trouvait le Diable, ainsi que les dignitaires démoniaques qui l'accompagnaient. 

Mais là non plus, rien de fascinant. 

Une heure passa ainsi, et alors qu'il luttait de toute ses forces pour ne pas laisser l'ennui transparaître sur ses traits, les formules de fin s'échangèrent:

- Jurez-vous de servir corps et âme les Six ?

- Je le jure, répondit Fen Chun, sa voix s'élevant dans la nef du temple, claire et haute.

- Jurez-vous de servir corps et âme le Cercle ?

- Je le jure, répéta-t-elle, la détermination lui donnant une présence intense.

-Jurez-vous de servir corps et âme la Cause ?

- Je le jure.

Le Grand Prêtre fit un geste de la main, et ses pairs lui donnèrent la couronne impériale, sertie de pierres précieuses et incrustée de runes puissantes. Fen Chun, quant à elle, se mit à genoux devant l'homme de foi, la tête baissée.

"Fen Chun, Impératrice de l'Archipel des Iles du Temps, votre peuple a été appelé à régner sur le Cercle, et ainsi, aussi longtemps que les Six le voudront. Acceptez-vous cette tâche ?

-Je l'accepte.

-Qu'il en soit ainsi.", termina le Grand Prêtre, le ton grave et empli de sérieux.

Il y eut un flottement dans la salle: tous retinrent leur souffle durant ce moment, où le temps sembla comme suspendu. Le Grand Prêtre posa, dans un mouvement remplit de légèreté, la couronne impériale sur la tête de Fen Chun. 

"Vous vous êtes agenouillée Fen Chun, Impératrice de l'Archipel des Iles du Temps. Relevez-vous Fen Chun, Impératrice du Cercle, Elue des Six et Maîtresse de l'harmonie d'Eden."

La nouvelle Impératrice s'exécuta. Une fois levée le Grand Prêtre lâcha une ultime phrase, qui embrasa la foule:

-Vive l'Impératrice !

Une tonnerre d'applaudissements lui répondit et les cris emplirent le temple, faisant trembler l'air même.

"Vive l'Impératrice !"

Fen Chun se tourna, radieuse et plus royale que jamais.

"Vive l'Impératrice !"

Dehors, les exclamations du peuple retentissaient et les cloches sonnaient avec force pour annoncer le couronnement.

"Vive l'Impératrice !"

Barrock suivait le mouvement, applaudissant jusqu'à en avoir mal aux mains, criant jusqu'à en avoir mal à la gorge.

"Vive l'Impératrice !"

Le Démon jeta un ultime regard au Diable, qui se trouvait au rang des personnalités les plus importantes. Un long frisson, violent, lui traversa l'échine. Le Diable souriait. Il souriait d'un rictus éclatant et euphorique.

"Vive l'Impératrice !"

Fen Chun remonta l'allée du Temple, la posture toujours aussi droite, même sous le poids de sa couronne, qui s'accompagnait de nouvelles responsabilités. Barrock se concentra sur elle, et tenta de calmer les tremblements qui l'agitaient.

Le Diable souriait car il savait qu'avec ce couronnement, les Yuuzans étaient condamnés.

Fen Chun atteignit la sortie et fut accueillie par une tôlée d'applaudissement et des hurlements de joie.

Barrock baissa les yeux, un léger sourire malsain sur les lèvres, ses frissons de peur se transformant en frissons de plaisir.

Cette fois, il n'y avait plus d'obstacle majeur sur leur chemin. Plus de marche arrière possible.

Barrock releva la tête, mettant plus de force dans ses applaudissements et dans sa voix, remplis d'un mépris caché et d'une victoire camouflée. 

Vive l'Impératrice.


Note: 

Hellooooow :D !

Je viens d'avoir les résultats du bac ! Je suis en vacances ! Je vais pouvoir me remettre à écrire comme il faut :D !

Yey !

J'ai mis un peu de temps à sortir cette première partie, mais je vous avoue que je n'arrivais pas trop à m'y remettre tout de suite après la fin des examens... Bah... Je ne sais pas pourquoi :"") ! Mais là, fiou ! Les résultats sont tombés, et c'était reparti :D !

Donc, le couronnement ! Ah ah ! Une grande avancée ! Il y a pas mal de blabla et d'infos sur les Six, et c'est surtout une question d'ambiance. Mais la scène est importante pour ce qu'elle signifie. J'espère avoir réussi à vous montrer cette importance :") ! J'ai aussi fait le choix de ne pas détailler plus que ça la cérémonie. Car c'était long, et que bon, la scène est selon moi assez "barbante" comme ça :"")!

Bref !

Dites-moi ce que vous en pensez :D !

Je ne m'étale pas plus, car je dois partir à une soirée (pour fêter les résultats XD !)!

Gros bisous à tous <3 !

Ps: Il doit y avoir plein de fautes ! Vraiment très peu de relectures ! Désolée !

Ps2: Je dédie cette partie à @Hudren car je sais qu'il l'attendait depuis pas mal de temps ;) ! Voila, c'est sorti :D ! J'espère qu'il t'aura plu :D !



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